Philosophie et astronomie
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Les adeptes de SF auront reconnu Siudmak...
Nous terminons, dans cette séquence, notre chapitre consacré à la révolution astronomique. Il ne s'agit plus, cette fois, de décrire l'histoire de cette révolution en tant que révolution scientifique, mais de montrer en quoi les changements dans l'image scientifique de l'Univers ont accompagné, illustré ou provoqué une transformation dans la vision du monde de l'âge classique.
Cette séquence se déroulera en quatre temps. Comme chaque temps est important, et que nous touchons ici au coeur de notre programme (l'articulation entre description du monde et vision du monde), je les dissocie et les mettrai en ligne progressivement.
a. le premier concerne le changement qui s'opère dans la "vision de l'Univers" à l'âge classique. Ce n'est pas seulement la description de l'Univers qui a changé : c'est bien la "conception du monde", la "vision du monde" dans laquelle il prend place. La "représentation" scientifique du monde indique donc un changement dans la "représentation du monde" à l'âge classique. La formule-clé de cette transformation, qui conduit du monde clos à l'univers infini, c'est la mathématisation du monde.
Pour consulter cette séquence, cliquez sur l'image !
...et pour vérifier que vous avez tout compris : faites le quiz !
b. le second concerne le changement dans la nature même du monde qui, du fait de cette mathématisation, va perdre une dimension essentielle : sa dimension "magique". C'est ce changement dans la manière de concevoir le monde que l'on peut résumer par la formule du "désenchantement du monde", qui fait passer de la formule magique à la formule mathématique.
Pour consulter cette séquence, cliquez sur l'alchimiste (tableau de Wright of Derby , 1771)
Et pour vérifier que rien ne vous a échappé : faites le quiz !
c. le troisième concerne le changement dans les rapports entre la science et la religion. Loin de conduire à une "évacuation" du divin, ou à un "remplacement" de la religion par la science, la révolution astronomique indique une redéfinition des rapports entre la science et la religion, la raison et la foi. C'est de cette trabsformation que témoigne, de façon paradoxale, le procès de Galilée.
Pour consulter la séquence... cliquez sur le procès
Et pour vérifier que c'est tout bon, passez au quiz :
d. le quatrième concerne la valeur esthétique du monde ; là encore, loin de s'opposer à la beauté du monde, la mathématisation redéfinit ce qui constitue la beauté d'un Univers dans lequel, si l'homme n'est plus au centre "géographique" de l'univers, il en demeure bien le centre "métaphysique", en tant que public désigné d'un monde qui devient "spectacle", pour les sens et la raison.
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Vous êtes au point ? Alors c'est parti...
Pour les plus courageux et intrépides, j'ajoute un appendice à ce cours ; sa lecture est facultative, car il déborde le cadre de ce qui peut être attendu en Première. Il pose néanmoins quelques jalons pour le cours de philosophie de la connaissance que vous aurez l'année prochaine (étude du couple théorie / expérience). Donc, si le coeur vous en dit... cliquez sur l'image !
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Nous allons essayer ici d'étudier la manière dont la Révolution astronomique a produit des effets dans le domaine littéraire : ce en quoi elle a influencé le travail des écrivains et des poètes, mais aussi comment elle a pu être influencée, en retour, par leur travail. Il s'agit donc de mettre en rapport ce processus scientifique qu'est la révolution astronomique, avec d'autres processus, appartenant au champ artistique.
Au départ, il semble que cette articulation ne soit pas facile : quoi de plus différent, en effet, qu'une théorie scientifique et une production littéraire, romanesque ou poétique ? Quel rapport peut-il y avoir entre une équation et une figure de style, l'image vue dans un télescope et l'imaginaire poétique ? La chose n'est pas évidente.
L'articulation des mathématiques et de la poésie de va pas de soi.
Pour le comprendre, il faut en fait repartir de l'idée-clé de notre programme. Ce qui s'opère à l'âge classique, c'est bien une révolution culturelle : c'est-à-dire une révolution qui n'est pas une révolution scientifique, ou géographique, ou religieuse, ou politique, ou artistique, mais une révolution globale, qui réunit tous ces espaces dans un même processus.
Qu'est-ce, en effet, que la « culture » ? Comme nous l'avons vu au début de notre première séquence (les pouvoirs du langage), la culture réunit l'ensemble des caractères propres à l'homme : l'homme est à la fois un animal qui pense, qui parle et qui « fait des sciences », un animal qui produit des œuvres d'art, qui fait de la politique, qui a des croyances religieuses, etc. La culture regroupe ainsi l'ensemble des espaces au sein desquels l'homme exprime et développe ce qui fait son « humanité ». Dire que la révolution qui s'opère à l'âge classique est bien une révolution culturelle, c'est donc affirmer que cette révolution implique l'ensemble de ces dimensions : elle est aussi bien scientifique qu'artistique, politique ou religieuse. Elle concerne aussi bien la manière de penser le au XVII° siècle que la manière d'y vivre, de s'y comporter.
De plus, comme toute culture, la culture de l'âge classique réunit ces différents espaces dans un même système, dans lequel ils sont liés par des liens de solidarité. Une culture, ce n'est pas seulement un certain type de savoir scientifique, « plus » un certain type de production scientifiques, « plus » un certain type de croyances religieuses, « plus » un certain type d'institutions politiques. Car tous ces éléments sont liés entre eux. Par exemple, il est évident qu'il faut relier les croyances religieuses d'une société à ses croyances dans le domaine de la « morale » (les valeurs morales admises par une société ne sont jamais indépendantes de ses croyances religieuses) ; de même ces croyances morales sont toujours liées à sa conception de la justice, et cette conception est évidemment liée à ses institutions juridiques et politiques (les lois admises dans une société sont liées à l'idée qu'elle se fait de la justice) ; à leur tour, ses institutions juridiques et politiques sont liées à ses pratiques commerciales, qui sont liées à ce qu'elle produit, et donc à ses techniques, etc. L'idée-clé est donc que tous les espaces d'une même culture sont solidaires entre eux : la langue, la science, la religion, la politique d'une culture forment un tout dans lequel chaque membre est relié aux autres.
Dire que la révolution qui s'opère à l'âge classique est une révolution culturelle, c'est donc dire qu'elle engage l'ensemble des espaces de la culture, et que les transformations qui s'opèrent dans un espace (espace scientifique, espace religieux, etc.) influencent les transformations qui s'opèrent dans les autres domaines.
L'idée selon laquelle tous les espaces de la culture s'articulent, dans un système dans lequel l'homme occupe la place centrale, est au coeur de l'Humanisme
En ce sens, on voit donc que la « Révolution astronomique » qui s'opère dans le champ scientifique participe à une révolution culturelle globale, et qu'elle est liée à d'autres transformations qui, elles, se produisent dans d'autres espaces. Nous avons déjà montré en quoi la révolution astronomique s'articulait à une transformation religieuse : la transformation de l'image que l'on se donne de l'Univers est liée à une transformation de l'image que l'on se fait de Dieu au XVII° siècle. Nous allons maintenant chercher en quoi la Révolution astronomique est solidaire de changements qui s'opèrent dans l'espace artistique, et d'abord dans l'espace littéraire.
Ici encore, je découpe ce chapitre en plusieurs séquences.
a. La première séquence questionne l'articulation de l'espace astronomique et de l'espace littéraire à travers l'analogie entre voyages et découvertes célestes et voyages et découvertes terrestres : le thème de l'exploration, du voyage et de la découverte permet ainsi une articulation de la révolution astronomique et des figures propres au "récit de voyage". Pour consulter cette séquence, cliquez sur le Death Shadow :
b. La deuxième questionne l'impact de la Révolution astronomique sur l'histoire de la Littérature, en examinant l'émergence d'un nouveau genre littéraire : la Science Fiction. Plusieurs auteurs ont placé à l'origine de ce nouveau genre, voire même de la critique littéraire de ce nouveau genre : Kepler lui-même. Nous essaierons de comprendre pourquoi, en étudiant les raisons pour lesquelles les penseurs de la révolution astronomique ont pu éprouver le besoin de recourir à de nouvelles formes littéraires, l'intérêt que pouvait représenter le recours à la fiction, et l'influence que ce recours a exercé sur l'imaginaire romanesque du XVII° siècle (et des suivants).
Pour consulter la séquence, cliquez sur l'image (di film de Méliès)...
c. La troisième (qui, finalement, clôturera notre parcours astronomique) est consacrée à la dimension littéraire de la science, dans sa recherche et son exposition, dans le cadre de la Nouvelle Astronomie. Nous y questionnons le "style" des astronomes, notamment celui de Kepler et de Galilée, et nous montrons en quoi l'articulation entre astronomie scientifique et discours littéraire trouve une voie d'achèvement dans les Entretiens de Fontenelle.
Pour consulter le cours... c'est par là :
