Les mouvements de jeunesse et la religion

Les mouvements de jeunesse et la religion

(1924)

Ce que se propose Tillich dans ce texte est d'examiner la place et le rôle des mouvements de jeunesse au sein de la situation spirituelle du temps présent.

Mouvements de jeunesse et surgissement religieux

Pour Tillich, les mouvements de jeunesse sont toujours liés à un surgissement de l'immédiateté religieuse en-dehors des formes sociales instituées, du fait notamment d'une consolidation, d'un durcissement et d'une fermeture de ces formes à toute forme d'immédiateté religieuse. Or un tel durcissement est notoire  au sein de la société bourgeoise, qui repose à la fois sur une réification du monde (qui, sur le plan théorique, est une objectivation et, sur le plan pratique, une domination technique) et une atomisation de la société ; la société bourgoise dévitalise le religieux, en détruit la puissance révolutionnaire par une socialisation du sacré qui le détruit. C'est ainsi "l'éros créateur" qui disparaît, et avec lui la possibilité de surmonter le conflit de l'instinct et de la loi (autrement que par une subordination mensongère). (texte 1)

Mouvements de jeunese et romantisme

Pour Tillich, le mouvement-clé des mouvements de jeunesse qui surgissent au sein de la société bourgeoise est le romantisme qui, en partant du Sturm und Drang, pure contestation des formes desséchées de la société bourgeoise, s'est associé à une double mystique : mystique de la nature, et mystique de la communauté (cette dernière se manifestant aussi bien au sein des mouvances nationalistes que socialistes). (texte 2)

Les mouvements de jeunesse, entre création de forme et engagement

Le sort de ces mouvements de jeunesse tiendra à leur capacité à s'arracher à leur immédiateté première pour s'élever à la création de formes qui seule peut transformer la crise mystique en expérience spirituelle. Cette "maturation" des mouvements de jeunesse décidera de leur vie ou de leur mort spirituelle, et donc de leur place et de leur rôle au sein de la situation spirituelle actuelle. Si cette maturation réussit, les mouvements de jeunesse pourtant devenir l'élément porteur de possibilités nouvelles pour la vie de l'esprit au sein de l'Eglise et de la société. Mais cette maturation reste incertaine, menacée notamment par le risque que fait courir aux mouvements de jeunesse la tentation de l'engagement idéologique ou politique. (texte 3)

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