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Commentaires

  • Elève Lannion
    • 1. Elève Lannion Le 07/11/2022
    Bonjour Monsieur,
    Ayant fait une revue de presse sur le régime de Vladimir Poutine, je me suis donc penché sur l'idéologie du régime et cela m'a mené à Alexandre Douguine dont je vous cite ce que j'ai écrit : "De plus, les idées du philosophe Alexandre Douguine, qui parle d'un choc des civilisations dans lequel la Russie protège les valeurs traditionnelles contre l'expansion de l'Occident [...] car « l’Occident met en avant l’idée fallacieuse de droits de l’homme universels dans le seul but d’assimiler tous les pays à la culture occidentale. » selon Douguine." Ce que dit Douguine est que cela n'est pas naturel, inné d'avoir des valeurs semblables à celles prônées par la DDHC. Ainsi, je me demandais si des philosophes s'étaient penchés sur ce cas prouvant le contraire ; ou alors admettant que cela n'est pas naturel, mais que penser avec ces valeurs est le plus juste pour certaines raisons.
    Merci d'avance.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 07/11/2022
      Bonjour, C'est une bonne question ! C'est la question que pose toujours le "droit naturel". Le "droit naturel", c'est le droit qui est universel, valable pour tous les hommes, du seul fait qu'ils sont hommes, parce qu'ils sont inscrits dans la nature humaine. Le droit naturel ne dépend donc ni des choix des Etats, ni des valeurs culturelles admises par une communauté : il est prescrit par la nature même de l'homme. Pour mémoire, la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen repose sur cette idée : le but de l'Etat est bien de garantir les "droits de l'homme", qui sont des droits naturels et imprescriptibles (comme la liberté). Ces droits découlent de la nature même de l'homme, qui est doté de raison et de conscience. Le problème est évidemment de savoir comment on détermine ces "droits naturels". Car on a deux possibilités : _ soit on cherche des droits qui, de fait, ont été et sont admis par toutes les civilisations (universalité "de fait") ; le problème est qu'il n'y en a pas. _ soit on cherche les droits qui devraient être admis par tous les hommes (universalité "de droit") ; et là le problème, c'est de savoir quel critère on utilise pour les fixer. On serait tenté de répondre : le critère du droit naturel, c'est bien sûr la nature de l'homme. Ainsi : l'homme étant par nature un être doté de raison et de conscience, il est donc un être libre, qui donc ne peut pas être réduit en esclavage, etc. Mais cette solution pose de nombreux problèmes : toutes les sociétés humaines ne sont pas d'accord sur ce qui constitue la "nature de l'homme" ; on peut par exemple considérer que la nature de l'homme, c'est d'être une créature que Dieu a faite à son image, etc. Dans ce cas, les droits (et les devoirs) qu'on pourra déduire de cette nature seront évidemment différents (il existe par exemple une « déclaration universelle islamique des droits de l'homme », proclamée en 1981). Si la conception que les hommes se font de la nature de l'homme varie selon les cultures, alors les « droits naturels »... sont en fait très culturels. Même en admettant que les hommes sont par nature des êtres dotés de raison et de conscience, il n'est pas sûr que l'on puisse en déduire les « droits naturels » de la Déclaration de 1789. Par exemple, les communistes et les anarchistes refusent généralement de faire de la « propriété privée » un droit de l'homme. Et de façon plus visible encore, on ne voit pas bien comment déduire de la nature de l'homme le « droit à des congés payés périodiques » (inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, de 1948)... qui est sans doute difficile à faire comprendre aux sociétés qui ne connaissent pas le salariat. Dans cette optique, il semble donc bien que l'idée de « droit universel » soit difficile à reconnaître ; et les fameux « droits de l'homme » se mettent effectivement à ressembler, comme le veut l'auteur que tu cites (mais c'est une vieille rengaine....) à la conception que certains hommes, en Occident notamment, se font de la justice. Ce qui est paradoxal, c'est que ces hommes sont justement ceux qui, d'après leurs propres principes, n'ont pas le droit d'imposer leur conception de la justice aux autres ! Puisqu'ils proclament la liberté, etc. En voulant imposer à tous les hommes leur propre conception des « droits de l'homme », ces hommes se trouveraient donc en contradiction avec eux-mêmes, puisqu'ils porteraient atteinte à la liberté de pensée (ou au « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », etc.) Il semble donc bien que toute conception des « droits de l'homme » soit bien une conception parmi d'autres, propre à une culture. Imposer cette conception au monde relèverait donc de l'impérialisme, voire du colonialisme (soupçon d'autant plus légitime que les pays porteurs de ces fameux « droits de l'homme » sont souvent des pays liés à la colonisation ou à l'impérialisme). On voit d'ailleurs ce qui a changé entre la Déclaration de 1789 et celle (universelle) de 1948. La Charte de l'ONU ne proclame plus de « droits naturels » : elle proclame sa foi dans les « valeurs et principes » de la Déclaration, que tous les pays signataires se devront donc de respecter. Exit, donc, le droit naturel ? Ce n'est pas si simple. Car comme l'a indiqué un philosophe politique du XX° siècle (qui était juif allemand), Léo Strauss, si on admet que le critère ultime de justice, ce sont les idéaux culturels de chaque civilisation, et qu'il n'y a pas « au-dessus » un droit naturel, universel (donc : si on valide ce que l'on appelle le « relativisme culturel »), il devient très difficile de combattre les idéaux d'autres civilisations, même quand ils nous semblent atroces. Si on admet que le critère ultime de justice, c'est l'idéal de justice admis par une communauté culturelle, alors il faut admettre que l'esclavage était juste en Occident jusqu'au XVIII° siècle, que le cannibalisme était juste au Brésil au XVI° siècle, que l'antisémitisme était juste en Europe au XIX°, et que l'excision est juste dans certains pays à l'heure actuelle. Ce qui est assez difficile à admettre... On voit donc que chaque réponse à ta question nous confronte à des problèmes qu'il semble difficile de surmonter. Ce qui montre qu'il s'agit bien d'un problème... philosophique !
  • ancienne élève
    • 2. ancienne élève Le 16/09/2021
    Bonjour monsieur, petite question;
    Quels sont les métiers possibles (autres que enseignant et chercheur:/) avec un doctorat en philo?
    Bonne journée à vous
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 20/09/2021
      Eh bien... comme les diplômes de philo ne mènent par eux-mêmes à rien d'autre qu'aux métiers de "philosophe" ou de prof de philo, je dirais que tous les métiers sont envisageables !
  • Alice J
    • 3. Alice J Le 27/04/2021
    Bonjour,
    J'étais une de vos élèves en terminale S de l'année acamédique 2016-2017. Je suis actuellement des études en sociologie, dans le cadre d'un de mes travaux je me suis souvenu d'un article de Aldous Huxley où il commentait Le meilleur des mondes quelques années après sa publicaiton si je me souviens bien. Je ne le retrouve plus sur votre site... Vous rappeler vous du nom de l'article par tout hasard ?
    Merci d'avance, et bonne journée !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 27/04/2021
      Bonjour Alice : Mais oui mais oui : il s'agit tout simplement de "Retour au meilleur des mondes" !
  • Copel deborah
    • 4. Copel deborah Le 05/04/2021
    Salut Pascal en rangeant de vieilles affaires je suis tombée sur quelques mails que nous avions échangés. Te souviens tu de moi? Qu’es tu devenu? Intéressant ce site je vais regarder avec plaisir... bises Déborah
  • Pascal G
    • 5. Pascal G Le 22/02/2021
    Bonsoir Tino,
    En lui-même, le débat entre malthusiens et cornucopiens est intéressant, mais la question est évidemment de savoir comment tu l'utilises.
    Le cornucopianisme est effectivement une manière de voir le monde qui est directement liée à notre sujet, surtout dans ses tenants actuels ; si tu veux l'intégrer comme croyance à analyser, cela peut être très intéressant ; en revanche, tu peux difficilement prendre "le cornucopianisme" comme un argument. Car c'est justement sa validité qu'il faut questionner et étudier.
    De façon intéressante, l'une des personnalités actuelles proches de cette optique est un personnage pour lequel un autre penseur que tu connais, Bernard Stiegler, n'a aucune sympathie : Laurent Alexandre. Dans cette optique, plutôt que d'opposer malthusianisme et cornucopianisme, la critique d'Alexandre par Stiegler serait intéressante ; car si Stiegler est l'un des rares philosophes français à avoir explicitement soutenu Greta Thunberg (qu'Alexandre a attaquée, de façon d'ailleurs assez peu glorieuse), il n'est pas du tout un adepte du "refus de la science et de la technique", ni même de la "décroissance" (même si le sens qu'il donne au mot "croissance" est si particulier, et si opposé à ce qu'il appelle la "mécroissance"; que cela finit bel et bien, parfois, à ressembler à de la décroissance au sens "normal").
    C'est au contraire un philosophe qui se demande comment permettre une appropriation collective et responsable des nouvelles technologies, à travers la constitution d'un "savoir" qui doit toujours être à la fois théorique et pratique.
    A cet égard, les deux interviews de Stiegler sur Thinkerview sont pertinentes.
  • Tino TG7
    • 6. Tino TG7 Le 22/02/2021
    Bonsoir Monsieur,
    J'ai un peu de mal à justifier la deuxième partie du sujet "La Science peut-elle résoudre les problèmes qu'elle pose ?". J'ai alors utiliser ni une démonstration, ni du cours mais j'ai mis en confrontation le point de vue de Thomas Malthus et des "malthusiens" à celui des "cornucopiens" (en utilisant quelques citations des livres de Thomas Kuhn, notamment Structure des révolutions scientifiques) mais j'ai du mal à savoir si je peux (on en a pas parlé), et si c'est cohérent d'utiliser ces courants de pensée philosophique pour justifier le fait que le progrès puisse (ou ne puisse pas) résoudre les problèmes causés par le savoir.
    Merci,
    Bonne soirée
  • Pascal G
    • 7. Pascal G Le 17/02/2021
    En réponse à deux élèves de TG, qui s'interrogent sur la construction du plan pour le sujet 1 :

    En ce qui concerne le problème, on peut lui trouver une formulation générale, mais dans ce cas elle ressemblera forcément beaucoup à l'intitulé du sujet (ce qui n'est pas gênant, du moment qu'on a montré que la question "pose problème"). Le problème est bien de savoir si la science peut résoudre les problèmes qu'elle pose, ce qui peut s'interpréter de deux façons :

    1. un problème auquel la science ne peut pas répondre est-il encore un problème "scientifique" ? Il faut alors se demander si la science peut véritablement "résoudre" un problème scientifique, en donner "la solution" ; et l'on peut aussi si demander si une question à laquelle la science ne pourra jamais apporter aucune réponse (prendre des domaines précis) serait encore une questions "scientifique". C'est le moment de mobiliser le cours, et notamment Popper et son principe de falsifiabilité.

    2. quels sont les problèmes que la science (nous) pose aujourd'hui, et est-ce grâce à la science qu'on pourra leur trouver des solutions ? Si le progrès des sciences et des techniques pose problème, est-ce le progrès des sciences et des techniques qui nous aidera à les résoudre ?
    _ On peut alors consacrer la deuxième partie à montrer en quoi consistent les problèmes et les défis auxquels la science nous confronte aujourd'hui (et pourquoi), ce qui permet de "ratisser" assez large... et il y a de quoi réfléchir ; dans ce cas le rapport au sujet sera essentiellement assuré par le fait que la science n'apparaît plus seulement comme une instance qui "apporte des réponses", mais plutôt comme un champ qui génère de nouveaux problèmes. C'est alors la troisième partie qui sera chargée de déterminer si, et comment, la science peut (ou non) apporter des réponses à ces problèmes.
  • Pascal G
    • 8. Pascal G Le 12/02/2021
    Bonjour élève TG,

    Il faut bien dissocier l'introduction et le développement.

    Pour le développement, les plans oui / non sont le plus souvent à éviter, car ils n'aboutissent qu'à une contradiction, qui peut poser le problème, mais peut difficilement le résoudre.

    Mais justement : c'est la raison pour laquelle le oui / non est, en revanche, à rechercher en intro : puisque le but est de poser le problème, et non de le résoudre.

    Votre problématisation n'est pas votre plan : ce n'est pas parce que vous avez opposé un '"oui" (justifié) et un "non" (justifié) pour poser le problème en introduction que vous devez suivre un plan oui / non dans le développement.

    Comme je l'ai indiqué, l'un des principaux buts du devoir est de remettre en cause ce qui est devenu un véritable lieu commun à l'heure actuelle : science et religion sont incompatibles, la foi est complètement irrationnelle, Darwin contre le créationnisme, etc. Ce lieu commun doit donc bien constituer l'une de vos deux réponses (de problématisation) ; et il doit s'opposer à l'autre réponse, qui vise à montrer que ce "conflit" n'a rien d'évident. Pour cela, vous pouvez effectivement puiser dans le recueil, qui porte beaucoup plus sur l'articulation de la science et de la religion que sur leur "conflit".

    Donc : il faut bien opposer un "oui" et un "non" dans l'intro, pour faire apparaître le problème ; mais je ne vous recommande pas de construire un développement en oui / non, ce qui risquerait de faire du développement... une grosse introduction.
  • Elève TG
    • 9. Elève TG Le 12/02/2021
    Bonjour monsieur, j'ai pris le deuxième sujet de dissertation et j'ai vu que vous aviez marqué que un plan oui-non n'était pas judicieux. Donc du coup est ce que dans l'introduction il faut quand même faire apparaitre l'objection ? Moi j'avais mis une petite objection car dans un des axes il est mentionné que la science et la religion pourrait peuvent être compatibles, du moins en collaboration... En espérant que vous puissiez m'aider:)
  • Pascal G
    • 10. Pascal G Le 30/01/2021
    Bonjour, élève X (ou T) de TG7,
    Il est assez difficile de répondre à ta question, car on peut difficilement établir des sortes de bijections entre "domaines mathématiques" et "recherches physiques", même quand il s'agit de physique théorique. Quel rôle jouent les innovations mathématiques dans la recherche scientifique ? La question est délicate... et notamment dans l'espace qui nous occupe en ce moment ; j'y reviens dans un instant.

    En ce qui concerne la géométrie riemanienne, pour des raisons pédagogiques je l'ai présentée dans le cours comme une "alternative" à la géométrie d'Euclide ; en fait, dans la mesure où c'est une géométrie dont l'espace de référence n'est plus un espace plan, mais un espace dont la courbure est constante (comme une sphère), on peut considérer qu'il s'agit plutôt d'une géométrie qui "englobe" la géométrie d'Euclide, qui en devient un simple cas particulier (la courbure est nulle).

    On le voit dans le cas des "segments de droite", que j'ai mobilisés pour illustrer le caractère étrange des théorèmes que l'on peut obtenir en géométrie riemanienne. Si l'on garde (pour faire simple) la définition selon laquelle le segment de droite [AB] correspond au "plus court chemin entre A et B", les segments de droite, sur un espace plan, sont bien ce que vous avez toujours appelé comme cela jusqu'à présent, alors que sur un espace à courbure constante cela devient (comme tu l'indiques) un géodésique. Un segment de droite euclidien est un géodésique sur un espace plan.

    Raisonner en géométrie riemanienne, c'est donc raisonner dans une axiomatique qui permet à la fois de modéliser des phénomènes qui se déroulent dans un espace euclidien (courbure nulle) et en espace courbé (comme ce peut être être le cas localement du fait d'une courbure de l'espace-temps). De façon générale, l'espace euclidien n'est plus vraiment un espace particulièrement privilégié au sein des mathématiques contemporaines, qui tendent à raisonner sur des espaces dans lesquels le rayon de courbure est une variable, dont le nombre de dimensions est une autre variable, etc.

    Pour revenir à ta question, en ce qui concerne le "passage" de Poincaré-le-mathématicien à Einstein-le-physicien, il existe encore aujourd'hui un débat quant à l'importance qu'il faut reconnaître aux innovations mathématiques de Poincaré dans la "découverte" de la relativité. Mais j'y reviendrai une autre fois. ..
  • Elève TG7
    • 11. Elève TG7 Le 30/01/2021
    Bonjour Monsieur,
    Avant la révolution de 1905 et 1915 en terme de physique théorique, on utilisait (certainement) la géométrie euclidienne pour les modèles mathématiques des concepts physiques. Est-ce qu'Einstein a été le premier à utiliser une sorte de géométrie riemannienne pour décrire notamment l'espace temps et ses courbures (les géodésiques par exemple qui sont des lignes droites courbées en relativité générale) ou cela n'a-t-il rien à voir ? Ma question plus globale est la suivante : la géométrie de Riemann a-t-elle une utilité aujourd'hui (autre que philosophique) dans des modèles décrivant le réel ?
    Il nous a laissé un bel héritage à démontrer.. l'hypothèse de Riemann..
    Merci
  • Pascal G
    • 12. Pascal G Le 24/01/2021
    Réponse suivante :

    Il y a un moyen d'articuler vos deux questions. Si Dieu est la Nature, comment se fait-il que nous puissions connaître la Nature grâce à la raison ?
    La réponse est simple : si la raison nous permet de connaître la Nature, c'est que la Nature est rationnelle : elle est régie par des lois rationnelles, qui peuvent (notamment) se formuler en langage mathématique. Grâce à la raison, nous pouvons donc retrouver les lois qui la régissent.

    Cela implique évidemment que Dieu (la nature créatrice), ne crée que des choses rationnelles. Et c'est exactement ce que vont dire ceux qui vont fusionner l'espace réel (l'espace physique) et l'espace mathématique : pour Copernic, Kepler, Galilée ou Newton, Dieu crée l'univers de façon rationnelle ; le livre de la Création, nous dit Galilée, est écrit en langage mathématique. Dieu a conçu l'univers selon des lois mathématiques, parce qu'il est lui-même un Dieu mathématicien. Si la raison nous permet de connaître la Nature c'est que la Nature est créée par un Dieu rationnel.

    Dieu est donc "soumis" aux lois de la raison ?
    Pour Leibniz, Spinoza ou tous les astronomes que nous venons de citer, il ne s'agit pas là de "soumission", qui ferait obstacle à la liberté. Car si Dieu est un être parfait, il ne peut qu'être rationnel ; c'est déjà ce qu'opposait Platon aux dieux "des poètes" de la mythologie grecque (comme Homère). Des dieux irrationnels, ce ne sont pas des dieux parfaits ; ce ne sont donc pas des dieux du tout. En suivant la raison, Dieu ne fait donc que suivre ses propres lois : Dieu fait absolument ce qu'il veut ; mais en tant qu'être parfait, il ne saurait vouloir de choses irrationnelles.

    On retrouve ici la définition classique de la liberté : celle de Platon, de Spinoza, de Kant... (là, je vous renvoie à votre cours de terminale) : être libre, ce n'est pas faire n'importe quoi (et encore moins obéir à ses passions) : c'est agir conformément à ce que je pense être le meilleur choix, c'est-à-dire conformément à la Raison. Celui qui suit la raison est libre, car la liberté consiste justement à suivre sa raison. Dieu est donc parfaitement libre, justement parce qu'il est totalement rationnel, et ne fait que des choses rationnelles.

    Cela marche très bien, tant que l'on admet qu'effectivement, ce qui est parfait est nécessairement rationnel. Mais justement : est-ce si évident ? En soumettant Dieu lui-même à la Raison, ne le soumettons-nous pas, en fait, aux lois de l'esprit humain ? Dire que Dieu ne peut pas vouloir l'irrationnel, n'est-ce pas exiger de Dieu qu'il ne puisse pas faire autre chose que ce que la raison humaine peut concevoir ?

    Cela, c'est ce que va dire, par exemple, Luther. Exiger de Dieu qu'il se soumette aux lois de la Raison, c'est le soumettre à une faculté humaine ; c'est refuser à Dieu le droit de faire des choses que l'homme ne peut pas comprendre. C'est donc, en quelque sorte, soumettre Dieu à l'homme (mettre l'homme à la place de Dieu : ce qui est la définition même du péché), réduire la liberté de Dieu à ce que l'homme peut concevoir.
    Refuser, par exemple, à Dieu le droit de damner des hommes qui ne peuvent pas faire autre chose que le mal, tout en "sauvant" quelques hommes qui, eux, ne font le bien que parce que Lui décide de le faire en eux, accepter que les hommes dès la naissance (et, en fait, avant même d'être nés) sont prédestinés au Paradis ou à l'Enfer, sans qu'ils n'y puissent absolument rien, cela semble "irrationnel". C'est scandaleux. Qu'est-ce que ce Dieu qui fait griller éternellement dans les flammes de l'Enfer des hommes qui ne pouvaient absolument pas faire autre chose que ce qu'ils ont fait ?

    Luther répond : oui, c'est scandaleux... aux yeux de la raison. Mais ce n'est pas parce que quelque chose est inconcevable, inacceptable pour la Raison que Dieu ne peut pas le faire. Pascal disait : le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas. C'est encore plus vrai pour Dieu : Dieu aussi a ses raisons... qui sont inaccessibles à la raison (des hommes).

    On peut, on doit donc s'affranchir de la notion classique de la liberté : être libre, c'est bien faire ce que l'on veut ; mais il n'y a pas de raison de soumettre la volonté (et surtout pas la volonté de Dieu) à la raison.

    Que devient alors la liberté ? Elle devient alors le fait de choisir, de faire acte de volonté, sans que cette volonté ne puisse s'abriter sous un joug autre qu'elle-même. Être libre, c'est choisir, en acceptant que ce choix n'est pas "déterminé", dicté par la raison.
    Et c'est ici que nous trouvons "l'existentialisme" de Kierkegaard, de Heidegger (et de Sartre). Si l'homme est libre, c'est qu'il doit toujours choisir ses actes ; et il ne peut jamais se réfugier derrière "la Raison" (ni derrière autre chose), pour dire que "c'est la Raison qui le commande". Car, d'une part, c'est encore moi qui choisis de suivre la raison (et non pas, par exemple, un appel de Dieu) ; et de plus il y a beaucoup de cas où "la raison"... ne nous dit absolument rien de précis sur ce que nous devons faire.

    Pour prendre un exemple de Kierkegaard : lorsque Abraham a entendu le Seigneur lui dire d'aller sacrifier son fils, il pouvait très bien considérer (c'est ce que nous ferions sans doute) que ce commandement n'était pas "rationnel". Mais il devait choisir, et il a a choisi : le bon choix n'était pas celui que lui dictait "la Raison", mais celui qui obéissait à Dieu.
    Et par ailleurs, même en admettant que nous choisissions de suivre "la raison" plutôt qu'une inspiration divine, il est souvent difficile de dire ce qu'est le choix le plus rationnel. Ainsi, si l'on prend l'exemple d'un Français qui, sous l'Occupation doit choisir entre :
    _ obéir aux lois de Vichy, et mettre en péril la survie des Juifs, des Tziganes, des homosexuels, des communistes qu'il pourrait côtoyer
    _ désobéir, mais mettre alors en danger sa famille, ses enfants, ses proches, etc.
    Quel est le choix "rationnel" ?
    Si je dois choisir entre :
    _ laisser un train (dont le conducteur a fait un infarctus) poursuivre sa route, sur laquelle se trouvent deux enfants (qui vont sans doute se faire écraser)
    _ détourner le train vers une voie secondaire, sur laquelle trois ouvriers sont en train d'opérer (et se feraient donc sans doute écraser)
    Quel est le choix "rationnel" ?
    Il faut bien que je choisisse ; je suis libre. Et je ne peux m'abriter derrière aucune raison "déterminante" : c'est ce que Sartre veut dire quand il dit que je suis "sans excuse". Quoi que je fasse, ce sera mon choix, le choix que, moi, j'aurai décidé de faire, et dont je serai responsable. On conçoit que cette situation soit angoissante (autre terme clé de l'existentialisme).

    On aboutit ainsi à une conception de la liberté : être libre, c'est devoir choisir, sans qu'aucun choix ne "s'impose" à moi comme le seul possible. Le choix d'Abraham était le sien, comme le sera celui du Résistant. En dernier lieu, ils sont seuls face à leur choix, que rien ni personne ne peut leur dicter. Abraham aurait pu ne pas obéir à Dieu (il aurait pu, par exemple, se dire qu'il avait des hallucinations) ; le Résistant aurait pu se dire que son premier devoir était envers ses enfants. Je dois choisir, mais rien n'impose de faire ce choix. Je suis libre.

    C'est le fondement de la liberté pour les "existentialistes".
  • Pascal G
    • 13. Pascal G Le 24/01/2021
    Chères ex-TL2 (et actuelles hypokhâgneuses, je présume)

    Ce ne sont plus des questions, ça, c'est un programme...

    En ce qui concerne la première, le fait que vous ayez signé Spinoza est une indication ; si, effectivement, l'univers est un infini réel, il devient difficile de le dissocier de Dieu. C'est d'ailleurs l'une des choses qui expliquent les résistances que l'âge classique va élever contre le fait de passer à "l'univers clos" à "l'univers infini". C'est à partir de la Renaissance que l'idée selon laquelle l'Univers serait infini va apparaître (avec des gens comme Giordano Bruno). Et cela deviendra définitif lorsque l'on fusionnera l'espace physique (de l'Univers) et l'espace mathématique (de la géométrie). Normalement, la seule chose qui était infinie, c'était Dieu. Si l'Univers devient infini... il s'approprie un attribut divin.
    Si vous voulez creuse ce point, vous pouvez jeter un oeil à une section du cours de HLP.

    C'est d'ailleurs ce que vont accepter des penseurs comme Newton, qui vont considérer que l'espace est comme le "sensorium" de Dieu. Dans notre esprit à nous, il y a une sorte d'espace, dans lequel nous situons les objets que nous imaginons (ou même percevons). L'espace universel, ce serait alors le "sensorium Dei", le lieu dans lequel Dieu imagine la Création ; à ceci prêt, évidemment, que quand Dieu imagine, il fait effectivement exister ce qu'il imagine (son imagination est créatrice).

    Donc vous avez raison : il est difficile de séparer radicalement Dieu et l'Univers si l'Univers est infini ; mais ce n'est pas Dieu qui est "dans" l'Univers, c'est l'Univers qui est "en" Dieu.

    Mais de fait, cette approche peut rapidement conduire à une autre forme de "synthèse" entre l'univers et Dieu, beaucoup plus forte (et donc sulfureuse d'un point de vue religieux) : c'est celle de Spinoza.

    Si l'on considère comme la "Nature" la totalité de ce qui existe, en tant que totalité infinie (dont nous ne saisissons qu'une infime partie) ; si la Nature regroupe à la fois toutes les choses matérielles (que nous pouvons saisir grâce au corps), ainsi que les choses spirituelles (que nous pouvons saisir par la raison), mais aussi.... l'infinité des choses qui nous échappent, parce que nous n'avons, nous, qu'un corps et un esprit : alors la Nature devient une infinité d'infinis.... et cela devient très compliqué de ne pas admettre, avec Spinoza, que la Nature est Dieu.

    Il ne s'agit plus seulement, alors, de dire que l'univers est en Dieu, fait partie de Dieu, mais bien que la Nature est Dieu : Deus sive natura.

    Est-ce que cela contredit l'idée de création ? Pas forcément. Car si la Nature est Dieu, si Dieu est la Nature, on peut très bien admettre que la Nature est créatrice. Elle n'a certes pas été créée, de l'extérieur, "par" quelque chose (Dieu) ; mais elle peut être elle-même une force créatrice.
    Il faut alors distinguer la Nature comme "ce qui est créé" (ce que Spinoza appelle : "la nature naturée", natura naturata), et la Nature comme "ce qui crée", la "nature naturante", natura naturans. Et dans ce cas, Dieu est bien le Créateur en tant qu'il est la nature créatrice, la natura naturans.

    Voilà voilà... pour ce qui est de Kierkegaard et Heidegger, ne pourriez-vous pas être plus précises dans votre question ?
    Bonne continuation, et merci d'être passées :-)
  • Spinoza
    • 14. Spinoza Le 21/01/2021
    Bonsoir Monsieur,
    Si l'univers est infini alors même que Dieu est infini, l'univers fait partie de Dieu. Or, comment attribuer la Création de l'univers à Dieu s'il en fait partie? Il résiderait donc une incompatibilité dans le fait de penser que Dieu est le créateur si l'univers est considéré comme infini. Autant de questionnements et de thèses que posent la Métaphysique. C'est donc pour cela que d'anciennes élèves se rapportent à votre savoir pour les aiguiller sur les différentes thèses et les différentes perceptions de Dieu et des religions qui s'y rapportent.

    Dans un deuxième temps... sauriez-vous nous dire que pensent Kierkegaard et Heidegger de la notion de liberté?
    Bien à vous,
    Des TL2 démunies
  • Marie Lacharme
    • 15. Marie Lacharme Le 15/12/2020
    Bonjour Monsieur,
    Je suis actuellement dans l'élaboration du plan de l'essai que vous nous avez donné, et puisque nous devons éviter de faire une accroche, je ne sais pas trop comment le commencer...
    Pourriez-vous m'aider s'il-vous-plaît?
    Merci d'avance.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 15/12/2020
      ... mais je ne vous interdis pas du tout de faire une accroche si le coeur vous en dit ; je n'en fais simplement pas une obligation. Et si vous n'en faites pas, le plus simple est de supposer que, la rédaction de la question d'interprétation ayant déjà été effectuée, on peut démarrer bille en tête par la problématisation. Le jour du bac, le correcteur ne sera évidemment pas surpris que vous commenciez à parler de cette question... Vous pouvez donc commencer tout simplement en montrant (par exemple) pourquoi les idées de "Moi" véritable et de "personnage", ou encore le fait "d'être soi-même" et le fait de "jouer un rôle"... semblent s'opposer. Une fois cette idée justifiée, vous pourrez lui en opposer une autre (en sens contraire), ce qui permettra la problématisation, etc.
  • Pascal G
    • 16. Pascal G Le 11/12/2020
    En ce qui concerne les "paragraphes", ce qui est important est que chaque paragraphe soit au service d'un élément de réponse précis au sujet, qui doit être justifié (par un ou plusieurs arguments) et illustré (par un ou plusieurs exemples).

    Au sein d'un paragraphe, il peut donc y avoir des sous-parties :

    a. lorsque l'élément de réponse est formulé de deux manières différentes, ou sous la forme de deux affirmations complémentaires, etc. Dans ce cas, chaque affirmation doit être justifiée / illustrée.

    b. lorsque l'élément de réponse est justifié par deux arguments différents, chacun étant illustré par un / des exemple(s) qui lui correspondent. Dans ce cas, on n'a qu'une thèse-réponse dans le paragraphe, mais deux séquences argumentatives (argument / exemple)

    Il se peut aussi que votre paragraphe n'ait pas de sous-parties ; c'est notamment le cas quand l'élément de réponse que vous proposez suppose un travail de justification assez approfondi, par exemple l'explication de la doctrine d'un philosophe. Dans ce cas, une seule "partie" peut suffire dans le paragraphe.

    De façon générale, laissez-vous réfléchir. Si vous avez une réponse précise à soutenir dans un paragraphe, prenez le temps de la justifier et de l'illustrer de façon claire et approfondie, plutôt que de vouloir impérativement trouver des "sous-parties", qui risquent parfois de devenir artificielles.
    Différencier deux temps (deux sous-parties) est souvent intéressant pour "creuser" l'analyse ; mais encore une fois, lorsque l'on veut soutenir une réponse "philosophique" (supposons que dans un devoir vous cherchiez à expliquer clairement en quoi, chez Nietzsche, la quête de soi revient à "devenir qui l'on est", ou en quoi l'éducation de l'homme doit être "conforme à la nature" pour Rousseau), il est parfois plus simple de suivre un seul cheminement, étape par étape, plutôt que de vouloir le couper en deux.

    Bien sûr, tout dépend de votre manière de réfléchir ; il faut la respecter. Certains élèves sauront davantage suivre un raisonnement qui va d'étape en étape, alors que d'autres préféreront dissocier le paragraphe en plusieurs temps. Par exemple, celui qui veut montrer que l'éducation de l'homme, chez Rousseau, doit être "conforme à la nature", peut commencer par expliquer en quoi le but de l'éducation est le développement de la nature de l'homme (et donc de ses facultés naturelles), avant de montrer en quoi l'éducation doit respecter l'ordre naturel des facultés (d'abord les sens, puis...) et il pourra même finir en expliquant en quoi l'éducation doit contrer les influences "contre-nature" du milieu social (dont proviennent tous les vices humains) : ce qui fera des "sous-parties".

    Le principe à retenir est donc que vous ne serez pas évalués sur l'arborescence de votre devoir (y a-t-il le même nombre de sous-parties par partie, etc.), mais sur sa valeur argumentative : les réponses apportées sont-elles pertinentes / justifiées / illustrées ?

    Vous rencontrez ce même principe directeur pour la construction d'une dissertation en philo tronc commun.
  • Elève THLP
    • 17. Elève THLP Le 11/12/2020
    Bonjour monsieur,

    Je viens vers vous pour le travail que vous nous avez donné à rendre après les vacances.
    Je voulais savoir, quand vous dites "paragraphe" c'est comme une grande partie avec deux sous-parties (où le plan serait par exemple I) Oui (deux sous-parties), II) Non (deux sous-parties) et III) Texte de Jung (deux sous-parties) ?

    Cordialement et merci de votre aide,
  • Pascal G
    • 18. Pascal G Le 10/12/2020
    Pour élève THLP :

    Pour les séquences 2 et 3, vous êtes parfaitement libre : ce n'est pas une dissertation, donc vous n'êtes pas du tout obligés d'adopter un plan "dialectique" ; si vos paragraphes répondent à la question posée en les justifiant et en les illustrant, le but est atteint.
    Quant aux cours à mobiliser, il y a des éléments qui peuvent être mobilisés à plusieurs endroits du chemin que nous avons suivi cette année ; à titre d'indication : trouver notre "vocation" (ce que nous avons abordé avec Nietzsche), n'est-ce pas trouver et jouer le rôle que nous avons à jouer dans la société ? Un rôle qui est bien social, mais qui doit bien être... le nôtre ?
    Et vous pouvez (devez) aussi mobiliser des éléments du cours de littérature : à vous de discerner ceux qui sont pertinents....
  • Elève Terminale HLP
    • 19. Elève Terminale HLP Le 10/12/2020
    Bonjour,

    Pour les deux paragraphes argumentatifs 2 et 3 de l'Essai (à partir de Jung) faut il faire thèse/antithèse, ou deux thèses ou deux antithèses ?
    et
    Par ailleurs, le cours a mobiliser dans cet Essai correspond bien au début que nous avons commencé avec vous (groupe A) la semaine dernière + le cours que vous nous avez mis en ligne cette semaine sur Jung ? Ou faut il prendre en compte d’autres cours que nous avons vus avant ?

    Merci par avance pour votre réponse,
  • Pascal G
    • 20. Pascal G Le 25/11/2020
    En ce qui concerne la conclusion, il faut toujours repartir du but. Comme le développement a expliqué le propos de l'auteur, et que ce propos est une prise de position face à un problème philosophique, il faut que le problème lui-même apparaisse dans l'explication.

    Nous avons décidé de consacrer la seconde partie de la conclusion à cette tâche.

    Un problème, c'est une question face à laquelle il n'y a que des prises de position, dont aucune n'est évidente. Le but de la deuxième partie de la conclusion est donc de mettre en évidence le problème, c'est-à-dire le fait que la position de l'auteur n'est pas "la réponse" à une simple question, mais bien une prise de position face à quelque chose qui pose problème. Il s'agit donc :

    _ soit de montrer que la réponse de l'auteur ne peut pas être considérée comme une évidence, qu'elle reste contestable, qu'on peut la remettre en cause, lui faire des objections, mettre en lumière des conséquences discutables, etc.

    _ soit de montrer qu'il existe d'autres prises de position que celle de l'auteur, et qu'elle aussi ont des arguments à faire valoir.

    _ soit de mettre en oeuvre la position de l'auteur dans un problème actuel : que signifierait suivre l'auteur face à un problème d'actualité (comme l'euthanasie, l'expérimentation animale, la vidéosurveillance, etc.) En faisant "marcher" le propos de l'auteur dans un débat d'actualité, on montre en quoi il constitue bien une "prise de position", et ce que seraient les autres positions possibles.
  • Elève TG
    • 21. Elève TG Le 25/11/2020
    Bonjour Monsieur,

    J'ai bien avancé le dm, mais je rencontre un problème pour la conclusion. J'ai rappelé la thèse et le plan comme sur la fiche méthode mais je ne comprends pas comment utiliser le tableau a la fin de la fiche méthode pour la conclusion. Pouvez vous m'aider svp ?

    Cordialement,
  • Pascal G
    • 22. Pascal G Le 23/11/2020
    Bonjour ,

    En fait, la notion de "déterminisme causal" ne veut pas dire grand chose, dans la mesure où elle est redondante. Nous avons vu que la notion de déterminisme s'appliquait lorsque les actes des individus étaient déterminés par des facteurs indépendants de leur volonté : donc lorsque leurs actes étaient "causés" par des causes indépendantes de leurs propres choix. Les actes deviennent ainsi l'effet de causes qui les précèdent et que les individus ne peuvent modifier.

    En ce sens tout déterminisme est "causal", et notamment le déterminisme "matérialiste" (que nous avons illustré avec le déterminisme corporel), qui considère que tout ce qui arrive est l'effet nécessaire de causes matérielles antécédentes, qui sont elles-mêmes l'effet de causes matérielles, qui sont elles-mêmes l'effet de causes matérielles, etc.

    Si nous reprenons l'exemple du déterminisme cérébral, c'est assez facile à montrer. L'idée est que ce qui se produit, à un instant t, dans le cerveau (par exemple : une connexion entre deux neurones), est déterminé par des processus biologiques qui l'ont précédé (par exemple : un stimulus électrique s'est produit). Ces processus biologiques sont eux-mêmes des effets nécessaires de causes (physico-chimiques) qui les ont précédés, etc. Ainsi, l'état du cerveau à un instant t est la cause de l'état du cerveau à l'instant t+1, qui est lui-même la cause de l'état du cerveau à l'instant t+2, etc.
    Chaque état du cerveau est donc l'effet nécessaire de l'état précédent, et est lui-même la cause nécessaire de l'état suivant. Chaque état du cerveau découle nécessairement de l'état du cerveau à l'état précédent, et ne peut donc être modifié.

    Prenons les choses par un autre bord. Supposons une boule de billard : sa position et sa vitesse à un instant t permettent de prévoir sa position et sa vitesse à l'instant t+1, qui permettent à leur tour de prévoir sa position et sa vitesse à l'instant t+2, etc.
    Remplaçons la boule de billard par un atome (une particule élémentaire) : on voit alors que ce qui vaut pour un atome (sa position et sa vitesse à l'instant t permettent de prévoir sa position et sa vitesse à t+1, t+2... t+n) vaut pour l'ensemble des particules de l'univers. De sorte que, semble-t-il, si l'on connaissait la position et la vitesse exactes de toutes les particules de l'univers à un instant t, on pourrait prévoir la position et la vitesse exactes de toutes les particules de l'univers à l'instant t+1, t+2, t+n, et donc prévoir tout l'avenir.
    Cette idée a été proposée par un scientifique français du XVIII° siècle, Simon de Laplace (c'est pourquoi on parle du "démon de Laplace" pour désigner la créature imaginaire qui pourrait effectuer cette prévision).

    La question n'est pas de savoir si c'est faisable : il suffit que ce soit théoriquement possible [et je laisse de côté le problème épineux de savoir si c'est théoriquement possible ; dans le monde microscopique notamment, la physique contemporaine nous indique que ça ne l'est pas, mais pour des raisons qui ne rétablissent en rien la liberté].

    Car il apparaît alors que l'état du monde à un instant t découle nécessairement de son état à l'état t-1. Pour modifier le monde, il faudrait donc agir sur l'état t-1 ; mais cet état est lui-même l'effet nécessaire de l'état du monde à l'état t-2, qui est l'effet lui-même nécessaire.... Pour modifier le cours du monde, la seule possibilité serait donc en fait de revenir... à l'origine du monde.

    Si on admet que ce qu'il se passe dans le monde à un instant t est totalement déterminé par ce qu'il s'y produisait à l'instant t-1, alors on voit que chaque état du monde est la cause de l'état suivant, qui est la cause de l'état suivant, qui est la cause de l'état suivant... et il est totalement impossible de modifier l'enchaînement nécessaire des événements. Tout ce qui se produira est déjà déterminé par ce qui se produit actuellement, qui est totalement déterminé par ce qui s'est passé auparavant. La liberté de l'homme a disparu, avec sa capacité à changer le cours des événements.

    Toute l'histoire du monde n'apparaît alors que comme un enchaînement nécessaire de cause à effet, dans lequel la volonté de l'homme ne joue aucun rôle.

    Voilà... en espérant que la dimension "causale" du déterminisme est plus claire.

    Bonne journée,
    PG
  • Elève TG
    • 23. Elève TG Le 23/11/2020
    Bonjour monsieur, j'ai une question à vous poser à propos du déterminisme.

    Je regarde une série où l'un des personnages parle de déterminisme causal (il s'agit de la série Dark sur Netflix, épisode 8 de la saison 1, à 31min de la fin).

    La série parle de voyage dans le temps, et dans cette scène un homme qui voyage dans le temps s'adresse à un horloger (qui a inventé une machine à voyager dans le temps), et évoque le terme de déterminisme causal, dont le sens pour moi est très flou.

    Après avoir fait des recherches sur internet à propos de ce déterminisme, je n'ai rien trouvé de satisfaisant alors je me demandais si vous pouviez m'éclairez sur le sens du déterminisme causal.

    Merci d'avance du temps que vous allez consacrer pour me répondre, je vous souhaite une bonne fin de journée.
  • Victoria thete
    • 24. Victoria thete Le 22/11/2020
    Bonjour monsieur,
    Je suis en train de finir ma conclusion et sur votre fiche méthode pour la construction de la conclusion il est écrit qu’en seconde partie on doit faire une « discussion ».
    Dans le tableau on peut voir
    - Confrontation avec la prise de position d’un autre philosophe
    - Remise en cause / discussion du pdv de l’auteur
    - Application de texte à un problème contemporain
    Est ce qu’il faut obligatoirement faire ces trois étapes ? Ou est ce qu’on peut en faire une seule ?
    Merci d’avance
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 22/11/2020
      Vous pouvez si vous le voulez faire les trois... mais une seule suffit ! Le but de la discussion est de mettre en lumière le "problème" : il faut donc montrer, soit que la position de l'auteur reste discutable (elle pose problème, elle ne va pas de soi), soit qu'il en existe d'autres (d'autres prises de position sont possibles, et elles aussi semblent justifiables), soit la mettre en rapport avec un problème d'actualité.
  • HLP première
    • 25. HLP première Le 22/11/2020
    Bonjour monsieur, pourriez vous me dire comment accéder aux quizz afin de réviser le contrôle ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 22/11/2020
      Ils se trouvent dans votre espace groupe (A ou B) ; par exemple pour le groupe B : http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/travail-2020-2021/1ere-hlp/groupe-b-3.html
  • Elève TG
    • 26. Elève TG Le 14/11/2020
    Bonjour Monsieur,
    J’ai tenté de repérer les séquences et je ne sais pas si la première phrase est systématiquement celle qui pose le sujet et doit donc être une séquence à elle toute seule ou si on peut arrêter la première séquence à la ligne quatre ?
    De plus j’ai marqué les deux dernières phrases (ligne 16 à 17) comme une cinquième séquence mais j’ai l’impression qu’elle ne fait que compléter celle d’avant.
    Pourriez vous m’éclaircir ces points ?
    Merci d’avance
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 14/11/2020
      Attention : il ne faudrait surtout pas considérer que la première phrase d'un texte est TOUJOURS la thèse. Il peut même s'agir de la thèse que l'auteur... veut réfuter (c'était le cas dans l'un des textes de Spinoza). Mais en l'occurrence, pour le texte d'Alain, la première phrase du texte fait bien écho à la dernière, et on peut considérer que les deux constituent l'horizon global du texte. Tes deux questions n'en forment donc qu'une seule : la première et la dernière phrase sont des énoncés "globaux", qui condensent le propos du texte, et on pourrait donc considérer que tout ce qui se trouve entre les deux est une explication de ce qu'ils veulent dire. La première phrase annonce, la dernière conclut, mais leur sens se rejoint. Quand c'est le cas, il s'agit surtout de clarifier le sens de l'énoncé, de montrer à quel genre de thèses il s'oppose, à quel "préjugé" ou opinion commune il vient répondre. Qu'y a-t-il de "bizarre" dans ces énoncés ? En quoi est-il, de prime abord, étrange de dire ce que dit Alain ? L'explication du reste du texte devra ainsi justifier et illustrer ces énoncés qui, de prime abord, semblent un peu contre-intuitifs.
  • eva boulinet
    • 27. eva boulinet Le 13/11/2020
    Bonjour monsieur, Je suis en train de chercher les séquences pour l'explication de texte de vendredi, et je voulais savoir si il y a un nombre de séquences limites pour une explication de texte comme la notre? Vous attendez combien de séquences pour ce texte a peu près?
    merci a vous
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 13/11/2020
      Il n'y a pas de nombre de séquences imposées : tout dépend la manière dont vous construirez vos paragraphes. Par exemple, le deuxième paragraphe peut être analysé d'une traite, avec l'exemple qu'il contient, la distinction des deux formes de formes de richesse, l'opposition imagination / réalité... en le rattachant à une affirmation globale. Il faudra alors prendre le temps de détailler l'analyse de chacun de ces éléments. Mais on peut aussi le dissocier en plusieurs morceaux, pour pouvoir traiter chaque élément séparément, en faisant des paragraphes beaucoup plus courts. Aucune de ces approches n'est "la bonne" : tout dépend la manière dont vous écrivez. Certains élèves ont besoin de décomposer le texte en éléments pour pouvoir entrer dans l'analyse, d'autres perdent le fil conducteur dès que les paragraphes deviennent trop petits. A vous de choisir, pour que l'explication soit la plus claire et la plus précise possible. Encore une fois, je rappelle que le but du jeu est de faire comprendre le propos de l'auteur à quelqu'un qui ne comprendrait pas le texte. Si les formules-clé sont analysées, les éléments principaux justifiés par des arguments clairs et illustrés par des exemples précis et analysés, sans que l'on perde de vue la thèse globale, votre correcteur sera satisfait. A vous de trouver le bon "rythme" d'explication, qui n'est pas le même pour tous les élèves (ni pour tous les profs, d'ailleurs).
  • Pascal G
    • 28. Pascal G Le 09/11/2020
    En ce qui concerne la distinction entre contenu manifeste du rêve et contenu latent du rêve chez Freud, il faut toujours repartir de l'idée selon laquelle le rêve, chez Freud, est le résultat d'un processus de construction, d'élaboration à partir de matériaux de départ. Le "travail du rêve" c'est la construction d'un rêve à partir d'éléments qui se trouvent dans le psychisme du rêveur.
    Le contenu latent, ce sont tous les éléments de départ, les matériaux avec lesquels le rêve a été construit, tous les éléments du psychisme (souvenirs, désirs, etc.) à partir desquels le rêve a été élaboré.
    Le contenu manifeste, c'est le rêve tel qu'il apparaît au rêveur.

    Il y a donc deux processus inverses : le "travail du rêve", c'est ce qui conduit des matériaux de départ au rêve tel qu'il apparaît au rêveur ; et l'interprétation du rêve, c'est le travail qui consiste à retrouver, par l'analyse, le contenu latent qui s'est trouvé manifesté dans le rêve.

    Il est important de souligner que, pour Freud, le contenu manifeste ne permet pas de voir immédiatement ce qu'est e contenu latent ; on pourrait même dire que, dans les rêves d'adulte, il ne le permet jamais, puisque le but du rêve est justement d'exprimer des contenus... tout en les masquant. La grande idée de Freud est que le rêve permet la satisfaction (imaginaire) d'un désir... sans que le désir en question soit réellement identifié. Ce qui est important dans le contenu latent peut jouer un rôle très secondaire dans le contenu manifeste, des contenus différents peuvent être "condensés" dans un seul élément du contenu manifeste, etc.

    Pour plus d'explications, vous pouvez consulter la page du site consacrée au rêve chez Freud.

    Bonne lecture !
  • élève THLP
    • 29. élève THLP Le 09/11/2020
    bonjour monsieur,

    pourriez-vous expliquer les notions de rêve latent et rêve manifeste chez Freud que j'ai encore du mal à comprendre malgré plusieurs recherches.

    merci d'avance
  • Pascal G
    • 30. Pascal G Le 09/11/2020
    Merci pour cette bonne question.
    Pour Pascal, l'amour familial illustre bien, encore une fois, ce qu'il y a de totalement arbitraire dans l'attachement humain à un autre homme (femme, enfant...). Les parents aiment leurs enfants... pourquoi ?
    Non pas parce qu'ils seraient beaux, intelligents, vertueux, etc. Non pas, donc, pour leurs "qualités".
    Non pas parce que ce sont des êtres humains, dignes de respect. Non pas pour leur "humanité"
    Mais uniquement... parce que ce sont les leurs !
    J'aime mes enfants... parce que ce sont mes enfants.

    J'aime en fait mes enfants pour une propriété, une qualité qui est la leur, mais qui n'a justement rien d'une "qualité", qui ne leur confère aucune valeur en eux-mêmes : le fait que ce soit moi qui les aie engendrés.

    L'amour pour les enfants n'est donc, pour Pascal, qu'un prolongement de l'amour de soi, qui n'a aucune justification, et qui ne repose en fait que sur les tendances égo-centriques de l'homme. Nous aimons nos enfants parce que ce sont nos créatures, parce que nous en sommes les créateurs.

    Et l'on voit encore une fois en quoi ce genre d'amour est une marque de l'orgueil humain, qui traduit notre volonté de prendre la place de Dieu. Non seulement l'amour pour les enfants (et le seul fait d'en fabriquer) traduit une volonté d'immortalité (nos enfants seront ce qu'il restera de nous lorsque nous serons morts, nous survivrons dans leur mémoire, etc.), mais plus encore nous aimons nos enfants parce que NOUS les avons créés, alors que l'amour du prochain consiste justement à aimer les autres en tant qu'ils sont des créatures... de Dieu.

    Pour Pascal, nous devons aimer notre prochain, non parce qu'il est notre parent ou notre enfant, mais parce qu'il est notre frère (ou notre soeur) : nous sommes tous les fils et les filles du même Père : Dieu lui-même ; et c'est en tant que tel (mais seulement en cela) que nous sommes dignes d'amour. Si j'aime un enfant parce que JE suis son Père, j'ai remplacé l'amour de Dieu par l'amour de moi-même.
  • Elève THLP
    • 31. Elève THLP Le 09/11/2020
    Bonjour Monsieur,

    J'avais une question en rapport avec les cours de la semaine dernière. Nous y avons vu comment on pouvait expliquer la célèbre formule de Blaise Pascal : "Le moi est haïssable". Pour justifier cela, on avait vu que lorsqu'on aime quelqu'un, ce n'est que pour ses qualités car, dans le cas où on l'aime indépendamment de ses qualités, qu'est-ce qui peut justifier l'amour qu'on lui témoigne ?

    Mais dans le cas de l'amour que l'on porte à son fils/sa fille, peut-on utiliser ces arguments ? On ne peut pas connaître à l'avance leurs qualités, s'ils sont talentueux dans un domaine quelconque, tant mieux pour nous, mais même dans le cas contraire, on continuera à les aimer car ils restent la chair de notre chair.

    Alors, comment Pascal envisage-t-il la relation qu'entretient un parent avec son enfant ?
  • Pascal G
    • 32. Pascal G Le 27/10/2020
    Pour élève HLP :
    Comme il n'y a pas de forme imposée pour cet exercice (contrairement aux exercices de type bac), le but est de partir du but de l'exercice lui-même.
    Ici, le but, c'est de vous conduire à repérer / sélectionner / mobiliser les contenus qui, dans l'oeuvre, peuvent être mis à profit dans une réflexion portant sur les grands axes du programme de HLP.
    De ce point de vue, les deux questions ne sont évidemment pas séparables : votre travail consiste à mettre en rapport le livre avec un ou plusieurs axes du programme (ici, il s'agit de tout ce qui touche l'identité, la découverte de soi, l'expression de soi, la réalisation de soi en tant qu'être humain ou, au contraire, en tant qu'individu particulier ou, au contraire, la perte de soi, la dé-formation de soi, etc.), pour montrer en quoi il apporte des éléments de réponse à des questions qui leur sont liées. Donc : quel problème lié au programme est abordé ? Quels éléments de réponses sont apportés ? Comment ? Exemples ? Il y a de grandes chances pour que vous retombiez (encore et toujours...) sur la construction de deux paragraphes argumentatifs.

    Dans le cas de Cyrano, il y a pas mal de pistes qui peuvent être explorées. Celle de l'identité en est une, bien sûr (de qui Roxanne est-elle éprise ? Et donc : qu'est-ce qui fait véritablement le Moi d'un individu ? Son corps, son esprit... ou autre chose ?)
    Mais aussi la question de découverte / réalisation de soi (Cyrano n'a-t-il pas choisi son identité ? Qui a-t-il décidé d'être ? Et comment devenir effectivement ce personnage ?).
    Par ailleurs, Cyrano est d'abord un personnage qui a effectivement existé dans l'Histoire : comment comprendre le fait que l'auteur l'ait choisi pour construire son personnage ? Que "représente" Cyrano ? (N'hésitez pas à mobiliser le cours de l'année dernière : par exemple celui-là.
    Sans oublier, par exemple, le rôle du rapport aux autres, et du regard des autres, dans la construction de soi (nous n'avons pas encore vraiment abordé cette question en cours, mais rien ne vous empêche de l'explorer...).
    On peut également s'interroger sur la différence qui existe entre une personne réelle (le Cyrano historique) et ce "personnage" qu'est le Cyrano de la pièce : toute mise en scène n'est-elle pas liée à la transformation d'un individu en personnage ? Et "être soi", pour Cyrano, n'est-ce pas justement jouer jusqu'au bout un certain personnage ?

    Il ne s'agit ici que d'une liste de pistes (et pas d'un plan !), pour vous indiquer le type de choses que peut attendre un correcteur, et que l'on pourrait résumer ainsi : le but est d'exposer ce que le livre a à nous dire pour les thèmes du programme : si vous le mettez en lumière... vous aurez réussi l'exercice !
  • HLP terminale
    • 33. HLP terminale Le 23/10/2020
    Bonjour monsieur,
    J'ai commencé à fair le compte-rendu de lecture à rendre il y a quelques jours (en ayant pris Cyrano de Bergerac). Cependant je n'arrive pas à me lancer dans le quatrième point (nourriture livresque), plusieurs interrogations me freinent :
    - tout d'abord, doit-on répondre aux deux questions données en les prenant comme grandes parties de paragraphe ? ou doit-on seulement rédiger une réponse argumentée d'une des deux questions ? Ou alors juste les prendre comme un appui, comme sujet et former une réponse argumentée autre ?
    - ensuite, pour cette partie, nous devons trouver par exemple deux notions du cours, trois, ou plus qui sont dans le livre qu'on a choisi et à partir de ces notions, former des paragraphes ?
    Enfaite, je ne comprends pas bien la forme que doit prendre cette partie là du compte rendu.
    j'espère avoir été assez claire.. merci d'avance
  • Élève THLP
    • 34. Élève THLP Le 22/10/2020
    Bonjour Monsieur,
    Pour ce qui est des fiches de lecture, j’imagine que l’on peut en faire autant qu’on veut mais je me demandais s’il y avait une limite dans le nombre de fiches que l’on peut rendre...
    Merci d’avance et bonne journée !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 23/10/2020
      Dans la mesure où ces fiches sont un très bon support pour l'appropriation des contenus et la mobilisation de ressources, je pense qu'il serait discutable de vous "brider"... tant que la quantité ne se substitue pas à la qualité, évidemment ! Mais profitez de vos vacances tout de même...
  • Eleve TG7
    • 35. Eleve TG7 Le 10/10/2020
    Bonjour monsieur,

    Est-ce que le devoir de lundi portera sur la notion de déterminisme (le grand II) ?

    Bonne journée.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 10/10/2020
      Non, il n'est pas nécessaire de connaître cette partie du cours (II C : liberté et déterminisme) pour le DS. En revanche, les parties IIA et IIB (reprise des éléments abordés dans la séquence méthodologie) sont à connaître.
  • Pascal G
    • 36. Pascal G Le 07/10/2020
    Je réponds à ces (bonnes) questions dans l'ordre :

    1. " pour l’introduction d’une question en spé est ce qu’il faut annoncer la question à laquelle on cherche à répondre comme pour le tronc commun ?"

    S'il s'agit d'une question d'interprétation, le fait de rappeler la question peut servir de point de départ, mais il s'agit dans ce cas simplement de reprendre l'intitulé. Quand il s'agira de "l'essai", nous verrons qu'il faut commencer par problématiser la question posée ; mais pour la question d'interprétation, il s'agit seulement de repérer, de mobiliser et d'expliquer les éléments de réponse apportés par le texte.
    Donc : l'essentiel est bien de présenter le texte (auteur, oeuvre), d'indiquer son intention générale, et d'indiquer les axes de réponse que l'on a repérés, et qu'on va expliquer.

    2. " Lorsque l’on doit définir une notion vaut-il mieux la définir dans l’introduction ou dans le développement ?"

    De façon générale, je me méfie toujours des définitions données en intro. Comme elles sont détachées de toute utilisation concrète, elles restent souvent très théoriques... et ne servent pas beaucoup par la suite. Il est préférable de clarifier le sens d'un terme, soit dans le travail de reformulation d'une séquence, soit dans le travail de justification, puisque le but de la définition est bien de permettre la clarification du sens du propos.

    3. " pour le développement en spé le retour à la thèse après l’illustration n’est pas nécessaire ?"

    Logiquement, l'élément que vous avez sélectionné et expliqué doit être en connexion directe avec la question posée : on peut donc laisser de côté l'étape 4 du paragraphe explicatif ("retour à la thèse"), qui basculera dans le paragraphe-bilan qui clôt la question d'interprétation. "En réponse à la question posée, nous pouvons donc affirmer que selon l'auteur..." et on récapitule.

    Si toutefois l'axe de réponse sélectionné ne répond qu'indirectement à la question, ou seulement lorsqu'on l'articule au second axe de réponse, il est préférable d'indiquer en fin de paragraphe le lien avec la question.
    Par exemple, l'année dernière nous avions vu avec un texte de Kant que la liberté d'expression était la condition du fait que chaque individu puisse penser par lui-même, et que penser par soi-même était le fondement de la liberté.
    Supposons que la question d'interprétation soit : "la liberté exige-t-elle que chacun puisse s'exprimer ?".
    On pourrait sélectionner comme premier axe de réponse : la liberté exige de penser par soi-même.
    Mais il faudrait alors indiquer en fin de paragraphe que, justement, pour que l'on puisse penser par soi-même, il faut que la liberté d'expression soit garantie : si bien que la liberté d'expression est bien le fondement de la liberté. Ici, la synthèse finale fait apparaître le lien entre l'élément de réponse sélectionné, et la question posée : c'est le second axe de réponse qui permet de faire le lien, celui que l'on va développer ensuite. La synthèse ressemble alors à une "transition" entre les deux paragraphes.

    4. " pour finir, en tronc commun vous attendez une discussion dans la conclusion, est ce pareil pour la spé ?"

    Non, pas dans la question d'interprétation : car c'est justement dans la question suivante, dans "l'essai", qu'il va falloir construire une démarche de réponse personnelle, qui peut très bien soumettre la réponse du texte à un examen critique. De façon générale, il faut éviter de mélanger l'explication d'un propos avec sa remise en cause : le but de la première question est bien d'expliquer les réponses données dans le texte à la question posée, et non d'en produire un commentaire. Vous pouvez éventuellement soulever des objections, mais alors il faut essayer d'y répondre : ce qui participera à l'explication du propos de l'auteur.

    Voilà... en espérant t'avoir éclairée.
  • Elève THLP
    • 37. Elève THLP Le 07/10/2020
    Bonjour Monsieur,
    je suis en train de voir la méthodologie que l’on voit en tronc commun et en spécialité et j’aurais 2/3 questions a vous poser.
    Tout d’abord, pour l’introduction d’une question en spé, est-ce qu’il faut annoncer la question à laquelle on cherche à répondre comme pour le tronc commun ?
    Lorsque l’on doit définir une notion, vaut-il mieux la définir dans l’introduction, ou dans le développement ?
    Ensuite, pour le développement, en spé le retour à la thèse après l’illustration n’est pas nécessaire ?
    Et pour finir, en tronc commun vous attendez une discussion dans la conclusion, est ce pareil pour la spé ?
    Merci d’avance pour votre réponse.
  • Pascal G
    • 38. Pascal G Le 07/10/2020
    Réponse à élève TG :

    Tout d'abord, je précise qu'il ne s'agit ici que d'une forme de déterminisme (le déterminisme corporel) ; c'est important, car il existe d'autres formes de déterminisme, que nous verrons ensuite, et qui ne sont pas du tout d'accord avec cette priorité accordée au corps.

    Ta question est intéressante, parce qu'elle nous amène à questionner ce que nous appelons "avoir peur". Avoir peur, d'un côté, c'est bien ressentir une certaine sensation, une certaine émotion, donc c'est quelque chose qui se passe dans l'esprit.

    Mais avoir peur, cela peut aussi être autre chose.

    Un individu qui a peur, c'est un individu qui réagit à une certaine situation dont il anticipe le caractère dangereux ou déplaisant, et qui réagit à la fois par des signes corporels (transpiration, accélération des battements du coeur, sécrétion d'adrénaline, tremblements dans la voix, etc.) et par des adaptations comportementales (fuite, etc.)
    Cet aspect-là de la peur peut fort bien se passer de toute "conscience", de tout espace "mental".

    La SF a depuis longtemps envisagé la possibilité de machines qui seraient, matériellement, tout à fait analogues à des humains. Elles ressembleraient à des humains, elles se comporteraient comme des humains, elles réagiraient comme des humains... mais elles n'auraient pas de "conscience", pas d'espace mental. Aujourd'hui, ce type de fictions est beaucoup, plus facile à se représenter, puisqu'il suffit d'imaginer un ordinateur très puissant qu'on aurait doté d'une apparence humaine.

    On trouve une illustration de ce genre dans une série comme "Westworld" : des robots androïdes ont toutes les apparences d'humains, ils sont dotés d'une intelligence artificielle qui leur permet de parler, de s'adapter à leur environnement, de "calculer" le comportement le plus approprié, mais aussi d'apprendre de leurs expériences ; ils réagissent comme des humains : ils transpirent, crient, pleurent, etc.
    Rien de tout cela n'est impensable, théoriquement inconcevable (même si ce n'est pas, pour le moment, faisable).

    Mais tous ces androïdes sont dépourvus de conscience : ils n'ont pas "d'esprit", d'espace mental. Ils n'ont pas "d'émotions" (pas plus qu'un ordinateur). On peut bien sûr dire qu'ils "raisonnent", au sens où le font les ordinateurs : mais ces "raisonnements" se limitent en fait à des processus physiques ayant lieu dans des constituants tout à fait matériels (microprocesseurs, cartes mémoire, etc.) Ils peuvent avoir exactement les mêmes réactions que des humains (pleurer, crier, etc.) sans avoir aucune émotion.

    Bref : quelque chose peut tout à fait être absolument conforme à un humain (dans son apparence, ses réactions, son comportement....) sans savoir d'espace mental, d'esprit, de conscience.

    Ce que disent les tenants du déterminisme corporel, c'est que l'homme est absolument semblable à ces androïdes (le cerveau peut être assimilé à un microprocesseur, les sens à des capteurs, etc.), à ceci près que, chez lui, toutes les opérations qui se déroulent physiquement s'expriment aussi dans l'espace de la "conscience".
    L'homme est un androïde doté de conscience. Mais le fait qu'il soit doté de conscience ne change rigoureusement rien au reste.

    Un androïde qui est confronté à une situation dont il "calcule" qu'elle implique un danger pour sa conservation peut fort bien se mettre à bégayer, à transpirer, ses battements de coeur peuvent s'accélérer, il peut chercher à fuir, ou se montrer agressif envers ses proches (ce que font les androïdes de Westworld) : tout ceci est seulement matériel, et n'engage que des processus matériels.
    L'homme, lui, "traduira", exprimera tout ceci dans l'espace de la conscience, sous la forme d'une émotion ; mais (d'un point de vue déterministe), c'est tout.

    L'émotion n'a pas plus d'action sur le comportement de l'homme que l'absence d'émotion n'a de répercussion sur celui de l'androïde : tous les deux font exactement la même chose, la seule différence est que l'un exprime ce qu'il se passe en lui sous la forme d'émotions, l'autre non. De point de vue de ce qu'ils font, rien n'est changé.

    C'est pour cela que, dans un monde comme celui de Westworld, il est impossible de déterminer avec certitude, en examinant ce qu'il dit, ce qu'il fait, la manière dont il se comporte, si un individu est un homme ou un androïde.

    Donc :
    _ si on appelle "avoir peur" le fait de ressentir une certaine émotion, les androïdes n'ont pas peur.
    _ Si on appelle "avoir peur" le fait d'anticiper un danger, et de le manifester par un ensemble de signes corporels et comportementaux, alors on peut bien dire qu'un androïde a peur.

    Dans le premier cas, la peur est bien le propre de l'homme, mais on peut tout à fait considérer qu'elle n'a absolument aucune influence sur notre comportement (l'androïde n'a pas peur, et pourtant il réagira exactement comme nous).
    Dans le second cas, la peur est simplement un processus matériel, commun à l'homme et aux androïdes, mais c'est bien elle qui détermine le comportement.

    Voilà... de ce point de vue, il est intéressant de regarder ce qu'il se passe, dans le domaine de la SF, lorsque les fameux androïdes se retrouvent eux aussi, dotés d'une conscience... lorsqu'à l'intelligence artificielle succède la "conscience artificielle". Or il arrive que, justement, il ne se passe rien du tout. Désormais les processus physicochimiques internes s'accompagnent de conscience : et alors ? Pourquoi cela devrait-il changer quoi que ce soit ? Ce sont toujours ces processus qui déterminent le comportement, et on ne voit pas en quoi le fait qu'un espace mental soit apparu pourrait modifier les processus physicochimiques ou les bases de données.
  • Eleve TG
    • 39. Eleve TG Le 07/10/2020
    Bonjour monsieur,
    j'avais une question qui concerne le cours sur le déterminisme. Si j'ai bien compris, les déterministes affirment que ce qu'il se passe dans l'esprit n'a aucune influence sur ce que nous faisons. Est-ce que cela veut dire que, par exemple, le fait d'avoir peur n'a pas d'influence sur ce que l'on fait ?
  • Elève TG7
    • 40. Elève TG7 Le 07/10/2020
    Bonjour monsieur,
    Le paragraphe argumenté a rendre pour vendredi doit faire environ combien de pages ? merci
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 07/10/2020
      C'est une question à laquelle il est bien difficile de répondre étant donnée la différence des écritures et du don de concision... De façon générale, les copies de philo ne sont (vraiment) pas évaluées en fonction de leur longueur, mais de leur capacité à faire ce qu'elles doivent faire. Comme j'ai indiqué ce que doit faire le paragraphe, il vous suffit de vous demander si vous avez réellement atteint l'objectif. Les termes à analyser sont-ils correctement définis ? Avez-vous vraiment donné une (bonne) raison de soutenir telle et telle affirmation ? Les exemples que vous avez proposés sont-ils clairs, précis, pertinents ? Si c'est le cas, il se peut que votre paragraphe occupe moins d'une page et qu'il soit excellent. Inversement, une grosse copie double peut enchaîner des affirmations répétitives, et sans démonstration véritable. Donc : la question de ta "taille" du devoir n'a pas beaucoup plus de pertinence en philo que, par exemple, en SVT.
  • Pascal G
    • 41. Pascal G Le 30/09/2020
    Bonjour,
    Le fait de chercher à mobiliser les cours de HLP pour les devoirs de philo est une bonne idée ; pour ce qui est des ressources hors-HLP, il sera sans doute plus simple de demander directement à M. Drouet, mais en ce qui concerne la spé il est effectivement pertinent de mobiliser ce que nous avons vu (et revu) concernant le rapport entre rationalité de l'homme et humanité de l'homme. L'homme ne peut pas sacrifier sa rationalité sans renoncer à une part essentielle de son humanité.

    Je vois également un autre aspect du cours de l'année dernière que tu pourrais mobiliser : c'est le rapport entre la connaissance rationnelle (et notamment scientifique) et la croyance religieuse. Ton sujet semble impliquer un présupposé qu'il serait sans doute pertinent de questionner : il faudrait choisir la connaissance rationnelle OU la croyance, préférer l'un à l'autre.
    Or nous avons vu que ce choix, cette alternative, est justement ce qui était remis en cause par de nombreux philosophes et scientifiques du XVII° siècle. Pour Copernic, Tycho Brahé, Kepler, Galilée, Newton, il n'y a pas du tout à "préférer" la connaissance rationnelle à la croyance religieuse, puisque justement elles sont nécessairement d'accord : la vraie science est forcément en accord avec la vraie foi.
    Les lois de la nature (que la raison nous permet de découvrir, par la science) sont, elles aussi, des "paroles de Dieu". Et Dieu ne peut pas se contredire : il ne peut donc pas y avoir de conflit entre la science et l'étude des Ecritures ; plus encore, plus on étudiera la Nature (grâce à la raison), et plus on en saisira l'incroyable complexité, la formidable rationalité (elle est entièrement régie par des lois mathématiques, comme la course des astres, etc.) ; or plus on verra que la nature est rationnelle, et plus on sera obligé d'admettre qu'elle a été conçue par un Être intelligent. C'est ce que l'on appelle la "preuve téléologique" de l'existence de Dieu.

    Je pense donc que le cours de HLP devrait moins te servir à construire une "contre-première partie", qu'à construire une partie du raisonnement qui, justement, remettrait en cause le "préjugé" implicite du sujet : demander "laquelle des deux on doit préférer", c'est déjà présupposer qu'elles divergent ; or cela ne va pas du tout de soi. Nous avions assez longuement traité ce point pendant le confinement, et c'est sur lui que portait le DM sur le texte de Galilée. Pour mémoire, les pages du site qui reprennent cette idée se trouvent surtout ici :

    1. Le monde selon Kepler : une Création rationnelle

    2. Un univers rationnel, créé par un Dieu rationnel

    3. Le procès de Galilée illustre-t-il un conflit entre science et croyance religieuse ?

    Par ailleurs, le lien de réciprocité entre connaissance rationnelle et croyance religieuse (attention toutefois à ne pas réduire totalement la croyance à la croyance religieuse, mais je me focalise sur les éléments que nous avons abordés en HLP) se retrouve chez un penseur dont j'avais initialement prévu de vous parler : Averroës. Si cela t'intéresse, tu trouveras un petit exposé de sa pensée (sur ce point précis) sur cette page du site.

    Bon courage !
  • HLP Terminal
    • 42. HLP Terminal Le 30/09/2020
    Bonjour monsieur,

    Je voulais vous poser une question par rapport à un devoir de philosophie que j'ai (pas l'HLP mais le tronc commun, avec monsieur Drouet).
    Le devoir est une dissertation sur la question "Faut-il préféré la connaissance rationnelle à la croyance ?", et j'avais comme idée de faire une première partie sur les raisons qui nous ferait plutôt pencher à l'avantage de la raison et en désavantage de la croyance ("illégitime"), puis dans une 2nd partie de faire l'inverse : c'est à dire de voir pour quelles raisons est ce que nous serions plutôt amené à repousser la connaissance rationnelle au profit de la croyance.
    Pour ma 1er partie je pense pas mal m'appuyer sur les cours que nous avons eu avec vous en HLP 1er (comme quoi la raison permettrait de développer notre humanité) et même un peu sur le début de cette année. Par contre (et donc j'en viens enfin à ma question) je ne trouve pas vraiment d'arguments à mettre pour ma 2nd partie, même avec mon cours de philosophie tronc commun.

    Du coup je voulais vous demander si vous n'aviez pas des ressources philosphiques dans ce domaine là dont je pourrai me servir ?

    Je vous remercie beaucoup si vous arrivez à prendre le temps de m'aider et de me répondre, mais j'ai conscience que c'est un DM qui n'a rien à voir avec vous (hormis que ce soit de la philo), donc si vous n'avez pas le temps de me répondre je comprendrai tout à fait (:
  • Elève TG8
    • 43. Elève TG8 Le 26/09/2020
    Bonjour Monsieur,
    Pour l'introduction du texte de John Stuart Mill, est-ce possible de reprendre des éléments de l'introduction que nous avons faite pour le texte de Spinoza ? Par exemple en ce qui concerne le thème ou la question. Merci.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 26/09/2020
      Oui, vous pouvez reprendre des éléments de l'introduction du texte de Spinoza que nous avons construite ensemble en classe. C'est manifestement de liberté qu'il s'agit dans ce texte, et du rapport que la loi entretient avec la liberté. En revanche, la question n'est pas la même, et la thèse du texte est bien sûr assez différente, de même que la structure logique. N'hésitez pas, en revanche, à prendre appui sur les articulateurs logiques que nous avons mobilisés pour les textes de Spinoza ("dans ce texte, l'auteur...."). Je rappelle que la correction de l'introduction du texte 4 de Spinoza se trouve dans votre espace "documents", rubrique "supports et corrigés".
  • Elève TG7
    • 44. Elève TG7 Le 07/09/2020
    Bonjour Monsieur,
    Pour la question de savoir si les animaux ont des droits, est-ce que la science ne peut pas nous apporter des éléments de réponse ? Est-ce seulement une question philosophique ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 07/09/2020
      En ce qui concerne la question du droit des animaux, il est important de souligner que ni un calcul mathématique (?), ni des expériences en laboratoire ne pourront nous donner la réponse : on ne découvrira pas des "droits" au sein des animaux, comme on peut découvrir des chromosomes, des hormones ou des bacilles. Mais cela ne signifie évidemment pas que la science n'ait rien à nous dire : elle ne pourra pas répondre à notre place, mais elle peut éclairer notre jugement, nous donner des éléments que nous pourrons mobiliser pour justifier notre réponse. Par exemple, il peut être intéressant de savoir si les animaux sont sensibles à la douleur (on ne l'a pas toujours admis), ou de savoir si les expérimentations que l'on effectue aujourd'hui sur des animaux vivants en laboratoire (vivisection, etc.) pourraient être remplacées par des expérimentations portant sur de simples tissus, ou par des modélisations informatiques. Ces données sont évidemment pertinentes, mais elles ne suffisent pas pour décider si, oui ou non, on doit considérer un animal comme un sujet de droit, envers lequel nous aurions des devoirs à respecter. Donc : la science peut bien sûr contribuer à éclairer notre jugement dans le domaine philosophique (et il serait donc parfaitement absurde de l'écarter), mais elle ne peut prétendre se substituer à notre propre réflexion. Ainsi, la question de savoir si les animaux ont des droits n'est pas une question "scientifique", qui devrait donc être réservée aux seuls scientifiques ; c'est une question de droit, qui comme telle doit être débattue au sein de l'espace public. Les scientifiques ont pour devoir d'éclairer le jugement des citoyens, et non de leur dire ce qu'ils doivent penser.
  • Classe HLP
    • 45. Classe HLP Le 08/05/2020
    Bonjour monsieur,

    Je viens de lire le 1. de la nouvelle partie de cours, sur la cartographie et la géographie, et tout me paraît clair sauf un seul point : la carte "Mapa Mundi" de Beatus de Lebiana. Malgré les explications données à la suite de cette image, je ne comprend/ vois pas le O, ni le T, ni l'Europe, ni l'Asie ni quoi que ce soit d'autre en fait..
    J'espérais pouvoir être éclaircie sur la question s'il vous plaît ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 09/05/2020
      Soyons positifs : si tout le reste est clair, c'est déjà très bien, puisque c'est justement le reste qu'il faut saisir :-) Si je reprends dans l'ordre, en laissant de côté le T dans l'O : _ la carte est orientée vers l'orient : cela veut dire que l'Est (et non le Nord) est en haut : c'est comme si une carte de France était représentée avec l'Alsace en haut. _ la partie droite de la carte correspond donc à ce qui se trouve "en bas" sur une carte moderne : la partie basse-droite de la carte correspond ainsi à l'Afrique ; la partie haute (qui correspond à notre "droite") figure l'Asie, et la partie gauche-bas (qui correspondrait à "haut-gauche") figure l'Europe. _ le "O", c'est le cercle englobant (océan) _ le "T" indique la figure composée du gros trait vertical (c'est la méditerranée) et du trait horizontal que forment le Nil (côté droit) et le Tanaïs (côté gauche ; le Tanaïs est depuis devenu le "Don", grand fleuve de Russie) ; sur la carte que je vous présente, le Nil n'apparaît pas beaucoup, c'est vrai... _ Là où le trait vertical et le trait horizontal se rejoignent (en gros, au milieu de la carte) : c'est Jérusalem. Je pense décidément que le problème vient du manque de visibilité du côté "droit" de la barre du T, dans la carte indiquée. Je vais mettre une autre image en dessous. Merci pour la question !
  • Méline
    • 46. Méline Le 06/05/2020
    Bonsoir monsieur,
    pour la 7 ème proposition de Kant pour l'explication de texte, pour la phrase "la nature s'est donc à nouveau servie du caractère peu accommodant des hommes, et même du caractère peu accommodant des grandes sociétés et des corps politiques que forme cette espèce de créature, afin de forger, au sein de leur antagonisme inévitable, un état de calme et de sécurité. " je comprends ça: la nature s'est servie du fait que les hommes sont égoïstes, dominateurs, peu tolérants etc..., pour construire, même avec des situations ou des idées opposées, un état de paix et de sécurité. Je comprends un peu tout de travers et je vois aucun sens dans ma réécriture. Est ce que vous pouvez expliquer ou éclaircir ce passage s'il vous plaît ? Merci d'avance
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 06/05/2020
      Bonsoir Méline, En fait, il n'y a pas grand chose de compliqué dans cette phrase. Normalement, le fait que la nature se soit servie du caractère dominateur, cupide, égoïste des hommes pour les conduire à former des sociétés organisées ne pose plus problème : cela a été éclairci depuis la proposition 4. L'idée de ce passage est tout simplement que le même mécanisme va jouer pour pousser cette fois, non plus les INDIVIDUS à former des SOCIETES régies par le droit, mais bien les SOCIETES à s'organiser dans une SDN. Là encore, c'est bien la violence et les désastres qui résultent du fait, pour les sociétés, de NE PAS s'unir dans une "société des nations", qui vont les pousser, à contre-coeur, à mettre cette SDN en place. Donc : de même que les individus n'avaient institué des sociétés organisées que sous la contrainte de la violence résultant de leur soif de domination, quand elle n'était pas régulée par le droit, les sociétés ne vont instituer la SDN, que sous la contrainte de la violence résultant de leur soif de domination, quand elle n'est pas régulée par le droit. Le mécanisme qui conduit l'humanité à instaurer un droit INTERNATIONAL est donc analogue à celui qui a conduit à l'émergence d'un droit national. J'espère que c'est plus clair...
  • Eleve TL
    • 47. Eleve TL Le 25/04/2020
    Bonjour Monsieur,
    Petite question au sujet du DM...
    [...] J’avais pensé découper le texte en trois parties mais il me semble étonnant que la fin du texte soit si longue, je veux dire la phrase est très longue.
    Bonne après midi à vous.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 25/04/2020
      Bonjour, La dernière partie du texte porte bien, principalement, sur la nature et les modalités que Kant envisage pour sa "SDN". Mais, d'une part, il y a des caractéristiques assez différentes, qu'il faut prendre le temps d'analyser séparément (par exemple : comment sera garantie la sécurité des petits Etats ?) ; et d'autre part il s'y trouve également (de façon "englobante" dans la phrase), une affirmation que vous pouvez analyser séparément : si la raison pouvait d'elle-même expliquer pourquoi l'instauration de cette SDN est nécessaire, il faudra à l'homme la confrontation avec des désastres répétés pour qu'il se décide (enfin) à la mettre en oeuvre. N'hésitez pas à "découper" la phrase pour en analyser les éléments, même si les différents éléments sont regroupés dans une seule séquence (comme je l'ai fait pour la proposition 5).
  • TL2
    • 48. TL2 Le 25/04/2020
    Pour le DM du KANT, est-ce que nous devons partir du principe que nous avons déjà traité les propositions précédentes et donc occulter les définitions, clarification de sens, ou alors il est préférable de tout détailler et de ne pas hésiter à remobiliser les propositions d’avant pour éclairer les propos? Pareil En ce qui concerne l’introduction est-ce que nous devons représenter l’œuvre en détail comme au bac, parler des propositions précédentes ? Plus généralement nous devons faire comme une explication normale mais en incluant ce qui a déjà été vu dessus?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 25/04/2020
      La réponse est assez simple : il s'agit bien de faire une explication de texte, comme vous l'auriez faite pour un texte de bac. Donc : oui, les termes-clé doivent être analysés ; oui, les éléments dont vous disposez doivent être mobilisés pour expliciter le propos de l'auteur, etc. Si vous évacuez tous les éléments qui sont apparus dans l'explication des textes précédents... cela risque d'appauvrir un peu votre explication !
  • Eleve HLP
    • 49. Eleve HLP Le 10/04/2020
    Pour illustrer nos deux paragraphes est-il possible de prendre pour exemple Copernic qui est cité dans le texte de Galilée et pour la deuxième partie un exemple autre du texte ou faut-il que les deux exemples soient dans le texte ou au contraire trouvés dans notre culture ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 10/04/2020
      Dans la question d'interprétation, il est souhaitable de mobiliser les éléments du texte s'il y en a, mais rien ne vous interdit de mobiliser votre culture personnelle pour éclairer le propos de l'auteur. L'exemple de Copernic est évidemment difficile à éviter, étant donné l'enjeu qu'il représente pour les rapports entre science et religion tels qu'ils sont engagés dans la "controverse Galilée"...
  • Elève HLP
    • 50. Elève HLP Le 10/04/2020
    Bonjour Monsieur, excusez moi de vous déranger j’ai une question à propos de la question d’interprétation du devoir maison. Je voulais savoir si il était obligatoire de trouver deux arguments différents dans le texte ou si un seul suffisait, c’est-à-dire énoncer l’argument, le justifier, et l’illustrer ? Car j’ai bien relu le texte et trouver ces trois éléments mais 1 seul argument suffit-il ?

    Merci par avance et bonne journée
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 10/04/2020
      Bonjour, De façon générale, il est préférable de différencier l'argumentaire, pour éviter de faire un simple "résumé" du texte, ou d'en laisser passer un élément important. Dans le texte, il y a bien deux axes de réponse à la question posée, dans la mesure où, si Galilée rejette bien sûr la soumission de la science aux versets bibliques tels que les interprète l'Eglise, il ne remet pas en cause le fait que les lois que découvre le scientifique ont bien un lien avec la volonté de Dieu...En espérant que cela répond à ta question, Bonne journée, PG
  • Pascal G
    • 51. Pascal G Le 01/04/2020
    Réponse à élève HLP:

    Merci pour cette question, qui touche un point très important.
    Effectivement, à partir de Copernic les astronomes vont bel et bien envisager leurs théories, de plus en plus, comme des théories "vraies", en accord avec la réalité telle qu'elle a été conçue/créée par Dieu ; et non plus seulement comme des modèles mathématiques visant à "sauver les phénomènes" (à rendre compte des apparences).
    Et c'est bien lorsque Galilée a explicitement refusé de déclarer sa théorie "hypothèse" (comme Oesiander l'avait fait pour le livre de Copernic) qu'il s'est fait censurer (cela peut nous paraître bizarre aujourd'hui, mais c'était bien le coeur du débat).

    Ta question est donc pertinente : cette "vérité" ne pouvait-elle pas entrer en conflit avec la "vérité" soutenue par les théologiens ?

    En fait, il faut bien voir que les "vérités religieuses" relatives à l'astronomie... sont très rares. Tes exemples, d'ailleurs, le montrent : "il me semblait que la religion délivrait tout de même déjà (mais je me trompe peut être ?) une certaine vérité quant à la sphère des fixes notamment ou encore aux mouvements parfaitement circulaires des planètes".

    En fait, si on lit la Bible (même comme la lisait un théologien du XVII°), on trouvera très peu de choses concernant la forme de l'orbite des planètes ("elles tournent"...) ou sur la "sphère des fixes".
    Tout cela, ça ne vient pas de la Bible (personne ne le prétend), mais d'Aristote. Et l'Eglise n'a jamais considéré qu'Aristote (qui n'était évidemment pas chrétien) était une autorité religieuse !

    Thomas d'Aquin avait montré que le christianisme était parfaitement compatible avec Aristote : cela ne faisait pas d'Aristote une référence religieuse, dont les théories étaient des dogmes. Cela faisait simplement d'elles des choses qu'on ne devait pas remettre en cause sans de très solides raisons de le faire.

    En réalité, le seul point sur lequel la Bible semble nous dire quelque chose, c'est sur le fait que le soleil tourne autour de la terre ; et encore, il est seulement dit que "Dieu a arrêté la course du soleil."
    Au sens littéral, cela indique bien, semble-t-il, que c'est le soleil qui tourne... mais peut-être est-ce une image, une métaphore : les théologiens catholiques du XVII° siècle admettaient parfaitement que certains versets de la Bible exigent d'être "interprétés".

    Seulement, pour le faire, il faut une excellente raison. Dans le cas de l'héliocentrisme, il faudrait, par exemple, une PREUVE que la terre tourne.
    On peut citer (parmi beaucoup d'autres) le Père Honoré Fabri (qui fut au XVII° siècle théologien de la Sacrée Pénitencerie apostolique dans la basilique du Vatican) : pour lui, donner une preuve que Copernic a raison, c'est difficile ; mais le jour où cette preuve sera donnée, "L'Eglise ne fera aucune difficulté de reconnaître que les passages (contraires de l'Ecriture) doivent être entendus dans un sens métaphorique.".

    Et cette preuve, comme je l'ai indiqué, Galilée ne l'a pas donnée (sa théorie des marées... ne tient pas debout !).

    Si le Christ avait dit : "l'orbite des planètes est un ensemble de points équidistants du centre qu'est la Terre", il aurait été effectivement difficile "d'interpréter" ses paroles, de les considérer comme des métaphores. Mais justement, il y a peu de choses de ce genre dans les Evangiles... qu'aucun théologien catholique éminent, au XVII° siècle, ne considère comme des traités de mécanique céleste ! Dire que lorsqu'il est écrit : "Dieu a suspendu la course du Soleil", il faut comprendre 'Dieu a suspendu le temps", c'est envisageable. Seulement... il faudrait pouvoir s'appuyer sur une preuve que la Terre bouge.
    Et encore une fois, tout va plutôt dans le sens contraire, à commencer par le fait que nous n'avons aucune sensation du mouvement de la Terre... qui, d'après Copernic, devrait pourtant parcourir les cieux à une vitesse supérieure à celle d'un boulet de canon.

    Voilà, j'espère avoir répondu à ta question.
  • 1er HLP
    • 52. 1er HLP Le 01/04/2020
    Bonsoir monsieur !

    J'avais une question concernant le sujet que nous traitons en ce moment, avec l'astronomie, les sciences, la conception de l'Univers etc. Je crois qu'il y a un détail qui m'échappe.
    Quand certains scientifiques ont commencé à ne plus considérer le mouvement des planètes comme étant sphérique, ou à considérer l'Univers comme étant homogène et infini etc, toutes ces considérations étaient elles montrées comme de simples hypothèse ? Car si ce n'est pas le cas, bien que ce soit pour montrer la rationalité d'un Dieu mathématicien, il me semblait que la religion délivrait tout de même déjà (mais je me trompe peut être ?) une certaine vérité quant à la sphère des fixes notamment ou encore aux mouvements parfaitement circulaires des planètes etc. Auquel cas, ces scientifiques là remettaient alors en cause ces paroles non ?
    J'ai bien compris qu'il arrivait qu'on arrange un peu les choses entre Bible et sciences (comme avec le cycle de l'eau !) mais je ne vois pas bien comment arrangeait les choses à ce point.

    J'espère que ma question est plus ou moins claire. Merci beaucoup pour votre temps et bonne soirée à vous.
  • TL2 élève
    • 53. TL2 élève Le 27/03/2020
    Bonjour monsieur est ce qu'on peut dire que le rationalisme expérimental de Claude Bernard est un mélange du rationalisme de Descartes et l'empirisme de Locke d'une certaine façon puisque Claude Bernard dit que "le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie ( donc Descartes qui pour lui les faits ne compte pas mais la théorie passe avant tout) et la pratique expérimental ( donc John Locke qui pour lui la théorie scientifique s'appuie sur les faits justement) , je sais pas si j'ai été super claire mais merci d'avance pour votre réponse
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 27/03/2020
      C'est bien l'idée ; en fait ce n'est pas tellement un "mélange" (on ne peut pas "mélanger" une doctrine qui accorde la priorité absolue à l'expérience, et une doctrine qui accorde une priorité absolue au raisonnement théorique), mais bien une synthèse, dans les mesure où dans le rationalisme (1) expérimental (2) il n'y a plus de conflit, d'opposition possible entre ce que dicte la raison et ce que dicte l'observation : car la raison doit rendre compte des phénomènes, et ses théories doivent être testées par l'expérience. C'est donc bien une articulation de la théorie et de l'expérience, du raisonnement et de l'observation.
  • TSTMG
    • 54. TSTMG Le 26/03/2020
    Bonjour pouvez vous me donner la correction sur les phrases racistes ou sexistes s il vous plait.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 26/03/2020
      C'est fait : le corrigé est dans la séquence 3. Merci pour la remarque.
  • Eleve TL2
    • 55. Eleve TL2 Le 18/03/2020
    Bonjour, pourriez-vous s'il vous plaît réexpliquer ce qu'est le "rationalisme" avec des mots simples ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 18/03/2020
      Le principe du "rationalisme" est assez simple : c'est qu'il ne faut prendre appui, dans le domaine du savoir, que sur l'usage de la raison, en éliminant le plus possible tout recours à l'expérience. Il s'agit donc en fait de faire... comme les mathématiciens, qui n'ont aucun besoin de faire des observations ou des expériences pour fonder leurs démonstrations : un pur raisonnement logique suffit. Cette démarche a l'avantage de tenir à distance tous les problèmes que l'on rencontre dès que l'on prend appui sur l'expérience (et que nous avons développés en cours), sur le témoignage des sens. En raisonnant de façon strictement logique, on ne peut pas se tromper. Le problème, c'est justement que cette démarche ne nous garantit pas que ce à quoi l'on aboutira par voie de raisonnement... coïncidera avec ce que l'on observe. Tout raisonnement, toute démonstration logique, doit partir d'un point de départ, posé comme "évident". Or est-il certain que, en partant de principes "évidents", et en en déduisant les conséquences logiques, on aboutit à des théories... qui correspondent aux faits ? Nous avons montré que non. Il peut sembler "évident" qu'un corps qui ne bouge pas ne peut pas communiquer un mouvement à un corps contigu : un feutre qui ne bouge pas ne peut pas faire bouger un autre feutre qui le touche... c'est évident. Et pourtant, cela ne correspond pas à ce que l'on observe avec un boulier de Newton. On aurait donc une théorie "vraie"... qui ne correspond pas aux faits ! Alors : faut-il donner raison aux faits.... ou donner raison à la raison ? Le principe du rationalisme, c'est que l'on donnera raison.... à la raison. C'est le sens de la formule de Descartes que je vous ai citée : « Les démonstrations de tout ceci sont si évidentes que, encore que l'expérience nous semblerait faire voir le contraire, nous serions néanmoins obligés d'ajouter plus de foi à notre raison qu'à nos sens ». Et la question qui se pose alors est : que faire d'une théorie scientifique que l'on considère comme "vraie"... mais qui ne permet ni d'expliquer, ni de prévoir, ni donc d'agir sur les faits ?
  • Eleve HLP
    • 56. Eleve HLP Le 18/03/2020
    Bonjour, je ne parviens pas à ouvrir les corrections des questions de réflexion et d'approfondissement de Loïc Nicolas et Saint Augustin.
    Est-il possible de les mettre en format PDF ?

    Merci d'avance et bonne fin de journée.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 18/03/2020
      Ok, je m'en vais le faire de ce pas.
  • Elève HLP (groupe 1)
    • 57. Elève HLP (groupe 1) Le 17/03/2020
    Bonjour monsieur,
    J'aurai une question sur le cours. Quand on va dans cahier de texte la dernière chose écrite est l'introduction à la date du 18 mars. Mais je crois qu' on avait déjà commencé la séquence dans le cours précédents. Est ce que le cours qui ouvrait du avoir lieu aujourd'hui n'a pas encore été mis en ligne ? Si non, où peut-on le trouver ?
    Merci d'avance
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 17/03/2020
      Bonjour, Le cahier de texte a une séance de retard... qui devrait bientôt être rattrapée. En ce qui concerne la séance d'aujourd'hui, je comptais la consacrer à la correction des DM : j'ai donc mis en ligne une première séquence (dans la rubrique : "cours à distance", que je vais désormais mobiliser) deux corrigés, avec un quiz de vérification. Vous les trouverez dans votre espace (http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/espace-eleves/espace-premiere-hlp/cours-a-distance/sequence-1.html). Une séquence 2 devrait bientôt apparaître, où vous retrouverez la suite du cours consacré à la révolution astronomique, avec des quiz d'accompagnement. Bon travail !
  • TL2
    • 58. TL2 Le 17/03/2020
    Bonjour

    Serait il possible d'avoir le diaporama de vendredi dernier sur le projet de formation motivé ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 17/03/2020
      Ca y est, je viens de le mettre en ligne : vous le trouverez dans la rubrique "orientation" (je l'ai mis dans les "nouveautés", avec le document d'accompagnement). Bonne lecture !
  • HLP 1er
    • 59. HLP 1er Le 04/03/2020
    Bonjour,

    Je viens de me mettre au Devoir maison de HLP donné avant les vacances et j'ai un petit soucis.
    Ayant choisi le texte 1, celui de St Augustin, je me demandais si, pour la question d'interprétation, étant donné qu'elle se compose de questions, il fallait trouver deux arguments pour chaque partie ou un seul ?
    Après relecture de la question, je pensais d'abord expliquer à qui St Augustin pense qu'il faut enseigner l'art de la rhétorique puis trouver deux arguments traitant des raisons qui le pousse à vouloir faire enseigner la rhétorique. Je ne sais pas si cela peut aller et me tourne donc vers vous pour avoir de plus amples précisions.
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 07/03/2020
      Bonsoir, dans cette question d'interprétation, les deux volets sont liés, mais vous pouvez les traiter distinctement. Vous pouvez très bien commencer par expliquer pourquoi il est souhaitable d'enseigner la rhétorique, avant de vous demander à qui il est préférable de le faire ; ou vous pouvez, inversement, vous demander qui en a besoin, pour vous demander ensuite à quoi cela lui servira de l'apprendre. Dans les deux cas, les raisons d'enseigner la rhétorique sont liées au public visé : et les raisons qui font qu'il est souhaitable de l'enseigner à certains... sont les mêmes que celles qui font qu'il est dangereux de la laisser à d'autres. Les deux volets de la question (à qui / pourquoi) ne sont donc pas véritablement séparables : vous pouvez les traiter l'un après l'autre, mais non réserver l'argumentaire pour l'une des deux.
  • HLP 1ère
    • 60. HLP 1ère Le 26/02/2020
    Bonjour Monsieur, j'avais une question à propos du DM à rendre à la rentrée. Pour le troisième texte, il y a une question d'argumentation et d'approfondissement. Cependant la question d'argumentation est en fait une question d'interprétation étant donné sa formulation "Selon l'auteur..."?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 27/02/2020
      Vous avez bien raison, et je vous remercie d'avoir posé la question : ladite "question d'argumentation" est bien une question d'interprétation. De façon générale, les deux questions qui se trouvent en dessous des textes sont bien (1) une question d'interprétation, et (2) une question de réflexion. Les formules ayant désigné ces deux questions ayant beaucoup varié (et elles continuent : l'année prochaine la question de réflexion s'intitulera "essai"), il arrive que l'on s'y perde un peu... mais l'essentiel ne bouge pas !
  • HLP 1er
    • 61. HLP 1er Le 23/02/2020
    Bonjour, je souhaite obtenir des informations concernant le DM que nous avons à faire. Après quelques recherches je n'ai vu aucune information concernant la question d'interprétation/réflexion sur le nombre de mots / pages conseillés. Étant donné que nous n'avons que 2H en première (3H si nous continuons la spécialité) pour l'examen, je pense qu'il sera compliqué de produire une grande quantité en si peu de temps. En vous remerciant de votre réponse !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 27/02/2020
      Le temps imparti détermine en gros ce qui peut être attendu : en deux heures, il n'est guère possible de construire vraiment plus de quatre paragraphes argumentatifs (2 pour la question d'interprétation, 2 pour la question de réflexion). Vous pouvez prendre appui sur ce que vous avez réalisé au devoir précédent, réalisé sur table : le but est de proposer, dans chaque paragraphe, un élément de réponse clair, qui sera justifié et illustré. N'hésitez pas à vous reporter aux corrections que nous avons données : elles sont parfois un peu plus développées que ce qui serait attendu un jour d'épreuve, mais elles vous indiquent la marche à suivre.
  • 1er HLP
    • 62. 1er HLP Le 15/02/2020
    Bonjour !
    Je voulais savoir si pour la question d'approfondissement, il était possible (puisque c'est notre avis qui est demandé) de faire ses 2 axes avec :
    - Le 1er axe qui donne une première réponse basée essentiellement sur le cours (puisque ce que nous avons pu voir peut déjà nous faire tendre vers une certaine réponse)
    - Et un 2ème axe avec notre avis vraiment personnel, mais qui peut aller dans le sens inverse du 1er axe

    Je ne sais pas si c'est très clair mais j'espère !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 27/02/2020
      Oui, c'est tout à fait possible. De façon générale, le but n'est pas de produire une dissertation, mais bien de proposer un argumentaire permettant d'apporter des éléments de réponse justifiés et illustrés à la question qui vous est posée.
  • HLP 1er
    • 63. HLP 1er Le 13/02/2020
    Bonjour (: je voulais savoir si pour le DM qu'on a à faire, la question d'approfondissement était la même chose que la question de réflexion dont nous avons pu voir la méthode en classe ? (Contrairement à celle d'approfondissement)
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 14/02/2020
      Oui, il s'agit bien de la même chose... la "question d'approfondissement" est en fait l'ancienne appellation de la "question de réflexion"... qui va elle-même devenir à partir de l'année prochaine "l'essai". Les noms changent, mais la chose reste la même : il s'agit donc bien, pour chaque texte, d'une question d'interprétation et d'une question de réflexion. Merci pour cette question : les sections HLP n'ont pas encore beaucoup mobilisé cet espace du site cette année... n'hésitez pas.
  • TL2
    • 64. TL2 Le 12/02/2020
    Bonjour/Bonsoir ! Le contrôle de connaissance de demain portera-t-il sur l'intégralité de ce que nous avons vu ? Et sera-t-il sous forme de questionnaire à choix multiples ou bien demandera-t-il un travail d'argumentation ? Merci bien !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 12/02/2020
      Le devoir de demain portera bien sur l'intégralité du programme de révision du bac blanc : c'est-à-dire tout... sauf ce que nous avons commencé hier. Il sera surtout constitué de petits "jeux" fondés sur la mobilisation directe des connaissances : auteurs, doctrines, notions. Donc : du quiz, du "qui a dit ?" du "à définir", du "vrai ou faux", etc. Vous verrez, ce sera tout à fait divertissant. Au sens brechtien bien entendu.
  • TL2
    • 65. TL2 Le 30/01/2020
    Bonjour
    Dans le texte d'Umberto Eco, que signifie le terme "esthéticiens" au début du texte? Eco parle t'il des critiques artistiques ou des amateurs d'art?
    Merci de votre réponse
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 01/02/2020
      Ce terme renvoie dans le texte aux "spécialistes de l'esthétique", c'est-à-dire principalement aux théoriciens de l'art. On peut donc le rattacher à l'ensemble des penseurs (artistes, philosophes, critiques, ou même linguistes....) qui s'interrogent sur la nature de l'oeuvre d'art, et (donc) sur ce qui constitue son sens, sa signification. Dans la mesure où l'auteur prend ici appui sur une distinction qu'il n'invente pas, mais qu'il cherche à préciser, il la réfère à ses prédécesseurs.
  • TL2
    • 66. TL2 Le 17/12/2019
    Bonjour

    Es ce qu'il faut faire apparaître les questions de la justification dans notre développement de l'explication de texte ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 24/01/2020
      Cette question avait été posée pour le précédent travail ; comme elle peut être posée pour celui que vous avez à rendre, je précise que le fait de poser les questions auxquelles les justifications doivent répondre n'est pas obligatoire, mais que cela peut servir de point d'appui. Une justification répond toujours à question du type "pourquoi.... ?", ou "comment... ?". Il peut donc être intéressant, pour la clarté de votre démarche d'explication, de dire clairement ce qu'il s'agit d'expliquer. Par exemple, si l'auteur affirme que l'on peut retrouver le sens que l'artiste donnait à son oeuvre, l'intention qui était la sienne en la réalisant, l'effet que, lui, souhaitait produire sur le public, il faut essayer d'expliquer comment on peut retrouver cette intention, en l'illustrant ensuite par un ou des exemple(s) précis. N'hésitez pas à prendre appui sur les exemples pris en cours.
  • Pascal G
    • 67. Pascal G Le 14/12/2019
    Bonjour,
    Pour ce qui est du séquençage du texte, vous pouvez tout à fait (c'est même recommandé...) prendre appui sur celui qui est proposé dans l'introduction que nous avons construite ensemble (corrigé).
    Et pour ce qui est du travail d'explication, vous devez vous appuyer sur les consignes méthodologiques : ce sont elles qui permettent d'initier le travail d'explication.

    Par exemple, supposons que, pour le début du texte, on choisisse comme première séquence le passage :

    « L’effort est pénible, mais il est aussi précieux, plus pré­cieux encore que l’œuvre où il aboutit, parce que, grâce à lui, on a tiré de soi plus qu’il n’y avait, on s’est haussé au-dessus de soi-même. Or, cet effort n’eût pas été possible sans la matière : par la résistance qu’elle oppose et par la docilité où nous pouvons l’amener, elle est à la fois l’obstacle, l’instrument et le stimulant ; elle éprouve notre force, en garde l'empreinte et en appelle l’intensification. »

    On peut considérer qu'il s'agit d'une séquence, puisqu'elle s'articule entièrement autour de la notion d'effort, dont elle explique la nature et la valeur.

    Pour le travail de reformulation, il faut essayer de formuler clairement les deux idées-clé du passage, en répondant aux questions suivantes :
    _ quel est le rapport (d'après le texte) entre l'effort et la matière ?
    _ qu'est-ce qui fait (d'après le texte) la valeur de l'effort ?

    Il faut alors justifier ces deux affirmations.

    Pourquoi peut-on dire que tout effort, tout travail (et, par conséquent, toute création) suppose un confrontation à une matière, un matériau ?
    Pourquoi ne peut-il pas y avoir d'effort « dans le vide » ? S'il n'y a rien à bouger, soulever, briser, transformer ? Pourquoi l'effort implique-t-il toujours de surmonter des résistances ?

    De même, pourquoi peut-on dire que l'effort a une valeur fondamentale pour l'homme ? En quoi est-ce l'effort, et non son résultat matériel, qui est important ? Qu'est-ce que l'effort apporte à l'homme ? En quoi peut-on dire que l'effort permet à l'homme de s'approfondir, de se renforcer, de s'enrichir, de se développer ?

    Il faut alors trouver un ou plusieurs exemples, qui illustrent ce que vous venez de dire. Il suffit de trouver un exemple d'effort dans lequel l'homme surmonte les résistances d'une matière, d'un matériau (on peut penser au sculpteur avec son marbre, le sportif avec son corps, voire même le poète avec les mots...... il y a le choix!)
    Et il faut illustrer aussi le fait que, grâce à l'effort (ou au travail), l'homme s'agrandit, s'enrichit, s'approfondit. Là encore, il y a le choix.

    Enfin, il faut revenir à la thèse du texte. Quel lien peut-on faire entre :
    _ le fait que la création donne un sens à la vie humaine, et
    _ le fait que l'effort ait une grande valeur, lui qui fait naître en nous des choses qui ne s'y trouvaient pas encore ?
    Là encore, il suffit de lire la question pour discerner l'élément de réponse...

    Donc : en suivant bien les consignes méthodologiques, on arrive sans trop de difficultés à produire le travail explicatif (faire ce qui précède... n'est pas bien difficile !). Mais cela prend forcément un peu de temps... ce qui est plutôt bon signe.
  • TL2
    • 68. TL2 Le 13/12/2019
    Bonjour, je n'arrive pas à expliciter le texte de Bergson (rapport entre création et bonheur);

    pour commencer, je n'arrive pas a découper le texte en séquences, et quand bien même je le divise selon les idées, je n'arrive pas a développer mon explication. Dès que j'essaye de développer, je tombe dans la redondance et je n'arrive pas a vraiment tirer l'essentiel du texte; avez vous des conseils pour améliorer / résoudre ces problèmes?
    (Pourriez vous également mettre la méthodologie de l'explication de texte sur le site? Merci)

    Merci d'avance
  • TL2
    • 69. TL2 Le 02/12/2019
    Bonjour
    J'aimerais savoir, la notion de félicité est-elle différente de celle du bonheur?
    Si oui, les différences sont-elles minimes?
    Merci d'avance
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 04/12/2019
      La notion de "félicité" implique une forme d'accomplissement plus vif, mais elle peut dans le texte être identifiée au bonheur. De façon générale, à l'exception du "plaisir" (qu'il faut différencier du bonheur), les termes de Joie, de plénitude, de félicité sont des formes du bonheur. Le but est donc de saisir, en chaque occasion, si c'est un aspect particulier du bonheur qui est visé, où le bonheur en général.
  • Pascal G
    • 70. Pascal G Le 17/09/2019
    Je vais préparer une (petite) bibliographie, avec un choix de livres qui peuvent vous initier à la "pensée" philosophique, en tant que dialogue entre des prises de position différentes. Je mentionne pour le moment le livre que j'ai évoqué en cours, et qui avait reçu il y a quelques années le Goncourt des lycéens. Il s'agit de "L'attentat" de Yasmina Khadra.
    J'indique également que la thèse selon laquelle le propre du roman n'est pas de défendre une prise de position (morale, politique, etc.) mais de faire naître dans l'esprit du lecteur un questionnement, un problème est soutenue par un romancier contemporain dont les livres sont également un bon support pour la réflexion philosophique : il s'agit de Milan Kundera.
    A cet égard (même si le titre semble assez décourageant... mais le livre ne l'est pas), "L'insoutenable légèreté de l'être" est excellent.
  • 1ere HLP Gr.2
    • 71. 1ere HLP Gr.2 Le 14/09/2019
    Bonjour,
    Est-ce que vous auriez des livres (ou autres) à nous conseiller pour "penser", et non avoir juste un opinion ? Un peu comme "Le vent se lève".
    Merci d'avance !
  • Pascal G
    • 72. Pascal G Le 11/06/2019
    C'est fait !
    Les 2 quizs sur l'inconscient se trouvent dans la rubrique quiz / philosophie politique et morale (puisque c'est dans ce cadre que nous avons abordé la conscience morale).
    La liste des définitions a été actualisée dans votre espace "Révisions".
    Bon courage !
    Par ailleurs, les derniers documents distribués en classe sur l'inconscient, ainsi que les documents récapitulatifs, se trouvent aussi dans l'espace révisions.
  • ts4
    • 73. ts4 Le 11/06/2019
    Bonjour,
    je voulais savoir si vous alliez mettre à jour les définitions supplémentaires depuis le bac blanc ainsi que le quizz portant sur l'inconscient (cela constitue un bon support de révisions) ?
  • Pascal G
    • 74. Pascal G Le 04/06/2019
    Pour les TS : les quiz sont désormais à jour (il ne manque plus que celui qui portera sur la notion d'inconscient). Vous les trouverez dans votre espace.

    (Remarque : le nombre de quiz est de 25 ; chaque quiz comporte entre 10 et 15 questions ; ceci porte le nombre de questions à un peu plus de 300 (pour 900 réponses possibles)... ce qui donne une bonne base de révision, mais implique aussi de ne pas chercher à les faire tous au dernier moment !)
  • Pascal G
    • 75. Pascal G Le 24/05/2019
    Pour les TS : les quiz concernant la philosophie de la connaissance sont en ligne : démonstration, raison et réel, vivant, religion, vérité. Vous les trouverez dans votre espace ou en cliquant ici : http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/espace-eleves/espace-ts/quiz/l-action-sur-le-monde/
  • Pascal G
    • 76. Pascal G Le 19/05/2019
    Pour Rachel (bonjour Rachel !)
    Il y a incontestablement une vision moralisante, voire moralisatrice chez La Bruyère, mais il me semble qu'il faut être prudent dans les rapprochements avec une démarche cartésienne ou kantienne, c'est-à-dire avec une démarche rationaliste.

    Le style même de La Bruyère nous indique qu'il ne s'agit pas d'élaborer un système rationnel de règles dictées par la raison, nous permettant de différencier le bien du mal. En d'autres termes, il ne s'agit pas de construire un "système de la morale", voire une théorie morale, fondés sur un raisonnement.

    Il s'agit plutôt de prendre appui sur un ensemble d'observations (et donc sur l'expérience) pour faire apparaître des tendances, pour démasquer des faux semblants, pour suggérer des contradictions, faire apparaître des paradoxes, en maniant à la fois l'analyse psychologique, l'ironie littéraire, la réflexion "sociologique", etc.

    De ce point de vue, la démarche des moralistes s'apparente davantage à celle que Nietzsche mettra en oeuvre dans des écrits comme "Humain, trop humain" (Nietzsche était d'ailleurs, dans cette phase de sa pensée, un lecteur des moralistes). Il s'agit de "sonder" les habitudes, les comportements et les discours, pour en rechercher la logique, les motivations, de manière à questionner leur légitimité.

    On est donc assez loin d'une démarche cartésienne (qui vise à fonder sur le raisonnement une "morale par provision") et plus encore d'une démarche kantienne, qui vise à énoncer une loi universelle de la raison (la "loi morale") permettant de nous indiquer, de façon absolument indubitable, la règle que nous devons suivre dans toute situation pour déterminer ce en quoi consiste notre devoir.

    En ce sens, si Kant veut construire une "critique de la raison pratique", les moralistes se livrent surtout de leur côté à une critique de la déraison humaine...
  • Pascal G
    • 77. Pascal G Le 19/05/2019
    Pour élève TS4 :
    Les axes sont pertinents... mais il faut dans ce cas trouver des voies de résolution en partie 3 qui nous permettraient d'entrevoir comment on pourrait conserver les acquis de 1 en évitant les risques de 2... sinon le développement risque fort de ressembler... à une grosse introduction.

    Pour élève TL2 : oui, des quiz sont en préparation... ils devraient faire leur apparition prochainement !
  • TL2
    • 78. TL2 Le 19/05/2019
    Bonjour Monsieur,
    Nous voulions savoir si vous comptiez mettre à jour les quizz et les définitions sur les notions que nous avons vu depuis le bac blanc, ces onglets nous ayant beaucoup aidé dans nos révisions.
    Merci d'avance.
  • Ts4
    • 79. Ts4 Le 18/05/2019
    Bonjour,
    Suite au dm à faire pour lundi (je sais que je m'y prend un peu tard pour poser la question)
    Au niveau de la dissertation,
    Est ce logique d'orienter ma reflexion sur:

    I- en quoi l'homme est meilleur avec la culture
    II- En quoi la culture peut rendre mauvais

    Vu que la culture a 3 sens je ne sais pas sur laquelle me baser
    Je pense que c'est logique de parler de l'art et la technique

    Merci, bonne journée
  • Rachel élève Lettres modernes L3
    • 80. Rachel élève Lettres modernes L3 Le 14/05/2019
    Bonjour Monsieur,
    Je vous contact suite à un questionnement durant mon partiel.
    Nous avons étudié l'œuvre Des Caractères de La Bruyère. La Bruyère met en scène des types et souvent arrive soit à une condamnation du comportement car amenant au vice, soit à une valorisation du comportement car amenant à la vertu. Je me demandais alors si cette pratique visant à classer les comportements comme bien ou mauvais (finalement assez cartésien) offre une somme pouvant éduquer le lecteur et peut-elle se rapprocher d'une morale kantienne ? Ayant chez La Bruyère une visée universelle et moralisatrice. .
  • Pascal G
    • 81. Pascal G Le 02/05/2019
    Pour élève TL2 :
    L'exemple que tu proposes me semble un peu paradoxal pour illustrer un texte qui porte essentiellement sur des rapports sociaux : rapports entre individus, rapports entre Etats. Ce qui caractérise Victor, c'est qu'il était... seul ! Il risque donc d'être difficile de le mobiliser pour illustrer les rapports entre hommes dans un état de nature....
  • Tl2
    • 82. Tl2 Le 01/05/2019
    bonjour, pour le DM ayant choisi l'explication de texte je me demande si le choix de Victor de l'Aveyron comme exemple pour conclure l'explication est judicieux ?
  • Pascal G
    • 83. Pascal G Le 28/04/2019
    Pour élève TL2 :
    La fin du texte effectue une analogie entre ce qu'il s'est passé pour les rapports entre individus, et ce qu'il se passera pour le rapport entre les Etats.

    Les individus ont fait l'expérience du fait que, s'ils ne soumettaient pas leurs rapports à des règles (de droit), ils vivaient dans un état de violence perpétuelle. L'homme sauvage n'avait pas envie de mettre en place des lois obligatoires et contraignantes : mais l'état de guerre perpétuelle l'a poussé à le faire, il s'est rendu compte qu'il était vraiment mauvais pour lui de ne pas créer une société dans laquelle ses rapports aux autres sont soumis à des règles de droit.

    Le texte vise à montrer qu'une logique du même ordre va s'appliquer pour les rapports entre Etats.

    Il faut donc faire attention à la formulation de la thèse ; il y a bien quelque chose "d'inévitable" dans ce processus qui conduira à la mise en place d'une société des Nations ; mais cela n'empêche pas que c'est l'homme lui-même qui devra décider de le faire. Il n'y est "contraint" que dans la mesure où il fait l'expérience de l'impossibilité de faire autrement...
  • TL2
    • 84. TL2 Le 28/04/2019
    Bonjour monsieur,. Concernant le DM que vous nous avez donner à faire, je rencontre des difficultés pour comprendre la fin du texte à partir de "c'est pourtant le résultat inévitable...". Je n'arrive pas à savoir si ce que dit l'auteur c'est que les Etats doivent contraindre l'homme à renoncer à la "liberté brutale" ou bien si c'est autre chose.
    De même je ne suis pas sûre de la thèse du texte,pour moi la thèse est que pour réussir à former cette société des nations dont parle Kant, il faudrait renoncer à la liberté "brutale" ou alors est-ce que c'est : peut importe le chemin par lequel passent les hommes, la création de cette société des nations est inévitable, on pourrait seulement éviter d'avoir à affronter certaines souffrances inutiles.
    (je ne sais pas si j'ai été très claire dans mes questions)
    Merci d'avance pour votre réponse.
  • Pascal G
    • 85. Pascal G Le 19/04/2019
    Le plan dialectique peut être pertinent (mais ce n'est pas du tout une obligation) pour ce sujet... en revanche c'est le déséquilibre des parties qui me laisse un peu perplexe. En effet :
    _ soit cela indique qu'il y a très peu d'éléments à apporter pour justifier le caractère légitime de la démocratie, le caractère juste des lois qu'elle pourra édicter, le caractère équitable des rapports ainsi établis, etc. (ce qui peut impliquer que l'on montre en quoi d'autres systèmes s'avèreraient moins légitimes).... et c'est bizarre.
    _ soit cela indique qu'il n'y a pas vraiment de problèmes à poser : qu'une démocratie n'aboutit jamais au populisme, à la démagogie, à la dictature de la majorité, voire tout simplement au totalitarisme.... et c'est bizarre aussi, vu le siècle qui vient de se terminer ! Ce à quoi s'ajoute la question (posée en cours) de savoir si la démocratie semble le meilleur régime pour répondre aux défis écologiques, etc.
    _ soit cela indique qu'il n'y a pas vraiment de piste de solution à explorer pour chercher à résoudre les problèmes posés en restant dans un cadre démocratique. Et là, ça indique qu'il faut continuer à chercher.

    Bref, le déséquilibre du plan semble indiquer que certains problèmes n'ont pas été posés / résolus...
  • TL2
    • 86. TL2 Le 17/04/2019
    Bonjour monsieur,
    pour la dissertation "la démocratie est-elle garante de la justice ?" j'ai fait un plan dialectique, seulement je me retrouve avec des parties très inégales, ma première partie est très courte, ma deuxième très longue et ma troisième partie est plutôt courte aussi. Est-ce le plan dialectique qui ne correspond pas à cette question ou bien je suis sûrement passé "à coté" du sujet?
    Merci d'avance pour votre réponse.
  • Pascal G
    • 87. Pascal G Le 17/04/2019
    Attention : ma réponse ne signifiait évidemment pas qu'il ne faut pas parler de droits de l'homme : le fait de mobiliser les droits de l'homme comme critères de justice est souvent une piste très pertinente.
    Ma remarque indiquait seulement qu'il peut être réducteur de limiter la justice au respect des droits de l'homme.
  • Pascal G
    • 88. Pascal G Le 16/04/2019
    Bonsoir Clara,
    Il est peut-être un peu réducteur (cela demanderait en tout cas à être justifié) de limiter la justice au respect des droits de l'homme.
    Inversement, le fait de questionner le rapport entre justice et équité est un angle d'approche très spécifique ; rien n'interdit d'emprunter ce chemin-là bien sûr, mais ce n'est pas une nécessité.
    En cours, nous avons proposé (à plusieurs reprises) une approche fondée sur la notion de Bien commun, d'intérêt général. Cette approche me semble particulièrement favorable à la mise en lumière des enjeux du sujet (attention toutefois à ne jamais réduire l'intérêt général ou le bien commun à l'intérêt de la majorité.... puisque les minorités font aussi partie du peuple).
  • DM Clara, TL2
    • 89. DM Clara, TL2 Le 16/04/2019
    Bonjour Monsieur,

    Pour le Devoir que nous avons à faire pour la rentrée, j'ai choisi de traiter la dissertation. Seulement je ne sais pas si l'on doit considérer la notion de "justice" uniquement comme le "principe moral (général) qui exige le respect des droits/ lois" ou bien comme le "principe moral qui exige le respect des droits/lois ET de l'équité".

    En vous remerciant d'avance.
  • TUPPIN Clara TL2
    • 90. TUPPIN Clara TL2 Le 15/04/2019
    Bonjour Monsieur, ayant choisis la dissertation comme devoir maison, je rencontre un petit problème avec la problématisation du sujet. Le sujet étant : La démocratie est t-elle garante de a justice ? Puis je transformé ce sujet en : La démocratie est t-elle vraiment la seule solution pour être un pays des droits de l'homme ?
    Bonne journée a vous
  • Camille khâgne
    • 91. Camille khâgne Le 17/03/2019
    Merci beaucoup ! (maintenant reste à voir si la mise en application aura été correcte...)
  • Pascal G
    • 92. Pascal G Le 16/03/2019
    Ce qui n'allait pas dans le plan que tu suggérais est qu'il se focalisait principalement sur la question du mensonge. Or la question n'est pas de savoir s'il faut dire la vérité (ce qui suppose déjà qu'on la possède... et donc tend à court-circuiter le sujet !), mais bien de savoir s'il faut la vouloir.

    Ce que l'on doit vouloir, c'est forcément ce qui a une valeur ; le sujet implique donc de s'interroger sur ce qui fait la valeur de la vérité.
    Et pour trouver ce qui fait la valeur de la vérité, l'un des moyens les plus simples de se mettre sur la voie est d'opposer le fait de détenir la vérité à ses contraires : notamment l'ignorance, l'erreur, l'illusion.
    Intuitivement, ces trois mots comportent une dimension dépréciative : l'ignorance, ça n'a pas l'air "bien" ; vouloir être ignorant, cela paraît étrange... Le devoir doit expliquer pourquoi. Si l'on parvient à montrer que l'ignorance conduit à la soumission (par exemple), on aura donné une bonne raison de vouloir la vérité.
    Même chose pour l'illusion ou l'erreur.
    On peut bien sûr chercher aussi des voies "directes" permettant de trouver pourquoi il faut vouloir la vérité ; en se demandant, par exemple, à quoi nous sert de la chercher :
    à quoi sert la science ?
    quel est l'intérêt de se connaître soi-même ?
    pourquoi le juge a-t-il besoin de connaître la vérité ? etc.

    Ce sont ces questions qui doivent nourrir ta réflexion, car ce sont elles qui permettent de clarifier les raisons pour lesquelles l'homme a besoin d'obtenir des connaissances concernant le réel, et pourquoi la quête de vérité peut être considérée comme un devoir.

    C'est à partir de ces questionnements que la question du mensonge peut être évoquée, et non l'inverse. De même, ce n'est que lorsqu'on a bien en tête ce qui fait la valeur de la connaissance pour l'homme que l'on peut se demander quand, éventuellement, il est préférable de ne pas la vouloir.
    Y a-t-il des connaissances scientifiques que l'homme devrait renoncer à obtenir ? Pourquoi ? Y a-t-il des choses que l'homme devrait ignorer, en lui et hors de lui ? Et même si l'on veut la vérité, tous les moyens sont-ils autorisés pour l'obtenir ? etc.
    Voilà... cela devrait te (vous) donner quelques pistes à explorer. de façon générale, c'est un sujet qui est plutôt trop vaste que trop restreint : si vous avez l'impression de vous répéter, de tourner en rond ou de "ne pas trouver des idées".... c'est que vous l'abordez mal.
    Bon courage !
  • Ts4
    • 93. Ts4 Le 16/03/2019
    Bonjour monsieur,
    Jeudi apres le cours de 15h à 16h je suis venu vous voir afin que de voir si mon plan et autre etait bien centré
    Pouvez vous me redire ce qu il fallait que je change et sur quoi il fallait que je base mon etude ?
    Merci .
  • Pascal G
    • 94. Pascal G Le 07/03/2019
    [Pour info : les réponses qui suivent répondent à des questions posées par une ancienne élève de khâgne, c'est-à-dire de deuxième année de classes prépa : d'où la présence de formulations un peu plus "techniques" qu'il n'est d'usage, en général, sur ce site.]
  • Pascal G
    • 95. Pascal G Le 07/03/2019
    ...et réponse à la cinquième question.
    ("- l'artiste a-t-il conscience de la spécificité du regard qui est le sien et si oui, lui incombe-t-il un devoir envers les autres ?)

    Pour Bergson, l'artiste n'est pas nécessairement conscient de la tâche qui est la sienne. Il est même important qu'il n'inscrive pas trop sa tâche (si l'on veut maintenir un point de vue bergsonien) dans un processus de rationalisation orienté vers un but précis, un objectif à atteindre...
    De ce point de vue les artistes que Dubuffet considère comme des artistes "d'art brut" (qui doivent avoir pour caractéristique.... de ne pas se prendre eux-mêmes pour des artistes !) sont plus proches de l'artiste bergsonien, qui contemple et crée "pour rien, pour le plaisir", voire par une nécessité intérieure qui n'a rien à voir avec les exigences de la survie), qu'un artiste comme Dali...
    Du coup, il s'agit moins de prescrire des "devoirs" à l'artiste (auquel il faut éviter de prescrire des objectifs à atteindre...) que de reconnaître sa nécessité pour les autres, pour le déploiement de la vie. L'artiste, en venant bousculer nos représentations habituelles du monde (représentations façonnées par nos besoins), et en créant sans cesse de nouvelles formes, en proposant un autre regard sur le monde, participe au mouvement de la vie, dont il vient mettre en crise la cristallisation, le durcissement dans des formes instituées, établies, mortes.
    Bergson souligne donc beaucoup plus (conformément à la perspective de Nietzsche, dont il est un héritier de ce point de vue) la nécessité de l'artiste pour l'épanouissement de la vie (en tant que processus créatif) qu'il ne vise à établir des "devoirs de l'artiste".
    Le devoir de l'artiste, c'est surtout de contester la validité absolue de ce que nous considérons "devoir" être (scientifiquement, moralement), selon notre représentation actuelle du monde (cela, c'est plus Nietzsche que Bergson). Mais il ne le fait pas "par devoir"...
  • Pascal G
    • 96. Pascal G Le 07/03/2019
    Réponse à la quatrième question.
    De ce qui précède, on peut déduire que le réel lui-même n'est pas vraiment "historique" chez Bergson. Ce qui est historique, c'est la manière dont nous nous l'approprions ; nos "mondes" (pour reprendre ton approche) varient, et l'artiste est l'un des moteurs de l'évolution de nos "mondes", puisqu'il vient remettre en cause nos mises en forme du réel, annonçant ainsi une autre vision du réel, qui (nous dit Bergson) est devenue ou deviendra celle des générations suivantes.
    L'artiste est donc un "visionnaire", non pas en ce qu'il verrait le réel futur, mais au sens où il anticipe sur notre représentation future du réel, qu'il contribue à façonner. C'est donc bien toujours notre regard sur le réel qui est historique, plus que le réel lui-même.
    Il ne faut bien sûr pas radicaliser cette opposition. Bergson sait très bien que l'homme agit sur le réel, et que son action est façonnée par sa représentation du réel : si bien que le réel lui-même se transforme, a une histoire.

    Mais Bergson n'est pas Marx. S'il y a une histoire du réel pour Bergson, c'est avant tout parce que le réel est dynamique, déploiement d'une force : la vie. Et non du fait d'un rapport "dialectique" entre la modification de nos représentations au contact de la réalité, et la modification de la réalité sous l'influence de nos représentations. S'il y a une histoire du réel pour Bergson, c'est beaucoup plus parce que la vie est un processus, une force d'expansion, d'auto-manifestation dans les formes infiniment changeante, que parce que l'Histoire serait l'histoire (par exemple) de nos techniques ou de la lutte des classes...
  • Pascal G
    • 97. Pascal G Le 07/03/2019
    Réponse à la troisième question.
    Peut-être faut-il effectivement différencier le "monde" tel que le conçoivent les auteurs précédents et le réel de Bergson.
    Non pas que l'oeuvre d'art, chez Bergson, jaillisse indépendamment de tout ancrage culturel.
    Mais si le "monde" désigne le réel tel qu'il est déjà appréhendé, approprié par l'homme, alors effectivement le "réel" que nous dévoile l'oeuvre d'art chez Berson est justement ce qui n'a pas encore été intégré au "monde" tel qu'il est façonné par notre besoin de vivre, par notre langage et notre conscience. Ce sont le langage et la conscience qui "réduisent" le monde à ce qui, en lui, répond à nos besoins, ce qui peut être "utilisé".
    L'oeuvre d'art, en nous montrant ce qui a échappé à cette réduction, et en exigeant de nous que nous adoptions à l'égard de l'oeuvre (et, par extension, du réel) une attitude non "pragmatique", utilitaire, une posture de "contemplation", vient justement rompre cette mise en forme du réel en un "monde" domestique. Si bien qu'en forçant un peu, on pourrait dire que l'oeuvre fait apparaître ce qui, justement, n'appartient pas au "monde", elle est ce en quoi le réel vient bousculer notre "monde", soit en orientant notre regard vers ce qui (hors de nous ET en nous) lui échappe, soit en faisant apparaître le geste (et là, on rejoint la phénoménologie) par lequel nous "mondanéisons" le réel.
  • Pascal G
    • 98. Pascal G Le 07/03/2019
    Réponse à la deuxième question :
    En ce qui concerne Hegel, l'idée-clé est bien que l'Histoire est bien l'histoire de la réalisation de la Raison dans l'Histoire : la Raison se découvre, s'affirme et se déploie à travers l'Histoire.
    Par conséquent, la notion d'Esprit objectif renvoie aux formes d'objectivation (si l'on veut : d'expression concrète) de la Raison dans l'Histoire ; les formes de cette objectivation sont celles de ce que nous appelons généralement : la culture. Il s'agit à la fois des visions du monde, des représentations collectives, mais aussi des institutions au sein desquelles ces représentations se concrétisent, qui caractérisent une "étape" dans le déploiement de la raison.
    L'esprit objectif, considéré généralement, désigne donc l'ensemble de ces représentations-institutions, telles qu'elles s'enchaînent (nécessairement) dans l'Histoire.
    Le concept d'esprit objectif ressemble donc à ce que les sociologues (comme Durkheim) appelleront la "conscience collective", et ce que Dilthey appelait : "esprit objectivé".
    La spécificité de l'esprit objectif hégélien est qu'il constitue bien une étape dans le déploiement de la Raison dans l'histoire, et implique donc un rapport à la rationalité, à la liberté (qui en est l'aboutissement), ce qui n'est pas nécessairement d'une "représentation collective" de sociologue.
    L'esprit objectif est donc avant tout ce qui, dans une culture, correspond au développement de la rationalité dans l'histoire, à sa marche vers la liberté.
    Et dans la mesure où il faut donc intégrer "un" esprit objectif (formule que les philosophes utilisent très peu) au processus global du développement de la Raison dans l'Histoire, il est plus cohérent de maintenir le singulier : il y a des étapes, des formes, des phases correspondant à la manifestation de l'Esprit objectif.
  • Pascal G
    • 99. Pascal G Le 04/03/2019
    Bonsoir Camille,
    En voilà de belles questions !

    Pour ce soir, je commence par Heidegger...

    Il m'est vraiment difficile de "repréciser" en quelques phrases en quoi consiste le "monde" pour Heidegger ; c'est l'un des termes-clé de la phénoménologie heideggérienne (j'avais eu, moi, la notion de "monde" au programme du concours...).

    Mais ce que tu dis est juste : le monde, ce n'est pas la totalité des choses qui sont (la totalité des étants), un monde n'est pas une somme de choses. Un monde, c'est ce qui fait que des étants forment une totalité, qu'ils se rapportent les uns aux autres dans leur signification, et qu'ils tirent leur sens de ce rapport (on peut penser aux mots d'une langue, qui tirent leur signification de leur rapport aux autres mots).

    Et c'est du rapport au monde qu'il faut partir pour comprendre mon rapport à moi-même (en tant que sujet) et aux objets.

    Pour Heidegger, je ne me rapporte toujours aux choses du monde qu'en me rapportant au monde auquel elles appartiennent. C'est en ce sens que le monde est "toujours-déjà" ouvert. Si je ne me rapportais pas déjà au monde au selon duquel une chose prend sens, je ne pourrais pas interpréter cette chose (et le rapport aux choses est avant tout un rapport d'interprétation : qu'est-ce que c'est ?).
    Je ne me rapporte aux choses que parce que mon être est d'abord un "être-au-monde", un rapport à un horizon de sens à partir duquel je peux me rapporter aux choses de ce monde.

    Identifier une chose, c'est donc l'insérer dans le réseau d'objets, de gestes, d'éléments, dans son "monde", qui lui donne sens.

    A partir de là, intervient un second axe de la phénoménologie heideggérienne (qu'il ne faut pas fusionner avec le premier).

    Notre rapport au monde tend toujours à se réduire à un rapport technique, à un rapport d'usage : le sens des choses, c'est "ce-à-quoi-elles-me-servent", leur utilité pour moi.
    Cette approche est d'ailleurs la seule possible pour les objets techniques (le "sens" d'un objet technique, c'est sa fonction : ce qui définit un objet technique, c'est ce à quoi il sert). Et face à un objet technique, ce "rapport-technique-au-monde", cet être-au-monde technique, n'apparaît pas : puisqu'il est à la fois totalement naturel et totalement adéquat à son objet.

    Mais justement : l'oeuvre d'art n'est pas un objet technique. Ce n'est pas son "utilité" qui la définit ; son être, ce n'est pas son usage pour moi. Ce qui se manifeste dans l'oeuvre d'art, c'est donc bien cet "être-au-monde" premier que le rapport aux objets techniques vient masquer (derrière un rapport technique au monde dont nous ne prenons même pas conscience).
    L'oeuvre d'art n'est pas une "chose-utile", et face à elle je ne suis pas seulement un "utilisateur-de-choses" ; l'oeuvre d'art revient donc en-deçà de la réduction de l'être-au-monde à un rapport d'usage, à un rapport technique.

    Elle dévoile ainsi la structure fondamentale de mon être comme être-au-monde, elle dévoile l'horizon de sens grâce auquel je peux donner sens aux choses du monde. Elle m'empêche de réduire les choses à des objets (du monde) saisis par un sujet (qui est lui-même une chose du monde) : elle manifeste le caractère premier, originel, fondamental du rapport qu'est "l'être-au-monde", en tant qu'être du sujet humain (du Dasein).

    L'oeuvre d'art vient donc manifester le principe fondamental de la phénoménologie : le "sujet" et "l'objet" ne sont pas les termes premiers du réel, entre lesquels il faudrait ensuite établir un rapport. (Cela c'est l'optique classique : comment le sujet peut-il avoir une pensée adéquate de l'objet ?)
    C'est le rapport qui est premier (l'intentionnalité de la conscience chez Husserl, l'être-au-monde chez Heidegger).

    Le sujet et l'objet ne sont que des abstractions secondes, que l'on pose comme les termes du rapport. Ce qui existe vraiment, ce ne sont pas des choses qui n'existent pour aucun sujet, ni un sujet qui ne pense-perçoit aucune chose : c'est la conscience-de-quelque-chose, l'être-au-monde.

    Le fait que l'oeuvre d'art vienne manifester la forme essentielle de notre être comme être-au-monde, en deçà de toute dissociation d'un sujet et d'un objet, est la thèse principale défendue par un phénoménologue français, Maurice Merleau-Ponty, dans "L'oeil et le visible". Pour M-P, l'oeuvre d'art vient manifester la "mondanéité du monde", la manière dont le monde se fait monde pour moi, la façon (c'est une tarte à la crème de la phénoménologie), dont je co-nais (avec) le monde auquel je m'ouvre.

    Voilà... on n'a pas commencé par le plus simple ! cela faisait longtemps que je n'avais pas fait du Heidegger sur ce site.
  • Camille Khâgne
    • 100. Camille Khâgne Le 01/03/2019
    Bonjour monsieur,
    cette année l'un des axes du programme de spé est "L’œuvre" : nous avons travaillé Arendt, Heidegger, Hegel et par là vu à plusieurs reprises le dévoilement par l’œuvre d'art d'un "monde", sauf que comme nous n'avons plus beaucoup de temps, nous sommes passés dessus très vite... Ça donne du coup quelque chose qui reste assez flou ! Pourriez-vous me repréciser (ou du moins confirmer) dans les grandes lignes les éléments que j'ai ?
    - Heidegger ("L'origine de l'oeuvre d'art", in Chemins qui ne mènent nulle part) : le monde est singulier (c'est le monde de la paysanne, etc.). Il forme une totalité de sens (à partir de laquelle je peux me comprendre, comprendre les autres et les choses). J'entretiens avec les objets du monde un rapport premier d'usage, et les choses n'ont pas de sens en elles-mêmes, mais seulement dans la mesure où elles appartiennent à mon monde et sont comprise dans ce rapport d'usage. Ce monde est une totalité toujours-déjà ouverte (donc toujours susceptible d'évoluer ?). Ce monde est instauré (?) dans l'oeuvre d'art.
    - Hegel (Leçons d'esthétique) : il y a des mondes qui se succèdent historiquement et cette succession correspond à un progrès de la raison et de la liberté (vers l'avènement d'un état de droit). Un monde relève dans son fonctionnement de l'esprit objectif (mais du coup parle-t-on d'un esprit objectif qui évolue selon les mondes ou d'esprits objectifs spécifiques (qui du coup permettraient de confronter les mondes) ?).
    Pour compléter un peu, j'ai aussi repris le cours de terminale sur l'art et notamment Bergson, avec le regard de l'artiste capable de percevoir la richesse du réel. Du coup, j'aurais juste une ou deux petites questions pour compléter :
    - on parle de réel, mais peut-on aussi employer le mot de "monde" ? Ou alors est-ce qu'il s'agit d'un terme trop spécifique ? (Parce que le monde chez Heidegger et Hegel est toujours-déjà un monde humanisé qui exclut quasiment la nature. Alors que la nature peut être évoquée dans les œuvres d'art, au titre de cette richesse qui est saisie par le regard non-utilitaire de l'artiste ?)
    - ce "réel" est-il là aussi à prendre comme un monde historique spécifique ? (en d'autres termes, est-ce que je dois étoffer la définition du réel comme "l'ensemble des choses qui sont" ?)
    - l'artiste a-t-il conscience de la spécificité du regard qui est le sien et si oui, cela lui incombe-t-il un devoir envers les autres ?

    Je suis désolée, c'est assez dense, mais si vous pouviez prendre le temps de quelques grandes lignes, ça serait super ! Merci d'avance et bonne fin de vacances !
    Camille Perdreaux
  • Pascal G
    • 101. Pascal G Le 05/02/2019
    Bonsoir, je vous ai envoyé ma réponse (positive) à l'adresse que vous avez indiquée. Cordialement, PG
  • ProfTarbes
    • 102. ProfTarbes Le 05/02/2019
    Bonjour,

    je vous contacte dans le cadre d'une émission de radio sur les jeux vidéo avec une classe de 2nde bac pro SN (systèmes numériques) à Tarbes, pour savoir si vous accepteriez de répondre à des questions enregistrées au préalable sur ce sujet.
    Pour toute question ou information complémentaire, vous avez mon courriel académique.

    Merci d'avance et bien cordialement,
    Morgane Govoreanu
    Professeure documentaliste
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 05/02/2019
      Bonsoir, je vous ai envoyé ma réponse à votre adresse. Cordialement, PG
  • Pascal G
    • 103. Pascal G Le 23/01/2019
    Première réponse : on n'est pas obligé d'être d'accord avec un auteur pour le comprendre et l'expliquer, mais pour des raisons de clarté il est souvent préférable de garder la contestation des thèses de l'auteur pour la partie "mise en perspective" finale.
    Par contre rien ne vous interdit d'indiquer à quelles positions s'oppose l'auteur, d'indiquer les objections que son propos soulève.mais dans la partie explication, il est préférable de se faire le "représentant" de l'auteur : on ne comprend réellement une phrase que lorsque l'on voit pourquoi elle "tient" (quand on saisit au moins une raison qui la justifie), et c'est donc d'abord en défendant le texte qu'on peut l'expliquer à quelqu'un qui ne le comprendrait pas.
    Pour exposer vos remarques critiques, rien ne vous empêche de mobiliser des formules impersonnelles : "on peut remarquer que... cela soulève la question de... on pourrait émettre comme objection..., etc.)

    Réponse à la question suivante : il est bien d'avoir saisi que cette formule a un sens un peu "forcé" dans le texte.
    Cette formule (il faut apprendre à être heureux) ne fait en réalité que condenser le sens du passage, selon lequel c'est en apprenant que l'on est heureux. C'est en faisant des efforts, en travaillant, en apprenant que l'on trouve le bonheur (la question est de savoir pourquoi.... cela, vous devez l'expliquer), et donc Alain peut dire "il faut apprendre à être heureux": ce qui signifie en fait surtout : il faut apprendre pour être heureux, c'est en apprenant toujours qu'on est heureux.
  • TL2
    • 104. TL2 Le 23/01/2019
    Bonjour monsieur. J'ai du mal à comprendre l'une des formules qu'Alain utilise dans son texte : comment peut-on "apprendre le bonheur/à être heureux" ?
    Merci d'avance
  • Tl2
    • 105. Tl2 Le 23/01/2019
    bonjour,monsieur. est il possible dans une explication de texte d'aller à l'encontre des propos de l'auteur ou faut il impérativement être d'accord avec ce qu'il dit ?
    et peut utiliser le "je" ou doit on rester neutre pour exprimer notre avis ?
  • Pascal G
    • 106. Pascal G Le 20/01/2019
    Pour élève TL :
    " Même le plaisir qui vient des beaux dessins est un plaisir de repos, et qui n'occuperait pas assez, si l'on ne barbouillait soi-même, ou si l'on ne se faisait une collection ; ce n'est plus seulement juger, c'est rechercher et conquérir."
    Ce que dit cette phrase, c'est que le plaisir de REGARDER, de façon passive, des tableaux ou des dessins, reste insatisfaisant si on ne l'accompagne pas d'une posture active qui le complète.
    On peut soit s'exercer soi-même, ou alors rassembler les oeuvres en collection, (ou même s'exercer au jugement critique, etc.) Il faut que l'attitude passive devienne active, qu'elle implique un effort (un travail...) de notre part pour que l'expérience artistique soit réellement satisfaisante.
    Cet exemple rejoint donc les autres exemples du texte : l'attitude passive ne nous rend pas heureux...
  • TL2
    • 107. TL2 Le 19/01/2019
    Bonjours monsieur, pour l'explication de texte "Propos sur le bonheur" je ne comprend pas la phrase " Même le plaisir qui vient des beaux dessins est un plaisir de repos, et qui n'occuperait pas assez, si l'on ne barbouillait soi-même, ou si l'on ne se faisait une collection ; ce n'est plus seulement juger, c'est rechercher et conquérir." pourriez vous me l'expliquer s'il vous plait ? Merci.
  • Pascal G
    • 108. Pascal G Le 04/01/2019
    Bonsoir Lucy,
    Réponse un peu tardive, mais je voulais discuter de cette importante question avec ton autre prof principal... et il se trouve que nous sommes du même avis.
    La Sorbonne est certes une institution historique et respectable, mais elle n'aura probablement pas grand chose de plus à t'apporter jusqu'à la licence que l'université de Lyon, qui, elle, sera beaucoup moins contraignante en ce qui concerne, entre autres, le logement.
    Les salles de la Sorbonne sont (très) remplies de gens qui sont venus pour sa notoriété ; alors que le facteur décisif dans les premières années de fac est, d'abord et avant tout, l'implication de l'élève dans sa réussite, son engagement dans son apprentissage.
    Donc : rien ne t'oblige à faire le détour par Paris I durant les trois premières années de licence, si rien ne t'y invite particulièrement.
    Cela dit, la découverte de la vie parisienne peut être une expérience intéressante, même lorsqu'elle tend à décevoir les attentes ! Balzac a même écrit un roman sur ce thème... :-)
  • Allain Lucy
    • 109. Allain Lucy Le 02/01/2019
    Bonjour Monsieur,
    Je suis en pleine recherche d'orientation et je pensais à faire une licence en lettres modernes. La Sorbonne est réputée car ancienne mais par rapport à Lyon 3, quel est son avantage ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 110. Pascal G Le 16/12/2018
    Oui, vous pouvez proposer une autre approche de la conscience, mais alors il faut qu'elle soit en rapport avec l'enjeu du texte. C'est bien le problème-enjeu du texte qu'il faut mettre en lumière...

    Ici, l'enjeu-clé est le rapport de la conscience au temps, et notamment à l'anticipation de l'avenir (à la lumière du passé) ; il faut donc prendre en compte cet enjeu dans votre mise en perspective.

    Nous avons déjà abordé une piste de réflexion en cours : si notre conscience sélectionne à tout moment les éléments du présent en vue d'objectifs à venir, notre conscience du présent n'est-elle pas très appauvrie ? Cette approche vaut-elle pour l'artiste ?
  • TL2
    • 111. TL2 Le 15/12/2018
    Bonsoir monsieur,
    J'aimerais savoir : pour la conclusion de l'explication du texte de Bergson, peut-on exposer une autre caractérisation de la conscience dans le cadre d'une mise en perspective ?
  • Pascal G
    • 112. Pascal G Le 12/12/2018
    Content d'avoir de tes nouvelles. Là encore, je précise que la question est posée par une ancienne élève, actuellement en classe préparatoire, ce qui explique en partie la réponse.
    Comme la question est double, je la coupe en deux ; et comme la réponse doit être un peu longue, je préfère lui consacrer deux pages du site, créées tout spécialement pour l'occasion :-)
    Pour consulter la première réponse, tu peux cliquer ici :

    http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/banque-de-textes/claude-bernard-et-le-milieu-interne.html

    Et pour la seconde... (je n'avais décidément pas envie de corriger des copies cet après-midi) :

    http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/banque-de-textes/ernst-mayr-et-le-reductionnisme.html

    A bientôt... PG
  • Hypokhâgne
    • 113. Hypokhâgne Le 11/12/2018
    Bonjour monsieur !
    Pourriez vous m'éclairer sur quelques questions s'il vous plaît ?
    Nous sommes actuellement en train de faire un cours sur l'épistémologie et le prof a mis en avant la conception physiologique de Claude Bernard en faisant un parallèle avec l'image cartésienne de l'animal machine, mais du coup je n'arrive pas à saisir la nuance entre les deux, notamment sur les "constantes internes".
    Il a également développé la thèse des trois formes de réductionnisme d'Ernst Mayr (constitutif, explicatif et théorique), que je n'ai pas non plus comprises. Cela expliquerait l'objectivité à partir de la pluralité de points de vue ? Où se situe-t-il par rapport à ces 3 formes ? Merci,
    Roxane Martin
  • Pascal G
    • 114. Pascal G Le 08/12/2018
    Pour élève TL

    Quand on parle du "problème" du texte, il ne s'agit pas nécessairement d'une polémique ou d'un débat ; il peut aussi s'agir d'établir ou de clarifier quelque chose qui n'est pas clair au départ, et qui peut être vu de différentes façons.
    En l'occurrence, il y a bien quelque chose qui n 'est pas clair : c'est la nature de la conscience. La conscience, tout le monde sait ce que c'est... mais il est bien difficile de le dire de façon claire et précise ; "définir" la conscience.... c'est une tâche ardue : il suffit d'ouvrir un dictionnaire pour s'en rendre compte.

    Il y a un autre terme pour lequel on peut faire le même constat : le temps. Il y a à ce sujet une citation bien connue de saint Augustin : "Qu'est-ce que en effet que le temps ? Qui saurait en donner avec aisance et brièveté une explication ? ... Si personne
    ne me pose la question, je le sais ; si quelqu'un pose
    la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus.» Saint Augustin, Confessions, XI, 14, 17

    On a donc deux notions qui sont très délicates à définir : la conscience, et le temps. Dans cette optique, le "problème" auquel se confronte le texte apparaît assez bien, puisqu'il cherche à questionner en même temps ces deux notions.

    C'est en effet (cela, c'est assez visible) le rapport entre la conscience et le temps qui est questionné dans le texte ; et si le texte ne cherche pas vraiment à élucider la notion de temps (qui est seulement décliné dans ces trois dimensions : passé, présent, futur), la question est bien de savoir ce que c'est que la conscience...
    Et d'ailleurs, la nature du temps aussi est interrogée, puisque la nature du "présent", du présent véritable, celui que l'on vit, est bel et bien questionnée.

    Le présent, dans le texte, est indissociable du présent et de l'avenir. Ceci peut d'ailleurs nous amener à nous demander (en mise en perspective finale, par exemple) si la manière dont nous vivons le présent n'est pas toujours une sorte d'absence à ce qui est "là". Si notre présent est fait de mémoire du passé et d'anticipation de l'avenir, cela nous permet-il de voir et de vivre TOUT ce qui se trouve là, maintenant ?
    La conscience du présent ne tend-elle pas toujours à réduire le présent à ce qui, en lui, peut être utile pour un objectif à atteindre, etc. ?
    On rejoint ainsi d'autres idées de l'auteur, que nous avons présentées en cours, et que vous pouvez mobiliser.
    Bon courage !
  • TL
    • 115. TL Le 08/12/2018
    Bonjour monsieur, par rapport à l'explication de texte, est-ce-que le texte doit toujours soulever un problème? ou bien peut-il seulement définir une thèse proposer par l'auteur?
    Si ce n'est pas le cas, comment faire lorsqu'on ne comprends pas/ trouve pas le problème que montre le texte?
  • Pascal G
    • 116. Pascal G Le 30/11/2018
    Pour "ancienne élève TL"...

    La question de savoir si la psychanalyse appartient au domaine de la philosophie est une question qui, en soi, est intéressante. Le fait que Freud figure dans la liste des auteurs du programme de philosophie en terminale (ainsi que la notion : "l'inconscient") tendrait à l'indiquer... le point amusant est que Freud lui-même ne se considérait pas comme philosophe et, plus encore, ne voulait pas être considéré comme philosophe.

    Le but de Freud est bien de constituer une science du psychisme, fondée sur des concepts et des méthodes scientifiquement recevables ; son plus grand combat a sans doute été de faire reconnaître le caractère scientifique de l'hypothèse de l'inconscient (sur ce point, un cours est disponible ici : http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/archives-cours/cours-sur-la-conscience/psychanalyse-science.html ). Et c'est encore cette question qui motive les critiques que Karl Popper oppose à la psychanalyse, à laquelle il refuse le titre de science du fait du caractère infalsifiable de ses théories.

    De ce point de vue, on pourrait dire que Freud est au domaine psychique ce que Durkheim (son contemporain) est au domaine social : Durkheim aussi figure dans la liste des auteurs (philosophiques), et lui non plus ne voulait pas être considéré comme un philosophe, mais bien comme le père d'une nouvelle science : la sociologie.

    Pour en venir à ta question, Freud, dans le passage auquel tu te réfères parle bien d'un type d'hommes en particulier ; mais, comme c'est souvent le cas chez lui, ce qu'il se produit pour ce type ne fait qu'illustrer un mode de fonctionnement général du psychisme humain.
    Ce que dit Freud, c'est que ce type d'hommes tend à prendre comme objet de son désir amoureux un objet dont les caractéristiques sont en fait liées au premier objet d'investissement amoureux que l'enfant prendra, c'est-à-dire sa mère, qui servira de "prototype" de l'objet d'amour.
    Il ne s'agit donc pas d'une fixation "de" la mère, mais bien d'une fixation à la mère.
    Dans le cas des hommes dont parle ici Freud, cette fixation tend à perdurer de façon plus forte, la libido (les pulsions à caractère érotique, le désir amoureux) ne se détachant pas de ce premier objet : d'où le fait que les caractères de l'objet de leur désir laissent transparaître d'évidentes analogies avec les caractères de la mère.

    Ce que l'on retrouve donc ici, c'est tout simplement la structure oedipienne: l'amour de l'enfant pour le parent de sexe opposé. (Plus d'éléments à ce sujet sur cette page : http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/archives-cours/cours-sur-la-conscience/le-complexe-d-oedipe.html) Cette structure opère de façon particulière chez le "type" d'amoureux étudiés ici par Freud, pour lesquels le prototype détermine encore fortement les particularités des "objets" féminins amenés à le remplacer dans le cours de la vie psychique.

    Il est intéressant de remarquer l'image qu'utilise Freud à la fin du passage dont tu parles, pour illustrer le lien entre les difficultés de la séparation à l'égard de la mère, et les ressemblances entre celle-ci et les nouveaux objets du désir amoureux : "On se voit ici obligé de penser à la con­formation du crâne des nouveaux-nés : après un accouchement diffi­cile, le crâne d'un enfant prend forcément la forme de l'étroit bassin maternel"...
  • ancienne TL
    • 117. ancienne TL Le 30/11/2018
    Bonjour,
    je suis une ancienne TL, et j’ai lu un livre nommé “psychologie de la vie amoureuse” de Freud.
    Je pense que vous pourriez m’éclairer sur un point même si je ne suis pas bien sûr que ce soit de la philo.
    Freud dit que les “types d’amants” choisissent un type d’objet (le type de femme si j’ai bien compris) et ils la choisiraient a cause de la fixation infantile de leur mère.
    C’est cette dernière phrase que je ne comprends pas ainsi que le rapport avec le choix de l’homme quant à son type d’amante.
    Merci!
    Bonne journée!
  • Pascal G
    • 118. Pascal G Le 25/11/2018
    Oui, bien sûr... mais vous pouvez aussi utiliser un dictionnaire.
    Cela dit, attention aux définitions que l'on trouve sur internet (je pense particulièrement à wikipedia) qui sont parfois inutilement compliquées. Une définition doit être claire, précise, et être acceptable par (presque) tout le monde.
  • TS
    • 119. TS Le 25/11/2018
    Bonsoir
    Est-il possible de trouver les définitions sur internet pour analyser les termes du sujet ?
  • Pascal G
    • 120. Pascal G Le 02/11/2018
    Bonsoir N.Nubien :-)
    [Attention :il s'agit d'une question posée par l'une de mes anciennes élèves, actuellement en classe préparatoire ; la réponse donnée correspond donc aux exigences d'une classe préparatoire, et fait référence à un cours donné l'année dernière].
    Pour comprendre ce passage du Gorgias, il peut être très utile d'avoir en tête l'Apologie de Socrate... ce qui est évidemment ton cas, quelle chance.
    Il s'agit d'une thèse majeure de Platon, qui rejoint la fameuse formule selon laquelle nul n'est méchant volontairement.
    Il faut repartir de l'accord des Idées chez Platon : le Bien ne peut s'opposer au Vrai, ou au Beau : c'est précisément sur leur accord que repose la doctrine platonicienne de la sagesse. Le sage est celui qui, agissant toujours conformément à la Vérité, ne peut agir que conformément à la Justice, et c'est de cette manière qu'il agira conformément à ce qui constitue son véritable intérêt.
    C'est précisément ce qui fondait le plaidoyer de Socrate : seule la recherche de la vérité, laquelle nous conduit à la justice, peut nous conduire au Bien véritable, qui est aussi notre bien. De sorte que celui qui recherche son (véritable) bien ne peut que vouloir la vérité et la justice, qui sont ce à quoi mène l'usage de la raison. De sorte que celui qui veut l'injustice est simplement celui qui raisonne mal : ce qu'il CROIT être un bien est en fait un mal, ce dont il s'apercevrait s'il raisonnait mieux. Si l'on croit voir une opposition entre notre intérêt et le Bien (le juste), c'est que nous raisonnons mal : nous prenons pour un bien ce qui, en réalité, est un mal. Le méchant n'est méchant que parce qu'il s'écarte de la voix de la raison.
    Si l'on prend l'exemple du tribunal auquel Socrate s'adresse, l'idée apparaît clairement. Si le tribunal condamne Socrate, c'est qu'il croit y trouver son intérêt. Mais il se trompe.
    D'une part, en faisant taire celui qui l'exhorte à la vertu, il oublie ce qui constitue son bien le plus précieux : son âme. Commettre l'injustice, c'est corrompre notre âme : or privilégier le bien-être matériel à notre bien spirituel, c'est oublier notre véritable nature, qui n'est pas celle d'un animal, mais celle d'un être dans lequel la raison doit commander aux passions, l'âme au corps. C'est donc se rabaisser, ce qui n'est évidemment pas notre intérêt véritable.
    Mais plus encore : en croyant faire taire la voix de Socrate, les Athéniens ne vont faire que la renforcer. Faire mourir Socrate les exposera à la honte face aux autres Cités, qui diront des Athéniens qu'ils "ont tué Socrate" (et, de fait, on en parle encore 25 siècles après...). Cela va de plus libérer les ardeurs des jeunes qui entouraient Socrate et qui ne se taisaient que parce qu'il parlait pour eux : la mort de leur mentor risque fort de renforcer leur virulence... On ne fait pas taire les critiques en assassinant les critiques, mais en cherchant à s'améliorer. (De même, le tyran n'éliminera les dissidents qu'en s'exposant à une peur perpétuelle, etc.)
    On voit donc bien ici en quoi le fait de commettre une injustice est une erreur : on la commet parce qu'on croit qu'il est dans notre intérêt de la commettre, mais c'est parce que l'on raisonne mal. Si l'on raisonnait mieux, on verrait que notre bien concorde nécessairement avec le Bien, qui repose sur la Vérité et la Justice.
    De façon générale, dans la pensée antique, seule la vie conforme à la raison, en conduisant à la vertu, peut nous conduire au bonheur véritable. C'est aussi ce que dira Epicure (la raison nous enseigne qu'il faut apprendre à ne désirer que des désirs naturels et nécessaires pour être heureux), ce que diront les Stoïciens (c'est la vertu que doit viser le sage, et donc l'obéissance à la raison, et c'est la vertu seule qui pourra nous donner l'ataraxie), etc.
    Les arguments que tu donnes sont défendables, mais ils sont trop "psychologiques" pour un texte de Platon. Pour un penseur grec, celui qui commet l'injustice en cédant à ses passions ne se "noiera" pas dans sa liberté, il ne sera pas libre du tout : car la seule liberté véritable consiste à suivre sa raison. Celui qui cède à ses passions pour accroître sa richesse ou sa puissance n'est pas libre, il est esclave de ses passions.
    C'est un élément clé de tout le rationalisme occidental : il n'y pas d'opposition entre mon VERITABLE intérêt et le Juste, le Bien commun, l'intérêt général. Suivre sa raison (ou sa conscience, chez Rousseau), c'est servir à la fois l'un ET l'autre. De sorte que l'égoïste est moins celui qui choisit le mal que celui qui raisonne mal...
    Voilà voilà, j'espère que cela t'aidera pour ton "fichage"...
    A bientôt !
    PG
  • Question prépa, N.Nubien
    • 121. Question prépa, N.Nubien Le 01/11/2018
    Bonjour monsieur,

    Notre professeur de philo d’hypokhâgne nous a donné à ficher le Gorgias de Platon. A un moment du dialogue, il y a un désaccord entre Polos et Socrate, car Polos pense qu'il est possible d'être heureux en étant un tyran injuste, et Socrate pense qu'un tyran injuste est forcément malheureux, et qu'il est même moins malheureux si il est châtié à cause de ces actes injustes.

    Pensez-vous qu'il est possible d'être heureux en tant qu'Homme (plus généralement) si on est injuste? Il me semblait que cette perspective était difficilement envisageable car
    - tout d'abord si on est injuste et impuni, il n'y a pas d'équilibre, pas de compensation des forces garantie normalement par la justice qui permet à l'être humain de savoir où sont ses limites d'action, et donc il pourrait se "noyer" dans cette liberté,
    -aussi je pensais que des actes qui sont injustes peuvent quand même constituer des fantasmes pour l'homme donc sur le coup il pourrait ressentir un plaisir éphémère mais ensuite il ressentira inévitablement des remords.
    -enfin un homme peut être injuste car c'est un moyen conscient ou inconscient pour lui d'extérioriser un mal-être. Donc de fait, il n'est pas heureux

    Partagez vous ces idées? Pensez vous que je sois passée à côté d'axes importantes quant à cette question (qui ne constitue pas une dissertation mais une question de fichage)?

    Je vous remercie d'avance pour l'attention accordée à cette question et je vous souhaite une bonne fin de vacances.

    Nathaëlle Nubien
  • Pascal G
    • 122. Pascal G Le 01/11/2018
    De façon générale, il est assez rare qu'un sujet de philosophie ''exige'' une référence philosophique ; dans la mesure où le programme est un programme de notions, et non un programme d'auteurs, un élève n'est jamais censé connaître un auteur déterminé.

    Il arrive que certains auteurs soient particulièrement appropriés au traitement d'un sujet (les Stoïciens seraient bien pratiques pour demander si le bonheur exige le renoncement aux passions, etc.) ; mais pour le sujet que je vous ai demandé, les épicuriens et les stoïciens n'ont pas de statut privilégié.

    Rien d'alarmant, donc, si vous ne les avez pas mobilisés ; c'est peut-être même le signe que vous avez emprunté d'autres chemins, plus pertinents :-)
  • TL2
    • 123. TL2 Le 30/10/2018
    Bonjour Monsieur, pour le sujet "Est-il absurde de désirer l'impossible ?", ne pas parler du stoïcisme ou de l'épicurisme, revient-il à passer "à coté" du sujet ?
  • Pascal G
    • 124. Pascal G Le 27/10/2018
    La question est curieuse... Si on peut proposer de bonnes raisons pour soutenir que le fait de désirer l'impossible semble dénué de sens (absurde), mais que par ailleurs ce désir semble néanmoins avoir un sens ... la problématisation est déjà claire !
    Dire que ce désir est à la fois absurde et "naturel" est une façon de formuler envisageable, mais attention toutefois à ce "naturel", qui reste assez vague ; c'est bien le fait que, malgré son absurdité apparente, ce désir puisse avoir une valeur, un sens, une légitimité (voire une nécessité) qui fait jaillir le problème.
  • TL2
    • 125. TL2 Le 25/10/2018
    Bonjour Monsieur,
    pour le sujet de dissertation "est-il absurde de désirer l'impossible ?", il semble logique de faire un plan dialectique où la partie I soutiendrait l'idée qu'il est effectivement absurde de désirer l'impossible et la partie II qu'il n'est pas forcément absurde de désirer l'impossible (et une troisième partie d'approfondissement). Mais j'ai, du fait de ce plan, des difficultés à problématiser. Peut-on dire que le désir de l'impossible est à la fois absurde et naturel pour l'Homme ?
  • Pascal G
    • 126. Pascal G Le 27/09/2018
    Vous pouvez bien sûr mobiliser l'idée de déterminisme social ; le but est simplement de la mettre au service de la question posée.
  • TL2
    • 127. TL2 Le 25/09/2018
    Bonjour Monsieur, pour la rédaction des 2 parties du sujet « être libre, est-ce rejeter toute morale? » je me demandais si le déterminisme social pouvait constituer une de nos theses de la première partie: « nous montrerons en quoi la liberté exige de se déprendre de toutes les normes morales qui nous ont été transmises ». Merci par avance.
  • Pascal G
    • 128. Pascal G Le 12/09/2018
    Pour les TL : Erratum !
    Contrairement à ce que je vous ai dit, il n'y a pas d'âge fixé par la loi concernant la responsabilité pénale en France. Et ce, justement parce que le critère de la responsabilité est (conformément à ce que j'essayais d'expliquer dans le cours) le discernement. Le discernement est donc bien le SEUL critère qui décide de la responsabilité, il n'y en a pas d'autres. L'âge n'intervient que pour fixer le type de responsabilité pénale (responsabilité pénale des mineurs) et les peines possibles : moins de 10 ans (peines éducatives), de 10 à 13 ans (sanctions éducatives), de 13 à 16 ans (possibilités de peines pénales, avec possibilité d'excuse atténuante de minorité), au-delà de 16 ans.
    Voilà voilà : désolé pour cette erreur d'information.
  • Pascal G
    • 129. Pascal G Le 17/06/2018
    Pour élève STMG : le "sujet 3" est bien un commentaire de texte ; par conséquent, si vous faites un commentaire de texte, tout va bien.
    Les questions sont là pour VOUS AIDER à faire un commentaire de texte ; donc, vous avez le droit de ne pas vous en servir... mais même si vous ne vous e servez pas, si votre commentaire est correct, il y aura forcément la réponse aux questions dans votre devoir !

    Ainsi :

    1. Un commentaire de texte commence par une introduction, et le but de l'introduction est de clarifier la thèse du texte, et les étapes du texte (son plan, son cheminement logique).

    --> La "question 1" vous demande de restituer la thèse du texte et les étapes de l'argumentation

    --> donc : si vous faites un commentaire correct, avec une introduction correcte, vous répondrez forcément à la question 1.

    Remarque : le jour du bac, la formulation de la question 1 peut varier ; cela indique seulement que le jury essaie de VOUS AIDER, par sa question, à trouver la thèse et / ou les étapes de l'argumentation.

    Même remarque pour la (les) question(s) 2. Un développement de commentaire doit fournir l'explication du texte, et donc notamment l'explication de ses passages-clé, en mobilisant l'ensemble du texte. Les termes-clé doivent être définis, les affirmations justifiées et illustrées par des exemples précis, le rapport à la thèse globale mis en lumière.

    --> Les questions 2 (a, b) sont là pour vous demander d'expliquer les passages-clé du texte (qu'elles vous aident donc à repérer) ; donc, si vous faites un bon commentaire, et donc une bonne explication, vous répondrez forcément aux questions 2, que vous le vouliez ou non.

    Même chose pour la question 3. Un commentaire se termine par une partie "commentaire", qui discute le problème dont il est question dans le texte, soit en remettant e cause la réponse de l'auteur, soit en proposant une réflexion alternative pertinente.

    --> La question 3 vous pose la question à laquelle le texte cherche à répondre et vous demande de proposer une réponse argumentée.

    --> Là encore, la question 3 est donc là pour VOUS AIDER à faire la partie commentaire, en vous indiquant clairement le problème dont il est question dans ce texte.

    Donc : là encore, si vous faites un bon commentaire, vous répondrez forcément à la question 3, que vous le vouliez ou non.

    Peu importe donc que votre commentaire se présente explicitement comme une suite de réponses aux questions 1, 2 et 3 ; ce qu'il faut, c'est qu'il soit un commentaire ; et un commentaire contiendra forcément les réponses aux questions qui vous sont posées.
  • t stmg
    • 130. t stmg Le 17/06/2018
    bonjour monsieur concernant l'explication de texte peut t on réaliser un commentaire ne répondant au questions donnés( qiestion 1 : intro etc .. ou en repondant juste à la question 3 en faisant : intro , dvp , conclusion . ?
  • Pascal G
    • 131. Pascal G Le 17/06/2018
    Le mécanisme et le déterminisme corporel sont souvent liés, mais pas nécessairement. Par exemple, Descartes soutient une approche mécaniste du vivant, mais il n'est pas déterministe (pour lui, l'homme est libre).

    Il faut garder en tête le fait que ces deux doctrines ne correspondent pas aux mêmes questions. Le mécanisme correspond à une conception de ce qu'est un être vivant : peut-on réduire l'être vivant à un ensemble de mécanismes articulés (comme un automate) ou faut-il admettre la présence d'un "flux", d'une force, d'un élan vital à caractère méta-physique ? Le mécanisme est le doctrine qui affirme la première réponse (contre le vitalisme).

    Le déterminisme est une doctrine qui prend position par rapport à l'existence de la liberté. Est déterministe toute doctrine qui affirme le caractère illusoire de la liberté, dans la mesure où les actes / les pensées / la volonté de l'homme sont déterminés par des forces et des mécanismes (internes ou externes) qui échappent à son contrôle.
    Le déterminisme corporel est doc la doctrine qui affirme que la totalité des pensées et volitions de l'homme sont déterminées par des processus physiques ou chimiques ayant lieu dans son corps (et notamment dans son cerveau).

    Ainsi, on peut être mécaniste pour le fonctionnement du corps, mais maintenir un "libre arbitre" de la volonté : c'est le cas de Descartes. Inversement, on peut être vitaliste et remettre en cause la liberté de la volonté (c'est le cas de Schopenhauer).
  • Pascal G
    • 132. Pascal G Le 16/06/2018
    La dignité est la valeur que me confère le fait d'être un sujet (d'être doté de raison et de conscience) : je ne peux donc jamais seulement être un moyen, je dois toujours aussi être considéré comme ayant une valeur en moi-même.
  • TL1
    • 133. TL1 Le 16/06/2018
    Bonjour monsieur,

    Est-ce qu'il y a une définition générale de la dignité?
  • Élève TL1
    • 134. Élève TL1 Le 16/06/2018
    Bonjour monsieur,
    Comment différencier l'approche "mécaniste" du vivant, du déterminisme corporel ? Ils sont bien tous les deux mûs par une force extérieure ?
    Merci
  • Pascal G
    • 135. Pascal G Le 14/06/2018
    En ce qui concerne la notion de "l'inconscient'", on peut distinguer :

    a. un sens général (fait partie de "l'inconscient" ce qui est dans l'esprit tout en n'étant pas conscient), et

    b. un sens plus spécifique, qui est le sien dans le domaine de la psychanalyse. Comme les textes de philosophie du baccalauréat concernent souvent ce second sens (qu'ils le défendent, notamment avec Freud, ou le critiquent, par exemple avec Sartre) ; dans ce cadre, "l'inconscient" ne désigne pas tout ce qui n'est pas conscient, mais bien ce qui a été refoulé, ce qui ne peut pas accéder à la conscience du fait d'un acte de censure interne.

    Le but est de ne pas réduire un sujet de dissertation au seul inconscient freudien (qu'il faudrait cependant envisager dans le développement), mais de ne pas perdre de vue, lorsque l'on parle de psychanalyse, cet élément-clé qu'est le refoulement. Et si le texte est de Freud, c'est bien le sens psychanalytique qu'il faut mobiliser.
  • TL
    • 136. TL Le 14/06/2018
    Bonjour,
    Est ce qu'il y a une définition universelle reconnue de l'inconscient? car dans les fiches méthode, la définition d'inconscient correspond seulement à celle de Freud.
    Merci.
  • Pascal G
    • 137. Pascal G Le 21/05/2018
    Je ne suis pas bien sûr de comprendre ce que signifie la "justice comme illusion"... (illusion n'est pas un sens du mot justice).
    Si vous affirmez que la loi peut promouvoir une justice illusoire... c'est donc que ce n'est pas à elle que vous vous référez pour décider de ce qui est juste. Et dans ce cas, utilisez ce cas pour mettre en lumière un autre critère de justice, supérieur aux lois, et qui permet de les juger. La loi est alors "injuste aux yeux de..."
    De façon générale, il faut faire attention, le jour du bac, à ne pas remplacer la formule du sujet ("A") par une autre formule, fondée sur l'apparence ('impression de A", "sentiment de A", etc.) Cela change radicalement le sens du sujet. Être libre, ce n'est pas à avoir "l'impression" d'être libre, être moral, ce n'est pas avoir l'impression d'être moral, être heureux, ce n'est pas connaître un bonheur illusoire, etc
  • TL1
    • 138. TL1 Le 21/05/2018
    Bonjour monsieur, dans le sujet de dissertation peut on parler de la justice comme illusion ou ceci est hors sujet? Merci beaucoup
  • Pascal G
    • 139. Pascal G Le 19/05/2018
    ...vous avez tout à fait raison !
    Pour une fois que je reprends un texte que je n'ai pas écrit, flûte alors. Effectivement, il faut opérer une des deux corrections possibles (qui s'équivalent pour le sens du texte), puisque la phrase est incorrecte
    1) Le problème ne peut être résolu que si nous avons connaissance du droit naturel
    2) Le problème ne peut être résolu si nous n'avons pas connaissance du droit naturel
    Merci pour cette remarque,
    PG
  • TL1
    • 140. TL1 Le 19/05/2018
    Bonjour, Monsieur.
    Dans le sujet d'explication de texte sur le Droit naturel et histoire de Léo Strauss, la dernière phrase de l'extrait me semble, syntaxiquement, erronée: "Le problème soulevé ne peut donc être résolu que si nous avons pas connaissance du droit naturel". Après avoir consulté un extrait issu de l'œuvre originelle, j'en ai conclu que le "pas" était de trop... Est-il possible d'avoir une confirmation de votre part ? Merci.
  • Pascal G
    • 141. Pascal G Le 17/05/2018
    Bonjour,

    Cette distinction vient de Durkheim, qui l'introduit dans "De la division du travail social" (de 1893).

    L'idée est que,dans les sociétés traditionnelles la cohésion sociale (cohésion du groupe) est imposée par la pression sociale, collective (tout écart à l'égard de la norme est réprimé, les idées et les comportements individuels sont très peu différenciés).

    En revanche, dans les sociétés modernes, la cohésion sociale vient surtout du fait de l'inter-dépendance entre les individus, qui sont beaucoup plus différenciés.

    Pour illustrer de façon un peu caricaturale : dans une société traditionnelle (type : indiens Guayaki), un garçon sera chasseur parce que tous les garçons doivent devenir chasseurs (il serait rejeté s'il refusait de le devenir). Il s'insère donc dans la société parce qu'il lui est imposé de se conformer au modèle commun.
    En revanche, dans une société moderne les individus vont avoir des activités professionnelles extrêmement différenciées ; mais ils ne peuvent le faire que parce qu'ils acceptent de dépendre les uns des autres : je ne peux me spécialiser dans l'enseignement que parce que d'autres s'occupent de faire de l'agriculture ou des vêtements, et que j'échangerai ensuite ma production contre la leur (par l'intermédiaire de l'argent... que je ne peux utiliser que parce que, eux, l'acceptent ; et ils ne l'acceptent que parce que les autres l'acceptent aussi, etc.)

    Donc : la solidarité organique, qui caractérise les sociétés modernes, désigne le type de cohésion sociale qui résulte de l'interdépendance entre individus fortement différenciés.

    La question est de savoir si la différenciation ne peut pas remettre en cause, lorsqu'elle devient trop forte, la cohésion sociale. C'est ce qu'indiquait Durkheim.
  • Eleve TL1
    • 142. Eleve TL1 Le 16/05/2018
    Bonsoir Monsieur,

    Pouvez-vous me renseigner ce que sont la solidarité mécanique et la solidarité organique et leurs distinctions concernant le chapitre sur la société dans la notion " La Politique ". Merci de votre réponse.
  • Pascal G
    • 143. Pascal G Le 16/05/2018
    Tout sujet de philosophie implique une prise de position claire : celle qui est justifiée par le développement.
    Ce qui implique que les problèmes posés par le sujet aient été clairement posés dans le développement, et que ces problèmes aient reçu des réponses argumentées dans le développement. Or si c'est le cas, la prise de position est nécessairement apparue avant la conclusion...

    La conclusion doit synthétiser le raisonnement, récapituler le cheminement parcouru : elle ne doit pas apporter d'éléments nouveaux (sauf dans l'ouverture du sujet, éventuellement), sans quoi il faudrait à nouveau les justifier, ce qui aurait dû être fait dans le développement.

    Les deux possibilités sont les suivantes : soit les problèmes (affirmation / objection) sont traités un par un, dans des parties distinctes, et résolues (réponse à l'objection) dans chaque partie ; dans ce cas la conclusion ne fait que reprendre les solutions apportées dans chaque partie (synthèses).

    Soit le développement tout entier se pose comme l'approfondissement et la résolution d'un problème global, et dans ce cas on peut aboutir à un plan dialectique : la première partie affirme une prise de position, la seconde la remet en cause, la troisième cherche à surmonter l'opposition. En dans ce cas la prise de position est celle qui est justifiée dans la troisième partie.

    Si vous cherchez à ne répondre de façon claire que dans la conclusion, c'est en général parce que le plan n'était, en fait, pas du tout "dialectique", mais qu'il a consisté en un "oui" / "non" qui a bien posé le problème, mais ne l'a pas résolu (de sorte que le développement se met à ressembler... à une grosse introduction). Et dans ce cas on cherche à soutenir une prise de position en conclusion... sans avoir justifié cette prise de position ("pour ma part, je pense que....")
  • Un L
    • 144. Un L Le 15/05/2018
    [center][/center]Bonjour,
    Dans le sujet « est ce la loi qui décide de ce qui est juste » le mot « décide » implique t’il une prise de position de notre part? C’est à dire si nous pensons que oui effectivement la loi décide de ce qui est juste, doit t’on faire un plan en trois parties qui nous montre que oui ou pouvons nous faire un plan dialectique en faisant une prise de position en conclusion?
  • Pascal G
    • 145. Pascal G Le 09/05/2018
    En voilà une question intéressante !
    Mais la réponse n'est pas évidente, car tout dépendra de la manière dont sera traitée cette fameuse troisième partie.

    S'il s'agit seulement de dire que "c'est Dieu qui fixe ce qui est juste", cela tend effectivement à nous écarter de la question posée, qui porte sur le rapport de la justice à la loi (le concept de loi ne doit donc jamais disparaître du raisonnement). Si en revanche la souveraineté de Dieu en matière de justice est questionnée dans son rapport à la loi, alors... cela peut devenir très intéressant.

    Car dans ce cas, soit on admet que Dieu s'est exprimé sous forme de lois (les 10 commandements, la charia, etc.), et que ce sont ces lois-là qui sont le critère de la justice ; mais dans ce cas, le problème est celui de l'application de la loi. Car une loi, même énoncée par Dieu, n'est toujours interprétée et appliquée que par des hommes. Et par conséquent, on risque d'aboutir à une situation dans laquelle le danger est que ce seront des hommes qui décideront... de ce que Dieu considère comme juste ! Ce danger sera d'autant plus fort que la religion sera fondée sur un clergé, doté d'un pouvoir de contraindre.

    Ou alors, on considère que le seul critère de justice est bien Dieu lui-même (et non une "loi", même "dictée" par Dieu) ; et dans ce cas, l'optique religieuse devient une critique de tout "légalisme". On ne peut jamais dire si une action est juste ou non en jugeant de sa conformité à la loi. Se focaliser sur la loi, c'est oublier Dieu.
    Et dans ce cas, le juste est celui qui cherche à retrouver le sens véritable de la loi (par-delà la "lettre" de la loi), qui cherche à entendre le commandement que Dieu lui adresse dans la situation dans laquelle il se trouve... tout en reconnaissant que Dieu seul sait si son action (ou celle de quelqu'un d'autre) est juste ou non, que Dieu seul le jugera.
    Mais dans ce cas, il faut admettre que nous n'avons jamais de "critère" nous permettant de savoir avec certitude ce qui est juste ou non. Nous ne pouvons que chercher, espérer, et accepter le jugement de Dieu...
  • TL1
    • 146. TL1 Le 08/05/2018
    Bonjour monsieur,
    pour la dissertation "est-ce la loi qui décide de ce qui est juste ?" est-il possible d'envisager, (après avoir montré dans une première partie que plutôt oui et dans une seconde que plutôt non) que la dernière partie réconcilli les deux en disant que Dieu, ou du moins une entité supérieur, soit le/la seul(e) à réellement savoir ce qui est juste ou non , et qu'il faut donc s'en référer à lui/elle afin de savoir ce qui est juste, ou cela reviendrait-il à décaler le problème ?
    Merci pour votre réponse
    Bonne journée
  • Pascal G
    • 147. Pascal G Le 23/04/2018
    Bonsoir Camille,
    Ravi d'avoir à nouveau de tes nouvelles ; je découvre ta question à l'instant. C'est une question un peu vaste pour que j'y réponde tout de suite, mais en attendant tu peux consulter sur cette question l'incontournable livre (très agréable à lire par ailleurs) de Jean-Claude Carrière sur la "Controverse de Valladolid"... dont ta question était l'enjeu central !

    Mais ce concept de "race" est très intéressant si on essaye d'en analyser le sens. A nos oreilles à nous, il possède un sens essentiellement biologique, qui ne correspond pas au sens initial (lequel entrelaçait généreusement des dimensions biologiques, psychologiques, sociales, etc. C'est encore le cas chez Gobineau). Et c'est précisément sur cette réduction du terme à son sens biologique que se fonde l'argumentaire anti-raciste visant à contrevenir à toute tentative de hiérarchisation des races (la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen reconnaît l'existence de races humaines... sans quoi le fait de dire que les hommes sont égaux en droits indépendamment de leur race n'aurait aucun sens.) Par ailleurs le fait d'affirmer qu'il n'existe pas de "races" au sein de l'espèce humaine était extrêmement minoritaire (voire inexistant) avant 1945. Michel Leiris voulait combattre le racisme en distinguant la race de la culture (et non en supprimant la première), et si Lévi-Strauss intitulait son livre "Race et histoire", ce n'était pas pour dire que la race n'existait pas.
    Bref, il est très difficile de dire si le concept de "race" est en lui-même un concept "raciste", puisqu'il a été mobilisé aussi bien par ceux qui cherchaient à hiérarchiser les races que par ceux qui tentaient d'invalider toute hiérarchisation. On peut très bien admettre l'existence de races biologiques tout en combattant le "racisme".

    Et inversement les enjeux contemporains du "racisme" tendent à indiquer que le racisme actuel se détache de plus en plus de considérations biologiques pour se muer en une xénophobie qui n'a plus d'ancrage physiologique ; si bien qu'inversement on pourrait très bien être "raciste" aujourd'hui sans affirmer l'existence de races biologiques.
  • Camille HK
    • 148. Camille HK Le 14/04/2018
    Bonjour monsieur, je m'excuse de ne pas avoir pris le temps de vous remercier pour vos réponses de la dernière fois, mais elles m'ont en tout cas beaucoup aidée, alors merci !
    Je reviens quand même avec une autre question, peut-être un peu floue. Nous avons évoqué en cours (rapidement, à propos du développement de l'esclavage dans les colonies) la notion de "race" et son évolution pour aboutir à la définition de l'époque suivante : il y aurait des "races" humaines, biologiquement inégales, avec une supériorité blanche. Mais cette idée n'est-elle pas contradictoire si on a un point de vue chrétien ? Si on considère que Dieu a "créé l'homme à son image", alors est-ce que ça ne serait pas paradoxale de dire qu'il y a plusieurs formes humaines, inégales ? Parce que au final dire qu'elles sont inégales c'est donc les hiérarchiser et dire qu'il y en a des plus et des moins parfaites, donc :
    1. soit Dieu aurait créé plusieurs images de lui-même, or si certaines sont imparfaites, donc son image serait imparfaite, donc lui aussi?
    2. ou alors certaines sont imparfaites parce que il se serait "raté", donc il y aurait un moment où il a moins été Dieu que normalement?
    Tout ça pour demander comment est-ce qu'un argumentaire chrétien pouvait s'accorder à cette idée de races.. Merci d'avance !
  • Élève TS en pleine réflexion
    • 149. Élève TS en pleine réflexion Le 03/04/2018
    Bonjour monsieur, j'ai souvent l'habitude de vouloir définir les termes du sujet dès l'introduction dans ma dissertation alors que vous nous conseillez de la faire dans le développement. Cela pose-t-il problème ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 04/04/2018
      Je n'ai rien contre le fait que vous définissiez les termes en introduction, si cela vous aide à faire ce qui est le but de l'introduction : poser le problème. Mes réticences viennent seulement du fait que, bien souvent, l'analyse des termes tend à remplacer la problématisation... et à disparaître entièrement dans la suite du devoir, alors que les définitions doivent servir, être mobilisées dans la suite du raisonnement.
  • Pascal G
    • 150. Pascal G Le 03/02/2018
    La liste des définitions des TS se trouve dans votre espace, rubrique "Révisions".
  • Eleve TS5
    • 151. Eleve TS5 Le 02/02/2018
    Bonsoir, ou puis je trouver les définitions a savoir ppurnle nac blanc sur votre site?
  • Pascal G
    • 152. Pascal G Le 28/01/2018
    Pour élève TS5 :
    La première partie du texte est en effet composée d'un faisceau d'affirmations qui convergent toutes vers une affirmation globale (de la première séquence) ; c'est donc sur les affirmations spécifiques que vous devez faire porter le travail d'explication : si vous les expliquez, l'affirmation globale sera analysée.
  • Eleve TS5
    • 153. Eleve TS5 Le 27/01/2018
    Bonjour, pour l'explication de texte concernant le texte de durkheim, je pensais tout d'abord faire une séquence sur la morale collective dont il est question dans le texte, puis ensuite parler des justifications qu'apportent durkheim, cependant en voulant justifuer la these de durkheim sur la morale qui serait collective , je retombe sur les arguments proposés par durkheim dans sa justification, je me demandais donc comment faire dans ce cas la? Réunir les 2 sequences en une seule dans l'explication ?
  • Pascal G
    • 154. Pascal G Le 22/01/2018
    Le programme de révision du bac blanc s'étend du début de l'année au cours sur l'histoire (inclus) ; le cours sur la religion en revanche ne fait pas partie des éléments à réviser.
  • Tl1
    • 155. Tl1 Le 22/01/2018
    Bonjour monsieur, jusqu'où devons nous réviser pour le bac blanc?
    Bonne journée
  • Pascal G
    • 156. Pascal G Le 09/01/2018
    Mais oui, c'est toujours possible ; en fait je les accepte jusqu'au jeudi.
  • tl1
    • 157. tl1 Le 09/01/2018
    bonjour monsieur j'aimerais savoir si il est toujours possible de vous rendre le DM facultatif lundi ?
  • Pascal G
    • 158. Pascal G Le 07/01/2018
    Le plan doit indiquer les étapes de votre raisonnement ; cela ne permet pas forcément de savoir quelle prise de position vous allez soutenir, mais le correcteur doit voir, soit quelles grandes questions vous allez poser, soit quelles grandes affirmations vous allez soutenir.

    Dans le second cas, il est effectivement probable que la prise de position défendue apparaisse.

    Rappel : la prise de position n'est pas un élément "rajouté" dans la conclusion : c'est la réponse qui DECOULE logiquement du développement. C'est celle que démontre le développement. Donc, plus vous serez précis dans la description de votre développement en introduction, et plus la thèse apparaîtra.
  • élève T Stmg
    • 159. élève T Stmg Le 06/01/2018
    Bonjour m.r dans l'annonce du plan devons nous donner un plan dont nous devons prendre position par rapport à la question posée ?
  • Pascal G
    • 160. Pascal G Le 05/01/2018
    Oui, puisque si vous définissez l'un des deux termes... l'autre est défini aussi, par la même occasion : est heureux celui qui atteint le bonheur, donc en définissant ce en quoi consiste le fait d'être heureux, on aura une définition du bonheur.
    L'erreur à ne pas commettre, c'est d'en rester à la formule : "être heureux, c'est atteindre le bonheur" ; c'est ce que l'on appelle une "tautologie", qui ne dit absolument rien tant que l'on n'a pas précisé le sens de l'une des deux notions.
  • TSTMG
    • 161. TSTMG Le 04/01/2018
    Bonjour, peut on définit le mot bonheur a la place du mot heureux dans la dissertation?
  • Pascal G
    • 162. Pascal G Le 19/12/2017
    Le fait que vous ayez l'impression d'être "obligé(e)" de séquencer le texte d'une certaine façon est plutôt bon signe : cela veut dire qu'il y a bien un fondement à votre structuration.

    Et là encore, ce n'est pas le nombre de séquences qui compte, c'est l'analyse qui en est faite. Tant que chaque séquence est bien analysée en elle-même et articulée aux autres, vous ne commettez pas de faute.

    En règle générale, quand vous sentez qu'un séquençage commence à résister, que vous avez l'impression qu'un découpage plus poussé détruirait la cohérence, l'unité de vos séquences, c'est que votre proposition est valable.

    Chaque type d'explication implique un mode de séquençage : certains élèves préfèrent pouvoir articuler des idées différentes dans une séquence, d'autres préfèrent isoler chaque idée, et l'articuler ensuite à d'autres séquences. C'est le "style" propre d'une explication : trouvez celui qui vous convient !
  • TL1
    • 163. TL1 Le 19/12/2017
    Bonjour monsieur,
    Je voudrais savoir s'il était possible de séparer le texte en
    seulement quatre parties car les séquences me paraissent longues mais je ne trouve pas comment le séparer autrement?
  • Pascal G
    • 164. Pascal G Le 18/12/2017
    Pour élève TL : les "réservoirs d'exemples" sont toujours les mêmes... le cours (nous avons déjà parlé de culpabilité...), les supports culturels (films, romans, pièces...), l'imagination (toujours un peu risquée) et l'expérience personnelle.
    Pour la répression des instincts "sauvages" au sein d'un cadre social, cela ne va pas être très difficile à trouver.

    Pour le lien entre répression des instincts et culpabilité, je vous propose (mais ce n'est qu'une piste possible) une voie, qui concerne les victimes d'agression sexuelle. La plupart de ceux qui réfléchissent aux conséquences psychologiques d'une agression sexuelle (notamment dans le cas du viol) doivent expliquer et comprendre un constat apparemment paradoxal : ce sont les victimes qui culpabilisent !

    Il existe de nombreuses interprétations possibles de ce paradoxe (et rien n'indique qu'il faudrait n'en choisir qu'une). Mais il me semble que le texte de Nietzsche nous fournit une voie d'interprétation possible de ce constat étrange, si on applique sa thèse à la victime (ce n'est pas l'agressivité de l'agresseur qui est ici pertinente... encore que : beaucoup d'agresseurs ne culpabilisent pas, ce qui peut être intéressant à analyser.

    Le cas de la victime est cependant plus intéressant, car les "instincts" qui se trouvent alors réprimés (chez la victime) sont plus proches des "instincts sauvages" dont parle Nietzsche, que les instincts en cause dans le viol, dont Nietzsche ne chercherait nullement à faire l'apologie.

    Vous pouvez aussi mobiliser, dans le domaine littéraire, l'oeuvre de Gide intitulée "La porte étroite". Le personnage d'Alissa pourrait constituer une bonne illustration de ce à quoi conduit la répression totale des instincts naturels...
  • elève TL
    • 165. elève TL Le 18/12/2017
    Bonjour mr, où peut on puiser nos exemples pour l'analyse de texte? Car l'auteur n'en énonce que très peu dans son texte, et j'ai peur de faire des hors sujets au niveau des exemples
  • Pascal G
    • 166. Pascal G Le 17/12/2017
    Pour élèves TL :

    Ce qu'explique le texte, c'est l'origine de la conscience morale en tant que "mauvaise conscience". C'est donc bien le texte qui contient l'analyse nietzschéenne de la mauvaise conscience, mais rien n'empêche de prendre appui sur un éclaircissement préalable de cette notion, en restant proche du sens commun de cette expression.

    Il me semble même qu'une clarification de ce que l'on entend généralement par "conscience morale", ou "mauvaise conscience", ne peut que mettre en lumière le renversement opéré par Nietzsche dans ce texte.

    Et en ce qui concerne l'analyse d'une séquence, ce qu'il faut analyser ce sont les termes/idées-clé de cette séquence. Il n'est pas nécessaire de dissocier chaque phrase au sein de la séquence (sinon le "séquençage" n'aurait plus grand intérêt). Cela dit, il serait un peu curieux qu'une phrase échappe totalement à l'analyse... en règle générale, le jury évite les "phrases pour rien" !
    C'est la raison pour laquelle il faut choisir des séquences qui ne soient pas trop vastes, sinon on risque de perdre des éléments-clé en cours de route.
  • TL1
    • 167. TL1 Le 17/12/2017
    Bonjour monsieur, toutes les phrases doivent obligatoirement être analysées dans une séquence?
  • élève TL
    • 168. élève TL Le 17/12/2017
    Bonjour Monsieur, est ce que vous pensez qu'il est nécessaire dans notre analyse de texte sur Nietzsche de définir "la mauvaise conscience" en tant que terme clé? Car c'est presque une "théorie" qu'il explicite tout au long du texte, par conséquent il ne semble pas légitime de définir ce terme alors que notre entière analyse reposera sur ce dernier et que a fortiori il sera définit...?
  • Pascal G
    • 169. Pascal G Le 17/12/2017
    Pour élève TL :

    Vous n'êtes pas du tout obligés de rester dans le cadre du texte pour l'illustrer (ni pour le justifier). En fait, il est même conseillé de mobiliser des éléments externes pour éviter la paraphrase.
    De façon générale, tout ce qui permet d'éclairer le propos du texte est pertinent. Qu'il s'agisse de romans, de films, de propos tenus par d'autres auteurs, etc.
    Attention cependant aux citations tirées d'autres auteurs : une citation peut indiquer une voie intéressante, un auteur à mobiliser ; mais en elle-même, elle reste insuffisante. Elle ne devient un élément réellement explicatif que si on l'analyse, en clarifiant son sens, en cherchant les raisons qui la justifient ou des exemples qui l'illustrent.
    Ceci ne vise pas du tout à vous dissuader de mobiliser des citations ; il s'agit seulement d'éviter de tomber dans le travers de certaines copies de DM, qui se limitent à "enjoliver" le propos du texte avec un florilège de citations tirées de quelques auteurs, sans véritable analyse. Dans ce cas, il s'agit moins d'explication du texte que de décoration de sapin...
  • Elève TL
    • 170. Elève TL Le 17/12/2017
    Bonjour monsieur,
    Les exemples que nous devons utiliser dans l'explication de texte doivent-ils tous être tirés du texte étudié, ou peuvent-ils être autre chose comme le point de vue d'un autre philosophe qui appuie la thèse, ou bien une autre oeuvre ?
  • Pascal G
    • 171. Pascal G Le 17/12/2017
    Pour élève TL :
    L'idée-clé semble être saisie, mais n'oubliez pas que le but du jeu est d'expliquer la naissance de la conscience morale en tant que "mauvaise conscience".
    Il faut donc indiquer en quoi le retournement contre soi des instincts forme la mauvaise conscience...
  • TL1
    • 172. TL1 Le 16/12/2017
    Bonjour monsieur,
    Pour l'explication de texte sur "La généalogie de la morale", est-ce que dire que l'homme de la mauvaise conscience retourne ses instincts contre lui-même plutôt que de renoncer à la maîtrise de tout ce qu'il entoure est dans le sujet?
  • Pascal G
    • 173. Pascal G Le 14/12/2017
    ...et pour Camille, re-re-suite

    (Je rappelle que les réponses s'adressent ici à une ancienne élève, actuellement en hypokhâgne, et qui dispose déjà d'un cours. Ceci, non pour interdire aux élèves de cette année de lire, mais pour indiquer que, si c'est un peu abstrus... c'est logique.)

    Pour finir, en ce qui concerne Sartre, il ne faut pas mélanger une approche phénoménologique et une approche non phénoménologique, sinon cela donne des choses bizarres.

    Le propre de l'approche phénoménologique (dans laquelle Sartre s'inscrit), c'est de remettre en cause la dualité initiale du sujet et de l'objet. Ce qu'il y a "au départ", ce sont des données de la conscience, qui en tant que telles sont antérieures à la dissociation du sujet (connaissant) et de l'objet (connu).
    La conscience est à la fois ce qui éclaire et ce en quoi se reflètent les choses : elle est leur lieu d'apparition, et elles n'y apparaissent que dans la mesure où elle les vise.

    En ce sens on peut bien dire que ce qui n'est pas éclairé par une conscience n'existe pas.

    Mais ici, "exister" n'a pas le sens objectif qu'on lui prête habituellement. Il ne s'agit pas de dire que, dans un monde extérieur indépendant de la conscience, un objet a cessé brutalement d'exister parce que ma conscience a cessé de le viser.

    Car justement, il n'est aucunement question d'un "monde extérieur totalement indépendant de ma conscience" dans l'optique phénoménologique.
  • Pascal G
    • 174. Pascal G Le 14/12/2017
    Pour Camille, re-suite.

    Alors, pour Leibniz...
    Là, je crois qu'il va falloir que je réduise ma réponse, car ce que tu demandes exigerait, tout simplement, un cours sur Leibniz !
    J'indique seulement la piste qu'il faut, selon moi, suivre pour ne pas se perdre dans le rapport entre la monade et la liberté.

    Si l'on pense la liberté comme la faculté de choisir X ou Y, de façon indépendante de toute détermination autre que la volonté elle-même, il semble qu'effectivement, la liberté soit incompatible avec un ordre (et un déroulement) du monde intégralement prévus et choisis par Dieu.

    Mais justement, pour Leibniz, la liberté ne désigne pas le fait de pouvoir choisir "n'importe quoi"' ; la volonté est nécessairement guidée par la représentation du bien (si je chois X et non Y, c'est parce que cela m'apparaît comme le meilleur choix).

    Donc : celui qui est réellement libre,c'est celui qui suit sa volonté, quand sa volonté est guidée par une représentation adéquate du bien.
    (Si nous nous trompons, nous agissons toujours conformément à ce que nous croyons être le meilleur, mais qui en fait ne nous apparaîtrait plus comme le meilleur si nous y voyions plus clairs).

    Il ne peut donc pas y avoir d'opposition entre une liberté véritable et l'omnipotence divine. Car en suivant pleinement ma raison, je ne peux jamais entrer en conflit avec la volonté divine qui, elle aussi, est entièrement déterminée par le Bien tel que la raison le prescrit.

    C'est bien en cela que réside la pleine "liberté" de Dieu pour Leibniz : en Dieu, la volonté est parfaitement soumise à une raison parfaite.

    Donc, plus je "clarifie" mes idées, plus je reflète adéquatement l'univers, et plus je suis libre; or plus je suis libre, et plus j'agis en accord avec la raison, qui gouverne aussi la volonté du créateur de ce monde. Si Dieu est parfaitement rationnel, ma volonté est d'autant plus libre qu'elle s'harmonise à celle de Dieu.
  • Pascal G
    • 175. Pascal G Le 14/12/2017
    Pour Camille, suite.

    Alors, en ce qui concerne Rousseau.
    Le Discours sur les sciences et les arts est l'un des écrits de "jeunesse" de Rousseau. Et, à la première lecture, on pourrait effectivement se dire que Rousseau est un scientophobe et technophobe radical.

    Mais en fait ça ne va pas. D'abord parce que Rousseau le dit lui-même, en réutilisant un vieil argument : Dieu lui-même est omniscient, et accroître notre savoir c'est donc participer à la sagesse divine (Lettre à Stanislas).

    Mais justement, devenir un savant n'est pas donné à tout le monde. La science véritable n'est pas une disposition de masse (le discours parle de la "populace indigne d'approcher" les portes de la science), c'est le propre d'une élite.
    Or le discours ne porte pas sur l'effet des sciences et des arts (le même raisonnement vaut pour les arts : la recherche désintéressée du Beau n'est pas le lot du vulgaire) sur l'élite, mais bien sur les sociétés humaines en général. Ce sont les sciences et les arts en tant que réalités sociales qui sont en cause.

    En quoi la science est-elle alors néfaste pour la "populace" ? Le raisonnement de Rousseau, dans sa réponse à Stanislas, est tout à fait socratique. Le problème des gens qui se veulent savants alors qu'ils ne le sont pas, c'est qu'ils aboutissent à une double ignorance.

    Les vrais savants ne savent pas seulement ce qu"ils savent, ils savent aussi les limites de ce savoir, et de ce qu"ils peuvent savoir. Le vrai savoir participe de la sagesse, laquelle est indissociable d'une lucidité qui conduit à l'humilité.

    C'est justement cette humilité qui manque au vulgaire, qui non seulement sait mal ce qu'il sait, mais ignore surtout ce qu'il ignore.

    En quoi cette ignorance est-elle dommageable ? Il faudrait entrer ici dans les détails, mais l'important, je crois, est de ne pas oublier l'idée fondamentale (que nous avions étudiée l'année dernière, dans le cours sur la conscience morale).

    Ignorer les limites de la raison, c'est faire parler la raison là même où elle n'a rien à dire, et devrait se mettre à l'écoute de nos sentiments naturels, dont le premier est la conscience.

    Donner trop d'importance à la raison, c'est oublier que celle-ci, délivrée de la tutelle de la conscience, ne donne à l'homme que "le triste privilège de [s']'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe." (Confession du vicaire savoyard).

    En fait, c'est toujours cela que souligne Rousseau. Qu'il fasse l'apologie de la vie des premiers temps et de son innocence ou la critique du luxe des cités modernes, qu'il s'interroge sur la naissance des inégalités ou sur la bonne éducation, il s'agit toujours de soumettre les facultés rationnelles aux sentiments naturels (et d'indiquer ce qu'il se passe quand on ne le fait pas).

    La raison, et donc la science et les techniques, ne sont pas mauvaises en elles-mêmes ; mais elles ne sont pas non plus bonnes en elles-mêmes. Elles ne sont bonnes que si l'on en use comme on doit en user, c'est-à-dire conformément à notre nature.

    Ce qui implique, d'une part, que l'on réserve l'exercice de la science (et des arts) à ceux qui en sont les sujets légitimes ; et, d'autre part, qu'on soumette cet exercice aux exigences de nos sentiments naturels, et notamment de notre conscience. Les deux conditions vont de pair.

    Tout progrès des arts et des sciences n'est pas nécessairement un progrès pour l'homme. Il ne faut pas laisser à la raison, à la science et aux arts le soin de décider de ce que nous devons choisir, des fins que nous devons viser. Seule la conscience, cet "instinct divin" peut jouer ce rôle.

    En traitant les sciences et des arts comme des fins en soi, on court-circuite nos sentiments naturels, on fait de tout progrès scientifique ou technique un progrès pour l'homme, et même on finit par faire du progrès scientifique et technique le but de l'homme... et non l'inverse.

    C'est ce qui fonde l'ambivalence du discours de Rousseau : il est "contre" la science et les arts dans la mesure où il est dangereux d'être inconditionnellement "pour" : il dénonce une survalorisation, une surextension, une surpuissance sociale, en soulignant les conséquences engendrées par cette survalorisation et cette surextension, les deux étant liées.
    Car encore une fois, selon lui, il n'y a pas pire thuriféraire de la science et des arts que celui qui patauge dans des domaines qui auraient dû être réservés à des natures plus nobles que lui.
  • Pascal G
    • 176. Pascal G Le 14/12/2017
    Pour élève TL :

    Le second temps de la méthodologie concerne la justification de la séquence qu'il faut expliquer. Comprendre un énoncé, c'est être capable d'en saisir le sens.
    Or saisir le sens d'un énoncé, c'est deux choses :

    1) c'est comprendre le sens des mots qui le composent, et donc comprendre le sens d'une phrase. C'est ce que doit clarifier l'étape 1.

    2) mais c'est aussi comprendre en quoi "cela a un sens" de dire ce que dit l'énoncé.
    Si je dis : "ça n'a pas de sens", cela ne signifie pas (le plus souvent) que je ne comprends pas ce qui est dit, mais que je ne vois pas du tout POURQUOI on dirait une chose pareille.
    Pour expliquer une séquence, il faut donc expliquer pourquoi on peut dire ce qu'elle dit, ce qui la justifie, ce qui lui donne sens.
    Si c'est une affirmation de l'auteur : quelles sont les raisons qui peuvent la justifier ?
    Si c'est une objection : quelles sont les raisons sur lesquelles elle peut s'appuyer ?
    Si c'est un argument : en quoi justifie-t-il l'affirmation qu'il doit soutenir ?
    Si c'est un exemple : en quoi l'exemple illustre-t-il la thèse ? etc.

    Le but de la séquence 2 est donc de donner au lecteur les raisons que l'on peut apporter à l'appui de la séquence. Généralement, quand un élève dit, face à un texte "je (ne) comprends pas", il veut dire qu'il ne comprend pas pourquoi le texte dit cela. Le but est donc de le lui expliquer, avant de passer à l'étape 3, qui illustrera la séquence par un exemple précis.
  • Pascal G
    • 177. Pascal G Le 14/12/2017
    Pour Camille,

    On en voit des choses en hypokhâgne... !

    Je prends bonne note de tes questions, et je vais essayer d'y répondre correctement ; mais comme cela demande un peu de temps, je préfère remettre ma réponse à ce soir.

    Et ce d'autant plus que tes questions ne sont pas exactement de "petites" questions, puisqu'elles impliquent en fait un enjeu fondamental de la doctrine dans chacun des cas :

    _ le rapport entre rationalité et liberté chez Leibniz (qui vaut aussi pour Dieu)

    _ le rapport de la culture à la justice chez Rousseau

    _ le rapport sujet-objet chez Sartre.

    Il n'y a que la dernière question qui me laisse un peu perplexe : la distinction entre l'idée et l'essence. En règle générale, ce sont deux termes qu'il est assez difficile de dissocier dans la tradition philosophique (contrairement au couple essence (nature d'un être) / existence (le fait d'être), effectivement nodal chez Sartre).

    Pour distinguer l'idée de l'essence, il faut probablement renvoyer l'essence d'une chose à son "concept" : la distinction s'effectue alors entre l'idée et le concept. Par exemple, chez Kant, c'est l'entendement qui est la faculté de former des concepts, à partir de l'expérience sensible. Mais il y a des concepts qui ne sont pas des concepts empiriques, renvoyant à des objets de l'expérience. Kant appelle "idée" cette sorte de concepts produits par la raison, auxquels il est impossible de faire correspondre une intuition sensible : l'idée de Dieu, l'idée de l'âme, etc.

    Toujours en renvoyant l'essence au concept, on peut proposer une autre distinction si l'on donne à "l'idée" un sens qui rompt avec la tradition philosophique classique, pour le reprendre à partir du langage courant ("avoir des idées", etc.)
    Dans cette optique (qui n'est pas la seule, cependant... donc j'ignore si c'est à cette distinction que se réfère ton enseignant), le concept, l'essence d'une chose serait ce qui la définit, la situe dans un système de référence.
    Le concept d'une chose, sa définition, c'est ce sur quoi s'accorde une institution, une communauté, pour parler d'une chose. Le concept d'une chose la stabilise, l'inscrit dans un univers de discours stabilisé, dans les dictionnaires. C'est le "sens établi", le "sens officiel" d'un mot, c'est la manière autorisée de considérer une chose.

    En ce sens, le concept de "foudre" change, selon qu'on le trouve dans un discours religieux du Moyen-Âge, ou dans le discours scientifique du XIX° siècle. Le concept de foudre s'inscrit dans des univers différents, dans des visions du monde différentes, et la définition que l'on en donne vient valider (et est validé par) un système de référence.

    Par opposition, "l'idée" peut être saisi comme un événement ("j'ai eu une idée", "naît alors l'idée selon laquelle"...), qui vient remettre en cause, bousculer un schéma préétabli.
    Si j'apprends par coeur les connaissances d'un domaine de savoir, je deviens très savant, mais je n'ai pas réellement "d'idées". L'idée renvoie alors à quelque chose qui surgit, survient, naît, en rupture avec une tradition. L'idée est ce qui exprime une pensée qui, justement, est une pensée originale, nouvelle, inédite, personnelle.

    Ce pourquoi on peut, quand on est enseignant, exposer "l'idée", ou "les idées" d'un auteur (pour Nietzsche, toute doctrine philosophique tourne autour d'UNE idée centrale, qui caractérise la pensée de l'auteur comme la pensée de CET auteur).
    Un enseignant, c'est alors quelqu'un qui n'a pas d'idées (ce n'est pas ce qu'on lui demande, contrairement peut-être au "maître", ou à l'éducateur selon Nietzsche), mais qui parle bien de ceux qui en ont eu.

    Encore une fois, j'ignore si c'est à cette distinction que se réfère ton cours. Si c'est le cas, il y a une présentation de la notion d'idée qui rejoint cette approche, disponible en ligne sur un site de philo : http://www.philosophie-en-ligne.com/page295.htm

    Pour les autres questions, je reviens ce soir...

    PG
  • Tl
    • 178. Tl Le 14/12/2017
    Bonjour monsieur, je me suis effectivement mal exprimé, je n'ai pas compris le 2eme temps de la méthodologie
  • Camille Perdreaux
    • 179. Camille Perdreaux Le 13/12/2017
    Bonsoir monsieur, je voulais vous demander (si vous pouvez) quelques éclaircissements sur mon cours :
    - par rapports aux monades de Leibniz : je n'ai pas vraiment réussi à comprendre ce qu'était (vraiment) la monade et ce que du coup elle représentait pour chaque individu. On les a ensuite évoquées dans le cadre du point de vue, c'est-à-dire la façon dont y s'y rapportait (pour Dieu et pour l'individu), à travers la question de la liberté : la monade suppose-t-elle une disparition de la liberté individuelle si tout est décidé par Dieu ? ou reste-elle toujours présente ? (les questions ne sont pas très précises mais mon cours est un peu clairsemé...)
    - dans le Discours sur les sciences et les arts ; (si j'ai bien compris) : Rousseau affirme que celles-ci ont corrompu les moeurs et parasitent en quelque sorte l'univers social en produisant des individus qui consomment à perte les ressources de l'Etat sans rien produire derrière ; mais ce n'est pas pour autant qu'il les condamne ?
    - le "phare de la conscience" de Sartre : c'est-à-dire que les choses n'existent que dans la mesure où il y a une conscience pour les découvrir ?
    - quelle est la différence entre l'idée et l'essence ?
    Cela fait beaucoup de choses en une fois, mais si vous pouvez prendre le temps, merci d'avance
  • Pascal G
    • 180. Pascal G Le 13/12/2017
    Pour élève TL : en l'absence d'indication supplémentaire, je vais supposer que le deuxième temps correspond au passage sur les instincts dévalués...

    Le texte commence par indiquer le moment où, dans l'histoire de l'humanité, s'est opéré un changement profond, lié à la formation des sociétés.
    Quand l'homme a commencé à vivre en communauté, en société (et encore plus quand ces sociétés sont devenues des Etats), certains des instincts qui étaient les siens en tant qu'être sauvage se sont trouvés "dévalués" : ils ont perdu leur valeur, et plus encore ils se sont trouvés condamnés, réprimés. Leur libération / extériorisation / expression s'est trouvée interdite.

    La suite du texte indique de quels instincts il s'agit, et ce qu'ils sont devenus...
    ...sachant évidemment que ce devenir doit être lié à l'apparition de la mauvaise conscience.

    Voilà..
  • Élève TL1
    • 181. Élève TL1 Le 13/12/2017
    Bonjour monsieur, je ne comprend pas le deuxième temps du développement de l'explication de texte
  • Pascal G
    • 182. Pascal G Le 10/12/2017
    Réponse à élève TL : je me demande bien où vous avez vu cela dans la méthodologie... ce qui est indiqué, c'est que chaque SEQUENCE doit être expliquée.
    Mais j'ai bien précisé qu'une phrase n'était pas la même chose qu'une séquence.
    Il peut y avoir plusieurs phrases dans une séquence, ou même plusieurs séquences dans une phrase (ce peut être le cas dans un texte où les subordonnées s'enchaînent... par exemple dans un texte de Kant.)

    Une séquence, c'est une étape du texte, un moment dans l'argumentaire. Il peut s'agir d'une affirmation, d'une objection, d'une réfutation, d'un exemple analysé...
    C'est votre séquençage initial du texte qui doit guider votre explication.
    Appliquer mécaniquement les 4 temps de l'explication à chaque phrase risque plutôt de vous faire perdre le fil de l'argumentaire.

    Donc : suivez le texte, étape par étape, et à chaque étape procédez à l'analyse : élucidation des mots-clé, justification, illustration, mise en lumière du rapport à la thèse.
  • Tl1
    • 183. Tl1 Le 10/12/2017
    sommes nous vraiment obligé d'expliquer chaque phrase du texte comme le stipule la méthodologie pour l'explication de texte ?
  • Pascal G
    • 184. Pascal G Le 30/11/2017
    Pour élèves TL :
    Réponse 1 : le DS ne porte sur sur le couple conscience-inconscient et sur le couple matière-esprit.
    Réponse 2 : Pour Freud, si l'on rejette l'hypothèse de l'inconscient, c'est parce qu'elle remet en cause l'image que l'homme veut se donner de lui-même : celle d'un être qui détermine ses actes par sa raison et sa conscience (ou du moins peut le faire). En affirmant l'existence de l'inconscient, la psychanalyse blesse l'orgueil humain, et pour Freud c'est LA véritable raison de son rejet.

    C'est dans cette mesure que Freud s'inscrit dans la lignée de Copernic et de Darwin : leur doctrine aussi a été rejetée, non pour des motifs scientifiques, mais parce que leur théorie blessait l'orgueil humain : Copernic a chassé l'homme de sa place centrale dans l'univers (le monde ne tourne plus autour de l'homme...), et Darwin a cassé la séparation radicale entre l'homme et l'animal.

    Freud considère donc qu'il est en proie aux mêmes résistances que Copernic et Darwin : lui aussi occasionne une "blessure narcissique" pour l'homme, en affirmant que "le Moi (la conscience) n'est plus maître dans sa propre maison" (le sujet).
  • Élève Tl1
    • 185. Élève Tl1 Le 29/11/2017
    Bonsoir monsieur, le DS de lundi contient-il le III (le but de l'homme)?
    Bonne soiree
  • Eleve TL1
    • 186. Eleve TL1 Le 29/11/2017
    Bonjour monsieur, dans le cours sur l'inconscient, on dit que pour Freud la remise en cause de la liberté est le seul motif d'opposition à la psychanalyse, puis on parle de Darwin et de Copernic, je n'ai pas compris pourquoi on leur fait référence.
    Merci,bonne journée
  • Pascal G
    • 187. Pascal G Le 26/11/2017
    Pour élève TS5 :
    Il s'agit bien évidemment d'une piste pertinente pour l'éclairage du texte !

    Attention toutefois : lorsque vous dites : "doit se défaire de toute projections ou création humaine destiné à donner un sens à la vie vie humaine", cela ne concerne que toutes les projections qui aboutissent au fait de considérer ces créations comme des "absolus" qui existent indépendamment de l'homme (comme c'est le cas pour Dieu, etc.)

    Il ne s'agit pas, pour Nietzsche, de nier que l'on peut donner un sens à la vie ; mais c'est l'homme qui donne, qui crée ce sens, et il ne doit pas l'oublier. Plus encore, ce n'est qu'en donnant à ma vie le sens que JE veux lui donner, que ma vie peut avoir du sens.

    Pour notre texte, cela implique que JE dois donner à ma vie un sens, en faisant de cette vie la mienne (que ma vie soit la découverte, l'expression et la réalisation de mon identité); mais que ce sens ne peut pas m'être donné par une entité extérieure (Dieu ou autre), et surtout pas par ceux qui prétendent me dire ce que dit cette entité (clergé ou autre).
  • TS5
    • 188. TS5 Le 25/11/2017
    Bonjour monsieur, pour la deuxième partie peut on dans la justification parler d’un autre texte de Nietzsche où il y explique que ćest lh’omme qui a créé dieu pour se former une notion d’ideal et que l’esprit de l´homme’ doit se défaire de toute projections ou création humaine destiné à donner un sens à la vie vie humaine ?
  • Pascal G
    • 189. Pascal G Le 19/11/2017
    Oui... s'ils prennent en compte tous les éléments importants de la séquence !
  • Eleve TS5
    • 190. Eleve TS5 Le 19/11/2017
    Bonjour,
    Une justification et un exemple sont ils suffisants pour une seule sequence argumentative?
  • Pascal G
    • 191. Pascal G Le 18/11/2017
    Réponse à Elève TS5 : j'ai découpé le texte de façon à ce que vous ayez deux parties à peu près équilibrées... ce qui fait qu'effectivement, on s'arrête au sein de ce que l'on peut considérer comme une séquence.
    Ce n'est pas gênant, car de ce fait, pour ceux qui auraient manqué le début de l'explication de la séquence, ils pourront rectifier le tir par la suite. Et comme ladite séquence se compose de deux parties (positive / négative), ce n'est pas du tout ennuyeux pour l'explication elle-même.
    Donc : maintenez les limites de l'explication telles qu'elles apparaissent dans les directives, et arrêtez-vous aux chaînes de l'opinion courante et de la peur. Vous expliquerez ce qu'il se passe quand on ne s'en libère pas (réciproque négative) au prochain épisode.
  • Élève TS5
    • 192. Élève TS5 Le 18/11/2017
    Bonjour,
    Sur la fiche où se trouvent les consignes il est marqué que la 1ere parte s'arrête à: "les chaînes de l'opinion courante et de la peur" Or cette phrase se situe au milieu d'une séquence argumentative de votre introduction...
    Du coup on doit arrêter la 1ere partie où?
  • Pascal G
    • 193. Pascal G Le 17/11/2017
    Petit complément à la réponse précédente :

    a) attention à ne pas trop vite réduire le "biologique" au "génétique". La génétique appartient bien au domaine de la biologie, mais (1) la biologie ne se réduit pas à la génétique, et (2) la génétique moderne se développe surtout à partir de 1950 (mise en évidence de la structure en double hélice de l'ADN)

    b) le mélange du biologique et du psychologique/social est bien ce qu'opère le déterminisme corporel (par exemple, quand il veut déduire un trait de caractère d'une caractéristique cérébrale, génétique, etc.) ; mais de façon générale, c'est bien cela qui caractérise le "racisme". Tout racisme repose sur une corrélation abusive entre les domaines biologique et psycho-social.

    Nous reviendrons sur ce thème au cours de l'année. Mais nous avons déjà pu souligner qu'il ne suffit pas de reconnaître l'existence de "races" humaines pour pouvoir être considéré comme "raciste".

    (Et inversement, comme je l'indique plus bas, on pourrait être "raciste" sans reconnaître réellement l'existence de races).

    Sinon, il faudrait admettre que la Déclaration des droits de l'homme est raciste ("quelle que soit leur race..." cela implique qu'il y en a plusieurs), Durkheim (qui combat le racisme) est raciste, etc. En fait, si on dit que le racisme consiste à affirmer qu'il existe des races... à peu près tous les penseurs, même les plus antiracistes, sont "racistes" avant 1950 ! Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que la science (grâce, notamment, à la génétique justement) va démontrer que le concept de race n'est pas pertinent en ce qui concerne l'homme. On ne retrouve pas les différences biologiques qui existent entre les différentes races d'une même espèce animale en ce qui concerne l'espèce humaine.

    Donc : le "racisme" ne se définit pas par le fait d'affirmer qu'il existe des races, mais par le fait de relier abusivement des différences biologiques (comme la race) et des différences psychologiques et sociales (l'intelligence, les aptitudes artistiques, politiques, la fonction sociale, etc.)

    Pour faire un parallèle dont il ne faut cependant pas abuser, si vous dites que les filles sont en moyenne plus faibles pour certains muscles que les hommes, vous reliez deux caractères biologiques (sexe / force musculaire). Cela ne fait pas de vous un "sexiste"... ou alors ce sont les faits qui sont sexistes, la notation au bac est sexiste, etc.

    En revanche, si vous dites que les femmes sont biologiquement faites (elles peuvent allaiter, etc.) pour rester à la maison et s'occuper des enfants plutôt que d'avoir une activité professionnelle, vous reliez un caractère biologique et une propriété psycho-sociale : vous êtes sexiste.

    Si vous dites que les Noirs ont en moyenne les cheveux plus crépus que les blancs, vous reliez deux caractères biologiques. Si vous dites que les individus de "race" noire ont les cheveux plus crépus que les individus de "race" blanche, vous commettrez (nous le savons maintenant) une erreur scientifique, mais vous ne serez pas "racistes" pour autant.

    En revanche, si vous dites que les Noirs sont davantage faits pour le sport, et les Blancs pour la science, que les Noirs "ont la musique dans le sang" ou d'autres âneries du même registre, c'est un propos raciste : vous reliez de façon totalement abusive une caractéristique biologique (couleur de peau, etc.) et une caractéristique psycho-sociale.

    Du coup, on pourrait même dire qu'être "raciste" aujourd'hui... peut très bien se passer de toute référence à l'idée de race. Même si vous ne croyez plus à l'existence de "races" humaines, mais que vous continuez à considérer que tel ou tel groupe biologique humain (que vous ne nommez plus "race", soit) a des caractéristiques psychologiques, sociales et culturelles déterminées (du genre : "les arabes ne sont pas capables de vivre en démocratie"), vous êtes bien "raciste".

    Il est vrai qu'il faudrait peut-être trouver une autre appellation, si l'on n'utilise plus la notion de "race". Etant donné le public concerné, on pourrait peut-être proposer "xénophobie".
  • Pascal G
    • 194. Pascal G Le 17/11/2017
    Oui, tout à fait... c'est d'ailleurs pourquoi on le retrouve dans le répertoire du nazisme.
    Il faut seulement faire attention à ce concept de race. Dans le nazisme, il a bien un sens essentiellement biologique ; mais cela n'a pas toujours été le cas.
    Quand on parlait de ''race'' au XVIII° siècle, on parlait essentiellement de groupes humains, qui étaient rassemblés en partie par des caractères biologiques, mais pas seulement. Les caractéristiques psychologiques, sociales n'étaient pas "déterminées" par les caractères biologiques : ils faisaient partie des traits propres à une "race". La race était donc un concept à la fois biologique, psychologique et social.
  • TL1
    • 195. TL1 Le 17/11/2017
    Bonjour monsieur peut-on dire que le déterminisme racial est un déterminisme génétique puisque les deux consistent à corréler des caractéristiques biologiques à des caractéristiques non biologiques?
  • Pascal G
    • 196. Pascal G Le 16/11/2017
    Réponse n° 2 : "stérile", ici, veut dire non-fécond, non créateur.

    Pour Jung, c'est l'inconscient collectif qui constitue la source dont procèdent tous les symboles de l'âme humaine ; se séparer de ces sources, c'est renoncer à l'une des principales sources de la créativité. C'est renoncer à la source dont découlent les mythes, etc.

    Dans le domaine artistique, la stérilité risque d'être radicale : que serait une création artistique qui se limiterait à ce que la pensée consciente peut saisir pleinement ? Mais dans le domaine scientifique également ; rappelons que, pour Einstein (et ce n'est pas une boutade de sa part), la faculté la plus essentielle pour l'avancée de la science..., c'est l'imagination.

    Mais cela vaut pour l'ensemble du psychisme. Si un individu limite artificiellement sa personnalité à ce qui, en elle, est conforme à l'image qu'il veut donner et se donner de lui-même, au personnage qu'il entend jouer, d'une part
    _ il appauvrit considérablement sa personnalité, et d'autre part
    _ il s'oriente vers une identité "mécanique", qui se répète perpétuellement sans jamais se "réinventer", en cessant de se créer.

    Les deux points sont d'ailleurs liés, car (et c'est une thèse très caractéristique de Gide, et de Nietzsche avant lui) ce sont précisément les tensions, les contradictions, les frictions entre des tendances opposées au sein d'une même personnalité qui rendent l'identité vivante, mouvante, créatrice.

    Se couper des sources de l'inconscient collectif ou rejeter certaines parts de notre identité tend donc à nous réduire à la stérilité.
  • Pascal G
    • 197. Pascal G Le 16/11/2017
    Pour élèves TL :

    (Au passage, je signale que des quiz ont fait leur apparition...)

    Question 1 :"notre réalité est transformée car ce que nous nous représentons du monde est une mise-en-forme du réel opérée par le langage ordinaire"
    Il y en a de belles formules dans votre cours...

    L'idée est que, comme nous l'avons dit avec Bergson, notre pensée, ou du moins notre pensée consciente, est (en plus d'être déterminée par un filtre "utilitaire") dépendante du langage.
    Penser, c'est "se dire". Je ne peux pas penser consciemment quelque chose sans recourir au langage (je peux tout au plus faire surgir des images, et encore, mais pas produire un raisonnement ou même penser un énoncé simple).

    Dans la mesure, donc, où nous interrogeons notre perception consciente du monde, l'image du monde telle qu'elle nous est restituée par la conscience, cette image va porter la marque des exigences du langage.

    Il y a une stricte correspondance entre les exigences de la pensée consciente et celles du langage : la pensée consciente exige le respect de la logique, le langage exige le respect de la grammaire (la grammaire, c'est la logique du langage).

    De même, pour Bergson (et pour Nietzsche avant lui), le langage ne peut prendre en charge que des généralités : un mot ne peut pas désigner cette table dans ce qu'elle a d'unique. En la désignant comme "table", il ne fait que pointer ce qu'elle a de commun avec toutes les tables. De même, je ne peux parler que des idées et des sentiments que je partage avec d'autres humains : si je suis le seul à avoir une certaine sensation, le langage est absolument incapable de me permettre de la communiquer à d'autres : le langage ne peut porter que sur des expériences communes.

    Donc dans l'un et l'autre cas, toute la singularité du réel a disparu. Pour Nietzsche, Bergson et les surréalistes (en passant par Rimbaud), notre image consciente du monde porte la marque de cette "généralité" du langage. Notre image consciente du monde se limite essentiellement à des "généralités"' : ce que le réel (tout réel), aussi bien en nous (nos sensations, nos émotions, etc.) que hors de nous, a d'irréductiblement singulier... s'échappe de notre image consciente du monde.

    Et pour Bergson, Rimbaud et les surréalistes, la parole poétique cherche justement à rejoindre le "vrai" réel dans sa singularité, à détruire les généralisations. Il s'agit de faire surgir le réel (intérieur (l'inconscient !) et extérieur) tel qu'il est, dans son caractère irréductible aux exigences de la conscience.

    Le réel, lui, se moque des exigences de la grammaire et de la conscience : le réel est illogique (Jacques Lacan dira : "le réel, c'est l'impossible"). Mais ce que la pensée consciente ne peut concevoir... la parole poétique (ou l'acte artistique) peut tenter de l'exprimer. La terre "est bleue comme une orange" (Eluard)... ou comme un "soleil noir de la mélancolie" (Nerval)
  • Eleve TL1
    • 198. Eleve TL1 Le 16/11/2017
    Bonjour monsieur,
    quand vous dites que l'Homme ne peut court-circuiter des parties de son psychisme, sans devenir stérile, que veut dire exactement stérile?
    Cordialement
  • Eleve TL1
    • 199. Eleve TL1 Le 16/11/2017
    Bonjour Monsieur,
    dans notre cours sur l'art et l'inconscient que veut exactement dire que "notre réalité est transformée car ce que nous nous représentons du monde est une mise-en-forme du réel opérée par le langage ordinaire"? Comment cette mise-en-forme est opérée?
  • Pascal G
    • 200. Pascal G Le 12/11/2017
    Pour élève TS5 : il est possible que l'auteur soutiennent plusieurs affirmations majeures dans son texte. Mais normalement, elles doivent avoir un rapport, et il doit être possible de les articuler dans une perspective globale. Demandez-vous de quoi l'auteur veut vous convaincre dans son texte.

    Cela dit, face à un texte, en cas d'hésitation il est préférable d'indiquer dans la thèse globale des éléments "en trop" (des éléments qui, en fait, appartiennent au plan, à l'argumentaire) que de manquer des éléments essentiels (ce qui dévierait ou réduirait l'enjeu du texte).
  • Élève TS5
    • 201. Élève TS5 Le 11/11/2017
    Bonjour Monsieur,
    Pour l'explication de texte de Nietzsche, est-il possible que l'auteur expose plusieurs thèses ?
    Cordialement
  • Pascal G
    • 202. Pascal G Le 04/11/2017
    Oui, c'est possible.
  • Eleve TS5
    • 203. Eleve TS5 Le 04/11/2017
    Bonsoir, pouvons nous rendre notre dissertation tapée a l'ordinateur?
  • Pascal G
    • 204. Pascal G Le 31/10/2017
    Réponse à une ancienne élève :

    Dante est effectivement un auteur qui a autant fasciné les philosophes que les "littéraires". Très tôt, la Divine Comédie a fait l'objet de commentaires et d'interprétations philosophiques.
    Les exemples sont innombrables, et dans tous les pays : de Schelling en Allemagne, en 1803, à Philippe Sollers en France au XX° siècle (j'utilise cet exemple parce que l'article de Sollers fait lui-même référence à celui de Schelling : c'est donc un commentaire philosophique d'un commentaire philosophique de Dante... chose que l'on retrouve beaucoup dans la postérité de Dante ; le texte de l'article de Schelling se trouve par ailleurs ici : http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article894)
    On trouve aussi évidemment des références à Dante dans la philosophie italienne, depuis Galilée jusqu'aux "Cahiers de prison" de Gramsci.

    L'une des raisons de cet intérêt des philosophes pour Dante, est que Dante occupe une place particulière dans l'histoire des idées européennes, du fait de sa situation temporelle. Les XIII° XIV° siècles se situent à la fin du Moyen-Âge, à la veille de la Renaissance : on peut ainsi se poser la question de savoir si la pensée de Dante telle qu'elle s'incarne notamment dans la DC, est le chant du cygne du Moyen-Âge, ou si elle est l'amorce de la Renaissance. Ce questionnement vaut aussi bien pour le fond (la "philosophie" de Dante) que pour la forme (comment considérer ce texte "hors-norme" qu'est la DC ?)
    Pour Gramsci, par exemple, c'est la première option qui est la bonne : la DC est le produit d'une pensée qui ne parvient pas à s'incarner, à se réaliser dans son époque, et qui se détourne donc du monde pour se condenser dans une production qui est bien littéraire, poétique, individuelle : c'est le rêve d'un penseur.
    Pour d'autres (comme Schelling), Dante est bien plutôt un annonciateur des temps à venir : la DC est un texte "prophétique".

    Les "axes" des lectures philosophiques de Dante se déclinent donc assez logiquement selon les grandes catégories de la pensée philosophique du Moyen-Âge. On peut y chercher :
    1) Une théorie esthétique (philosophie de l'art)
    2) Une théorie métaphysique (notamment sur le rapport du monde sensible, dans lequel nous vivons, avec "l'autre" monde), qui s'élabore aussi dans les passages où Dante, dans son poème, entre en contact avec les philosophes du passé (ceux de l'Antiquité notamment)
    3) Une théorie éthique (sur le bien, le mal, le péché, ses conséquences, etc.)
    4) Une théorie politique (c'est l'un des axes qui crée le plus de polémiques).
    5) Une théorie théologique (sur Dieu, son rapport aux hommes, et plus encore le rapport des hommes à Dieu, etc.)

    Je ne peux pas, ici, présenter ces différents axes... il faudrait tout un cours ! Cela dit, on peut trouver une approche intéressante des questionnements dans un vieil article, disponible sir le site de la Bnf : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28088j.pdf .

    Le point de départ de l'auteur est clair : selon un des premiers biographes de Dante (d'Imola), "Dante s'était acquis une telle gloire dans tous les genres d'études, que les uns l'appelaient poète, les autres philosophes, les autres théologien."

    Et, selon l'auteur lui-même, "La philosophie n'est étrangère à aucun des ouvrages de Dante. Ses poésies lyriques elles-mêmes contiennent souvent, soit directement, soit sous la forme de l'allégorie, des thèses philosophiques."

    Dans une perspective philosophique (ou théologique), surtout si l'on se réfère à la dualité Moyen-Âge-Renaissance, l'une des questions majeures est celle qui concerne le rapport raison-foi chez Dante.

    D'un côté, on a les lectures (que l'auteur de l'article rattache à Karl Witte) qui cherchent à montrer que Dante est bien un philosophe-théologien du Moyen-Âge, qui veut donner la primauté de la foi sur la raison.
    Ainsi d'après Witte, pour Dante lui-même, sa rencontre avec la philosophie, son amour pour la philosophie, proviendrait de la perte de son autre amour : Béatrice. La philosophie apparaîtrait ainsi comme ce qui vient tenir la place d'un amour originel perdu.
    Ce n'est pas seulement une thèse "romantique" : c'est aussi une certaine conception de la raison qui s'esquisse : la raison est le seul moyen de connaissance dont l'homme peut disposer par lui-même, mais cette raison ne peut que tendre sans jamais l'atteindre à ce qui ne peut être vécu (plutôt que connu) que dans la foi.
    Ce serait donc le sens de la parole de Virgile dans le texte de la DC : pour ce qui est de ce que la raison peut nous dire, je peux te l'enseigner (par le raisonnement), mais pour ce qui est de ce que seule la foi peut dévoiler... il faudra attendre les "révélations de Béatrice". Béatrice apparaît ainsi comme une personnification de la foi.

    L'amour pour la philosophie (amour dont la concrétisation est l'usage de la raison) serait donc à la fois une conséquence et, aussi, une forme d'infidélité à l'égard de l'amour originel (c'est le sens du reproche que Béatrice adresse à Dante). La "conversion" à la philosophie est à la fois un oubli de la foi-Béatrice, et le retour final à / vers la foi-Béatrice est un désaveu de la philosophie.

    Pour l'auteur de l'article, toute cette approche de Dante est radicalement fausse. D'une part, il n'y aurait aucune opposition chez Dante entre théologie et philosophie, et d'autre part ce n'est pas du tout son manque de "foi" que Béatrice reprocherait à Dante, mais bien son intérêt trop appuyé pour les plaisirs de ce monde, charnels, sensuels... dont la raison pourrait justement nous détourner !

    A la Béatrice-foi, il faudrait donc substituer une "Béatrice-philosophie", dont les enseignements (même théologiques) seraient avant tout des enseignements à caractère philosophique.
    Et c'est encore l'usage de la raison (et non le ressentiment, etc.) qui auraient conduit Dante à modifier ses idées politiques (et donc à quitter les Guelfes pour se rapprocher des Gibelins).

    De façon générale, on pourrait dire que ce qui, chez Dante, se rattache le plus au Moyen-Âge, c'est ce qu'il reprend chez LE philosophe qui a réussi la grande synthèse entre la philosophie de grecque de l'Antiquité (Aristote) et le christianisme, c'est-à-dire Thomas d'Aquin. A cet égard, l'article est intéressant, puisqu'il produit une sorte de recension de tout ce qui, chez Dante, semble repris à Thomas d'Aquin.
    Inversement, ce qui, chez Dante, semble déjà ne plus appartenir au Moyen-Âge, c'est ce qui ne se trouve pas, ou ce qui entre en conflit, avec Thomas d'Aquin... c'est-à-dire notamment sa philosophie politique. En particulier, le fait de considérer le pouvoir politique (l'Etat) et le pouvoir spirituel (Eglise) comme deux pouvoirs indépendants, l'un ayant pour fonction d'oeuvrer à notre béatitude terrestre, l'autre ayant pour fonction d'oeuvrer à notre béatitude céleste, n'est pas "thomiste" (et elle ne s'accorde pas avec la pensée de la majeure partie des théologiens du Moyen-Âge)

    Mais la question subsiste de savoir si la philosophie politique de Dante est une annonce des doctrines de la Renaissance... ou si elles sont encore un écho du Moyen-Âge, comme le soutient l'auteur.

    Enfin, l'un des points originaux de la pensée de Dante tient à sa forme : elle s'exprime en langue vulgaire, en italien. Elle ne s'exprime pas dans la langue des théologiens, des philosophes et des savants. En ce sens, la DC est résolument "moderne" : elle acte déjà cette possibilité pour chacun de s'initier aux questionnements philsophico-théologiques par l'usage de sa propre raison, sans confier ce soin à une autorité ecclésiastique, etc. On ne doit jamais oublier l'enjeu énorme que représente la langue d'un point de vue religieux : c'est déjà le fait d'avoir parlé en allemand qu'on avait reproché (entre autres) à Maître Eckhart, et la "traduction" de la Bible en allemand sera l'un des grands "coups" de Luther au XVI° siècle...

    Mais là encore, on peut se demander ce que signifiait exactement pour Dante ce recours à l'italien : faut-il y voir l'annonce d'un universalisme fondé sur la raison, ou... autre chose ? Faut-il voir en Dante un "réformateur social annonciateur des Lumières", ou le grand rêve d'un penseur médiéval ?

    Voilà... comme cette réponse est déjà (trop) longue, je m'arrête ici ; j'indique seulement une référence bibliographique utile pour envisager la dimension philosophique de Dante. C'est un ouvrage déjà un peu ancien, mais classique : celui d'Etienne Gilson (grand historien de la philosophie du Moyen-Âge) : "Dante et la philosophie" (réédité en 2002)
  • Pascal G
    • 205. Pascal G Le 31/10/2017
    Réponse à l'élève "lambda".
    La question est très allusive...il faudrait préciser de quelle situation il s'agit ! Prenez par ailleurs l'habitude de préciser votre classe : cela me permet de mieux comprendre la raison de votre question, son contexte.

    Cela dit, on peut apporter quelques éléments de réponse.

    Pour qu'il y ait un "coupable" dans une situation, il faut que trois conditions soient réunies.
    1) Il faut que quelqu'un ait subi un préjudice (victime)
    2) Il faut que quelqu'un ait commis une erreur ou une faute)
    3) Il faut que l'erreur et/ou la faute soient la cause du préjudice.

    Si les trois conditions sont réunies, on peut admettre que celui qui a commis l'erreur / la faute est bien coupable.

    En effet, on peut admettre que, s'il manque la condition trois, le fautif n'est pas coupable du préjudice (il est seulement coupable d'avoir commis une erreur ; mais comme l'erreur n'est pas la cause du préjudice, il n'est pas lui-même à l'origine du préjudice).

    Encore que... il faudrait encore se demander si celui qui a commis l'erreur et / ou la faute pouvait raisonnablement connaître les conséquences de son erreur. Avait-il l'intention de commettre le préjudice ? Peut-on considérer qu'il pouvait raisonnablement prévoir les conséquences ?

    Si ce n'est pas le cas, on pourra faire une distinction juridique entre la responsabilité et la culpabilité.

    Si quelqu'un commet une erreur (sans le savoir), et que cette erreur conduit à des conséquences qu'il ne pouvait pas prévoir (le préjudice), alors on peut bien admettre qu'il est responsable du préjudice (c'est parce qu'il a commis l'erreur qu'il y a eu préjudice), mais on ne pourra pas le considérer comme coupable (il a commis une erreur, mais involontairement, et il ne pouvait pas prévoir les conséquences que cette erreur allait entraîner).

    C'est le sens de la formule, que l'on a retrouvée par exemple dans l'affaire du "sang contaminé" : "responsable mais non coupable".
  • Ancienne élève et reflexions sur Dante
    • 206. Ancienne élève et reflexions sur Dante Le 31/10/2017
    Bonjour Monsieur,

    Je voulais savoir si vous pouviez me renseigner sur un auteur. Effectivement j'aime beaucoup Dante, et je voulais savoir si vous pourriez m'éclairer existe-t-il des axes de lectures philosophiques dans ses œuvres ?. Ceci est un message d'une ancienne élève de terminale, afin de promouvoir un débat entre étudiants de licences et masters divers.

    Merci, Cordialement.
  • Eleve lambda
    • 207. Eleve lambda Le 30/10/2017
    Bonjour,
    Doit-il nécessairement y avoir un coupable ?
    Cordialement un élève anonyme
  • Pascal G
    • 208. Pascal G Le 15/10/2017
    Pour la question n°1... impossible de répondre, étant donné les différences d'écriture. Je me suis amusé un jour à faire un petit relevé statistique : certains élèves placent en moyenne 15 mots par lignes, d'autres guère plus de 6 ou 7... Nous dirons cependant que, pour une écriture normale, la taille standard d'une dissertation est de 6 à 8 pages.
    Cela dit, vous êtes évalués sur le contenu, non sur le nombre de mots. On peut faire preuve d'une grande densité argumentative... on peut aussi délayer la même idée pendant trois pages. La question que se posera le correcteur n'est pas : "est-ce suffisamment long", mais : "le but est-il atteint" (c'est-à-dire : l'argument justifie-t-il la thèse ? est-il convaincant ? manque-t-il d'approfondissement, si bien que la première objection le fait tomber ? l'exemple l'illustre-t-il ? la synthèse permet-elle de voir le lien avec le sujet ? etc.)

    Pour la question n° 2, vous n'êtes évidemment pas obligé de refaire les distinctions à chaque argumentaire, mais le correcteur doit toujours savoir, quand vous parlez d'égalité ou d'inégalités, de quelles inégalités il s'agit.
    Une phrase n'a pas du tout le même sens selon le type d'égalité envisagé. Par exemple, dire que tous les hommes naissent et demeurent égaux en droits, c'est simplement s'accorder avec la DDHC.
    En revanche, dire que tous les hommes naissent et demeurent égaux en richesse ou en puissance... c'est une absurdité pure et simple.
  • Élève lambda TS5
    • 209. Élève lambda TS5 Le 14/10/2017
    Bonjour,
    Pour la dissertation "La liberté implique t-elle l'égalité", est ce qu'il faut toujours discerner les différents types d'égalité quand on parle de l'égalité ou il faut juste partir de l'égalité en général?
  • TS5
    • 210. TS5 Le 14/10/2017
    bonjour Monsieur,

    Une dissertation doit comporter combien de pages environ?
  • Pascal G
    • 211. Pascal G Le 14/10/2017
    Pour élève TS5 : oui, tout à fait. L'introduction et le développement n'ayant pas la même fonction, il est possible de mobiliser une même idée dans les deux. Attention toutefois : dans le développement, la justification / illustration de l'affirmation demande souvent à être approfondie par rapport à ce qui a été dit en introduction (car cette fois, il s'agit bien de construire une prise de position argumentée, et non plus de poser un problème.)
  • Élève TS5
    • 212. Élève TS5 Le 14/10/2017
    Bonjour Monsieur,
    Pour la dissertation (la liberté implique t elle l'égalité ?)
    Dans une de nos parties est il possible de réutiliser une première réponse que l'on a formulé dans l'etape RI de l'introduction ?
  • Pascal G
    • 213. Pascal G Le 13/10/2017
    Vous devez remplir le papier chez vous, et l'emmener lundi : le but est d'avoir déjà préparé les informations que vous allez donner le jour de l'inscription. Vous devez savoir quelles options vous voulez prendre, quelle langue vous voulez choisir, etc.
  • Élève TL1
    • 214. Élève TL1 Le 12/10/2017
    Bonsoir monsieur, faut-il remplir le papier que vous nous avez donné en cours pour l'inscription au bac ou on le fera sur place à l'inscription?
  • Pascal G
    • 215. Pascal G Le 06/10/2017
    Pour élève TL n° 1 : tout dépend de l'étendue de vos sous-parties... et donc des thèses que vous y soutenez, et du travail argumentatif qu'elles exigent.
    Le but est de parvenir à résoudre les problèmes que pose le sujet : si, dans votre développement, vous réussissez à montrer en quoi et pourquoi la liberté implique et / ou rend obligatoire une lutte, et ce qu'en sont les moyens, vous aurez répondu à la question.
    Le danger des plans qui soutiennent peu de thèses est qu'ils tendent parfois à laisser dans l'ombre des questions qui, en fait, découlent directement de ce que vous avez affirmé (par exemple : affirmer que la liberté exige un travail... mais sans que l'on sache ce qui rend ce travail nécessaire, ni en quoi il consiste).

    Pour élève TL n° 2 : je ne suis pas sûr que l'on puisse parler de syndrome narcissique (le narcissisme repose principalement sur un rapport de soi à soi, qui tend à court-circuiter le regard d'autrui), mais votre idée est juste.

    On peut même en montrer l'effet paradoxal : un enfant auquel on affirme continuellement que ce qu'il fait est merveilleux peut effectivement avoir tendance à produire une image survalorisée de lui-même.... mais, en même temps, le jugement qu'il reçoit tend à se disqualifier lui-même. Et donc, l'enfant se trouve privé d'un élément clé de la confiance en soi : le fait de réussir à répondre à des attentes réelles.

    Pour prendre un exemple simple : un enfant qui fait un "grabouillon" hâtif sait (le plus souvent) parfaitement que ce qu'il vient de faire n'a rien de transcendant. Si les adultes s'extasient, d'un côté il peut se mettre à jouer le rôle du "petit génie" qui a un talent fou (et il se lancera dans une production industrielle de "grabouillons" de plus en plus hâtifs), mais en même temps il perd l'accès à une gratification fiable, qui lui permettrait de tirer fierté d'un travail qu'il a réellement cherché à réussir : le fait que les adultes s'extasient n'aura à ses yeux que très peu de valeur.

    En fait, on risque fort d'aboutir au même résultat par des stratégies opposées. Un enfant qui fait face à des exigences qu'il ne peut pas satisfaire se vivra lui-même comme un échec perpétuel ; mais un enfant qui ne rencontre que l'approbation ne peut pas non plus répondre à des "exigences"... qui n'existent pas. Dans les deux cas, il risque fort d'en conclure qu'en vérité, on "n'attend rien de lui".

    On peut d'ailleurs penser que, dans bien des cas, il n'a pas entièrement tort : quand un enfant tend un grabouillon hâtif à un adulte, et que l'adulte répond : "oh comme c'est beau bravo mon chéri"... ce n'est pas forcément le signe que l'adulte s'intéresse réellement à ce qu'a fait l'enfant.

    Remarque pour tous les élèves : je risque fort de ne pas avoir accès à internet ce week-end... donc il s'agit sans doute des dernières questions auxquelles je pourrai répondre d'ici lundi.

    Bon courage à tous !
  • TL1
    • 216. TL1 Le 06/10/2017
    Bonjour monsieur,
    Vous avez dit qu'il était très facile de faire croire à un enfant qu'il est nul en lui répétant sans cesse. Est-ce que cela marche dans l'autre sens? Si nous répétons sans cesse à un enfant qu'il est parfait, peut-it développer un syndrome narcissique?
    Merci d'avance et bonne soirée
  • TL1
    • 217. TL1 Le 06/10/2017
    Bonjour
    Pour la dissertation, un plan en 2 parties et 2 sous parties est il suffisant ou est-il trop court?
    Merci d'avance et bonne journée
  • Pascal G
    • 218. Pascal G Le 04/10/2017
    Pour élève n° 1 :

    Il me semble bien que la méthodologie est TRES explicite à ce sujet : IL FAUT IMPERATIVEMENT ANALYSER LES TERMES DU SUJET AU DEBUT DU DEVELOPPEMENT.

    Pour élève n°2 : une analyse des termes du sujet doit viser à faire apparaître tout ce qui, dans le sens des termes, est pertinent pour traiter le sujet. Vous pouvez donc vous aider d'un dictionnaire, mais le but est de vous approprier la définition. Vous devez vous servir de votre analyse dans le devoir, elle doit éclairer les enjeux du sujet.
    Mais s'il faut vous approprier le sens des termes, évitez en revanche les définitions "intuitives", dictées par votre sentiment personnel. Une "définition" doit (par définition) être valable pour les autres utilisateurs du langage également...

    Pour élève n° 3 : "admettre" que la liberté est une valeur me gêne un peu. Si elle est une valeur, il semble logique qu'il puisse être légitime de lutter pour elle... et inversement, si elle n'est pas une valeur, on ne voit pas bien pourquoi il faudrait combattre pour elle. mais justement, l'un des buts du jeu est de montrer en quoi elle est une valeur. Qu'est-ce qui fait la valeur de la liberté ? Pourquoi peut-on considérer comme un devoir (moral, juridique) de lutter pour elle ? Vous pouvez prendre les choses à l'envers : pourquoi serait-il immoral, incivique de violer la liberté d'autrui ?
  • TL1
    • 219. TL1 Le 02/10/2017
    bonjour monsieur, pour la dissertation peut-on admettre que la liberté est une valeur?
  • Eleve TL1
    • 220. Eleve TL1 Le 02/10/2017
    Bonjour Monsieur concernant la définition des mots dans notre dissertation, comment doit on les définir? Grâce à un dictionnaire ou grâce à une méditation personnelle en donnant notre propre définition?
  • TL1
    • 221. TL1 Le 02/10/2017
    Bonjour monsieur,
    Pour la dissertation ( Doit-on combattre pour la liberté?) est-il nécessaire de définir les termes du sujet? Si oui, doit-on le faire dans l'introduction ou au début de notre première partie?
  • Pascal G
    • 222. Pascal G Le 01/10/2017
    Réponse n° 1 : vous avez toujours le droit de mobiliser des philosophes que nous n'avons pas étudiés ensemble ; attention toutefois à éviter les contresens...

    Réponse n° 2 : ce que nous avons indiqué en cours, ce n'est pas que "puisque ça marche pour le rêve, cela doit marcher pour l'hystérie". En fait, la démarche de Freud est la suivante.

    Du côté des troubles hystériques, il fait face à un problème : sa théorie (théorie traumatique) semble fonctionner... mais elle se heurte à des impossibilités (puisque le souvenir incestueux dont ses patients finissent par ses souvenir... n'a parfois pas pu avoir lieu !)
    Comment des patients peuvent-ils se souvenir d'un événement qui ne s'est pas produit ? Et en quoi le fait d'en avoir perdu le souvenir pouvait-il faire apparaître une trouble hystérique ?

    Donc : une théorie prometteuse (les symptômes hystériques sont l'expression d'un souvenir refoulé), mais qui demande manifestement à être rectifiée.

    Parallèlement, il élabore une méthode d'interprétation des rêves, qui conduit Freud à la thèse selon laquelle les rêves sont l'expression d'un désir refoulé.

    Il n'est pas très difficile, dès lors, de faire le lien entre les deux.

    L'erreur était de croire que l'événement incestueux vécu durant l'enfance était un souvenir ; la raison pour laquelle il ne s'était pas produit est qu'il ne s'agit, en réalité, pas d'un souvenir, mais d'un désir : c'est le désir oedipien, violemment réprimé lors de la puberté (car contradictoire avec les deux interdits sociaux les plus fondamentaux).

    Le rêve et le symptôme hystérique obéissent ainsi à la même logique, ils sont deux formes de manifestations de l'inconscient, en tant que réservoir de pulsions refoulées.

    Le rêve et le symptôme hystérique ne sont que deux formes d'un ensemble plus vaste, qui va inclure toutes les névroses (phobies, obsessions, troubles psychosomatiques, etc.) ainsi que les actes manqués : cet ensemble, c'est celui des expressions de l'inconscient.

    Voilà... en espérant que c'est désormais plus clair !
  • Eleve TL1
    • 223. Eleve TL1 Le 01/10/2017
    Bonjour Monsieur nous avons écrit dans le cours que selon l'interprétation du rêve, nous pouvons conclure que ce dernier est la réalisation déguisée d'un désir refoulé et nous avons donc fait un parallèle sur la théorie sur l'hystérie mais je ne comprend pas en quoi parce que ça marche pour le rêve ça devrait marcher pour l'hystérie?
  • Tl1
    • 224. Tl1 Le 01/10/2017
    dans notre dissertation " doit-on combattre pour la liberté" peut on évoquer certains philosophes alors qu'ils n'ont pas été encore étudiés ?
  • Pascal G
    • 225. Pascal G Le 30/09/2017
    Pour élève TL1 :

    Il me semble que consacrer toute une partie à montrer que nous n'avons pas à combattre pour la liberté car la société nous l'offre, avant de montrer qu'en réalité nous devons combattre pour la liberté... risque fortement de vous condamner au surplace.

    La seconde approche me semble nettement préférable, surtout si vous la transformez.
    Il est un peu étrange de poser la question morale en interrogeant NOTRE bonheur (en général, les devoirs moraux n'impliquent pas que la recherche de NOTRE intérêt)...

    Il serait donc sans doute plus pertinent de commencer par montrer que la quête de liberté (et en particulier de la nôtre) EXIGE (question de la nécessité) de notre part un effort, une lutte, qu'elle ne nous est pas donnée mais doit être conquise par un travail, etc. De quoi sommes-nous au départ prisonniers ? De quoi faut-il s'affranchir ? quel travail faut-il mener ? comment ? etc.

    Et, ensuite, se poser la question du DEVOIR de combattre pour la liberté (la nôtre... ou celle de tous), devoir qui peut aussi bien être compris en un sens juridique (devoir du citoyen) que dans un sens moral (devoir moral).

    Voilà... ce type d'approche permet de mobiliser des moments différents du cours (et de proposer une réflexion personnelle, notamment en ce qui concerne le devoir moral), ce qui est effectivement le but.

    Attention : ceci ne constitue pas nécessairement un plan... mais devrait permettre d'éviter le plan oui / non, toujours TRES dangereux.
  • TL1
    • 226. TL1 Le 30/09/2017
    Bonjour monsieur,
    Pour la dissertation (doit-on combattre pour la liberté) peut-on envisager un plan où la première partie serait de démonter que tout dans la société et autour de nous est fait pour que nous soyons libre et dans une deuxième prendre le contre-pied en montrant qu'il faut quand même combattre pour ça.
    Ou faudrait'il mieux élaborer un plan avec une partie sur le côté juridique, devoir de citoyen de la liberté et une seconde sur nôtre liberté personnelle et nôtre devoir moral de combattre pour nôtre liberté ?
    Pour finir, peut on rendre le devoir tapé à l'ordinateur ou seulement écrit à la main ?
    Merci d'avance, et bonne fin de journée
  • Pascal G
    • 227. Pascal G Le 14/06/2017
    En général, il est recommandé d'éviter le "je" ; non pas qu'il soit mal en soi de dire "je", mais parce que, logiquement, on n'en a pas besoin.

    Ce qui compte dans une argumentation, ce sont les arguments. Or le fait que "vous" pensiez quelque chose n'est pas un argument ; le fait de dire "je pense que..." n'ajoute absolument aucune validité à l'énoncé. Ce qui est intéressant, ce sont vos raisons de le penser.

    Un élève de mathématiques ne dit jamais "je" dans sa résolution d'un problème. Non parce que c'est interdit, mais parce que ça n'a aucun intérêt : le fait que "lui" pense que le théorème est vrai n'a aucune pertinence : ce que l'on veut, c'est la démonstration.

    Le plus souvent, quand on éprouve le besoin de dire "je", c'est qu'on n'a pas réellement d'argument, et qu'on essaye de faire passer le fait qu'on le pense pour un argument...

    Donc : un correcteur ne s'offusquera pas de voir "je" dans une copie, mais le fait qu'on ait eu besoin d'y recourir est mauvais signe.

    Le seul endroit où le fait de dire "je" n'est pas invalide, c'est lorsque l'on raconte, à titre d'exemple, une situation à laquelle on a soi-même été confronté. Mais même là, le "je" est finalement superflu : ce qui est intéressant dans votre exemple, c'est ce qu'il illustre, et non le fait qu'il vous soit arrivé, à vous.
  • Élève TL
    • 228. Élève TL Le 13/06/2017
    Bonjour monsieur, est-il judicieux d'utiliser le "Je" en dissertation, ou est-ce plus prudent d'écrire "Nous développerons etc..." ? Merci
  • Pascal G
    • 229. Pascal G Le 13/06/2017
    Bonjour,

    En fait il s'agit d'une erreur (que je vais rectifier de ce pas) : le premier lien est exactement le même que le second, mais la première version (qui a donc survécu par erreur) ne fonctionnait pas.
    Donc le premier "les échanges) va disparaître... ce qui ne changera rien.
    Bonne suite de révisions !
  • Tl2
    • 230. Tl2 Le 13/06/2017
    Bonjour monsieur,
    Dans le quizz intitulé :"société et autrui" , le premier sur l'échange est incomplet ou ne fonctionne pas car aucune question n'apparaît....
    Bonne journée
  • Pascal G
    • 231. Pascal G Le 09/06/2017
    Pour toutes les classes : le site est à jour pour les REVISIONS DE BAC ! Des quiz, des feuilles de synthèse, des chronologies, des listes de définitions, des corrigés... que du bonheur.

    A consulter sans modération... et si vous avez des questions, mobilise l'espace "posez vos questions" !
  • Pascal G
    • 232. Pascal G Le 30/05/2017
    Ca vient ça vient ; vous aurez toutes les définitions du programme (et encore beaucoup d'autres choses amusantes)
  • Eleve de TS4
    • 233. Eleve de TS4 Le 27/05/2017
    Bonjour Monsieur, pourriez vous svp mettre en ligne la liste des définitions à connaître pour le bac, comme vous l'aviez fait pour le premier bac blanc.
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 234. Pascal G Le 08/05/2017
    Ils y sont désormais à peu près tous...
  • TL2
    • 235. TL2 Le 24/04/2017
    Bonjour monsieur,
    Je voulais savoir si vous comptiez mettre les quiz sur les derniers chapitres.
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 236. Pascal G Le 13/03/2017
    Il est même très recommandé de poser cette question !
  • Élève de TL2
    • 237. Élève de TL2 Le 12/03/2017
    Bonjour,
    Pour le sujet de dissertation :"qu'est-ce qui fait la valeur de la vérité ? " , est-ce que dans ma dissertation je peux m'intéresser à la question suivante : la vérité a t'elle réellement une valeur ? ( ou cette question est à la limite du hors sujet ? )
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 238. Pascal G Le 11/03/2017
    Pour élève TL n° 2 :

    La question étant assez similaire, je renvoie à la réponse précédente. Mais j'ajoute un élément. Pour éviter de se noyer dans la question "des" vérités, le plus simple est de poser (comme tout le monde le fait, même le fou) qu'il y a bien "la réalité" ; et que le seul discours "vrai", c'est celui qui correspond à CETTE réalité.

    Mais alors il faut bien admettre que personne ne peut savoir ce qu'est "la" réalité. Nous ne pouvons que construire une certaine "vision" de cette réalité, à partir de nos sensations, de nos idées, de nos valeurs, etc. Bref, nous n'avons toujours que des INTERPRETATIONS de la réalité, jamais une saisie directe, objective, incontestable, de la réalité.

    On retrouve ainsi la thèse que nous avons défendue concernant l'histoire, et qui peut être généralisée. Il n'y a jamais de connaissance absolue du réel : il n'y a que des interprétations de la réalité. Nous ne saisissons toujours la réalité qu'à travers nos sensations, nos perceptions (avec les filtres utilitaires et linguistiques qui vont avec), nos idées, nos valeurs, nos désirs, etc.

    C'est la thèse de Nietzsche : toute saisie du réel est une interprétation du réel. C'est ce que l'on appelle le "perspectivisme" : le réel n'est toujours saisi qu'à partir d'un certain '"point de vue" (dans l'espace, dans le temps, mais aussi un point de vue idéologique : moral, politique, religieux, etc.). Chercher à imposer un point de vue comme LE point de vue vrai est simplement un acte d'impérialisme.

    Ce qui est curieux, c'est que ceux que chagrinent le plus cette thèse, ce sont parfois les scientifiques. Or pourtant, nous avons vu que les scientifiques étaient bien placés pour savoir qu'il n'y a jamais de "théorie vraie" concernant le réel : il n'y a que des approches qui varient perpétuellement dans l'espace et dans le temps... et qui, toujours, font intervenir des valeurs idéologiques dont ils n'ont pas toujours conscience, mais dont, encore une fois, l'histoire des sciences témoigne parfaitement (la science du XIX° siècle était raciste, etc.)

    Le film qui illustre ce "perspectivisme" et dont je vous ai parlé en cours est "La vérité" de Georges CLOUZOT. Le film, qui articule "flashback" (où l'on assiste à ce qu'il s'est passé) et les plaidoyers des avocats indique qu'aucun discours que la réalité ne peut être considéré comme "la vérité" : il n'y a que des "manières de voir", "manières de comprendre" la réalité... qui sont irrémédiablement plurielles.
  • Pascal G
    • 239. Pascal G Le 11/03/2017
    Pour élève TL2 n°1 :

    La question est intéressante; on peut bien admettre que l'énoncé vrai est celui qui correspond à "la réalité". Mais effectivement, la question de se pose de savoir ce qu'est "la réalité".
    Soit on admet que "la réalité", c'est ce qui est perçu sous forme de sensations et/ou saisi à l'aide de concepts. Mais dans ce cas, il faut bien admettre qu'il existe des réalités différentes, et le fou dispose bien de ce qui constitue "sa" vérité, fondée sur une réalité saisie par une sensibilité et une rationalité qui n'est pas la nôtre. Et de quel droit lui imposerions-nous notre réalité comme étant "la" réalité ? Le seul critère dont nous disposons est que... nous sommes plus nombreux.

    Soit (seconde possibilité) on considère qu'il existe bien UNE réalité, qui reste indépendante de la manière dont nous la percevons. Mais cela ne résout pas le problème : car alors le seul critère dont nous disposons pour dire que la manière dont NOUS saisissons la réalité correspond bien à LA réalité, c'est que... nous sommes plus nombreux.

    Il semble donc bien impossible de ne pas prendre en compte la manière COLLECTIVE de voir la réalité dans la conception que nous nous faisons de "la" réalité, et donc de "la" vérité.
  • élève TL2
    • 240. élève TL2 Le 09/03/2017
    Bonjour monsieur, il s'agit d'une question pour la dissertation.
    1. Pour la réalité : doit-on considérer qu'il n'y a qu'une seule grande réalité, qui demeure inaccessible dans son ensemble du fait de sa complexité (toute ce qu'on ne peut pas percevoir : infrarouges, ultrasons, infiniment petit..) ou au contraire que chacun perçoit en quelque sorte sa propre réalité (réalité de l'aveugle, celle du chat, etc) ?
    2. En conséquence pour la vérité : n'y a-t-il qu'une seule vérité (qui correspond à cette réalité) ou un ensemble de vérités qui demeurent propres à chacun ?
  • élève TL2
    • 241. élève TL2 Le 09/03/2017
    Bonjour monsieur, j'aurais une question (indirecte) avec le sujet de dissertation.
    Il s'agit du rapport que l'on entretient avec la réalité. -> La vérité correspond à ce qui est conforme à la réalité (une connaissance d'un fait, d'un énoncé tel qu'il est réellement, sans qu'il ait été "erroné" par une fausse interprétation...). Mais dans ce cas doit-on partir du principe qu'il n'y a qu'une seule réalité ? Ou que la vérité se fonde sur la réalité de chacun (puisque d'une certaine façon chacun perçoit "sa" réalité, la réalité à sa façon ?) ? Il s'agit surtout dans ce cas de la question du fou : peut-on dire d'une personne qui est malade mentalement que le monde tel qu'il le perçoit a moins de valeur que le nôtre et donc que la vérité lui est interdite (puisqu'il ne peut pas accéder à notre réalité ?) ou peut-on dire au contraire qu'il existe une forme de vérité qui lui est "adaptée" -> si son hallucination lui fait voir un éléphant rose et qu'il dit "il y a un éléphant rose" (puisqu'il le voit vraiment) cet énoncé peut/doit-il être considéré comme vrai ?
  • Pascal G
    • 242. Pascal G Le 05/03/2017
    En ce qui concerne le personnage du film, le problème est qu'il s'agit justement... du personnage du film, et non d'une personne réelle. Huston a en fait concentré sur le personnage de "Cecily" des traits névrotiques qui appartiennent, dans la réalité, à plusieurs patients (notamment la patiente appelée : Anna O, de son vrai nom Bertha Pappenheim).

    Ce n'est pas un véritable problème, dans la mesure où ce que montre le personnage de Cecily Koertner dans le film correspond effectivement à des symptômes réels mentionnés par Freud.
    Le plus simple me semble donc de parler explicitement du film de John Huston (Freud, Passion secrète), et de parler du personnage, dont le nom est donc Cecily Koertner. Cela évitera les problèmes "d'attribution" et vous permettra de mobiliser ce cas d'interprétation, sachant qu'un film de ce genre a tout à fait sa place à titre d'exemple dans une dissertation de philosophie.
  • Elève terminale L2 (bis)
    • 243. Elève terminale L2 (bis) Le 03/03/2017
    Merci pour votre réponse concernant la problématisation du sujet. Je me permet simplement de vous reposer la seconde question que je vous avais indiqué à la suite du premier message et qui a du vous aveugler : quel était le nom de la patiente que Freud avait soigné qui avait découvert son père décédé dans une maison close? (si mes souvenirs sont bons elle refoulait ce traumatisme en remplaçant la maison close par un hôpital)

    Merci encore
  • Elève terminale L2
    • 244. Elève terminale L2 Le 01/03/2017
    Bonjour monsieur,

    En travaillant sur la dissertation "qu'est-ce qui fait la valeur de la vérité?" du sujet type bac que vous nous avez donné, j'ai eu un problème en composant l'introduction. Je n'arrive pas lors de la problématisation à trouver une réponse initiale puis une contre réponse comme dans la méthodo vue en classe, la réponse étant ouverte... Je me demandais donc s'il était possible de montrer que la question posait problème sans cette étape?
    Seconde question : quel était le nom de la patiente que Freud avait soigné qui avait découvert son père décédé dans une maison close? (si mes souvenirs sont bons elle refoulait ce traumatisme en remplaçant la maison close par un hôpital)

    Merci d'avance et bonne fin de vacances !
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 02/03/2017
      Si vous ne parvenez pas à opposer des réponses... c'est qu'aucun problème véritable n'apparaît. Il faut donc tenter, même si la formulation du sujet ne s'y prête pas, de trouver un conflit entre réponses. Parfois, cela demande de revenir un peu en deçà du sujet. Par exemple, face à un sujet comme "que gagne-t-on à travailler ?", il faut revenir à la question de savoir si "on gagne" nécessairement quelque chose, ce qui amène à deux autres questions : qui est ce "on" qui gagne, et, s'il y a un "on" qui gagne, n'est-ce pas toujours parce qu'un autre "on" perd ? Comment faudrait-il faire pour que ce "on" qui gagne soit véritablement collectif, soit bien : "nous, humains" ? Face au sujet que je vous ai donné, vous pouvez tenter une approche analogue : remonter à la question de savoir si la vérité a, en soi, de la valeur : cela permettra de mettre en opposition des réponses, et donc un problème. A partir de ce problème, vous pourrez, dans le questionnement de votre plan, revenir au traitement spécifique du sujet : ce qui donne une valeur à la vérité, n'est-ce pas aussi ce qui la rend dangereuse ? Que faire face à l'ambivalence du savoir ?, etc.
  • élève de T st2s
    • 245. élève de T st2s Le 07/02/2017
    Concernant la question 3 du sujet, pouvons nous lors de notre argumentation personnelle évoquer plusieurs exemples n'ayant aucuns rapports avec la télévision afin de répondre à la question ?
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 08/02/2017
      Bien sûr !
  • Pascal G
    • 246. Pascal G Le 07/02/2017
    Pour élèves TST2S : concernant la question 3, je vous renvoie... à la méthodologie !
    La structure est en trois parties :
    1) problématisation de la question
    2) (bref) rappel de la position de l'auteur
    3) Argumentation personnelle : il s'agit de construire un (ou plusieurs, ce n'est pas interdit) paragraphe(s) argumentatif(s) fondés sur
    a) une thèse claire
    b) un ou plusieurs arguments
    c) un ou plusieurs exemples

    Pour cette question 3, le recours à des auteurs n'est pas une obligation. Vous pouvez évidemment utiliser des auteurs que nous avons croisés dans le cours, mais vous pouvez aussi vous demander si, selon vous, le progrès technique rend l'homme plus "humain". Que signifie pour vous devenir plus "humain" ? Pensez-vous que le progrès technique vous aide à y parvenir ? qu'il aide l'humanité en général à y parvenir ?
  • Elève TST2S2
    • 247. Elève TST2S2 Le 06/02/2017
    Bonjour Monsieur,
    Concernant la question 3 du devoir maison à rendre pour le 08/02, comment devons nous organiser cette thèse ? Faut il une introduction, une conclusion, des exemples, des parties ?
  • Eleve de TS2S1
    • 248. Eleve de TS2S1 Le 05/02/2017
    Bonjour Monsieur,
    Concernant l’argumentaire, comment doit on le trouver ? Puisque nos connaissances sur les auteurs en philosophie ne sont pas très étendues.
  • Pascal G
    • 249. Pascal G Le 02/02/2017
    Pour élève TL : je mettrai une liste des notions à connaître avant ce week-end.

    Pour élève ST2S : le sens de "humain" est évidemment l'un des principaux intérêts de la question... Que signifie pour vous : "devenir plus humain" ? qu'est-ce qui fait "l'humanité" de l'homme ? Qu'est-ce que se montrer "humain", dans notre rapport au monde et aux autres ?
    Vous pouvez aborder la question "par l'envers", en vous demandant ce en quoi consisterait une "déshumanisation" de l'homme.
  • TST2S1
    • 250. TST2S1 Le 02/02/2017
    Bonjour Monsieur, concernant la question 3 du DM, quelle signification devons nous entendre par le terme "humain"?
    Merci
  • TST2S1
    • 251. TST2S1 Le 01/02/2017
    Bonjour Monsieur,
    concernant la question 2 du DM à faire pour demain, faut il faire apparaitre le a) et le b) lors de la rédaction? Ou doit on faire les deux questions à la suite l'une de l'autre sans séparation?
  • élève TL2
    • 252. élève TL2 Le 30/01/2017
    Bonjour Monsieur,
    Je me posais la question : quand vous parlez des "notions du programme", faites-vous référence à tous les termes définis dans le cours aussi bien celui de "justice" "esprit" "percevoir" "névrose" au même titre que celui de "liberté" ?
    Par ailleurs, serait-il possible d'avoir une liste ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 253. Pascal G Le 28/01/2017
    Logiquement, il doit y avoir des différences entre les deux parties. La question 1 visant simplement à présenter ce que dit le texte, elle ne contient pas de définition des termes-clés, pas d'exemples qui illustrent le propos de l'auteur (qui ne se trouveraient pas dans le texte : or le texte ne contient pas d'exemples précis...)

    Dans la question 2, vous devez évidemment prendre appui sur ce qui a été établi en question 1, mais vous devez l'expliquer. C'est-à-dire que vous devez faire apparaître :
    _ pourquoi la TV des années 50 visait-elle un but culturel ? Il faut définir le terme de "culture" dans ce contexte, et essayer de comprendre pourquoi la TV de ces années-là avait ce but-là : à rattacher au fait que la TV des années 50 était un service public, contrôlé par l'Etat, etc.) Il faut chercher un exemple d'émission culturelle de cette époque (avec internet, c'est assez facile...)

    _ pourquoi la TV des années 90 cherche-t-elle au contraire à satisfaire les instincts les plus élémentaires du public ? Là encore, précisez ce que c'est que la démagogie, ce qu'est la "spontanéité" dont il s'agit ici (à quoi s'oppose ici la spontanéité ?) Et ici encore, il faut se demander pourquoi la TV des années 90 a ce but-là : quel est le lien avec le fait qu'elle soit devenue commerciale ? (pourquoi ce qui est "commercial" serait-il nécessairement anti-culturel ? vous avez le droit de mobiliser ce que Arendt dit à ce propos, et que vous avez travaillé jeudi...) ; y a-t-il un lien avec le fait qu'elle soit devenue principalement privée ? Là encore, prenez appui sur un exemple précis d'émission.

    La question 2 ne doit pas "dire ce que dit" l'auteur (sans quoi elle ne fait effectivement que répéter la question 1) ; elle doit l'expliquer, c'est-à-dire clarifier les concepts, répondre aux questions : "pourquoi ?", donner des exemples précis.
  • Eleves TST2S1
    • 254. Eleves TST2S1 Le 27/01/2017
    Bonjour Monsieur, j'ai regardé la question 2 du DM à faire pour jeudi 02/02. Cependant, j'ai l'impression qu'il faut, pour le passage a, répéter ce que nous avons dis dans la question 1 concernant le changement de la télévision des années 50 aux années 90. Est-ce normal ?
  • Pascal G
    • 255. Pascal G Le 26/01/2017
    Concernant la "barbarie", c'est une notion qui s'oppose à la civilisation... en général, on entend par là un type d'organisation ou de rapport social fondé sur la domination violente, sans respect des droits et des libertés.

    L'âge "technico-scientifique" désigne une époque fondée à la fois sur la science et sur la technique, les deux étant articulées : ce qui caractérise le monde moderne, qui repose intégralement sur des dispositifs techniques issus d'un savoir scientifique (ce que l'on peut aussi appeler des "technologies".

    Quant à la science.... vous êtes en TS !
  • Élève TS4
    • 256. Élève TS4 Le 24/01/2017
    Bonsoir
    Je voudrais vous demander si vous pouviez m'aider a éclaircir le sens de la dernière formule de l'explication du texte 1 : "la barbarie forcenée de l'âge technico-scientifique" qu'est-ce que l'auteur veut dire par "barbarie"
    Je voulais aussi vous demander si vous aviez une définiton du mot science ou scientifique qui serait judicieuse pour expliquer ce premier texte
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 257. Pascal G Le 22/01/2017
    Pour la conclusion, la partie synthèse doit effectuer une récapitulation du texte. Elle ne vise pas à faire surgir des éléments nouveaux, mais à jeter un regard rétrospectif sur le cheminement parcouru. Elle ressemble forcément à ce qui a été annoncé en introduction : mais alors que l'introduction annonçait un chemin à parcourir, la conclusion revient sur le trajet effectué.
    Pour la partie "mise en perspective", il s'agit d'élaborer une réflexion personnelle à partir du texte.
    Ce qui peut être, soit une perspective critique sur l'un des arguments du textes, soit la confrontation (convergences / divergences) à une autre approche, soit la mise en oeuvre dans un contexte contemporain ou un débat de société actuel. Le but est de montrer que vous pouvez vous servir du texte pour... réfléchir.
    Les deux choses à éviter sont donc de "donner votre accord" à l'auteur (cela n'a pas d'intérêt) ou au contraire de vouloir le "réfuter"... en prenant appui sur les idées qu'il cherchait justement à remettre en cause (car dans ce cas, on ne voit pas ce que l'étude du texte a apporté à la réflexion du lecteur).
  • élève TS4
    • 258. élève TS4 Le 21/01/2017
    Bonjour monsieur,
    En ce qui concerne la conclusion, nous devons d'abord récapituler le texte: mais cela ne correspond-il pas à l'étape 4 de l'introduction ?
    Pour la seconde partie de la conclusion, pour ce qui est de discuter du texte: il s'agit simplement de donner et d'argumenter (en critiquant les arguments de l'auteur) en donnant notre avis ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 259. Pascal G Le 14/01/2017
    Bonne question. La méthodologie en 4 étapes doit bien sûr être adaptée aux exigences de chaque séquence.
    En ce qui concerne la thèse, lorsqu'elle forme une séquence du texte, je crois avoir indiqué en cours que le travail d'explication devait avant tout consister à l'analyse de son sens.
    --> Que dit-elle ? Quel est le sens des mots-clé ? A quelle question / problème répond-elle ? A quelle autre réponse s'oppose-t-elle ? etc.
    Il est donc exact que l'on ne peut pas chercher à démontrer la thèse du texte, puisque c'est le texte lui-même qui doit produire cette démonstration.
    Il y a cependant une ambiguïté dans la question : si la question porte sur un texte d'un auteur dont nous avons étudié la doctrine en cours (mais ici, ce n'est pas le cas), il faut évidemment mobiliser le cours pour analyser le texte...
  • TL2
    • 260. TL2 Le 14/01/2017
    Après avoir reformuler la séquence du texte, il faut la justifier.. Mais je n'arrive pas à comprendre comment. Est ce qu'il faut rechercher le cours et le reformuler lui aussi? Puisqu'on ne peut pas justifier la thèse d'un auteur, puisque c'est SA thèse.
  • Pascal G
    • 261. Pascal G Le 13/01/2017
    Deuxième réponse : il faut tenter, autant que faire se peut, de suivre l'ordre du texte. Mais il peut évidemment arriver qu'un passage du texte ne fasse que reprendre ce que disait un passage préalable: il est alors pertinent de le mobiliser lors de l'explication du premier passage, et il est inutile de le réexpliquer par la suite.

    Mais, le plus souvent, une répétition dans le texte tend à introduire un nouvel élément : c'est alors cet élément qu'il convient d'expliquer quand vous arrivez au passage n°2.

    Réponse n°3 : la question présente assez bien en quoi consiste la "question" du texte : c'est la question à laquelle la thèse du texte cherche à répondre. On pourrait aussi (et c'est encore mieux) considérer que cette question correspond au problème face auquel le texte représente une prise de position.
  • Pascal G
    • 262. Pascal G Le 13/01/2017
    Pour élève TL2 :
    Lorsque Arendt parle de la culture dans ce texte, il s'agit bien des objets culturels, ceux qui forment le "patrimoine culturel". Donc il y a bien une optique plus restrictive que lorsque l'on fait entrer dans la culture tout ce qui est spécifique à l'homme. [Ce qui est d'ailleurs déjà intéressant : la logique de la consommation tend à réduire la diffusion de la culture à ce qui, en elle, peut être saisi comme un "objet", pouvant devenir "produit"]

    En revanche, ce patrimoine culturel ne se réduit pas au patrimoine artistique ; si l'on prend le cas des livres, ces derniers ne se limitent pas à la littérature : il y a aussi des livres d'histoire, des livres de science, des livres politiques, etc. Eux aussi peuvent être intégrés au processus souligné par Arendt.

    Par exemple Freud, Darwin, Marx, le bouddhisme, etc. sont fréquemment soumis à un processus de "digestion" consumériste qui les vide de leur sens et les rend consommables, dans un processus qui veut rendre la science, la philosophie (etc.) divertissantes...
  • élèves TL2
    • 263. élèves TL2 Le 13/01/2017
    Bonjour monsieur, il s'agit d'une question par rapport au DM sur l'explication du texte d'Hannah Arendt. Lorsqu'elle parle de la culture, j'ai l'impression qu'elle utilise ce terme pour désigner les oeuvres culturelles (type peinture, littérature, musique... -> du type production artistique). Mais celui-ci n'est-il pas trop restrictif par rapport aux définitions de la culture données en cours ?
    + Est-il possible de regrouper l'explication de 2 séquences ensemble même si elles ne sont pas placées à la suite dans le texte ?
    + La question (facultative) de l'introduction correspond-elle à une sorte de problématique à déduire du texte et à laquelle la thèse doit répondre ?
  • Pascal G
    • 264. Pascal G Le 14/12/2016
    Il ne semble effectivement pas judicieux de consacrer une partie à une question dans laquelle l'Etat, qui est le concept-clé du sujet, est évacué. Mais on peut effectivement préciser, dans une sous-partie par exemple, à qui on compte confier la tâche de délibérer sur des questions morales. Si ce sont les individus, cela ne dira probablement pas grand chose de plus que ce qu'il y avait dans l'argumentaire. Mais si ce sont d'autres institutions, cela peut être intéressant.
  • TS4
    • 265. TS4 Le 14/12/2016
    Bonjour,
    Est-il judicieux de faire une partie (ou du moins une sous-partie) sur ceux qui doivent se préoccuper de la morale si ce n'est pas le rôle de l'Etat ? Ou faut-il mieux le mettre dans la conclusion en guise d'ouverture ?

    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 266. Pascal G Le 13/12/2016
    Il me semble que la double signification de "devoir" est ici très pertinente à interroger.
    "Devoir", en français, renvoie soit à la nécessité, soit à l'obligation.
    Exemple : je "dois" prendre ma voiture pour aller jusqu'à l'aéroport (je n'ai pas le choix, j'en ai besoin, c'est une nécessité) ; ou alors : je "dois" rendre mon DM de philo : c'est une obligation, un devoir moral (le fait de ne pas le faire serait une faute impardonnable).

    Si l'on effectue cette distinction, le sujet prend deux sens différents : l'Etat a-t-il le "devoir" de se préoccuper de morale ? N'aurait-il pas, au contraire, le "devoir"... de ne pas le faire (par exemple, pour respecter la liberté de conscience) ?

    Et par ailleurs, le fait de se préoccuper de morale n'est-il pas une nécessité pour l'Etat ? Peut-il parvenir à faire ce qu'il doit faire sans se soucier de considérations morales ? L'Etat n'a-t-il pas "besoin" de faire intervenir des considérations morales, voire d'inculquer une morale aux citoyens (par exemple, pour obtenir d'eux qu'ils consentent à lui obéir, qu'ils considèrent comme un devoir d'obéir aux lois, etc.) ?

    Dans votre plan, il est intéressant de prendre en compte ces deux questionnements. Vous pouvez même (mais ce n'est en rien une obligation) faire jouer vos deux réponses en ses contraire (par exemple : il ne DEVRAIT pas le faire... mais il est bien obligé de le faire quand même). Dans ce cas vous aboutissez à un problème, qu'il faut chercher à résoudre :
    Faut-il renoncer à l'idée d'Etat républicain (et admettre que l'Etat doit imposer le respect d'une certaine morale, même au prix du respect de la liberté de pensée et de conscience) ? Ce serait la théorie de "l'ordre moral"... et des dangers qui en découlent.

    Faut-il renoncer à l'idée d'Etat tout court (puisque manifestement aucun Etat ne peut prétendre garantir la liberté de pensée) ? Ce serait une posture anarchiste... qu'il faut alors assumer.

    Faut-il admettre un "mensonge d'Etat", dans lequel l'Etat imposerait une morale tout en s'abstenant officiellement de le faire ? Ce serait une thèse cynique... mais qui peut se défendre. La morale serait alors un outil dont l'Etat se servirait pour obtenir le consentement des hommes, pour faire en sorte qu'ils considèrent comme un devoir de lui obéir. Mais il ne pourrait utiliser cet outil que de manière masquée. Par exemple : l'Etat devrait imposer une "morale de la tolérance" (par l'intermédiaire de l'école, etc.) mais d'une façon telle que cette morale est masquée, qu'elle n'est pas présentée comme une morale, etc.
  • TS4
    • 267. TS4 Le 12/12/2016
    Bonjour, pour le devoir "l'Etat doit il se préoccuper de la morale" doit-on aussi définir le verbe "devoir" en plus des deux mots principaux de la problématique ? (comme dans l'exemple qu'on avais fait en cours avec le verbe rendre)
  • Pascal G
    • 268. Pascal G Le 11/12/2016
    Pour élève TS4

    Il y a des différences assez fortes entre les notions de morale et de justice. Le critère de la justice n'est pas le Bien (ou le Mal), mais le "bien commun" ou "l'intérêt général". Il renvoie donc d'emblée, notamment dans un cadre républicain, à une dimension collective.

    Un acte qui n'engage pas le rapport entre un homme aux autres hommes (comme l'alcoolisme dans la sphère privée, le suicide, etc.) ne peut pas être dit juste ou injuste. Mais il peut être considéré comme moral ou immoral (pour Kant, l'alcoolisme est immoral dans la mesure où il porte atteinte à notre dignité en portant atteinte à notre rationalité ; d'un point de vue religieux, le plus souvent le suicide est immoral, etc.)

    On comprend donc que l'Etat ne puisse pas interdire la consommation (même abusive) d'alcool dans la sphère privée, de même qu'il ne peut pas rendre le suicide illégal.
    Si le but de l'Etat est la justice, cela n'implique donc pas nécessairement de la part de l'Etat un discours moral.

    Un Etat pourrait interdire une pratique sans décider si elle est morale ou immorale, mais parce qu'elle contrevient à l'intérêt général. Inversement, l'Etat pourrait autoriser une pratique, même si les représentants de l'Etat jugent qu'elle est immorale, si elle ne porte pas atteinte à l'intérêt général.

    De façon générale, un Etat républicain ne peut pas interdire une pratique sous prétexte que "c'est mal" : il doit montrer qu'elle porte atteinte à l'intérêt général.

    De la même manière, un juge n'est pas là pour porter un jugement moral sur celui qui est jugé (il n'a même pas le droit de le faire) ; il doit seulement dire si l'acte a violé la loi, la loi (républicaine) cherchant uniquement à garantir l'intérêt général.

    Toute la question est de savoir en quoi consiste le bien commun, ou l'intérêt général ; dans un cadre républicain, le critère-clé est le respect des droits fondamentaux. Là encore, la question n'est pas de savoir si c'est "bien" ou "mal" de respecter les droits fondamentaux, mais de savoir s'il est conforme à l'intérêt général que l'Etat le garantisse.

    Et le point clé, c'est que parmi les droits fondamentaux, il y a celui d'admettre la morale que l'on veut. Il serait donc, apparemment, logique que l'Etat s'abstienne de toute prise de position dans le domaine moral, et ce, au nom de l'intérêt général. Ce serait donc au nom de son but propre (la justice) que l'Etat devrait se désengager du domaine moral.

    La question subsidiaire est de savoir si l'Etat peut jouer son rôle sans prendre appui sur une morale... pour obtenir des individus qu'ils respectent la loi, l'Etat ne peut-il / va-t-il / doit-il pas tenter de transformer l'impératif juridique en impératif moral ?

    Une illustration intéressante se trouve chez Rousseau : d'après Rousseau, il était difficile de concevoir une société juste qui ferait l'économie d'une religion (la "religion civile", présentée à la fin du Contrat Social). Car, par exemple, si les individus ne pensent pas qu'ils devront un jour "rendre compte" des actes qu'ils ont commis durant leur vie, pourquoi obéiraient-ils à la loi plutôt qu'à leur intérêt personnel ?
    Si l'on veut que les individus mettent en oeuvre l'impératif juridique de la tolérance, ne faut-il pas chercher à leur inculquer une "morale" de la tolérance ?

    Et ce concept n'est-il pas... paradoxal ? Comment imposer une morale selon laquelle on ne doit pas imposer de morale ?
  • TS4
    • 269. TS4 Le 10/12/2016
    Bonjour monsieur. Pour la dissertation je n'arrive pas à comprendre la distinction entre le discours morale de l'Etat qui permet de savoir si un acte est condamnable ou non, et la justice. En existe-t-il une ?
  • Pascal G
    • 270. Pascal G Le 05/12/2016
    Une question intéressante... il me semble qu'il pourrait être assez judicieux d'opposer un adepte de la morale chrétienne (supposons un prêtre engagé au moment des débats de 1905), et un adepte de la... "morale républicaine".
    Quelles sont les objections que le second peut lancer au premier ? Et le premier ne peut-il pas utiliser CES arguments... contre le second ?
    Cet échange pourrait vous conduire à examiner si la notion de "morale républicaine" a un sens, ou si elle est contradictoire.
    Ce qui, à son tour, peut vous conduire à vous interroger s'il y a un sens à parler de "valeurs de la république", et de quel type de valeurs il peut s'agir si ce ne sont pas des valeurs "morales".
  • ts4
    • 271. ts4 Le 05/12/2016
    Bonjour, est ce que vous pourriez nous donner des pistes de débats dans lequel les deux opposants dans le débat sont en accord pour dire que oui l'état doit se préoccuper de morale, mais différent sur quelle morale il faudrait instaurer pour l'approche du sujet de la dissertation L'état doit il se préoccuper de morale?
  • Pascal G
    • 272. Pascal G Le 02/12/2016
    Pour élève TS4 :

    Je vous laisse donner un bonne définition de la morale, mais, de façon générale, la morale, c'est ce qui vous dit ce qui est bien / ce qui est mal, et qui vous dit aussi de faire... ce qui est bien (et de ne pas faire ce qui est mal).

    Dire que l'Etat doit se préoccuper de morale, c'est donc d'emblée envisager plusieurs questions ; je suggère ici deux axes (attention, ce n'est pas un plan)

    1) Les membres de l'Etat doivent-ils chercher à respecter la morale ? Pourquoi un membre de l'Etat devrait-il être vertueux ? Quels problèmes peut poser "l'immoralité"' des gouvernants" ? Et, inversement, un homme politique doit-il s'abstenir de tout acte immoral ? (Peut-on faire une révolution sans commettre aucun acte immoral ? Ne faut-il pas accepter d'être immoral pour faire triompher une cause juste ?)

    2) L'Etat doit-il s'occuper de morale : doit-il chercher à dire quelle est la "vraie" morale ? Doit-il prendre position dans un débat moral ? Peut-il y avoir une "morale d'Etat" ? L'Etat peut-il imposer le respect de valeurs morales ? N'est-ce pas contradictoire dans un Etat républicain qui doit garantir la liberté de conscience ? Mais alors, l'Etat doit-il s'abstenir de condamner des actes immoraux ? Ou doit-on distinguer la justice (comme but de l'Etat) et la morale ? Comment ?

    Voilà quelques pistes... n'hésitez pas à mobiliser le problème que peut poser à un enseignant le fait de devoir enseigner de l'EMC dans un cadre républicain, c'est une piste d'illustration intéressante.
  • élève TS4
    • 273. élève TS4 Le 01/12/2016
    Bonjour monsieur,
    pour le sujet de dissertation "l'Etat doit-il se préoccuper de morale?"
    quel sens peut on donner au mot "morale" ? parce que je m'y perds un peu
  • élève TL2
    • 274. élève TL2 Le 30/11/2016
    Bonsoir monsieur, pour la dissert ma troisième partie serait que faire de l'autre en nous, avec une des sous parties comme "le rejeter pour accéder à un moi plus pur" or je ne trouve aucun philosophe défendant cette thèse. J'ai pensé à Pascal dans son rapport à Dieu, quand il dit que l'homme ,'est rien alors on peut dire qu'il rejete le moi puisqu'il rejète l'homme en lui même. ou alors Descarte avec son cogito ergo sum mais dans ce cas-là c'est toute la thèse de l'autre en nous qui est en même temps rejetée ? merci d'avance
  • Pascal G
    • 275. Pascal G Le 26/11/2016
    Pour élève TL2 (1 et 2) :

    Effectivement, le but n'est pas de confronter : je est un autre / je n'est pas un autre. Le problème se trouve "dans" la formule elle-même (qu'il faut donc analyser en trouvant ses sens possibles) ; comme elle est paradoxale, il y a toute une somme de problèmes à résoudre dès que l'on affirme que "je est un autre".
    Par exemple :
    _ dans quelle mesure puis-je dire que cet autre est vraiment "moi" ?
    _ Et que dois-je faire de cet autre ? Dois-je essayer de l'éliminer pour parvenir à mon véritable moi ? Dois-je essayer de l'intégrer au moi ? comment ?
    _ Comment va s'organiser la coexistence de cet autre et de mon "moi" ? L'un des deux est-il le "vrai" je ? L'un des deux domine-t-il l'autre ? Si c'est l'Autre qui domine le moi, que devient la liberté ?
    _ Y a-t-il un sujet global qui les réunisse, etc.

    La démarche oui / non est utile quand le sujet est une question qu'il faut problématiser ; ici, comme il s'agit d'une formule (très) paradoxale, souligner le paradoxe est un point de départ ; le but est de montrer en quoi la formule "je est un autre" est valide (elle l'est en plusieurs sens), et de chercher à résoudre les problèmes qui en découlent. "Je n'est pas moi"... c'est tout de même gênant !

    Pour élève TST2S :

    Il y a beaucoup de définitions sur le site... je mettrai demain en ligne une liste indicative de définitions à connaître pour le DS.

    Pour élève TL2 (n°3) :

    Non, raconter l'histoire de la découverte de l'inconscient ne nous avancera pas beaucoup. Attention d'ailleurs à la formulation : j'ai insisté en cours sur le fait que la notion de "moi" inconscient n'avait été introduite en DEBUT de cours que parce que nous n'avions pas encore les concepts théoriques adéquats. Maintenant vous les avez : il faut donc réserver le "moi" au sujet de la conscience. L'inconscient n'appartient pas au domaine du moi.
    Ce qu'il est pertinent d'étudier pour ce sujet, concernant l'inconscient, c'est justement que cet inconscient n'est PAS le "moi" ; et on peut alors se demander dans quelle mesure il est "autre" que le moi (l'inconscient n'est-il pas par nature en OPPOSITION avec le moi ? Comment se constitue-t-il chez Freud ? Quel est son mécanismes-clé ?)
    Une fois ces précisions données, on pourra se demander le rapport qu'entretiennent le moi et cet "autre" : dans quelle mesure puis-je dire que c'est l'inconscient qui gouverne le sujet (et qui est donc le vrai "je") ? Comment remettre en cause cette domination ? S'agit-il de réprimer l'inconscient, ou au contraire de s'ouvrir à lui ? comment ? etc.
  • TL2
    • 276. TL2 Le 26/11/2016
    Bonjour monsieur, pour le sujet "je est un autre", je fais une thèse sur la présence d'un moi inconscient dans le moi conscient, mais je ne vois pas comment argumenter cette thèse, à part raconter "l'histoire de cette découverte par Freud". Est ce que cela suffit pour argumenter?
  • Eleve ST2S1
    • 277. Eleve ST2S1 Le 26/11/2016
    Bonjour Monsieur,
    pour le DS qui est prévu le 01/12/16, est-ce que nous devons connaître toutes les définitions qui sont présentes sur votre site? Merci
  • Elève terminale L2
    • 278. Elève terminale L2 Le 26/11/2016
    Bonjour,
    En travaillant sur le sujet de dissertation "en quel sens peut-on dire que "je est un autre" ?", je me suis retrouvée bloquée dès l'introduction lors de la problématisation du sujet. En effet dans la méthodologie, nous avons vu qu'il était nécessaire d'apporter une première réponse à la question du sujet puis de s'y opposer. Par ailleurs, la question du sujet concerné étant ouverte, je vois mal comment il serait possible de donner une réponse en une phrase ou deux.
    Merci d'avance !
  • élève TL2
    • 279. élève TL2 Le 25/11/2016
    Bonjour monsieur, j'ai une question par rapport au sujet de dissertation "Je est un autre", au niveau du plan. En regardant le sujet, je ne pense pas que la citation invite à être remise en cause.. (exception faite de quelques objections, mais qui, je ne pense pas, suffiraient à soutenir une partie). Dans ce cas, je ne vois pas comment dégager un problème qui puisse ensuite nourrir le plan (du type de celui que vous nous avez donné dans la méthode), mais je ne pense pas non plus qu'il faille tomber dans une typologie de types d'autres "je". Le plan doit-il donc consister en une différenciations des "Autres" et des rapports à établir avec eux ? (travail préparatoire) ou faut-il dégager un problème et s'articuler autour ? Peut-on considérer que le rapport à l'"autre" est déjà en lui-même un problème ?
  • TL2
    • 280. TL2 Le 24/10/2016
    Bonjour monsieur,
    Pour faire les fiches de révisions, il faut s'y prendre comment? Mettre quelques exemples, recopier tous les titres et les sous titres?
  • Pascal G
    • 281. Pascal G Le 17/10/2016
    Pour élève TL2 :

    Non, il n'est pas possible de soutenir une thèse uniquement par des exemples... un exemple ne répond pas à la question : "pourquoi ?" Or c'est bien celle qui nous intéresse en premier lieu.

    Si vous soutenez la thèse pacifiste, il faut que vous ayez des raisons qui justifient ce choix (il y en a dans les textes que je vous ai proposés).

    Ce qui nous amène à la seconde question : pour trouver les raisons qui permettent de justifier votre choix, il est souvent intéressant de chercher à répondre à un interlocuteur fictif qui ne serait pas d'accord avec vous.
    Vous ne le convaincrez pas avec des exemples (lui aussi aura probablement des exemples à vous proposer... en sens contraire ; si l'on s'en tient aux exemples, l'argumentaire ne sera pas un dialogue, mais une juxtaposition, c'est-à-dire un dialogue "de sourds").

    La question que tu poses concerne l'exposition. Personnellement , cela ne me gênerait pas beaucoup que tu réinvestisses la vieille technique philosophique (que l'on trouve chez Platon ou chez Leibniz) du dialogue direct. Mais, dans l'optique du baccalauréat, il faut tenter de privilégier des formes plus classiques d'exposition. Ce qui revient tout simplement à opter pour le discours indirect plutôt que pour le style direct.

    On peut alors introduire la parole de l'interlocuteur en disant : "on pourrait objecter à cette thèse que....", avant de répondre en disant par exemple : "on peut répondre à cette objection en remarquant que..."

    Quelle que soit la position choisie, il faudra par exemple se demander si la non-violence peut être considérée comme un moyen moralement soutenable et politiquement efficace. Le propre de Mandela est justement d'articuler les deux (il n'y a rien de moral à lutter inefficacement contre l'injustice).

    Les exemples peuvent aider à préciser les réponses. On peut tout à fait penser que la non-violence serait légitime dans certaines conditions (qu'il faudra préciser) et cesserait de l'être si ces conditions ne sont pas remplies (ce qui est à peu près la thèse de Mandela).
    On peut aussi penser à une position non-violente radicale (comme Martin Luther King ou Gandhi) ; on peut même penser que la contestation violente est le seul véritable moyen de lutte (une thèse que l'on trouverait chez certains anarchistes, puisque la lutte contre l'Etat ne peut se faire sans violence).
    Ce sont les trois positions possibles, je n'en vois pas d'autres.
    Le raisonnement doit faire apparaître pourquoi, selon vous, l'une des positions est "la bonne" : c'est le rôle de l'argument, que les exemples doivent illustrer (mais qu'ils ne peuvent prouver).
  • Élève terminal L2
    • 282. Élève terminal L2 Le 16/10/2016
    Bonjour,
    En travaillant sur la troisième partie de la dissertation "Pour être libre, faut-il se révolter?" consistant à soutenir la thèse pacifiste ou celle de la révolte violente, je me demandais si la méthodologie de la dissertation vue en cours (Thèse + Argument(s) + exemple(s) + synthèse) devait être tenue où si l'on pouvait justifier notre thèse avec des exemples seulement (j'ai du mal à trouver un argument... tous correspondent plutôt à des illustrations). De plus j'aurais aimé introduire un dialogue pour illustrer mes exemples mais est-il vraiment prudent de les présenter ainsi ou vaudrait-il mieux les expliquer sans les mettre en scène?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 283. Pascal G Le 16/10/2016
    Pour élève TL2 : la question de la sécurité est une piste intéressante ; mais dans l'optique du sujet (et de la thèse proposée), il me semble qu'il faudrait peut-être en inverser la logique.

    Dire que je "gagne" en sécurité ce que je perds en liberté risque de vous conduire à l'idée selon laquelle la situation la plus souhaitable est celle de l'Etat... sécuritaire (suppression des libertés au profit de la sécurité), ce qui risque de vous conduire à des contradictions avec le reste du devoir.

    En revanche, si vous dites que la transgression irréfléchie des lois (pseudo-liberté) conduit naturellement à un renforcement des dispositifs sécuritaires (surveillance, contrôle, répression), lesquels opèrent une réduction des libertés individuelles, alors vous resterez pleinement dans le sujet.

    Il peut être intéressant, pour vos exemples, d'envisager le cas de ce que l'on appelle en politique des "provocateurs" : "Personne qui s'infiltre dans un organisme ou une manifestation à la seule fin de commettre des actes qui justifieraient des représailles." La provocation peut être une arme visant à saboter les mouvements contestataires...
  • Élève TL2
    • 284. Élève TL2 Le 15/10/2016
    Bonjour Monsieur,
    Pour le développement de la partie 2, le  (la liberté exige de savoir résister à mes velléités, ect..." Pour argumenter cela, est ce que je peux parler de la sécurité..? Dire que ce que l'on perd dans la liberté, nous le gagnons dans la sécurité,
  • Pascal G
    • 285. Pascal G Le 13/10/2016
    Réponse à élève TST2S : jusqu'au bac blanc, vous pouvez faire apparaître la structure de votre plan : aucune objection. En revanche, essayez de rédiger la totalité du contenu sous forme de phrases complètes, même les définitions.

    Réponse à élève TS4 : la question de savoir si tous les hommes recherchent le bonheur est généralement tranchée, par les philosophes de votre programme, par l'affirmative. Pour Epicure (philosophe grec de l'Antiquité), pour Pascal (philosophe français du XVII°), c'est même le seul objectif fondamental de tout être humain.

    De fait, il serait assez curieux de désirer, ou de vouloir... être malheureux !

    Pourtant, il y a bien des philosophes qui remettent en cause ce caractère universel (et plus encore ultime) de la recherche du bonheur. En général,

    1) soit la recherche du bonheur est alors subordonnée à un but supérieur (pour Kant, le but de l'homme doit d'abord être de se rendre DIGNE d'être heureux : la recherche du bonheur est subordonnée à un but moral),

    2) soit le bonheur est "dévié" vers un but qui lui ressemble mais qui ne lui est pas équivalent. Cela peut se faire dans une optique religieuse (chez Kierkegaard (philosophe danois du XIX°), la recherche du bonheur cède le pas à la quête de la "Joie", qui suppose un rapport à Dieu), ou au contraire dans une optique profane ; chez Bataille (philosophe français du XX° siècle), le "bonheur" suppose une forme de stabilité, de sécurité, de sérénité qui s'oppose à la jouissance véritable ; le but de Bataille n'est plus le bonheur, mais "l'extase".
  • Élève Tle S4
    • 286. Élève Tle S4 Le 12/10/2016
    Bonsoir monsieur, je me questionnais à propos du bonheur. Est-ce que tous les Hommes recherchent le bonheur ? Est-ce le but de chacun d'entre nous ?
  • Eleve TST2S1
    • 287. Eleve TST2S1 Le 12/10/2016
    Bonjour monsieur, je voulais savoir si on peut marquer les axes et sous parties dans notre dévelloppement ( A] Analyse des termes etc..) , si pour les définitions des termes il faut faire des phrases ou si on peut mettre liberté: et la définition? Merci
  • Pascal G
    • 288. Pascal G Le 12/10/2016
    Euh... sauf erreur de ma part, la thèse à défendre dans la sous-partie A de la partie II est :
    "La liberté exige de savoir résister à mes velléités de révolte face à une loi qui s'oppose à la satisfaction de mes désirs, ou qui contredit mon intérêt personnel".

    Du coup, je vois mal en quoi le fait de parler de désir pourrait vous conduire au hors-sujet... le fait de ne pas du tout en parler, éventuellement !
  • eleve TL2
    • 289. eleve TL2 Le 12/10/2016
    Bonjour monsieur,
    J'avais une question concernant le développement de la deuxième partie du sujet "Pour être libre, faut il se révolter ? " Dans le petit A je souhaite parler de désir. Ma question est la suivante : Je ferai alors un hors sujet ou l'idée peut être bonne?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 290. Pascal G Le 02/10/2016
    ...et j'ajoute que le but de la loi républicaine doit être (par conséquent), non de favoriser l'intérêt d'une partie de la société (et surtout pas des gouvernants), mais bien d'oeuvrer pour l'intérêt général, le bien commun.
    Ce qui vaut pour la loi vaut aussi pour les forces mises en oeuvre pour la faire appliquer (et notamment la police). C'est ce qui est énoncé dans l'article 12 de la DDHC (1789) :

    Art. 12. La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
  • Pascal G
    • 291. Pascal G Le 02/10/2016
    Le "bien commun" est une expression qui, comme celle "d'intérêt général" (qui lui est d'ailleurs quasiment équivalente), prend son sens par distinction avec l'intérêt personnel (qui désigne ce qui est "bon pour nous", à notre avantage).
    Le "civisme" par exemple consiste à savoir privilégier le bien commun, le bien "de tous", le bien de la communauté, à son propre intérêt.
    Lorsque vous votez pour les délégués de classe, vous pouvez, soit vous soucier du bien commun (et dans ce cas vous votez pour celui qui sera sans doute le meilleur délégué des élèves, parce qu'il est consciencieux, qu'il a l'écoute des enseignants, etc.), soit vous privilégiez votre intérêt personnel (dans ce cas vous votez pour le candidat qui est votre ami, d'autant plus qu'il se trouve juste à côté de vous et qu'il voit pour qui vous votez).
    Bien évidemment, les deux intérêts peuvent converger (il se trouve que votre ami EST aussi le candidat le plus conforme à l'intérêt général). Mais ce n'est pas toujours le cas : ce qui fait que, pour être un bon citoyen, il ne faut pas toujours être égoïste.
  • Elève TS4
    • 292. Elève TS4 Le 01/10/2016
    Bonjour Monsieur,
    Dans la troisième partie du I) : "La garantie des libertés est une condition pour la construction d'une vie en société juste, orientée vers le Bien commun", que signifie "le Bien commun"?
  • Pascal G
    • 293. Pascal G Le 24/09/2016
    L'idée principale est que, dans une société, tout individu est confronté à des registres différents d'obligations.
    D'un côté, la loi le contraint à certains types de comportements (c'est l'objet de la partie IB) ; mais outre la loi, l'individu est soumis à de nombreuses normes, mécanismes, forces qui le poussent à adopter une certaine manière de vivre : une certaine conception du bonheur, de la morale, de la beauté, etc. Qu'il s'agisse de la famille, de l'école, des institutions religieuses (etc.) l'individu est "conditionné" ou du moins fortement incité à adopter les modèles de vie propres à la culture, à la société, au milieu auquel il appartient.
    C'est le rapport à ces "sollicitations" qu'il convient d'approcher en IC) : faut-il se révolter contre ces modèles pour affirmer sa liberté ? comment ? Quels exemples peut-on donner ?
    Il s'agit moins ici de la figure du "révolutionnaire" (qui s'adresse d'abord aux lois) que du "révolté", que Rimbaud peut illustrer.
  • élève TL2
    • 294. élève TL2 Le 24/09/2016
    Bonjour monsieur,
    j'ai une question par rapport au I.du développement du sujet "Pour être libre, faut-il se révolter ?" que vous nous avez donné à rédiger pour lundi. Dans la partie I.B., vous avez mis comme thèse "La liberté exige la révolte contre tous les modèles de vie qui nous sont imposés". Je n'arrive pas à cerner clairement ce que vous entendez par "modèles de vie". Pourriez-vous m'éclairer ?
  • Pascal G
    • 295. Pascal G Le 22/09/2016
    Une élève (de TS4) m'a proposé cet après-midi un très joli paradoxe logique. Etant pris par le temps (c'est le problème des questions posées en inter-cours), je n'ai pas pu lui proposer une réponse satisfaisante. Je mobilise donc le site pour proposer une réponse plus développée.
    Le paradoxe est le suivant : puis-je choisir librement de renoncer à ma liberté ? Que je reformule : "Peut-on se soumettre librement ?" C'est un paradoxe, puisque toute réponse semble aboutir logiquement à sa propre contradiction. En effet,

    a) soit j'agis conformément à ma décision délibérée : dans ce cas je suis libre ; mais cet acte aboutit à la négation de ma liberté.

    b) soit je conserve ma liberté, mais dans ce cas c'est que je n'obéis pas à une décision que j'avais pourtant prise de façon réfléchie et délibérée : c'est donc que je ne suis pas libre.

    Comment sortir de cette contradiction ?

    Comme la réponse est un peu longue, vous pouvez la retrouver en cliquant sur ce lien : http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/espace-ts/cahier-de-textes-ts/paradoxe-logique-n-1.html

    Si certain(e)s d'entre vous ont d'autres paradoxes à proposer en cours d'année, qu'ils n'hésitent pas à les proposer sur le site : la discussion des paradoxes est l'un des meilleurs moyens de s'approprier les problématiques des notions du programme...
  • Pascal G
    • 296. Pascal G Le 22/09/2016
    En ce qui concerne les exemples, le but est de trouver une situation, réelle ou fictive, qui soit à la fois cohérent et plausible (un exemple totalement incohérent n'éclaire rien) et qui mette en lumière la thèse et l'argument que vous venez de proposer. A ce titre, une situation de la vie quotidienne (réelle ou fictive) peut fort bien convenir. Il faut seulement que le correcteur ait suffisamment d'informations pour saisir clairement la situation dont il s'agit, ce que fait le personnage dans cette situation, et les raisons pour lesquelles il le fait (ou encore, ce à quoi va aboutir la situation, et pourquoi).
    Le bit d'un exemple est d'éclairer : tout ce qui permet de mieux saisir l'argumentaire est donc pertinent.
  • TL2
    • 297. TL2 Le 21/09/2016
    J'ai une question par rapport aux exemples que l'on doit donner, après l'argument. Est ce que cela doit être un exemple concert (personnage d'un film, un auteur ect...) ou est ce que cela peut être une situation de la vie quotidienne qui peut par exemple mettre en avant une conversation entre un parent et l'enfant? Merci
  • Pascal G
    • 298. Pascal G Le 18/09/2016
    Question intéressante, mais qui ne doit pas vous éloigner des enjeux principaux du sujet. Dans ce sujet, l'enjeu principal porte bien sur le rapport entre la liberté et le bonheur d'un individu ; interroger le rapport entre ma liberté et le bonheur des autres peut être intéressant dans un second temps, à condition de ne pas tomber dans quelques impasses. Il faudrait éviter de s'enferrer dans une piste du genre : "ma liberté ne fait pas le bonheur des autres"... qui risque de proposer des évidences sans résoudre de véritable problème.
    En revanche, se demander si la recherche du bonheur peut exiger celle de la recherche de la liberté de tous (par exemple en articulant recherche de la liberté et recherche du bien commun, de l'intérêt général) peut être pertinent.
  • Elève TS4
    • 299. Elève TS4 Le 18/09/2016
    Bonjour Monsieur,
    Dans le problème "la liberté rend-elle heureux?", est ce que la personne "libre" et la personne "heureuse" sont forcément les mêmes?
    SI l'on prend l'exemple du tyran évoqué en cours, le problème serait "La liberté du tyran, le rend elle heureux?" Mais pourrait-on se demander : La liberté du tyran rend elle le peuple heureux?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 300. Pascal G Le 17/09/2016
    Pour le concept de bonheur, il faut rester proche d'une définition simple, rattachée au sens commun ; sans quoi on risque fort de réduire les sujets en ne traitant d'un bonheur... que seul un philosophe est susceptible de considérer comme bonheur véritable !
    Il y a toujours deux approches possibles du bonheur : l'une positive, l'autre négative. Dans la première, on se demande ce qu'il doit y avoir pour que l'on considère qu'un individu est "heureux". Dans l'autre, on se demande ce qu'il ne doit pas y avoir (frustration, angoisse, culpabilité).
    Le point important est de ne pas réduire le bonheur au plaisir ; le plaisir, c'est la sensation que je ressens quand l'UN de les désirs est satisfait. Mais il va de soi que ce n'est pas parce que UN de mes désirs est satisfait (ex : j'ai eu mon bac) que je suis nécessairement heureux (le jour des résultats, je peux apprendre que ma compagne me quitte, que mon chien est mort et qu'on m'a volé mon scooter).
    Pour obtenir une caractérisation du bonheur, on peut donc se demander ce qu'il faut pour que je sois heureux : il ne suffit pas qu'UN de mes désirs soit satisfait... alors ? Que faut-il changer pour passer du plaisir à la "plénitude" ?
  • éleve TS4
    • 301. éleve TS4 Le 17/09/2016
    Bonjour monsieur
    Pouvez-vous m'aidez a définir le terme "heureux" ?
  • Pascal G
    • 302. Pascal G Le 17/09/2016
    Question intéressante ; c'est même d'ailleurs davantage un problème qu'une question.
    Un avis objectif, par opposition à un avis subjectif, serait un avis qui ne serait en rien déterminé par mes caractéristiques personnelles (âge, sexe, religion, milieu familial, goûts personnels, etc.).
    Il faudrait donc admettre que ce serait un avis qui ne serait déterminé que par des arguments valables pour n'importe quel individu.
    L'argument type est alors celui de l'argumentaire purement rationnel (comme l'est une démonstration mathématique). Dans une démonstration mathématique, le jugement auquel on aboutit est entièrement "objectif", dans la mesure où il ne prend pas du tout en considération des éléments qui seraient liés à ma personnalité, mes goûts, etc.
    La question est donc : est-il possible d'émettre des jugements "objectifs" ailleurs qu'en mathématiques ? Est-ce possible dans le domaine de l'art ? de la politique ? de la morale ? de la religion ?
    Nous aurons à répondre à cette question délicate dans le cours de l'année ; je la laisse donc en suspens pour le moment.
    En revanche, on peut dire qu'un argument est objectif dès qu'il peut être compris et admis (en tant qu'argument) par tout individu doté de raison. C'est le type d'arguments qu'il faut rechercher, notamment, dans un devoir de philosophie. Cela n'implique pas que la thèse que vous essayez de défendre (par exemple : "l'anarchie mène au chaos") est objective, mais cela implique que vous avez des arguments objectifs pour la défendre. Ce qui n'implique pas qu'il n'existe pas d'arguments tout aussi "objectifs" pour défendre la thèse inverse.
    Confronter des arguments "objectifs", c'est le propre du dialogue rationnel ; mais ce dialogue n'implique pas qu'il n'existe qu'une seule prise de position "objective".
    Voilà... mais nous aurons à y revenir bientôt !
  • Eleve de TL2
    • 303. Eleve de TL2 Le 16/09/2016
    Bonjour Monsieur,
    Je me demandais "Un avis peut-il être objectif ?" .
  • Pascal G
    • 304. Pascal G Le 12/06/2016
    Bonjour,

    En ce qui concerne la morale (mais cela vaut pour les sujets de philo en général, et donc aussi pour les questions de philosophie politique), le but du jeu n'est jamais de dresser un inventaire des réponses possibles, mais de soutenir une prise de position.
    Cette prise de position n'implique pas que vous envisagiez TOUTES les réponses alternatives, mais en revanche elle implique que vous preniez en compte les problèmes que pose la question posée. Prendre en compte les problèmes, c'est donc intégrer des objections et y répondre ; ces objections, ce sont celles qui seront émises par ceux qui soutiendraient une prise de position différente de la vôtre.
    Par exemple, vous pouvez faire le choix de soutenir une position naturaliste, avec Rousseau. Une objection que ne manquera pas de vous faire un relativiste, c'est qu'il est très difficile de trouver des valeurs morales sur lesquelles tous les hommes s'accordent, et que, manifestement, les valeurs diffèrent d'une culture à une autre (et même au sein d'une culture...) ; plus encore, fera remarquer le relativiste, les individus ont une remarquable tendance à adopter les valeurs de la société à laquelle ils appartiennent... ce qui tend à indiquer que c'est bien la culture qui est à l'origine des valeurs morales (et que donc chaque culture a ses valeurs).
    Que répondre à cette objection quand on est naturaliste ? On peut répondre, avec Rousseau, que chaque société tend effectivement à produire ses propres normes (morales, esthétiques, etc.) mais que ces normes ne détruisent pas la morale inscrite dans notre nature, la voix (naturelle) de la conscience : elles s'y superposent, la recouvrent, mais ne la suppriment pas.
    Par conséquent, pour Rousseau, le but est de parvenir à remettre en cause, à tenir à distance les normes sociales (par exemple, celles qui valorisent la puissance, la richesse, le luxe, etc.) pour se re-mettre à l'écoute de la morale naturelle, pour se re-mettre à l'écoute de NOTRE nature : c'est ce que signifie le ''retour à la nature'' (d'inspiration épicurienne) chez Rousseau.
    Il est donc tout à fait vrai (dira Rousseau) que chaque société produit ses propres normes, ses propres 'maximes' ; mais cela ne remet pas en cause le fait que, en dessous de toutes ces maximes, se trouve une morale naturelle, inscrite dans cette faculté naturelle qu'est la conscience, et à laquelle l'homme doit revenir s'il veut mettre fin aux injustices (croissantes) qui marquent l'histoire des sociétés humaines.
    Voilà pour la première question...

    En ce qui concerne la seconde, l'esprit de la réponse est le même ; le but n'est pas de dresser un catalogue des réponses possibles. Un sujet de philo pourrait être (ce fut le sujet des TL à Pondichéry cette année) : l'autorité de l'Etat s'oppose-t-elle à la liberté ?
    Il va donc falloir prendre position. Si vous répondez oui, c'est que vous êtes anarchiste : dans ce cas, vous exposez le fait que tout Etat implique une forme de domination, de la part d'individus qui ne constituent qu'une partie de la société. Que donc ''l'obéissance à la loi" n'est en fait qu'une obéissance à d'autres hommes, dont on ne voit vraiment pas pourquoi ils seraient "les meilleurs" (le suffrage universel n'est-il pas le meilleur appareil à élire les démagogues ?) ou "les plus représentatifs" (il suffit de regarder le trombinoscope des membres de la commission des finances du Sénat pour évaluer la "représentativité" des "représentants"...).
    Mais alors les non-anarchistes ne manqueront pas de vous faire des reproches : l'anarchie conduirait à la domination des plus forts, elle détruirait les fondements de l'organisation sociale (chaque individu deviendrait une sorte d'atome, ou plutôt d'électron libre, ce qui rend impossible toute forme d'organisation, etc.)
    Il va donc falloir leur répondre ; notamment en montrant que l'absence d'Etat n'implique pas l'absence d'organisation, et que c'est au contraire lorsque chaque individu participe librement à des entreprises communes (par exemple dans des associations, des SCOP, des entreprises en auto-gestion, etc.) sans qu'existe une tutelle pouvant imposer SA loi, que les individus s'impliquent le plus, et apportent à l'association les compétences qui leur sont propres.
    Les communistes, eux, ne manqueront pas de vous dire que votre système est magnifique... mais qu'il suppose qu'on mette fin à la propriété privée des moyens de production (des entreprises, etc.). Les membres d'une association ne sont pas les "salariés"" du propriétaire de l'association : le système anarchiste ne peut fonctionner que dans une société au sein de laquelle les moyens de production appartiennent à tous. Bref, une anarchie est nécessairement "collectiviste", et en ce sens communiste (propriété commune des moyens de production).

    Que répond l'anarchiste (comme Malatesta) ? Il répondra qu'il est bien d'accord avec vous : presque tous les courants anarchistes du XIX° siècle ont réclamé, eux aussi, l'abolition de la propriété privée. ''La propriété, c'est le vol'' est une formule de Proudhon.

    Mais alors, poursuivra le communiste : vous avez besoin de l'Etat ! Car QUI est capable de "confisquer" les moyens de production aux propriétaires (qui sont les membres les plus riches et puissants du corps social et qui, en règle général, ont de leur côté les forces de police (qui veulent faire respecter l'ancienne constitution... et donc la propriété privée) et l'armée (qui est rarement anarchiste), sans compter les armées des autres pays.
    Pour un communiste, la réponse est simple : le seul qui puisse réaliser le "coup de force"" qu'est la confiscation des moyens de production ET tenir tête à la "Réaction" violente qui va s'ensuivre... c'est un Etat extrêmement fort, un Etat dictatorial, qui se distingue radicalement de toutes les autres dictatures par le fait que cette fois, il est une dictature au service de la majorité opprimée contre la minorité dominante.

    Donc pour instaurer votre société "anarchiste" (pour Marx, il n'existera pour ainsi dire plus d'Etat dans une société communiste achevée), vous avez besoin de passer... par l'Etat.

    Que répondra notre anarchiste ? Il répondra que tout ceci n'est qu'erreur et illusion, dans la mesure où jamais, au grand jamais, un Etat ne travaillera à sa propre destitution (et surtout pas un Etat dictatorial !) Que si des fonctionnaires de l'Etat prennent le pouvoir, ce ne sera pas pour opérer la collectivisation, mais pour instaurer leur propre domination : la dictature des membres du parti "communiste", par exemple. C'est donc par la révolution DU PEUPLE (et non par la prise de pouvoir par un parti censé le ''représenter''), par la destruction directe de l'Etat par le peuple que la société juste, libre, pourra se construire. C'est ce que pensaient les membres du "POUM" (parti anarcho-marxiste pendant la guerre d'Espagne, qui s'est opposé violemment aux staliniens) : quand ils "libéraient" un village tenu par les franquistes, il ne "nationalisaient" pas les terres et les outils : ils les collectivisaient directement.
    Sur ce point, je vous recommande l'excellent film de Ken Loach, "Land and Freedom", qui met très bien en scène l'opposition entre marxistes-anarchistes et marxistes-communistes (staliniens) pendant la guerre d'Espagne, au sein du camp des "Républicains".

    Voilà voilà. Ceci ne constitue pas un plan ou un corrigé, mais vise juste à vous montrer, en réponse à la question posée, comment on soutient une position en répondant aux positions adverses, c'est-à-dire en répondant aux objections qu'elles peuvent formuler. C'est de cette manière que les PROBLEMES du sujet seront abordés et traités. Si vous juxtaposez les prises de position, il n'y a pas de solution ; si vous n'en retenez qu'une, il n'y a pas de problème.

    J'ai pris "exprès"" la position la plus difficile à tenir, la position anarchiste : il serait sans doute plus facile (mais peut-être moins amusant) de rejeter au départ l'anarchisme (accusé d'entraîner la domination des plus forts : l'Etat est nécessaire au respect des droits de chacun), pour ensuite confronter le libéralisme et le socialisme. Dans ce cas, vous choisissez votre camp : soit en montrant en quoi la garantie des libertés exige, contrairement à ce que dit le libéralisme, l'intervention de l'Etat dans la sphère socio-économique (je vous renvoie au cours) ; soit au contraire en montrant qu'un Etat républicain et démocrate ne doit surtout pas intervenir dans cette sphère (je vous renvoie aux 2 arguments exposés dans le cours).
    Dans cette approche, le fait d'intégrer le communisme ne serait pas forcément nécessaire : il deviendrait plus pertinent si vous centriez le débat sur l'opposition entre socialistes et communistes.
    Toute prise de position implique que vous "centriez" le débat : si vous êtes anarchiste, le débat entre les socialistes et les libéraux n'est pas réellement un enjeu central ; si vous êtes socialiste, le débat entre anarchisme et communisme n'est pas votre priorité, etc.

    C'est ce que, dans le cours, j'ai appelé "entrer dans le cercle" (quel est le problème majeur ?) et "sortir du cercle" (quelle est la meilleure réponse ?) Sortir du cercle, c'est affirmer et soutenir une prise de position : indiquer la réponse qui, selon votre raisonnement, apparaît comme la meilleure. Cela exige que vous ayez envisagé les objections, que vous leur ayez répondu, mais cela n'implique pas que vous les ayez totalement anéanties... Dans le domaine politique, aucune position n'est sans risque, idéale, parfaite.
    Dans votre positionnement personnel (dans la vie "hors-bac"), vous aurez, aussi, à prendre position (lors des élections, par exemple). Cela implique que vous aurez déterminé ce qui, selon vous, constitue la voie la meilleure. Cela n'implique pas, en revanche, que vous soyez parvenu à la conclusion selon laquelle elle ne suscite aucun problème, qu'elle ne comporte aucun risque, etc. Au contraire : c'est même en RESTANT à l'écoute des "adversaires", en continuant à débattre et à discuter que vous éviterez un dogmatisme aveugle... et que, peut-être, vous en viendrez même à changer d'avis ! Mais la plus grande liberté n'est-elle pas justement celle qui consiste à ne rien s'interdire de ce que pourrait nous indiquer notre raison ?
  • Elève TS1
    • 305. Elève TS1 Le 12/06/2016
    Bonjour,
    J'ai 2/3 questions au sujet du bac.
    Tout d'abord, j'ai des questions sur la morale. On a exposé 3 thèses différentes pour savoir si la morale était innée ou acquise : position naturaliste, relativisme philosophique et relativisme sociologique or chacune d'entre elle à des objections. Du coup, si on me pose la question, je ne sais pas quoi faire : présenter la thèse qui me semble "la vraie" et balayer les 2 autres ? Exposer les 3 et montrer les objections que l'on peut faire à chacune ?
    Enfin, j'ai une question sur la politique. A la question, "quel est le meilleur système politique pour garantir les droits fondamentaux des citoyens ?", est ce que cette argumentation serait possible :
    -je commence par l'anarchisme
    -mais je la contredi puisque pour moi, cela va aboutir à des rapports de domination.
    -Je continue avec le libéralisme
    -mais je contredis en disant que ca peut aussi donner lieu à des rapports de domination.
    -j'aboutis au socialisme qui est ma réponse finale.
    -or, j'aimerais parler du communisme. Est ce que j'en parle à la fin du socialisme ? Mais ensuite je maintiens que le système socialiste est meilleur avec pour argument : le communisme ne respecte pas les droits fondamentaux pendant certaines phases de son processus Etat totalitaire..)
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 306. Pascal G Le 17/05/2016
    En ce qui concerne le texte de Jacob, le début du texte est assez simple.
    L'auteur nous dit que, dès que la science s'occupe d'affaires qui concernent directement les hommes (ce qu'ils sont, les mécanismes auxquels ils sont soumis, la manière dont ils doivent se comporter avec les autres, etc.), et plus elle rentre en contact avec les autres instances qui sont chargées de ces "affaires".
    En ce qui concerne, par exemple, la question de savoir comment un homme doit se comporter en société, c'est avant tout la "tradition" (terme à analyser) qui s'en occupe. En ce qui concerne la question des règles morales, ce peut être la religion.
    Dès que la science aborde ces problèmes, elle commence à faire partie du débat qui oppose les courants traditionnels, les courants religieux, etc. Ce que dit la science peut en effet alors avoir des répercussions, des implications, des enjeux qui ne sont plus seulement scientifiques, mais sociaux, politiques, moraux, etc.
    Et par conséquent, elle risque fort de se trouver "instrumentalisée" par l'un de ces courants. Un courant religieux tendra par exemple à "faire dire" à la science ce qu'il faudrait qu'elle dise pour être en accord avec son discours à lui, etc. (le choix des exemples sera important : on peut songer aux débats sur l'héliocentrisme, sur l'évolution, etc.)
    Le but du texte est de montrer que tel est bien le cas lorsque la science cherche à nous dire ce qui "détermine" le comportement humain : facteurs génétiques ou facteurs sociaux ? Chaque posture est susceptible d'être "récupérée" par des courants idéologiques...
  • Pascal G
    • 307. Pascal G Le 17/05/2016
    En ce qui concerne le texte de Ricoeur, il y a bien une différence entre langage politique et ''discours politique'', au sens où l'on parle du discours d'un homme politique (il y a souvent en philosophie un sens plus large du mot "discours", qui réunit tous les usages du langage).
    Dans le texte, le langage est avant tout un support pour le débat public : il s'agit donc moins, dans une démocratie, de "faire des discours" comme doit le faire un "chef", que de dialoguer, échanger, débattre entre citoyens.
    D'où l'importance, dit Ricoeur, de la liberté d'expression dans une démocratie. Comment débattre si je n'ai pas le droit d'exprimer mes idées ?
    Pour revenir à ta question, il est donc important de ne pas réunir l'usage du langage dans une démocratie au fait de "faire des discours"; le peuple ne "fait pas de discours", il discute, débat, s'informe, dialogue.
  • Elève TL2
    • 308. Elève TL2 Le 16/05/2016
    Bonjour monsieur,
    dans son texte Paul Ricoeur parle de langage politique alors je me demandais si il y avait une différence entre un langage politique et un discours politique et s'il est pertinent de faire la différence entre deux.
    Merci d'avance
  • Elève TS1
    • 309. Elève TS1 Le 16/05/2016
    Bonjour
    J'ai choisi de faire l'explication de texte, sur le texte de François Jacob. Mais j'ai du mal a comprendre la premiere phrase quand il parle des affaires humaines, des théories, des données. J'ai du mal à voir le rapport entre toutes ces choses.
    Merci
  • élève ts1
    • 310. élève ts1 Le 26/04/2016
    Bonjour monsieur,
    Peut-on vous envoyer notre travail à faire pour demain par mail?
  • Pascal G
    • 311. Pascal G Le 26/04/2016
    Bonjour élèves TS

    Désolé pour la réponse un peu tardive... mais les profs aussi partent en vacances !
    En ce qui concerne le texte de Freud, il ne présente pas de difficultés majeures : suivez le texte dans l'ordre, et vous verrez à quoi il aboutit.
    Freud commence manifestement par dire que les énoncés religieux ne sont pas rationnellement prouvés ; il remarque ensuite (je paraphrase le texte) que les autorités religieuses ne prétendent pas qu'elles le sont (démontrables), mais que pour elles il ne s'agit pas d'un problème : si les croyances religieuses ne sont pas démontrables, c'est tout simplement parce qu'elles sont ''au-delà'' de la raison, hors d'atteinte de la pensée rationnelle. On ne peut les saisir que par la foi.

    Quelle est la position de Freud face à cette réponse ? La fin du texte le dit clairement : il ne s'agit pas de refuser aux religieux le droit d'admettre des croyances qui sont ''au-delà'' de ce que la raison peut comprendre et démontrer, qui ne peuvent être saisies que par un acte de foi (pensez aux miracles, à la résurrection, à la transmigration des âmes, etc.) ; il s'agit seulement de leur refuser le droit de les imposer aux autres, à ceux qui, contrairement à eux, n'ont pas la foi.

    C'est le point d'aboutissement du texte. Ce qu'il faudra donc expliquer en particulier dans cette fin de texte, c'est pourquoi je peux imposer à quelqu'un d'admettre un énoncé qui peut se démontrer rationnellement (pensez à un théorème), mais je ne peux pas imposer à quelqu'un d'admettre un énoncé qui ne peut pas être démontré, mais qui exige pour être cru d'avoir la (une) foi.

    En ce qui concerne l'autre question : vous avez tout à fait le droit de mobiliser un autre auteur si vous pensez qu'il éclaire le propos du texte ; mais si c'est un auteur qui contredit frontalement la thèse du texte, peut-être est-il préférable de le garder pour la mise en perspective finale...
  • élève TS1
    • 312. élève TS1 Le 23/04/2016
    Bonjours monsieur,
    J'ai choisi de traiter l'explication de texte car je ne suis pas du tout alaise avec la dissertation or j'ai beau lire et relire le texte de Freud mais je ne comprend pas le sens ni où il veut en venir. Cela fait trois jours que je suis dessus et n'arrive à rien.
  • Elève TS1
    • 313. Elève TS1 Le 19/04/2016
    Bonjour Monsieur,
    Dans une explication de texte, peut-on évoquer le point de vue d'un autre philosophe que celui de l'auteur du texte en question?
    Merci d'avance
  • Elève TS1
    • 314. Elève TS1 Le 13/04/2016
    Bonjour monsieur,
    J'ai choisi de travailler sur le texte de Freud pour le mercredi 27 mais je n'arrive pas à cerner clairement la question que le texte pose. Doit-on dire que Freud se demande si il existe une instance au dessus de la raison ou faut-il se demander si il est correct de placer la religion au dessus du reste ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 315. Pascal G Le 08/02/2016
    Bonsoir élève TL2,

    Le programme de révision du bac blanc est constitué... du cours ; les notions "hors-programme" (psychanalyse, refoulement, névrose, sublimation...) ont été mobilisées pour éclairer les notions du programme (comme l'inconscient), elles font donc partie du programme de révision.
  • élève tl2
    • 316. élève tl2 Le 06/02/2016
    bonjour monsieur, pour le bac blanc doit-on réviser seulement les notions du programme ou aussi les notions hors-programme sur la psychanalyse?
  • Pascal G
    • 317. Pascal G Le 27/01/2016
    Bonjour élèves TST2S :

    1) ''domestiquer notre environnement'' signifie le mettre au service de nos besoins, en éliminant ses caractères dangereux. L'environnement est domestiqué lorsqu'il est devenu sans danger et que nous parvenons à en exploiter les ressources pour satisfaire nos désirs et nos besoins.

    2) Il s'agit bien de traiter les différentes thèses exposées : le but est de rédiger un développement de dissertation... (rappel : vous aviez deux semaines pour le faire)
  • T ST2S
    • 318. T ST2S Le 26/01/2016
    bonjour monsieur, dans la dissertation que nous avons à faire pour jeudi 28, je bloque dans le grand 1 petit B, je ne comprend pas ce que veut dire " domestiquer son environnement "
  • Tst2s
    • 319. Tst2s Le 26/01/2016
    Bonjour monsieur j'aimerai savoir si pour la dissertation le progrès technique nous rend-il plus heureux il faut choisir la thèse qu'on veut analyser ou bien toutes les faire ?
    Merci
  • Pascal G
    • 320. Pascal G Le 19/01/2016
    Pour les définitions à connaître jeudi... les voilà !

    Notions du programme :

    Bonheur : état dans lequel tous les besoins et désirs de l'homme sont satisfaits (du moins ceux qui correspondent à sa nature et à son identité)

    Désir : force psychique qui pousse l’individu vers un objet (l’objet du désir)

    Conscience : faculté réflexive de l’esprit humain (qui lui permet de se prendre lui-même comme objet de pensée, et comme objet de jugement)

    Inconscient : pour Freud, appartient au domaine de l’inconscient tout ce qui a été refoulé, c'est-à-dire ce dont l’individu ne peut pas prendre conscience du fait d’un acte de censure interne.
    Remarque : il est souvent pertinent de distinguer, dans un sujet de bac, les problèmes que pose le fait d’admettre l’hypothèse de l’inconscient (est-ce une hypothèse scientifiquement valable ? est-ce une hypothèse moralement acceptable ? etc.), et les problèmes qui se posent une fois qu’on l’a admis (que faire face à l’inconscient, comment le connaître pour échapper aux névroses, etc.)

    Morale : la morale est le système de règles qui différencie le Bien du Mal et qui nous commande de faire le bien.

    Devoir : un devoir est un commandement moral, c'est une action que j'ai l'obligation (morale) d'effectuer ("le" devoir est l'ensemble des devoirs)

    Notions hors-programme :

    Petite perception (Leibniz) : une « petite perception » désigne chez Leibniz une sensation trop faible pour que l’on en prenne conscience.

    Aperception (Leibniz) : une aperception est une perception dont on prend conscience

    Subliminal : ce qui se situe en dessous du seuil de conscience (par exemple : durée inférieure à 1/24 seconde pour une image visuelle)

    Sublimation : processus psychique par lequel l’individu trouve une voie de réalisation socialement valorisée pour des pulsions dont la libération immédiate entrerait en conflit avec des exigences sociales et morales.

    Moi : instance psychique chargée de gérer la décharge des pulsions conformément au principe de réalité.

    Ça : instance psychique qui constitue le réservoir pulsionnel, régi par le principe de plaisir

    Surmoi : instance psychique constituée des normes sociales et morales intériorisées par l’individu ; il est l’instance responsable du refoulement des pulsions, car il décide de l’accès à la conscience des pulsions.

    Refoulement : le refoulement est le refus opposé par le Surmoi à l’accès à la conscience des pulsions issues du Ça.

    Psychanalyse : la psychanalyse désigne à la fois la théorie du psychisme humain fondée sur l’hypothèse de l’inconscient, et la pratique thérapeutique qui en découle (pour la guérison des névroses)
  • Eleve tl2
    • 321. Eleve tl2 Le 17/01/2016
    Bonjour Monsieur ,
    pouvez vous me dire le nom des notions que l'on pourrait avoir a définir Jeudi ,
    Merci
  • Eleve TL2
    • 322. Eleve TL2 Le 17/01/2016
    Bonjour monsieur,
    J'aimerai savoir si les synthèses dans les archives ( conscience et inconscient ) peuvent être utiles pour réviser ?
    Merci d'avance
  • Ts2s
    • 323. Ts2s Le 12/01/2016
    Merci d'avance
  • tst2s
    • 324. tst2s Le 12/01/2016
    Bonjours monsieur excusez moi de vous déranger, pour l'introduction que nous avons à faire pour jeudi je bloque sur le plan. Je voulais savoir si c'était possible de faire par exemple
    I ) domaine médical
    II) domaine informatique
  • Pascal G
    • 325. Pascal G Le 31/12/2015
    Vous pouvez ; attention toutefois aux séries qui ont tendance à agacer les profs de philo, du fait de leur forte teneur en présupposés idéologiques douteux : Les Experts, FBI P.D., etc.
  • Élève TS1
    • 326. Élève TS1 Le 29/12/2015
    Bonjour monsieur ! Lors de nos travaux réalisés ensemble sur la dissertation, nous avons toujours mobilisé des films ou romans en guise d'illustration. Cependant, peut-on aussi utiliser des séries si nous jugeons que celles-ci rentrent dans le cadre de l'analyse de notre thèse ? Merci d'avance
  • Pascal G
    • 327. Pascal G Le 22/12/2015
    Bonsoir élève TS1,

    La réfutation d'une objection peut très bien constituer l'argument lui-même, selon un principe assez proche de la réfutation par l'absurde.
    1) Vous affirmez une thèse,
    2) vous soulignez tout de suite l'objection qui pourrait lui être faite (c'est d'autant plus facile si la thèse est paradoxale... ce qui est en général bon signe : une thèse qui n'a vraiment rien de surprenant est en général une simple thèse du sens commun), et
    3) vous répondez à l'objection.

    Cela ne démontre pas nécessairement que la thèse est vraie, mais cela montre que la raison pour laquelle, apparemment, elle ne l'est pas, n'est pas valable. Ce qui est déjà de l'ordre du travail argumentatif.

    En règle générale, ce type d'argumentaire est assez valable en philosophie, puisqu'il s'agit moins de trancher le débat d'une façon définitive (une prise de position philosophique n'est pas un théorème mathématique) que d'affronter les problèmes (ce qu'impose l'objection) et de chercher à les résoudre (ce qu'implique la réfutation.)
  • Élève TS1
    • 328. Élève TS1 Le 22/12/2015
    Bonjour, j'ai un petit souci méthodologique sur la dissertation.
    Voilà, pour répondre aux objections comment on le présente ?
    on répond aux objections dans l'argument de la thèse ou on fait un argument, on donne des exemples et seulement après on s'occupe des objections ?
    Merci, bonnes vacances
  • Pascal G
    • 329. Pascal G Le 14/12/2015
    Il me semble que le problème que tu rencontres pour problématiser le sujet vient du fait que tu évacues entièrement l'un des aspects du problème (ce qui l'évacue en tant que... problème).
    C'est pourtant le plus facile : qu'est-ce qui paraît absurde dans le fait de désirer quelque chose qui, dès le départ, est reconnu comme impossible ? N'est-ce pas se condamner à la frustration, voire à l'angoisse ou à la culpabilité ?

    Toutes tes idées (qui sont intéressantes) vont dans l'autre sens (ce qui fait que je ne comprends pas bien le "mais" que tu places en début de second paragraphe...) : on pourrait même dire qu'elles contiennent les éléments qui permettent de répondre à l'aspect que je souligne (notamment avec l'idée selon laquelle l'impossible n'existe pas "en soi" : c'est toujours nous qui considérons quelque chose comme possible ou non, cela dépend donc d'une interprétation.)

    Il faudrait donc commencer par l'idée que je présente, qui est la plus simple, avant de lui répondre avec tes idées, qui me semblent s'articuler en deux parties.

    Un sujet de philo autorise toujours des réponses qui s'opposent : sinon c'est qu'il n'y pas de problème, pas de nécessité d'une "prise de position" : c'est cette dualité des réponses qu'il faut faire apparaître dans l'intro, et c'est ta prise de position qui doit découler du développement.
  • Eleve tl2
    • 330. Eleve tl2 Le 12/12/2015
    Bonjour Monsieur ,
    pour la dissertation que l'on doit vous rendre pour lundi , j'ai une ébauche de plan et j'aimerais avoir votre avis sur celui ci :
    - L'homme est un être de défi , l'impossible est donc un défi et un fantasme pour l'homme , acquérir ce qui est a sa porté ne l'interesse peu car n'importe qui en est capable , cela donne donc un sens a la vie de l'homme car son but est de conquérir ce qui de sens lui est impossible de base.
    -Mais l'homme est aussi un être de désir avant tout, c'est le point de départ de son existence que de désirer , il ne peut être heureux et avoir du bonheur dans sa vie si il ne désire pas , plus son désir est impossible plus la recherche de son accomplissement provoquera une sensation de bien être , ce qui admet qu'il y a du sens a désirer l'impossible cependant il est toutefois acceptable de pouvoir croire a une contradiction entre ces deux termes que sont désir et impossible au vue de leur définition
    -L'impossible n'a surtout pas de définition prédéfinie , en fonction de chaque situation , l'homme peut interpréter de différente manières cette notion d'impossible a sa guise donc en fonction des moments , il pourrait avoir un sens plus important a le désirer ou non

    Pour cela je comptais mobiliser des citations de spinoza ou de Marie noel

    Je vous remercie de votre réponse par avance
  • Pascal G
    • 331. Pascal G Le 11/12/2015
    En règle générale, il vaut mieux éviter les contradictions : si tu dis oui, non, cela en fait une première, et si tu conclus par "oui et non", cela en fait une seconde.

    Le but est donc de chercher à soutenir des thèses qui ne se contredisent pas : si tu montres d'abord ce qui pose problème dans le fait de désirer l'impossible, et que tu montres ensuite en quoi cela reste pourtant nécessaire, ou légitime, il n'y a pas de contradiction ; il y a plutôt un développement et un éclaircissement du problème à résoudre.

    Et si tu montres ensuite (ce n'est qu'un exemple) quel type de désirs impossibles il faut maintenir (+ comment il faut les désirer ou chercher à les réaliser), et quel type de désirs impossibles il faut rejeter (en indiquant dans les deux cas pourquoi), il n'y aura pas de contradiction du tout !
    Il y aura une prise de position face au problème...
  • Elève TL2
    • 332. Elève TL2 Le 11/12/2015
    Merci beaucoup pour votre aide et je voulais aussi savoir si un plan "oui, non, oui et non" fonctionnait.
  • Pascal G
    • 333. Pascal G Le 10/12/2015
    Pour élève TL2,

    Tes idées semblent plutôt intéressantes, mais il va falloir les organiser dans un plan cohérent.
    Pour cela, le plus simple est sans doute de chercher à les rassembler autour de "pôles" réponses : en premier lieu, pourquoi peut-il sembler absurde de désirer l'impossible? Y a-t-il un sens à désirer ce dont on sait pertinemment qu'on ne pourra pas l'atteindre ? N'est-ce pas se condamner à la frustration, etc.? Ici, il n'est pas très difficile de mobiliser le cours (notamment Epicure).

    Ce qu'il faut alors chercher, c'est ce qui, dans le fait de désirer l'impossible, peut pourtant avoir une valeur. Et c'est là que tes idées sont intéressantes : est-il réellement souhaitable, est-ce si "rationnel" que cela de vivre sans rêves, sans idéal, sans utopie ? Quel rôle peuvent jouer ces désirs "impossibles" dans la vie d'un homme, voire dans la vie des peuples, dans l'histoire ?

    Il faudra également se demander comment articuler ces deux "pôles" dans une prise de position cohérente ; de ce point de vue, le fait de se demander si ce n'est pas en désirant l"impossible qu'on peut contribuer à le rendre possible peut être assez intéressant.
    N'est-ce pas justement parce que les hommes ont su aspirer à ce qui n'était pas "possible" (pas concevable, ou pas réalisable) que l'on a pu repousser les frontières du possible ?
  • Elève TL2
    • 334. Elève TL2 Le 10/12/2015
    Bonsoir monsieur,

    Je vous contacte à propos de la dissertation à rendre lundi. J'avais pensé au fait que l'homme est attiré par l'impossible car l'accessible est banal et vouloir acquérir l'impossible est une sorte de défi pour l'homme, et qu'il y a donc plus de sens pour que l'homme soit attiré par l'impossible car l'impossible relève du domaine du rêve, du fantasme. J'aurais donc voulu avoir votre avis sur cette ébauche de plan.
    Je vous remercie par avance.
  • Pascal G
    • 335. Pascal G Le 07/12/2015
    Pour élève TL2,

    C'est un peu vague comme question... logiquement, ce qu'il y aura dans vos parties dépend de votre problématisation, et de la réponse que vous comptez apporter !

    Le développement devra en tout cas indiquer ce que signifie précisément le fait de désirer l'impossible (de quels désirs s'agit-il ? en quoi consiste le fait de les désirer ?, etc.) ; il devra également clarifier ce qui semble justifier une maîtrise des désirs, conduisant à mettre fin au désirs dont la satisfaction est impossible (pour cela, le cours est assez facile à mobiliser) ; il faudra également faire apparaître les problèmes que cela peut poser (est-ce possible ? est-ce souhaitable ? selon quel critère ? etc.): et c'est face à ces problèmes que se dégagera votre prise de position.

    Mais ceci ne constitue pas un plan : le plan doit découler de l'articulation entre le problème que vous avez posé (en introduction) et la prise de position que vous soutiendrez (en conclusion) : puisque le plan est la structure du raisonnement que vous allez suivre pour justifier votre prise de position, face à ce problème...
  • élève  TL2
    • 336. élève TL2 Le 06/12/2015
    Bonjour monsieur
    concernant la dissertation que l'on doit vous rendre pour le 14 je suis un peu perdu au niveau de la méthode. J'ai regarder la méthode que vous nous aviez donné en cour mais je n'arrive pas a cerner se que je dois mettre dans mes grandes partis . Pourriez-vous m'éclairer s'il vous plait . bonne journée
  • Pascal G
    • 337. Pascal G Le 03/12/2015
    Cela dépend de la thèse en question... disons que si c'est une thèse générale, une thèse peut suffire, mais alors elle devra être justifiée par des arguments différents.

    En règle générale, il est préférable :

    1) de privilégier des thèses précises, qui sont plus rigoureuses dans l'argumentation, mais qui exigent d'êtres différenciées (mieux vaut plusieurs thèses précises qu'une seule thèse trop générale)

    2) de ne pas attendre le dernier moment pour poser des questions : c'est l'assurance que je peux répondre, et que la réponse bénéficie à tous...
  • TS1
    • 338. TS1 Le 02/12/2015
    Monsieur, pour la première parti de dissertation qui est à faire pour demain, on doit présenter qu'une seule thèse ou en présenter plusieurs?
  • Pascal G
    • 339. Pascal G Le 17/11/2015
    Disons qu'il est recommandé de savoir y répondre, puisque les questions du DS en seront issues...
  • TS
    • 340. TS Le 17/11/2015
    Bonsoir, pour le controle de demain il faut savoir les 5 Quiz sur la liberté ? Merci
  • Pascal G
    • 341. Pascal G Le 15/11/2015
    Pour élève TL,
    Les théoriciens dont parle Epicure sont tout simplement ses détracteurs en général, ceux qui critiquent sa doctrine en commettant le plus grand contresens que l'on puisse faire : lui attribuer l'idée selon laquelle on doit céder à tous ses désirs, quels qu'ils soient.

    Ce contresens était déjà commis de son vivant, par exemple par des philosophes liés à l'Académie (fondée par Platon) ; pour un platonicien, ce n'est pas à nos désirs qu'il faut obéir, mais à notre raison (or pour Epicure, en se limitant à nos désirs naturels, c'est bien à la raison que l'on obéit).

    Mais c'est encore ce contresens que l'on commettra 20 siècles plus tard, lorsque l'on traitera quelqu'un ''d'épicurien'' en sous-entendant ainsi que c'est un libertin, un jouisseur qui donne libre cours à tous ses désirs.

    Ce contresens se manifeste notamment à travers une formule que l'on retrouve à travers toute l'histoire de la philosophie et de la littérature, celle de "pourceau d'Epicure".

    Initialement, c'est une formule d'Horace dans ses Epîtres (poète latin du 1er siècle) :

    "Alors tu verras comme je serai en bon point avec un teint frais et la charnure délicate, quand tu voudras un peu rire d’un pourceau qui est du nombre de ceux d’Epicure."

    On retrouve cette formule à de multiples reprises (vous en trouverez plusieurs exemples ici http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Pourceau_d%27Epicure, l'une d'elles se trouvant chez un philosophe du XVII° siècle, Gassendi, qui avertit pourtant sur le caractère probablement mensonger, diffamatoire de l'appellation :

    "Mais comme je ne voudrais pas nier, qu'il y ait eu beaucoup d'Epicuriens très ignorants, notamment ceux, qui ne songeaient qu'à se vautrer dans toute sorte de voluptés, et qui ont été communément nommés pour ce sujet les pourceaux d'Epicure : je crois aussi, qu'il faut tomber d'accord, que plusieurs de cette Secte n'ont pas vécu de la façon, ni dans cette profonde et honteuse ignorance, qu'on leur a voulu imputer."

    Ce qui est intéressant ici est que le blâme que l'on adresse à un philosophe vient du fait qu'on lui attribue une thèse inverse de celle qu"il défend en vérité...
  • Pascal G
    • 342. Pascal G Le 15/11/2015
    C'est bon pour les TS : vous trouverez les quiz et les définitions dans votre espace. Let's play !
  • Pascal G
    • 343. Pascal G Le 15/11/2015
    Maintenant elles y sont !
  • TST2S
    • 344. TST2S Le 15/11/2015
    Bonjour Monsieur, dans le fichier définitions je ne trouve rien, vous ne les avez encore pas mises?
  • Pascal G
    • 345. Pascal G Le 14/11/2015
    Tous les quizs des ST2S sont en ligne ! Un fichier ''définitions" sera ajouté dans votre espace.
  • Pascal G
    • 346. Pascal G Le 14/11/2015
    Aux élèves de TS et TST2S : les quizs sont en cours de rapatriement sur ce site ! Vous pouvez déjà commencer à vous entraîner dans votre espace (catégorie ''quiz'') ; je commence par les ST2S...
  • élève TL2
    • 347. élève TL2 Le 14/11/2015
    Bonjour Monsieur

    Concernant le Dm à faire pouR le 23/11 je voudrais savoir qu'elle est la doctrine dont parle Epicure à la ligne 16 ""comme le croient certains qui ne connaissent pas notre doctrine "

    merci bonne journée
  • TST2S
    • 348. TST2S Le 14/11/2015
    Bonjour M, Allez vous remettre les définition sur votre site, car elles n'y sont pas non plus sur pronote?
  • Pascal G
    • 349. Pascal G Le 13/11/2015
    Bonjour tout le monde,

    Ma section '''quiz'' semble de nouveau opérationnelle sur ce site ! Je retransfererai donc les quizs demain (samedi) de Pronote vers ici...
    J'avoue ne pas comprendre pourquoi les quiz que j'ai rentrés n'apparaissent pas dans votre session pronote...
  • TST2S
    • 350. TST2S Le 13/11/2015
    Bonjour Monsieur, les quizs sont vraiment introuvables sur pronotes.
    pour reviser pour le controle de mardi, comment faire du coup?..
  • Pascal G
    • 351. Pascal G Le 13/11/2015
    Flûte alors...
    Habituellement, sous Pronote, se trouve une icône "quiz"... elle n'apparaît pas ?
    Je n'ai pas d'accès élève (ce qui ne me facilite pas la tâche pour vous aider), mais si l'un(e) d'entre vous les a localisés, je lui serais très reconnaissant de bien vouloir indiquer la marche à suivre...
    Les quizs s'intitulent (en fonction de la classe) : TL (ou TS, ou TST2S) Liberté n° 1 (2,3,...)
  • Des élèves de ST2S1
    • 352. Des élèves de ST2S1 Le 13/11/2015
    Bonjour Monsieur, les quizs d'entrainement et les définitions pour le contrôle sur la liberté sont introuvables sur le site Pronote.
  • Elève TS1
    • 353. Elève TS1 Le 13/11/2015
    Bonjour monsieur,

    Vous nous aviez également dit que les quizz sur la liberté étaient reportés sur pronote mais ils sont introuvables. Où doit-on aller pour les retrouver ?
    Merci d'avance !
  • Pascal G
    • 354. Pascal G Le 12/11/2015
    Ce sont bien les mêmes... mais il y en a 3 de plus !
  • élève TL2
    • 355. élève TL2 Le 11/11/2015
    Bonjour Monsieur

    Pour le control que nous avons demain vous nous aviez dit que vous aviez mis en ligne sur pronote les quizz sur la liberté le seule problème c'est que je ne les trouves pas . Est-ce que se sont les meme qui a sur votre site ?

    Merci bonne journée
  • Pascal G
    • 356. Pascal G Le 09/11/2015
    Bonsoirs élèves TS1!

    Je réponds aux trois questions en même temps...
    Dans l'ordre :
    1) pour débuter l'introduction (approche du sujet), le plus simple est de trouver une raison actuelle de se poser cette question. L'opinion commune, dans une première approche, ce peut être l'opinion publique, l'ensemble des idées qui sont reçues par la majorité des gens.
    On voit assez bien aujourd'hui, notamment du fait de la puissance des mass media, on peut se demander si l'opinion dominante, celle qui est véhiculée / construite par les médias de masse, ne doit pas être remise en cause pour que l'on puisse retrouver notre liberté de pensée...
    Mais ce n'est qu'une piste possible, il y en a d'autres.
    N'hésitez pas à commencer votre introduction par une phrase qui dresse un constat simple (par exemple, donc, sur la Puissance actuelle des mass media, dont l'omniprésence vient peut-être menacer la construction d'une pensée personnelle).

    2) Logiquement, vous devez aboutir à la question du sujet à la fin de l'approche du sujet (étape 1) ; vous devez aboutir à la problématique à la fin de la problématisation (étape 2)

    3) Il est vrai qu'en cours nous n'avons pas beaucoup parlé de la 4e étape de l'introduction. La raison principale est qu'il n'y a pas de 4e étape. L'introduction s'arrête après l'annonce du plan (et pour jeudi vous n'avez que l'introduction à rédiger).
    Indiquez donc simplement les grandes étapes de votre développement (par exemple : nous nous demanderons d'abord en quoi l'opinion commune peut porter atteinte à notre liberté, puis en quoi peut consister le fait de s'en affranchir, etc.)

    Voilà... merci pour ces questions, qui permettent de rappeler des éléments importants.
  • TS1
    • 357. TS1 Le 09/11/2015
    Bonjour monsieur,
    je nécessite de l'aide pour réaliser l'introduction de la dissertation. Je pense qu'il me manque des pistes pour réussir à me lancer, je suis complètement perdue pour engager l'introduction. La première phrase doit prendre quelle tournure ? Celle d'une définition?
    Merci de votre réponse
  • TS1
    • 358. TS1 Le 08/11/2015
    Bonjour Monsieur,

    Pour l'introduction, j'ai un petit trou de mémoire : faut-il que le sujet apparaisse ou la problématique suffit elle ? Et aussi, l'analyse des termes du problème doit elle se faire dans l'introduction ?

    Cordialement.
  • élève TS1
    • 359. élève TS1 Le 08/11/2015
    bonjour, j'ai commencé à travailler sur le diserte à rendre pour jeudi. Mais je bloque à la première étape. je n'arrive pas à définir correctement "l'opinion commune" et donc à voir où est le problème, j'ai bien une idée mais j'ai peur que se soit hors sujet (si on devient esclave de l'opinion commun on pense pas ce qu'on veut donc on est pas libre mais en même temps on peut choisir de penser comme "l'opinion commune" donc vu que c'est un choix on est libre donc on est pas obligé de s'en affranchir...) voilà je sais pas trop si je suis dans la bonne voie. De plus on avait pas fini la méthode, donc pour la 4ème étape on fait comment ? on oriente juste notre disserte en donnant notre avis ?
  • Pascal G
    • 360. Pascal G Le 07/11/2015
    Bonsoir élève TST2S,

    Au sens littéral, "al ibahiyya" désigne en arabe "les libertins", mais les deux mots n'ont pas les mêmes connotations. Plutôt que de feindre d'être arabophone, j'emprunte le passage suivant à une philosophe spécialiste de la tradition philosophique musulmane, Souad Ayada. "La notion de libertinage n'a pas ici le sens qu'on lui donne dans l'histoire culturelle de l'Ocident. Ceux qu'on appelle les ibahiyya forment une vaste catégorie, dans laquelle se retrouvent des soufis atypiques, des philosophes errants, des "anormaux" de toutes sortes." (L'islam des théophanies).

    A titre d'exemple, Hafez, le géant de la poésie persane (XIV° siècle) que l'on célèbre encore aujourd'hui en Iran, a souvent été rangé dans cette catégorie.
  • Élève St2s
    • 361. Élève St2s Le 04/11/2015
    D'où vient le nom de votre site ?
  • Pascal G
    • 362. Pascal G Le 14/10/2015
    Pour élève tl2-en-retard,

    le terme de principe renvoie à l'idée de fondement. Dans un système théorique, on justifie des énoncés par d'autres énoncés, plus fondamentaux. Et l'on justifie ces énoncés à l'aide d'autres énoncés, plus fondamentaux, etc. On aboutit ainsi à des énoncés qui sont les plus fondamentaux, ceux sur lesquels reposent tous les autres et qu'on ne peut plus justifier à l'aide d'énoncés plus fondamentaux : ce sont les principes.
    Par exemple, la Constitution française repose sur un certain nombre de "principes", comme celui qui garantit la liberté de pensée. On ne justifie pas la liberté de pensée, mais on s'en sert pour justifier d'autres droits.
  • TL2
    • 363. TL2 Le 14/10/2015
    Bonjour monsieur, je m'y prends un peu tard mais j'aimerais savoir comment vous définiriez le terme de "principes", car en cherchant dans le dictionnaire j'obtiens une définition mais elle ne correspond pas a celle que je pensais.
    Merci d'avance.
  • Pauline Cognard
    • 364. Pauline Cognard Le 12/10/2015
    Bonsoir Monsieur,
    Je vous remercie infiniment pour votre aide précieuse et votre explication : elle me conforte dans des points que j'avais développés et m'éclaircit les zones d'ombre.
    Je vous souhaite une bonne soirée.
    Cordialement,
    Pauline Cognard
  • Pascal G
    • 365. Pascal G Le 12/10/2015
    Addendum à la réponse précédente à Pauline :

    Comme le me rends bien compte que l'exemple de l'aspirateur n'est peut-être pas le plus approprié (surtout quand c'est le seul...) pour une colle de philo, je t'en proposes deux autres.
    La nature d'une oeuvre d'art, par exemple une statue, c'est une statue belle, c'est-à-dire (pour Aristote) harmonieuse, c'est-à-dire bien proportionnée (et non la statue difforme ou ratée).
    Et, dans le domaine de la nature, la nature du mouvement parfait, c'est le mouvement circulaire : c'est ce qui explique pourquoi les Grecs concevaient le mouvement des astres comme nécessairement circulaire...
    Accessoirement, c'est encore cette croyance au caractère nécessairement parfait (et donc rationnel) de la Création qui guidera les recherches des astronomes du XVI° et du XVII° siècle : c'est parce que le mouvement des astres est nécessairement rationnel qu'il doit être mathématisable, ce qui obligera Kepler (qui est obligé d'admettre que ce mouvement n'est pas circulaire) à se rabattre sur l'orbite elliptique.
  • Pascal G
    • 366. Pascal G Le 12/10/2015
    Bonsoir élève TST2S,

    Pour l'explication du texte de Sartre, il faut bien sûr commencer par utiliser les exemples du texte (il est toujours pertinent de mobiliser l'ensemble du texte pour une explication).
    Mais c'est encore mieux si vous proposez aussi vos propres exemples ; essayez de trouver une situation, réelle ou issue d'un livre, d'un film ou autre, qui permettrait d'illustrer, d'une part, le fait des inégalités sociales produites par les différences de ''situations'', et, d'autre part, le fait que l'homme peut se trouver dans des situations où la nécessité de choisir, l'impossibilité de ne pas choisir, apparaît comme un fardeau.
  • Pascal G
    • 367. Pascal G Le 12/10/2015
    Bonsoir Pauline,

    Dans une khôle de philo, la méthode que je vous ai proposée pour l'explication écrite risque en effet de se révéler un peu fastidieuse…
    De manière générale, une présentation orale doit respecter les règles de l'oralité, dont la première est que l'on parle à quelqu'un. Mais comme, dans le cas d'une colle, on parle finalement tout seul, le mieux est de faire semblant de dialoguer : c'est-à-dire que tu poses toi-même les questions auxquelles tu vas répondre.
    C'est très reposant pour le correcteur, et c'est un bon procédé didactique.

    Donc, pour ce texte d'Aristote, le mieux est de trouver, pour chaque moment du texte, ce qu'est le point en question.

    La première est simple : comment accède-t-on au bonheur ?

    → 3 possibilités :

    _ soit on le reçoit de quelqu'un d'autre, qui nous le transmet (apprentissage) ;
    On peut dire à ce sujet un mot d'explication. Cela revient à dire que le bonheur serait analogue à une connaissance, que l'on peut transmettre par l'enseignement. C'était déjà la question posée dans le Ménon de Platon à propos de la vertu : « la vertu peut-elle s'enseigner ? »
    Et Socrate de remarquer qu'apparemment, la question de savoir à qui il reviendrait dans ce cas de l'enseigner n'est pas simple, puisque les fils des citoyens les plus en vue à Athènes ne semblent pas particulièrement vertueux…

    Le point important dans le texte de Platon étant que, celui qui peut enseigner la vertu, ce n'est certainement pas le sophiste mais (évidemment) le philosophe ; puisque être vertueux, c'est avant tout -- être rationnel.

    _ soit on l'obtient par un travail personnel. Le travail est alors tributaire d'un mérite, d'un effort de soi sur soi ; il serait donc lié à la vertu, puisqu'il viendrait récompenser la valeur qu'un individu a su donner à sa vie.

    _ soit on le reçoit gratuitement (et donc aussi arbitrairement, sans mérite de notre part) de la part des dieux. Le bonheur est alors une chance, un « bon heur », une bonne fortune. Il n'y a pas alors de la méthode pour l'acquérir.
    Les mots du texte sont importants : Aristote ne parle pas de « récompense » divine, mais de faveur. La thèse en cause ici n'est donc pas que les dieux nous donneraient le bonheur parce qu'ils nous aiment, et qu'ils nous aiment parce que nous sommes vertueux (on se rapprocherait alors des thèses du Lysis de Platon)
    Il s'agit bien ici de « faveur », c'est-à-dire que les dieux aimeraient un tel ou tel indépendamment de ses mérites, par pure inclination : le don des dieux peut donc être rapproché, comme le fait le texte, du « hasard », puisqu'il n'y a pas alors de raison à donner au fait que nous recevons (ou non) le bonheur.

    Question : laquelle de ces possibilités est, selon Aristote, la bonne ?

    Au départ, il semble que ce soit la thèse n°3, puisqu'il souligne la dimension divine du bonheur.
    Le bonheur est la chose qui possède la plus grande valeur, il est le but absolu de la vie humaine, le bien suprême ; en ce sens, il peut bien être considéré comme « divin ».

    Apparemment, cette description du bonheur prépare le terrain de la thèse 3 : si le bonheur est chose divine, on pourrait s'attendre à ce qu'il soit un don des dieux.

    Et Aristote poursuit, apparemment dans le même sens en disant que, même si la thèse 2 était la bonne, cela ne ferait que confirmer le fait que le bonheur est bien chose divine.

    Mais il introduit une idée intéressante, en reliant bonheur et vertu. Car l'argument qu'il utilise pour justifier le caractère divin du bonheur, c'est que la récompense de la vertu ne saurait être que divine.
    C'est le point-clé : ainsi le bonheur en tant que récompense ne serait une récompense suprême que parce qu'il viendrait répondre à ce qu'est le mode de vie le plus élevé, celui qui donne à la vie une valeur suprême : la vertu.

    Aristote poursuit au conditionnel : si la thèse 2 était la bonne, alors il faudrait dire que, loin d'être un don des dieux, comme tel probablement réservé à une élite, il s'agit d'un état auquel peut prétendre la majorité des hommes, puisque dès lors pour être heureux la (seule) condition de possibilité serait la capacité d'être vertueux.

    Et, certes, Aristote ne nous dit pas que la majorité des hommes sont vertueux, mais bien que la majorité des hommes peuvent l'être. Car la vertu désigne d'abord, pour Aristote, le fait de vivre en accord avec la raison, laquelle nous permet à la fois (comme nous l'indique son instrument, le langage ; tu te rappelles que « logos » en grec, signifie à la fois la raison et le langage) de différencier le vrai du faux, l'utile de l'inutile mais aussi le juste de l'injuste.

    Donc, tout individu au sein duquel la raison a atteint le stade de la maturité peut être vertueux ; ce qui ne désigne pas tous les êtres humains (notamment pas certains barbares qui, privés de raison, sont naturellement faits pour être esclaves pour Aristote), mais qui désigne normalement tout membre de plein droit de la démocratie athénienne (laquelle ne contient ni les esclaves, ni les enfants, ni les femmes, ni les métèques…)

    Nous avons donc deux possibilités présentées au conditionnel : laquelle est la bonne ?

    La réponse d'Aristote est typiquement aristotélicienne : la vraie, c'est la meilleure. Cette fois le conditionnel est davantage de l'ordre de l'implication : puisque la seconde approche est meilleure que la première, alors c'est elle qui doit être la vraie.

    Première question : en quoi est-elle meilleure ?

    Elle est meilleure car elle est plus raisonnable : elle permet de donner un sens au bonheur, en corrélant, comme l'a montré le texte, le bien suprême qu'est le bonheur à la valeur suprême qu'est la vertu.

    Si le bonheur découle d'un mérite, alors il a un sens, il est justifié. Ce qui ne fait que renforcer le bonheur lui-même : puisque celui qui jouit du bonheur en jouit d'autant plus que ce bonheur résulte pour lui de ses efforts pour être vertueux, qu'il sait avoir mérité le bien dont il jouit.

    Donc cette conception du bonheur est « meilleure », elle permet de donner un sens rationnel au fait d'être heureux, elle est plus juste.

    Mais en quoi le fait qu'elle soit meilleure implique-t-il qu'elle soit plus vraie ?

    C'est là le tour de force aristotélicien du texte : la nature fait bien les choses. S'il est meilleur que le bonheur procède du mérite et de la vertu que de la chance, il est certain que la nature a fait en sorte qu'il relève du mérite et de la vertu.

    Il faudrait ici s'attarder ici sur le concept artistotélicien de « nature ». Pour Aristote, la nature d'une chose, c'est ce qu'elle est lorsqu'elle a pleinement développé les potentialités qu'elle recèle, lorsqu'elle a atteint son degré d'achèvement, sa perfection. Ainsi la « nature » de l'homme, pour Aristote, c'est l'être humain adulte (dans lequel la raison trouve son plein épanouissement). De même, la « nature » de la société humaine, c'est la Cité (la société dans laquelle l'homme réalise pleinement son humanité, en réalisant pleinement sa rationalité : la Cité est la société dans laquelle les rapports humains sont régis par un droit juste).

    On peut donc dire que toute chose, par nature, tend à atteindre son degré de perfection le plus grand, et que la nature même de chaque chose est caractérisée par ce degré de perfection.

    Cela vaut, nous dit le texte, pour tout ce que l'homme invente ou construit (l'art) : la nature d'un aspirateur, ce n'est pas l'aspirateur en panne qui fait trop de bruit, c'est l'aspirateur qui aspire de façon très efficace avec un minimum d'énergie. De même, la nature de l'intelligence, ce n'est pas la bêtise passionnée, c'est la rationalité pleine et entière.

    On peut donc dire que le bonheur est lui aussi, par nature, ce qu'est le bonheur quand on le considère dans sa plus grande valeur, dans sa plus haute rationalité : et c'est précisément quand il vient couronner les mérites de la vertu qu'il apparaît parfait.

    Comme le remarque la fin du texte, si le bonheur ne venait que comme un caprice arbitraire des dieux ou du hasard, il serait très loin de son point de perfection.

    Voilà voilà…

    Si tu veux nourrir le débat avec ton khôleur, tu peux toujours lui indiquer la piste suivante.

    Cette question du rapport entre bonheur et mérite se retrouvera, sous une forme assez analogue, au XVI° siècle, autour du débat sur le libre arbitre de l'homme.

    D'un côté, on aura un humaniste, adepte en tant que tel d'un christianisme « synthétise » avec la philosophie d'Aristote : c'est Erasme, auteur d'un traite "du libre arbitre".

    De l'autre, on a le partisan d'un retour à l'Evangile, qui implique une « désaristotélisation » du message chrétien : c'est Luther, auteur d'une réponse intitulée :"du serf arbitre"

    Si Erasme veut sauver le libre arbitre de l'homme, c'est (entre autres) pour pouvoir faire du Salut une récompense, la récompense de la piété et de la vertu de l'homme (une approche qui est absurde si l'homme n'a aucune liberté morale, et qu'il est condamné à toujours faire le mal, sauf si Dieu décide d'agir différemment à travers lui).
    Erasme, en bon aristotélicien, veut conserver le lien entre Salut (bien suprême) et vertu.

    Luther, au contraire, nie toute liberté morale de l'homme, et détruit ainsi toute possibilité de faire du bien suprême (le Salut) une récompense de la vertu.
    Il nous faut donc assumer, si l'on veut suivre Luther, le caractère totalement arbitraire du choix par lequel Dieu décide de sauver celui-ci et de damner celui-là. Cela n'implique pas qu'il n'y ait aucune « ra ison » de ce choix : mais ce choix n'a aucun rapport avec notre « mérite » : les « raisons » sur lesquelles il, repose sont totalement inaccessibles à notre raison humaine.

    Les thèses de Luther nous renvoient donc l'image inversée de celles d'Aristote : le bien suprême n'est pas la récompense de nos vertus, il est le fruit d'une faveur purement gratuite de dieu, laquelle est totalement inintelligible pour la raison.

    Re-voilà-voilà… en espérant que tu trouveras là-dedans de quoi t'aider à construire ton cheminement !

    Amicalement,

    PG
  • Pascal G
    • 368. Pascal G Le 12/10/2015
    Bonjour élève tl2 n°1

    Les séquences que vous expliquez doivent pouvoir être clairement identifiées par la phase 1 (reformulation et analyse des mots-clé). Si le correcteur ne voit pas quel passage du texte vous êtes en train de reformuler... c'est qu'il y a un problème dans votre reformulation.
    Par ailleurs, n'hésitez pas à citer entre guillemets les formules-clé, avant de les analyser : cela fournit un autre point de raccrochage au texte.

    Et pour élève tl2 n° 2 :

    En ce qui concerne les exemples, il ne me semble pas très difficile de trouver des contextes dans lesquels il est légitime de chercher à persuader ou convaincre quelqu'un de ne pas faire ce qu'il projette de faire, soit parce que ce n'est pas dans son intérêt, soit parce c'est injuste...
    Essayez de trouver une situation dans laquelle il vous semble que, sans pouvoir (sans avoir le droit) de contraindre par la force un individu à changer ses projets, vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour le faire changer d'avis.

    Si vous cherchez un film ou un roman, il y en a un certain nombre à l'heure actuelle qui envisagent le cas d'un individu qui refuserait de se soigner pour des raisons religieuses, cela peut être une piste intéressante.
    Mais vous pouvez sans doute aussi utiliser les oeuvres de votre programme : le dialogue entre Antigone et sa soeur, ou le débat entre Créon et Antigone (surtout dans la version d'Anouilh), ou même le débat entre Créon et son fils sont autant de cas où on a à la fois un refus de la contrainte et une tentative de persuasion...
  • Eleve TL2
    • 369. Eleve TL2 Le 11/10/2015
    Bonjour Monsieur ,
    J'ai commencé à aborder le DM qu'il faut vous rendre jeudi 15 octobre et j'ai des difficultés lorsqu'il faut illustrer les séquences. Je ne trouve pas de films ou livres pour donner des exemples. Auriez-vous un conseil à me donner pour m'aider ?.
    Merci
  • Eleve  TL2
    • 370. Eleve TL2 Le 11/10/2015
    Bonjour monsieur
    Pour l'explication de texte que l'on doit vous rendre pour jeudi je voulais savoir comment on indique quelle séquence de texte on traite ? Merci
  • Pauline Cognard
    • 371. Pauline Cognard Le 10/10/2015
    Bonjour Monsieur,
    Merci pour votre explication sur Descartes.
    Ce semestre nous étudions en philosophie Ethique à Nicomaque d'Aristote. Notre professeur nous a donné à lire les 3 premiers livres. Là survient mon problème : j'ai une explication de texte à réaliser pour ma khôle de philo mercredi. Mon extrait porte sur le chapitre 10 du livre I (1099b10 de "Cette divergence" à "solution par trop discordante" 1099b25). La méthode que mon professeur nous a donné semble différente de la votre sur certains points et l'exemple qu'il a réalisé m'a un peu perdue...
    J'ai réussi à situer le texte en donnant les éléments des chapitres précédents, nécessaires selon moi à la compréhension de cet extrait. J'ai divisé l'extrait en 6 séquences (l 1-5 "Cette divergence ...hasard", l 5-10 "et de fait ... recherches", l.10-16 "il semble bien ... félicité", l.16-19 "mais en même temps...soin", l.19-26 "et s'il... excellence" et enfin l.26-28 "au contraire ... discordante"). J'ai presque fini mais en argumentant j'ai l'impression de répéter mes propos de nombreuses fois, notamment sur la partie où Aristote associe le bonheur au présent divin, je convoque également de nombreuses fois la définition de la vertu pour argumenter.
    Est-ce que selon vous cette répétition serait due à mon séquençage ?
    Merci d'avance pour votre réponse,
    Cordialement,
    Pauline Cognard
  • élève Tst2s
    • 372. élève Tst2s Le 10/10/2015
    pour l'étape 3 de la question 2 sur le texte de Sartre, nous devons reprendre les exemples du texte ou trouver les notres?
  • Pascal G
    • 373. Pascal G Le 06/10/2015
    Bonsoir élève TS1

    La pierre et le caillou sont tous deux des exemples d'une catégorie générale. Le but du jeu est donc de se demander par quoi cette catégorie générale se caractérise, en quoi cela permet (ou non) de parler de liberté, et en quoi cela se manifeste dans le cas particulier de la pierre ou de la brebis.
    Mais ne cherchez pas à traiter du cas des animaux et ensuite du cas de la brebis... prenez le cas de la brebis comme exemple de la catégorie générale "animaux" ; sinon, vous risquez effectivement de vous répéter !
  • élève TS1
    • 374. élève TS1 Le 05/10/2015
    Bonjour monsieur,
    dans la méthodologie de l'explication de texte la 3eme partie consiste à illustrer par des exemples. Le problème c'est que dans le cas du texte de Thomas d'Aquin 3 séquences portent sur des exemples : celui du caillou, de la brebis et de l'homme. Comment agencer cette partie sans faire redondance avec ce que j'ai dis précédemment? Quelles questions dois-je me poser?
  • Pascal G
    • 375. Pascal G Le 04/10/2015
    Pour les élèves de TST2S :

    Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt... l'absence de questions avait fait baisser la fréquence de mes consultations du site ! Je promets d'être plus vigilant par la suite

    Je réponds cependant aux questions de méthode, qui sont pertinentes :

    1) Les paragraphes d'un texte ne correspondent pas nécessairement aux phases du texte ; néanmoins ils sont rarement ''gratuits'', vous pouvez donc vous en servir à titre d'indication.

    2) Il faut essayer de rester dans le cadre du texte en question 1. Il s'agit de repérer les étapes du texte, pas encore d'en expliquer les contenus. Evitez donc d'ajouter des exemples qui ne sont pas dans le texte (vous les mobiliserez en question 2), mais en revanche identifiez et localisez les exemples pris par l'auteur.

    3) Vous pouvez toujours reprendre des énoncés du texte, mais dans ce cas il s'agit de citations, qui demandent à être reformulées : une citation non reformulée n'est qu'un recopiage. Cela dit, lorsque le passage en question est une simple question qui ne demande aucun éclaircissement (c'est le cas ici), vous pouvez simplement formuler cette question, sans vraiment modifier les termes employés par l'auteur.
  • Pascal G
    • 376. Pascal G Le 04/10/2015
    Bonjour Lucie TS1,

    Vous n'avez à faire que le développement ; pour la conclusion, nous verrons plus tard. Cela dit, si l'envie vous en prend, n'hésitez pas à la rédiger tout de même...

    ...et pour élève anonyme TS1 :

    Dans le développement, vous n'êtes pas obligé de considérer comme une seule séquence ce que vous avez présenté en intro comme une phase du raisonnement.
    Pour le texte de Thomas d'Aquin, il ne fait certes pas oublier que les trois cas envisagés par l'auteur s'articulent dans un argumentaire d'ensemble, mais il est sans doute préférable de les dissocier dans l'analyse.
    Qu'est-ce qui caractérise le cas de la pierre ? de quel type de choses est-elle un exemple ? Qu'est-ce qui lui manque ? en quoi cela empêche-t-il de la considérer comme libre ? Par quoi est-elle alors déterminée ? etc.
    On passe ensuite au cas de l'animal, pour terminer avec le cas de l'homme.
    Ce sont surtout les phases de "retour à la thèse" qui permettront d'articuler ces trois cas dans un raisonnement global, qui vise à indiquer les conditions de possibilité de la liberté.
    Voilà...
  • Elève TS1
    • 377. Elève TS1 Le 03/10/2015
    Bonjour, pour la méthode du développement, nous avons mis qu'il fallait étudier une séquence (un exemple, par exemple). Je rencontre un problème puisque dans le texte de Thomas d'Aquin, un des ces arguments est construit sur trois illustrations (la pierre, l'animal, l'homme) et du coup cela fait une très longue séquence. Je pensais la découper pour chaque illustration mais j'avais déjà fait cette erreur lors de mon introduction ( en effet, prit isolément, cela ne constitue pas un argument pour la thèse). Du coup, quelle est l'analyse la plus pertinente ? Merci
  • Lucie TS1
    • 378. Lucie TS1 Le 02/10/2015
    Bonsoir,
    Je voulais savoir pour la suite de l'introduction qu'on a à faire du texte de Thomas d'Aquin est ce qu'il faut également faire le conclusion ou simplement le développement?
    Merci.
  • TST2S
    • 379. TST2S Le 30/09/2015
    Bonjour Monsieur, dans la question 1 de Jean Paul Sartre, le paragraphe 1 est il la première étape ? le paragraphe 2 la deuxième ? etc..
  • TST2S
    • 380. TST2S Le 30/09/2015
    Bonjour est ce que pour la question 1 de Sartre avec résister ou collaborer je peut donner un exemple personnel pour montrer ce que Sartre veut faire comprendre ?
    Merci
  • Tst2s2
    • 381. Tst2s2 Le 30/09/2015
    Est ce que pour le texte de Sartre pour la question je peux réécrire la question dans le texte "mais peut on dire que cette différence de situation crée entre eux une inégalité.
  • Pascal G
    • 382. Pascal G Le 22/09/2015
    Bonsoir Ludivine,

    Ta question est vraiment très intéressante ; tellement d'ailleurs que je retarde un peu la réponse...
    En réalité il s'agissait bien, dès le départ, d'un rapport de forces entre sociologie durkheimienne et géographie ''humaine'' ; et, cette fois, c'est bien la géographie qui a gagné... mais j'y reviens bientôt.
    Bonne soirée à toi,
    PG
  • Ludivine Pascual
    • 383. Ludivine Pascual Le 20/09/2015
    Bonjour monsieur,
    je suis cette année en licence d'histoire, et dans mon option de géographie, nous faisons un cours introductif. Nous parlons autant de sociologie (surtout de Durkheim) que de géographie.
    Je voulais savoir si, à l'origine, Durkheim considérait ses travaux comme étant reliés à la géographie, ou si c'est par la suite qu'on les y a raccordés avec son étude sur les sociétés et faits sociaux, pour les inclure dans une géographie plus "sociale".

    Merci d'avance pour votre réponse,
    Cordialement,
    Ludivine Pascual
  • Hannah Besson
    • 384. Hannah Besson Le 14/09/2015
    Bonsoir monsieur,

    Merci pour votre aide, et vos réponses ! J'y vois enfin un peu plus clair sur le sujet ..

    Bonne soirée,
    Hannah B
  • Pascal G
    • 385. Pascal G Le 11/09/2015
    Bonjour Hannah

    Voici la réponse...

    Problématiser le sujet : « rien n'est sans raison », c'est montrer deux choses :
    1) qu'il n'y a rien d'évident dans le fait d'affirmer que tout a une raison
    2) que le fait d'affirmer que tout a une raison pose des problèmes.

    Pour commencer, il faudrait s'interroger sur le sens de ce mot « raison ». Et de ce point de vue, il sera intéressant de se référer à la typologie aristotélicienne des causes (qui est exposée, par exemple, dans la Physique (II, 3, 9).
    Dire que « rien n'est sans raison » peut s'entendre au sens de "cause motrice", ou encore « cause efficiente », et alors cela veut dire que tout événement est nécessairement l'effet d'une cause.
    Par exemple, en physique, si un corps solide en mouvement accélère, décélère, change de direction, « il y a forcément une raison », c'est-à-dire une cause efficiente (choc, pesanteur, frottement, etc.)

    Pour un physicien, il semble donc que « rien n'est sans raison », c'est-à-dire que tout événement B a forcément une (ou plusieurs) cause(s) A, conformément au principe de causalité.
    Il faudrait peut-être faire une exception pour la physique quantique, qui affirme que, dans l'ordre microscopique, un événement peut avoir une certaine probabilité de se produire de façon a, ou b, ou c mais qu'on ne peut plus déterminer une cause déterminant le fait qu'il se produit de l'une ou l'autre façon.

    Mais le mot « raison » peut aussi s'entendre au sens de « raison d'être », c'est-à-dire, pour Aristote, de « cause finale » (finale renvoyant ici à l'idée de finalité, d'objectif). Si j'écris ce mail, ce n'est pas parce qu'une force pousse mes doigts, c'est parce que j'ai un but à atteindre (te répondre), et c'est pour cette raison que j'écris.

    La question est alors de savoir s'il peut y avoir des événements qui n'ont pas de raison : ni de causes efficientes, ni de causes finales. Cela voudrait dire que l'on reconnaît l'existence du hasard (événement sans cause efficiente) ou de la « gratuité », de l'arbitraire (événement sans justification).

    Cette question pose des problèmes différents. Pour le scientifique, dire qu'il y a des événements sans causes efficientes, c'est porter atteinte au principe de causalité, et c'est rendre l'explication scientifique : comment expliquer le changement de trajectoire d'un solide en mouvement s'il n'y a pas de cause ? C'est ce qui motivait, entre autres, le rejet par Einstein de certaines conclusions de la physique quantique : « Dieu ne joue pas aux dés ». Pour Einstein, il se peut que nous ne puissions pas connaître les causes qui font qu'un électron se trouve ici ou là, mais il doit nécessairement y en avoir.

    Inversement, pour le philosophe qui tente de défendre la liberté, dire que tout événement est forcément l'effet d'une cause pose de graves problèmes : car alors tout ce que je fais n'est que l'effet des causes antérieures. Nous avions illustré cela en cours avec le problème du déterminisme matérialiste : si toutes mes idées, toutes mes tendances et donc tous mes actes sont les effets de causes corporelles (cérébrales, génétiques, etc.) que devient la liberté ?
    Pour sauver la liberté, il faut rétablir des causes finales : si j'écris, ce n'est pas parce que des connexions synaptiques (qui sont régies par une causalité physique) se produisent dans mon cerveau, c'est parce que j'ai l'intention de te répondre.

    Mais ce recours au causes finales, à son tour, pose problème pour le scientifique (on pourrait même dire que c'est LE problème de la science moderne : exclure les causes finales!) Parce que, qui dit cause finale, dit intention. Or comment parler d'intention dans le cas des choses de la nature ? Par exemple, si je cherche à expliquer pourquoi le tournesol se tourne vers le soleil, je peux recourir aux causes finales : c'est pour mieux capter les rayons lumineux qui permettent la croissance et la survie. Soit. Mais alors, soi il faut admettre dans le tournesol une « intention » (magique…), soit il faut admettre que cette intention… doit être recherchée dans le Créateur du tournesol, qui a fait le tournesol « de telle sorte que » il puisse croître et survivre.
    Donc, soit on tombe dans l'animisme (les choses ont des intentions, des buts, des objectifs…), soit on explique les phénomènes naturels par une intention divine (Dieu a doté les girafes d'un long cou « afin qu'elles puissent » cueillir les hautes herbes).

    On voit ici en quoi la science moderne ne s'estime satisfaite que lorsqu'elle a supprimé les causes finales pour les remplacer par des causes efficientes : si le tournesol se tourne vers le soleil, c'est parce que la partie éclairée par le soleil sécrète un inhibiteur de croissance qui fait qu'elle va pencher de ce côté (cause efficace).

    On voit donc que les problèmes qui se posent ne sont pas du tout les mêmes en fonction du type de « raisons » qu'on interroge : si l'on dit qu'il y a des événements sans cause, ou que cette cause peut être une cause finale, la démarche scientifique est en danger. Mais si l'on admet qu'il n'y a que des causes efficientes, on menace la liberté…

    L'autre grand problème à envisager est celui de l'existence d'événements « sans raison ». On a vu que, pour la science, cela revient à dire qu'il y a des choses qui ne peuvent pas du tout être expliquées. Mais qu'en est-il pour la philosophie ? Peut-on admettre qu'il y a des actes humains qui sont absolument « sans raison » ? Totalement arbitraires, gratuits ?

    Et l'on retrouve alors la question de la liberté : être libre, est-ce être capable de se déterminer conformément aux meilleures raisons (et non par obéissance aux désirs, aux passions, etc.) ou est-ce au contraire être capable de vouloir quelque chose, indépendamment de toute raison ?

    C'est un des grands débats philosophiques du XVII° siècle, autour de la question du « libre arbitre ». On en a une illustration dans les « Nouveaux Essais sur l'entendement humain » de Leibniz, II, XXI, 15-36) La question est de savoir si la volonté de l'homme peut vouloir quelque chose indépendamment de toute raison, ou si elle veut forcément ce que l'entendement lui présente comme le meilleur.

    Je te recommande vivement la lecture de ce passage (qui n'est pas très long) ; pour Leibniz, la volonté choisira forcément ce que l'entendement lui présentera comme le meilleur choix ; autrement dit : tout choix a forcément une raison, et ces raisons sont celles qui font que ce choix est présenté par l'entendement comme le meilleur choix.

    Même celui qui accomplit un acte totalement stupide rien que pour montrer qu'il est libre de le faire, obéit encore à une raison : c'est le moyen pour lui de montrer qu'il est libre…
    Ce passage est intéressant, car il montre que « choisir ce qui nous semble être le meilleur », ce n'est pas forcément, pour Leibniz, choisir ce qui est dans notre intérêt. Comme l'a souligné un philosophe du XX° siècle, Léon Chestov, cela peut être en accomplissant un acte totalement irrationnel que l'homme peut témoigner de sa liberté.

    Sur ce point, je te recommande vivement la lecture du (tout) petit livre de Dostoïevski que cite continuellement Chestov : « les carnets du sous-terrain » (qu'on trouve aussi sous le titre : la voix souterraine »).

    Une dernière question qui mérite d'être posée (et qui est liée à la précédente) est de savoir si « rien n'est sans raison » implique nécessairement que les « raisons » des événements soient nécessairement accessibles… à la raison.
    Dans le domaine scientifique, on voit bien bien que c'est la raison (appuyée sur l'expérience) qui nous permet de saisir les causes des événements. Mais justement : peut-on toujours dire que la raison pour laquelle les choses se produisent comme elles se produisent est une raison… accessible à la raison ?

    Si un individu affirme que le théorème de Pythagore est vrai, il affirme quelque chose de rationnel, et je peux donner les raisons (rationnelles) qui justifient son affirmation.
    Si un individu frappe un autre individu, je peux certes considérer que les motifs de son action sont irrationnels (il a agi sous l'emprise de la colère, etc.), mais je peux néanmoins, en faisant usage de ma raison, déterminer les raisons (irrationnelles) de son comportement (il était jaloux, etc.)

    Mais puis-je toujours déterminer par la raison les raisons des événements ?
    Et cette fois encore, on retrouve le problème de la liberté (qui est décidément le problème clé de ce sujet!).

    Prenons en effet le débat qui a lieu au XVI° siècle entre les représentants de l'humanisme (et notamment Erasme) et ceux du protestantisme (notamment Luther). Pour Erasme, dans son livre intitulé « Du libre arbitre », si Dieu sauve certains hommes, et damne les autres, il y a forcément une raison (Dieu ne fait pas n'importe quoi, il n'est pas injuste.) Et cette raison, notre raison doit pouvoir la comprendre ; or pour la comprendre, on a besoin d'admettre que l'homme est libre.
    Je te renvoie ici au cours sur la liberté : si l'homme n'est pas libre, alors il est totalement injuste de la part de Dieu de le punir, de le condamner à la damnation éternelle. C'est donc l'homme qui, par son libre arbitre, « choisit » de s'efforcer (ou non) vers son salut, et c'est ce mérite que vient en quelque sorte « récompenser » le jugement divin. Donc ce jugement s'appuie sur une raison, et cette raison est accessible à la raison humaine (on peut rationnellement « comprendre » pourquoi Dieu a sauvé X et damné Y.)

    Inversement, pour Luther, dans sa réponse à Erasme intitulée « Du serf arbitre », tout ceci n'est que de l'impiété caractérisée. Luther cite une avalanche de passages de la Bible qui montrent que, notamment chez Saint Paul, Dieu damne qui il veut, sauve qui il veut, et que l'homme ne peut absolument rien faire librement pour « justifier » ce choix.
    Les « oeuvres » sont donc totalement inutiles, puisque de lui-même l'homme ne peut choisir que le mal : il ne peut choisir le bien que si Dieu, par la Grâce, agit en lui. Donc Dieu accorde sa grâce à qui il veut, la refuse à qui il veut, sans aucune raison identifiable par la raison humaine.

    Peut-on dire que le choix de Dieu est « sans raison ? » La seule chose que l'on peut dire est en réalité est que ce qui permettrait d'expliquer le « choix » divin est totalement inaccessible à la raison humaine. Il ne nous reste donc qu'à faire « confiance » à Dieu, ce qui est précisément ce que nous conduit à faire la Foi véritable.

    Si tu choisis de développer ce point (que je trouve assez pertinent pour ton sujet), je te recopie un passage du « Serf Arbitre » de Luther en fin de message. Si cela te semble trop compliqué, tu peux aussi essayer de mobiliser le surréalisme. Pour Breton, l'acte véritablement surréaliste est justement celui qui ne peut absolument pas être expliqué de façon rationnelle (par exemple : descendre dans la rue et tirer sur des gens, sans avoir aucun motif…), puisque c'est justement quand ses actes ne sont pas « censurés » par sa raison et sa conscience que l'homme exprime son identité profonde.

    Voilà voilà… en espérant que tout ceci t'aidera pour la compréhension de son sujet, qui est un très bon sujet, mais qui n'est pas facile… justement parce que c'est une des questions clé de la philo européenne !

    Cordialement,

    PG.

    Extrait du « Serf Arbitre » de Luther. (C'est moi qui rédige les passages entre crochets)

    « Si toutefois tu [Luther s'adresse continuellement à Erasme] as peine à accepter que Dieu soit à la fois clément et juste en damnant ceux qui ne le méritent pas [on voit donc que, pour Luther, le salut et la damnation sont totalement indépendantes des « mérites » de l'homme, de ses œuvres : ce qui semble injuste aux yeux d'Erasme] (…) je te répondrai : Rendons plutôt grâce et honneur au Dieu très bon qui justifie et sauve ceux qui ne le méritent pas, reconnaissons sa sagesse et croyons à sa justice, même s'il nous paraît injuste. Si, en effet, sa justice était telle que la raison humaine la désire, elle ne serait pas divine et ne différerait en rien de notre justice. Et comme Dieu est vrai et unique, par suite incompréhensible et inacessible à la raison humaine, il est convenable, voire nécessaire, que sa justice nous soit incompréhensible, ainsi que Paul le dit dans son exclamation de l'Epître aux Romains, 11, 33 : « O profondeur de la richesse, et de la sagesse, et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont impénétrables et ses voies incompréhensibles ! »
    Or, ces voies ne seraient pas incompréhensibles si nous étions toujours capables de saisir en quoi elles sont justes. Qu'est-ce qu'un homme, en face de Dieu ? Qu'est-ce que notre puissance en face de celle de Dieu ? Qu'est-ce que notre sagesse en face de la sienne ? Et notre être même en face de son être , Qu'est-ce enfin que notre tout en face de son Tout ? Si donc nous confessons, et si la nature même nous enseigne, que notre puissance, notre sagesse, notre être même, et tout ce qui est en nous, ne sont rien comparés à Dieu, quelle n'est pas notre perversité lorsque nous prétendons combattre les jugements et la justice de Dieu, et nous arroger le droit de les mesurer et de les sonder [et donc : d'en découvrir les raisons et d'évaluer ces raisons] ? Pourquoi ne disons-nous pas aussi : notre jugement n'est rien en face du jugement de Dieu ? Interroge la raison elle-même : ne doit-elle pas convenir de sa stupidité et de sa témérité, lorsqu'elle interdit au jugement divin d'être incompréhensible [de n'avoir aucune « raison » identifiable par la raison humaine], tandis qu'elle admet que toutes les autres choses divines restent incompréhensibles ? »

    On voit ici tout ce qui oppose Luther et un rationaliste comme Leibniz. Pour Leibniz, Dieu est forcément rationnel, et c'est donc justement en dévoilant, grâce à notre raison, la rationalité de la Création (les lois mathématiques qui gouvernent la nature, le mouvement des astres, etc.) qu'en témoigne de la Gloire de Dieu, de sa grande rationalité. Pour Leibniz, Dieu ne fait rien sans raison, et ses raisons sont toujours raisonnables, et donc (le plus souvent) accessibles à notre raison.
    Pour Luther, la sagesse de Dieu est au-delà des limites de notre raison, et c'est justement en admettant que l'on ne peut pas du tout déterminer les « raisons » qui justifient ses choix, et qu'aux yeux de nitre raisons ces choix sont « irrationnels », que l'on reconnaît véritablement la transcendance de Dieu.

    Ce dernier point, tu peux d'ailleurs l'illustrer aussi par un passage d'un autre livre de Dostoïevski : c'est le passage dit du « poème du grand inquisiteur » dans les Frères Karamazov. Dans ce passage (d'une vingtaine de pages), Ivan (l'un des frères) explique à Aliocha (un autre frère) que, justement, il passe sa vie à se préparer à refuser d'accepter la justice de Dieu, comme la présente Luther. Ivan sait très bien que, lorsque son âme se trouvera face à Dieu, toute illuminée de la Gloire de Dieu, elle ne pourra que consentir : elle « verra » à quel point tout ce que Dieu a fait est bon, parfait, désirable, juste. Lorsque l'âme sera délivrée de l'étroitesse de la « raison » humaine et baignera dans la lumière divine, elle saisira nécessairement à quel point tout ce qui semblait absurde, injuste, scandaleux dans le monde ne l'était que d'un point de vue humain.
    Mais justement, Ivan refuse absolument cette « conversion » finale : il refuse que son âme admette un jour que toutes les souffrances humaines sont en réalité nécessaires, belles, justes – et tout particulièrement la souffrance des enfants. Ivan se prépare donc à « rendre son billet à Dieu », à dire « non » à la sa gesse divine, il refuse de se laisser éclairer par la lumière divine lorsqu'il mourra, parce qu'il trouve absolument insupportable l'idée selon laquelle il pourrait un jour considérer comme « juste » le fait que des enfants meurent de faim, de froid, etc. Ivan ne veut pas admettre un jour que Dieu avait « de bonnes raisons » (inaccessibles à la raison humaine) de faire mourir des enfants. En ce sens, Ivan est l'opposant absolu de Luther.
  • Pascal G
    • 386. Pascal G Le 08/09/2015
    Bonsoir Hannah,

    Question reçue... et réponse en préparation !
    Tu l'auras ce soir.
    Ravi d'avoir de tes nouvelles,
    PG
  • Hannah Besson
    • 387. Hannah Besson Le 07/09/2015
    Bonjour monsieur,

    Je me trouve cette année en prép. littéraire à Édouart Herriot. Notre professeur de philo nous a demandé d'analyser un sujet "Rien n'est sans raison" (c'est un devoir à rendre).
    Le problème c'est qu'il n'a pas été vraiment très clair sur la méthodologie pour analyser ce sujet. Il est resté très vague entre la définition des termes et le problème que pose le sujet.
    Je me demandais si vous saviez qu'elle méthode il fallait appliquer, sachant qu'il nous a dit que les accroche pour les sujets étaient pour lui "inutiles". Faut il que j'applique votre méthode d'introduction pour la dissertation en ajoutant l'explication des termes importants ?
    Je suis un peu perdue par tout ce qu'il nous a dit ...

    Merci d'avance,

    Hannah Besson (ancienne TS4)
  • Pascal G
    • 388. Pascal G Le 07/09/2015
    Bonjour Pauline,

    Contrairement aux livres de littérature, les livres de philosophie n'ont pas toujours vocation à être lus en entier...
    Cela dit, il est intéressant de noter l'écart qu'il y a entre les trois premières méditations et les suivantes.
    Alors que, pour Descartes, elles peuvent toutes être ressaisies à partir ''d'évidences'', on voit assez bien comment la première partie de la recherche (qui aboutit au cogito) s'appuie sur des considérations que, nous aussi, nous pouvons admettre comme évidentes, et comment la seconde partie (qui cherche à prendre appui sur la démonstration de l'existence de Dieu) s'appuie sur des raisonnements qui, pour Descartes, sont absolument certains, alors que, pour nous, ils ont définitivement cessé d'être directement recevables...
    Il y a aussi une histoire de ''l'évidence''.... ce qui n'aurait pas plus à Descartes !
  • Pauline Cognard
    • 389. Pauline Cognard Le 31/08/2015
    Bonjour Monsieur,

    Je m'excuse de vous répondre avec tant de retard. J'ai suivi votre conseil mais je n'ai malheureusement pas réussi à lire jusqu'au bout les Méditations métaphysiques...
    Je voulais en tout cas vous remercier pour vos conseils de lecture.
    Bonne rentrée.

    Pauline C.
  • Pascal G
    • 390. Pascal G Le 27/07/2015
    Bonjour Pauline,

    Alors...
    En ce qui concerne la "Critique de la raison pure" de Kant, c'est un gros pavé qui, pour être compris, suppose qu'on soit familiarisé avec la terminologie de Kant.
    Cet ouvrage figurait aussi sur une liste d'ouvrages lorsque je suis entré en classe prépa... et je m'étais arrêté au bout de 50 pages, en ayant par ailleurs compris tout de travers ce que j'avais lu : dans la Critique, "intuition" ne signifie pas ce que l'on entend généralement par intuition, "esthétique" n'a aucun rapport avec le beau ou l'art, "forme" est assez difficile à définir, "transcendantal" est loin d'être évident...
    Bref, c'est un livre que tu peux garder pour un peu plus tard.

    En ce qui concerne l'Ethique à Nicomaque, c'est un livre clé de la philosophie antique. Mais, même s'il est plus compréhensible, il reste écrit dans un style qui risque d'être un peu aride pour une première lecture en autonomie. Non seulement le vocabulaire, mais la forme même des phrases (et notamment la syntaxe) font de la lecture d'Aristote quelque chose d'un peu rebutant pour un lecteur du XX° siècle. Même chez les profs de philo, on lit rarement Aristote pour se divertir le soir au coin du feu... on va plutôt regarder tel ou tel chapitre, tel ou tel passage pour "consulter" ce que dit Aristote sur tel ou tel sujet.

    En ce qui concerne Descartes en revanche, le style des Méditations reste très accessible. Et pourtant il s'agit d'un des textes fondamentaux de la philosophie moderne. On y trouve à la fois une analyse de ce en quoi consiste la connaissance, de la méthode du savoir, de la conscience... et aussi le type de raisonnement qui, nous permettant de remonter du cogito à Dieu, nous permet ensuite de "redescendre" vers les vérités scientifiques.
    Le style de Descartes est simple, mais on peut approfondir la lecture autant qu'on veut, surtout si on choisit une édition avec un bon appareil critique (présentation, notes, etc.) et qui contient les réponses aux objections (par exemple l'édition GF... qui contient en plus l'original des Méditations en latin).

    Donc, en ce qui me concerne... je préconiserais les Méditations sans hésiter !

    Et je préconiserai aussi une lecture très différente. Les textes "rationalistes" de la philosophie sont toujours plus intéressants quand on les confronte à des textes qui appartiennent à la tendance opposée, même quand il s'agit de livres qui ne parlent pas de la même chose.
    Si tu veux t'initier à la philosophie pendant tes vacances, avec un livre qui, tout en étant philosophiquement assez "touffu", donne un aperçu de l'autre versant de la pensée occidentale, tu peux te lancer dans un livre de Nietzsche : notamment "La généalogie de la morale" ou "Le gai savoir" (le second est plus gros, mais il se lit mieux de façon discontinue, puisqu'il se compose, comme la majorité des oeuvres de Nietzsche, d'une suite d'aphorismes.)
    Voilà... bonnes vacances à toi !
    P.G.
  • Pauline COGNARD
    • 391. Pauline COGNARD Le 25/07/2015
    Bonsoir Monsieur,
    Comme je vous l'avais expliquer, j'ai à lire en philosophie pour la rentrée 1 livre au choix dans la liste suivante :
    - Ethique à Nicomaque, Aristote
    - Méditations méthaphysiques, Descartes
    - Critique de la raison pure, Kant.
    Lequel de ces trois livres me conseilleriez-vous ? Car n'ayant jamais lu de livres philosophiques, je ne sais lequel des trois pourrait, par exemple, se rapprocher le plus du programme de terminale ou être le plus pertinent.
    Dans l'attente de votre réponse je vous souhaite de bonnes vacances.

    Cordialement,

    Pauline Cognard
  • Pascal G
    • 392. Pascal G Le 01/07/2015
    Bonjour,

    Les synthèses sur Durkheim sont en ligne (rubrique TS / synthèses / Durkheim) : elles reprennent les éléments d'explication donnés en cours sur les textes étudiés.

    Pour l'épreuve orale de rattrapage, si vous venez avec la liste qui vous a été distribuée... et si vous ne l'avez pas eue, il faudra impérativement m'en demander une le jour des résultats !), l'examinateur est tenu de vous interroger sur la séquence de l'oeuvre étudiée et indiquée sur la liste.

    Il n'est pas absolument obligé en revanche de suivre les indications concernant le découpage des textes (il peut découper un autre texte d'une quinzaine de lignes dans l'extrait... mais on ne voit pas bien pourquoi il ne suivrait pas mes indications !), et comme les textes que je suggère couvrent tout l'extrait ou presque, vous ne pouvez pas être pris au dépourvu si vous avez révisé les synthèses mises en ligne et effectué les quizs qui vont avec.

    Petit rappel : si vous devez passer les oraux de rattrapage et que vous choisissez l'épreuve orale de philo, n'oubliez pas lors de votre épreuve de PRENDRE LE TEMPS DE PRESENTER L'OEUVRE ET L'AUTEUR, avant de montrer en quoi cela concerne le texte (cf. première synthèse) : c'est à la fois le plus facile, le plus important.... et le moins effectué par les candidats !
  • élève TS4
    • 393. élève TS4 Le 30/06/2015
    Bonjour Monsieur,
    J'ai deux questions :
    Pourriez vous envoyer une synthèse de la sociologie de Durkheim s'il vous plait?
    En ce qui concerne le rattrapage, nous sommes obligés de tomber sur cette oeuvre et plus particulièrement sur les passages que nous avons traité en cours ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 394. Pascal G Le 15/06/2015
    Non, ce n'est pas un problème.... c'est même une très bonne idée ! Mais si vous pensez que le correcteur ne connaît pas (ou peut-être pas) le film dont vous parlez, prenez le temps de le lui présenter (d'expliquer ce qui, dans ce film, vous semble pertinent pour ce que vous cherchez à montrer.) Il n'y a aucune raison de ne pas mobiliser votre culture personnelle... au contraire !
  • éleve TS4
    • 395. éleve TS4 Le 15/06/2015
    Bonjour monsieur,

    Je me pose une question, pouvons nous citer un film pour illustrer un propos ?
    Par exemple imaginons que je traite le associations libres dans une dissertation sur l'inconscient, serait ce possible que je cite "a dangerous méthode" dans lequel on voit Freud décomposer un rêve et donc faire des associations libres ? Le fait que le correcteur ne l'ai pas vu pose un problème ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 396. Pascal G Le 14/06/2015
    Pour Staline, le passage par un Etat dictatorial est nécessaire pour mettre en oeuvre la nationalisation, puis la collectivisation de la propriété, de manière à instituer une société régie par le principe : "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins."
    Mais justement UNE FOIS QUE cette société sera instituée et garantie, l'Etat aura joué son rôle, et il n'aura plus de raison d'être. Il pourra alors disparaître progressivement, car pour Staline dans une société communiste achevée, il n'y a, par exemple, plus besoin de police.
    Pour illustrer, on peut songer au fait que l'une des fonctions-clé de la police dans une société capitaliste est de veiller sur la propriété de chacun. Or il n'y a plus de vol dans une société communiste, puisque d'une part il n'y a plus de propriété privée, ce qui fait que je ne peux ni voler à quelqu'un ce qui est ''à lui'', ni ''m'approprier'' ce qui est à autrui. Et d'autre part la principale cause du vol a disparu : les inégalités.

    Pour Staline, dans la société communiste achevée, l'Etat va "dépérir", puisque peu à peu chacune de ses fonctions va disparaître ; il subsistera sans doute quelques fonctions d'administration, de coordination des communautés de production, mais c'est tout. Si bien que la société communiste finale ressemble, effectivement, à une anarchie.

    Mais c'est justement là que la critique anarchiste du comunisme joue à plein ; ce que disent les anarchistes comme Bakounine, c'est que JAMAIS on ne passera de l'Etat dictatorial (de la phase de la dictature du prolétariat) à la semi-anarchie communiste finale. L'Etat ne ''dépérira'' pas : il se conservera et se renforcera au contraire, comme tous les Etats qui l'ont précédé.

    Et, de ce point de vue, la critique anarchiste du communisme reste assez valable pour ce qu'a été historiquement le communisme soviétique stalinien, dont nous avons vu qu'il était très différent du communisme théorique de Marx...
  • Elève tl2
    • 397. Elève tl2 Le 14/06/2015
    Bonjour monsieur,
    une chose m'échappe dans le cours de philo-politique, par rapport à la critique anarchiste du communisme. Nous avons noté que pour Staline, l'Etat doit s'auto-détruire. Cela voudrait donc dire que Staline souhaitait une anarchie ?
    Merci d'avance...
  • Pascal G
    • 398. Pascal G Le 10/06/2015
    Attention : liste d'attente ne signifie pas "oui, si vous avez le bac" (cela, c'est ce que signifie le "oui"... pour toutes les formations qui exigent le bac !) Liste d'attente signifie que, pour le moment... vous êtes sur liste d'attente !

    Le centre de formation (appelons-le A) ne vous refuse pas, mais il ne vous accepte pas non plus. En gros, vous ne faites pas partie de la liste de ses 30 candidats préférés (auxquels il a répondu "oui", en supposant qu'il avait 30 places à pourvoir)... mais comme il sait que, sur ses 30 candidats préférés, certains auront été reçus ailleurs, il dresse une liste d'attente.

    Donc, ce n'est pas encore oui, mais ce n'est pas non plus non : tout dépendra de ce que feront les candidats qui sont devant vous !

    Si vos voeux sont bien classés, l'attitude la plus intelligente est alors de répondre "oui, mais" au voeu moins bien classé qui vous a répondu oui (s'il y en a : appelons ce voeu : B) ; ce qui signifie que, si le centre qui pour l'instant vous a mis sur la liste d'attente (A) ne vous prend pas, vous irez bien chez celui qui vous a accepté (B). En effet, si vous répondez "oui mais" au voeu B (qui vous a dit oui), B ne peut plus vous refuser si A vous refuse. Et si en revanche A vous accepte, et bien vous irez chez A.

    Donc pour résumer, si un élève X se trouve face aux réponses suivantes :

    Voeu n° 1 : refusé

    Voeu n° 2 : liste d'attente

    Voeu n° 3 : accepté

    Il sait que :

    _ pour le voeu 1, c'est raté ;
    _ pour tous les voeux qu'il avait faits après le voeu 3, c'est raté aussi (ils ont automatiquement disparu ; mais s'il a bien classé ses voeux, cela ne pose aucun problème)
    _ pour le voeu 3, c'est bon ; si jamais le voeu 2 le refuse, c'est là qu'il ira (il répond donc "oui mais" au voeu n° 3)
    _ pour le voeu n° 2... il verra aux phases de réponse suivantes ; peut-être la réponse deviendra "non" (30 candidats qui étaient mieux placés que lui ont répondu "oui définitif"), peut-être deviendra-t-elle "oui" : et dans ce cas, notre élève X devra répondre "oui définitif" (car ce sera son son seul choix possible... s'il ne veut pas sortir de postbac !)

    Mais il me semble que nous avions pris le temps d'exposer tout cela en cours...
  • Élève TL2
    • 399. Élève TL2 Le 10/06/2015
    Bonjour Monsieur,
    Je voulais savoir que veut dire "liste d'attente" comme réponse à mes voeux sur APB ? Dois-je le prendre pour un "oui, si bac" ?

    Merci d'avance de votre réponse. Bonne journée.
  • Pascal G
    • 400. Pascal G Le 10/06/2015
    Bonjour élève TS4,

    Ce que nous avons vu avec Durkheim permet de compléter l'étude de la notion de ''société'', qui est à votre programme.

    Nous avons abordé par ailleurs la question du déterminisme social (Bourdieu contre Sartre), et nous avons vu l'enjeu de l'institution de l'Etat pour que la vie en société soit possible.

    Mais l'étude de Durkheim permet de comprendre ce qu'est véritablement un fait social, et ce en quoi consiste l'inscription de l'homme au sein d'une société.
    L'idée clé est que ce ne sont pas les individus qui, mis côte à côte, forment une société, mais que c'est bien la société qui structure et configure le comportement, les croyances, les idées des individus.

    Ce n'est donc pas l'étude de l'individu humain qui éclaire ce qu'est une société, mais l'étude des faits sociaux qui éclaire les comportement individuels.
    Par exemple, ce n'est pas parce la plupart des individus masculins des sociétés occidentales modernes n'aiment pas (goût individuel) mettre des jupes que ce n'est pas la mode (fait social), mais c'est parce que ce n'est pas la mode que les individus n'aiment pas mettre des jupes. De même, l'opinion publique détermine les opinions individuelles (et non l'inverse), la langue commune détermine la langue individuelle, la religion collective détermine les croyances et pratiques individuelles, etc.

    L'étude du texte de Durkheim permet donc comprendre que la plupart des éléments qui constituent ''l'identité personnelle'' d'un individu viennent principalement, non de lui-même (de son corps ou de son âme), mais de son milieu social (caractère extérieur) ; et que s'il les intègre c'est moins par un choix libre que parce qu'il est contraint de le faire (caractère contraignant).

    Mais attention : pour Durkheim cela ne signifie pas que nous soyons de simples ''automates'' déterminés par la société comme une machine est déterminée par un programme.
    Il subsiste toujours une singularité individuelle, qui vient, d'une part, du fait que le corps et l'esprit d'un individu ne sont jamais rigoureusement identiques à ceux d'un autre individu ; ce qui fait que chaque individu ''s'approprie"" de façon singulière les normes sociales.
    Même si je parle la langue française (qui me vient évidemment de mon milieu, et non de mes gènes ou de ma conscience naturelle), je la parle toujours d'une façon qui m'est en partie propre, selon un style qui peut être plus ou moins affirmé.

    Mais cette singularité de chaque individu vient aussi du fait que chaque individu se trouve à l'intersection, au point de rencontre de normes sociales qui sont en situation de rivalité, de concurrence (par exemple : normes vestimentaires admises par les parents, par les amis, par les gravures de mode, etc.), entre lesquelles chaque individu doit ''arbitrer''. En ce sens, chaque individu est un ''noeud'' social original, un point de rencontre original entre tout un faisceau de normes et d'influences.

    Voilà... il, est donc préférable d'avoir ces idées de Durkheim en tête pour pouvoir traiter un sujet qui porterait sur la notion de société. N'hésitez pas à vous référer aux quizs, qui reprennent les principales affirmations.

    L'étude de Durkheim peut par ailleurs être mobilisée pour traiter des sujets qui ne portent pas explicitement sur la notion de société : la question de la science, la question de la liberté, la question de la justice (l'exemple du crime peut être intéressant à mobiliser pour traiter un sujet impliquant la question de l'obéissance à la loi.)
  • élève TS4
    • 401. élève TS4 Le 10/06/2015
    Bonjour Monsieur,
    Le texte de Durkheim que nous avons étudié en oeuvre complète est-il absolument nécessaire à connaître pour le bac écrit, ou ne sert-il "que" d'oeuvre de rattrapage ?
    Merci par avance
  • Pascal G
    • 402. Pascal G Le 09/06/2015
    Bonjour Joanna,

    Il est logique qu'il n'y ait pas de "oui mais" : le "oui mais" permet de dire oui, mais... COMME UN VOEU MIEUX PLACE a répondu "en attente", j'attends la réponse définitive : s'ils répondent "oui", j'irai chez eux.
    Or comme il ici c'est ton premier voeu qui a été accepté, tous les autres ont disparu (je crois avoir rappelé cette règle un certain nombre de fois...). Tu ne peux donc qu'accepter ton premier voeu (oui définitif) ou sortir de la procédure.
  • Joanna Lavaud
    • 403. Joanna Lavaud Le 08/06/2015
    Monsieur !

    Les réponses des écoles sur APB sont arrivées, mon premier voeu (DUT) a été accepté et il n'y a que "oui définitif" et "démission" comme choix de réponses ! Il n'y a pas "oui mais" ! Je compte attendre de trouver un patron avant de mettre "oui définitif" au DUT....

    Aidez-moi s'il-vous-plaît

    Joanna Lavaud
  • Pascal G
    • 404. Pascal G Le 29/05/2015
    Non, on ne peut pas parler d'Etat pour la tribu, car l'Etat se définit par le fait qu'une instance centralisée détient les pouvoirs législatif et exécutif (+ judiciaire).
    Or il n'y a pas d'instance centralisée dans la tribu ; même s'il peut y avoir un chef, ce chef n'a aucun des trois pouvoirs (il ne dit pas la loi, il ne peut pas contraindre les individus par la force, il ne peut pas trancher les litiges).

    Mais en revanche tu as raison de souligner que cette égalité relative des clans dans la tribu n'exclut pas du tout la hiérarchie au sein de la tribu. C'est même la règle dans un système tribal : si aucun des clans n'a le pouvoir d'imposer sa volonté (on verrait alors apparaître une forme étatique, puisque l'un des clans prendrait le monopole du pouvoir politique, ce qui constituerait une forme de centralisation du pouvoir), cela n'implique pas du tout que tous les clans aient le même "poids" dans les négociations.

    Le négociation perpétuelle entre clans n'est donc pas nécessairement (en fait, elle ne l'est presque jamais) de forme "démocratique" au sens où nous entendons ce mot : certains clans ont plus d'influence que d'autres (il en va de même pour les familles, etc.)

    Et lorsque un Etat étranger cherche à transformer un système tribal en système étatique, c'est précisément sur cette hiérarchie qu'il joue ; c'est généralement à l'un des clans les plus puissants qu'il propose d'accorder son soutien en échange de son "obédience" (obéissance).
    On passe alors d'un pouvoir négocié entre les clans à un pouvoir détenu par l'un des clans... mais soumis à une autorité étrangère. Un scénario que connaissent bien la plupart des pays colonisés (au sens large : on pourrait alors considérer que l'Ecosse a été "colonisée" par l'Angleterre).

    Et ce qui nous apparaît alors parfois comme la révolte (illégitime) d'un groupe contre l'Etat (légitime), peut n'être en réalité que la révolte de l'un des clans de l'ancienne tribu contre la suprématie imposée du clan dominant, suprématie imposée par et au profit d'une puissance étrangère...
  • Elève TL2
    • 405. Elève TL2 Le 28/05/2015
    Bonjour monsieur,
    en révisant la philo-politique, je me suis demandée si l'on pouvait parler d'Etat au sein même d'une tribu. Parce qu'un système tribal rejette justement la notion d'Etat, mais est-ce que justement ce ne serait pas plusieurs petits Etats (donc plusieurs petites tribus) qui essayeraient de ne pas avoir de rapport de domination les uns envers les autres ?
    En clair, peut-on dire d'une tribu qu'il s'agit d'un Etat ? (Notamment car la tribu elle-même est hiérarchisée.)
    Merci d'avance...
  • Pascal G
    • 406. Pascal G Le 10/05/2015
    Ce sont trois bonnes questions, qui montrent que vous avez repéré la structure logique du texte. Mais je ne peux pas y répondre, puisqu'il s'agit justement de ce qu'il s'agit d'expliquer !
    La première question me laisse par ailleurs un peu perplexe : n'est-ce pas justement parce qu'un critère est placé au-dessus de quelque chose qu'il permet de le juger ?
    La réponse à la deuxième question est l'enjeu de la dernière partie du texte : qu'est-ce qui montre que l'idéal culturel ne peut pas être le critère ultime de la justice ?
    La réponse à la troisième question.... vous devez l'avoir trouvé en énonçant la thèse du texte !
  • élève TS4
    • 407. élève TS4 Le 08/05/2015
    Bonjour Monsieur,
    Trois questions me viennent à l'esprit par rapport à l'explication de texte de Strauss :
    comment se fait il qu'un critère du juste et de l'injuste, indépendant du droit positif puisse nous servir pour juger le droit positif ?
    pourquoi n'y a t-il pas de critère plus élevé que l'idéal de notre société ?
    quel critère supérieur permet de juger l'idéal de notre société ?
    Merci d'avance de votre réponse.
  • Pascal G
    • 408. Pascal G Le 06/05/2015
    Pour les TS : comme vous l'avez sans doute remarqué, il y a une erreur textuelle à la fin du texte du DM. L'incohérence syntaxique (un "pas" mais pas de "ne", articulé à un "que"...) implique en fait qu'il faut faire un choix entre deux corrections :

    _ soit on élimine la négation, et il faut alors lire : "le problème ne peut être résolu que si nous AVONS connaissance du droit naturel" (élimination du "pas")

    _ soit on généralise la négation : et il faut alors lire : "le problème ne peut être résolu si nous n'avons pas connaissance du droit naturel" (élimination du "que")

    Dans les deux cas, l'idée est que le problème, pour être résolu, exige que l'on reconnaisse le droit naturel.

    Désolé pour cette erreur de texte... pour une fois que je propose un texte récupéré sur la toile !
  • Pascal G
    • 409. Pascal G Le 24/04/2015
    Puisque vous avez vu en cours l'approche nietzschéenne de la conscience morale, vous savez sans doute que pour Nietzsche la mauvaise conscience n'est que le retournement de l'agressivité (que l'individu ne peut ''décharger'' en société du fait de la répression exercée par les lois et l'Etat) contre et dans l'individu lui-même.
    Il convient donc, pour étudier la légitimité de cette position, d'examiner les différentes affirmations-clé auxquelles elle aboutit :

    1) Pensez-vous que la conscience morale ne soit que le produit de la culture ? La conscience morale n'est-elle pas ''naturelle'', inscrite dans la nature de l'homme, comme le voulait Rousseau ?

    2) Pensez-vous que la conscience morale soit l'expression (détournée) de nos instincts les plus ''animaux'' (agressivité, cruauté, etc.) ? N'est-ce pas au contraire, come le voulait Rousseau, cet ''instinct divin'' qui nous rapproche de Dieu et nous sépare des animaux ?

    3) Pensez-vous que, plus l'individu réprime ses pulsions agressives, cruelles, et plus il culpabilise (ce qui est le cas si l'on suit Nietzsche) ? Ne serait-ce pas, apparemment, l'inverse ?

    4) Pensez-vous qu'il serait souhaitable de mettre fin à la condamnation portant sur nos instincts agressifs ? Le ''renversement de toutes les valeurs'' n'est-elle pas une idée dangereuse ?

    Il me semble que c'est ce type de questions (quelle que soit d'ailleurs la réponse que vous apportez) qu'il faut poser pour saisir les enjeux de l'approche nietzschéenne de la conscience.

    Bon courage.
  • Eleve TL
    • 410. Eleve TL Le 22/04/2015
    Bonjour, en classe, nous abordons "Droit et justice". En ce moment nous travaillons sur un texte de Nietzsche, tiré de la "Généalogie de la morale". Dans ce texte, Nietzsche renverse la conception traditionnelle de la faute et du châtiment. On nous demande si son interprétation nous paraît justifié ?
    J'ai fait des recherches, je me suis intéressé a Kant, puisque pour lui la moral est acquise et innée, nous avons abordé en classe la question de la conscience morale selon Nietzsche ....
    Ainsi si vous auriez quelques pistes ....

    Merci beaucoup, excellent site !
  • Pascal G
    • 411. Pascal G Le 21/04/2015
    @ élève TS4 : l'idéal de justice renvoie manifestement dans le texte à un idéal collectif, un idéal social. Il correspond donc à l'ensemble des principes et des valeurs relatifs au juste et à l'injuste qui caractérisent une communauté, une culture.

    Il se distingue des lois, notamment parce que les lois peuvent entrer en contradiction avec cet idéal : l'esclavage aux Etats-Unis n'était pas / plus en accord avec certaines des valeurs culturelles (religieuses, par exemple) de la communauté américaine, et c'est l'une des choses qui ont permis son abolition.

    La problématique du texte me semble plus générale : la question posée est manifestement de savoir ce qui peut être le critère du juste et de l'injuste. Est-ce le droit Positif ? est-ce l'idéal culturel d'une communauté ? Et si ce n'est ni l'un, ni l'autre, quel peut être le critère ultime de la justice ?

    @ élève Caroline : la maïeutique est "l'art d'accoucher" que professait Socrate. L'idée est que, par le dialogue (jeu de questions/réponses), on parvient à conduire l'interlocuteur vers la vérité, mais en la lui faisant trouver par lui-même. Ce n'est pas le locuteur qui "transfère" une connaissance de son esprit à celui de l'élève-interlocuteur : il ne s'agit pas d'un "enseignement". Il s'agit d'accompagner l'interlocuteur dans une recherche qui le conduira à trouver par lui-même la vérité. En ce sens, le dialogue permet à l'interlocuteur "d'accoucher" d'une vérité qu'il portait en lui.
    Par exemple, Socrate va demander à X ce que c'est que A. X donne une réponse B. Socrate demande alors si, si on admet B, on peut éviter C. L'interlocuteur répond que non, en effet, si on admet B, on est obligé d'admettre que C. Mais Socrate montre A et C se contredisent : c'est donc que la définition de A n'est pas valable. L'interlocuteur propose alors une définition améliorée, etc.
    Socrate n'affirme rien : il oblige l'interlocuteur à reconnaître qu'il ne connaissait pas si bien ce qu'il pensait connaître, et à se mettre à chercher.... ce qui est la seule voie d'accès possible à la vérité : remettre en cause les idées reçues (prendre conscience que l'on ne sait pas) et mettre en oeuvre une recherche raisonnée.
  • Caroline TL2
    • 412. Caroline TL2 Le 21/04/2015
    Bonjour,
    suite à la lecture du DM à rendre pour le 27 avril, j'ai fais quelques recherches sur Socrate, mais un terme reste quelque peu obscur: la Maïeutique. J'ai compris que c'est une démarche qui vise à faire surgir la vérité chez l'interlocuteur, mais, de quelle manière ?
  • élève TS4
    • 413. élève TS4 Le 14/04/2015
    Bonsoir Monsieur,
    J'ai une question concernant l'explication de texte de Strauss : à quoi correspond l'idéal de justice mentionné dans le texte?
    Et la problématique du texte serait : quelles définitions et quelles places faut il accorder au droit naturel et au droit positif ? Est-ce trop restreint ??
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 414. Pascal G Le 07/04/2015
    Bonsoir élève TL2,
    L'un n'empêche pas réellement l'autre ; mais par ailleurs vous pouvez désormais "personnaliser" un peu votre démarche. Si vous choisissez de mettre en lumière les implications du texte dans le travail d'explication, votre mise en perspective finale pourra s'en trouver allégée ; inversement, vous pouvez choisir de développer pleinement ces enjeux une fois l'explication proprement dite conduite à son terme.
    Il me semble cependant important d'indiquer, dans le travail d'explication, que si l'on considère l'art de la parole comme un art de persuader, et non de convaincre, cela risque de faire basculer la démocratie dans une "démagocratie"...
  • Eleve TL
    • 415. Eleve TL Le 06/04/2015
    Bonjour monsieur, sur le sujet de l'explication de texte, vous nous avez donné des "pistes", notamment concernant les enjeux politiques du texte par rapport à la démocratie. Vaut-il mieux abordé ces points dans les justifications ou dans la conclusion finale du texte, comme une ouverture ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 416. Pascal G Le 29/03/2015
    Bonsoir,
    Tous les TL2 sont en N003 ; mais cela devrait être affiché ; n'hésitez pas à passer le mot, cela dit...
  • Eleve TL
    • 417. Eleve TL Le 28/03/2015
    Bonjour Monsieur,
    j'ai une question concernant le bac blanc... nous n'avons pas d'informations quant à la salle dans laquelle nous composerons... Les TL1 le savent cependant.
    La salle sera-t-elle affichée quelque part dans lycée ? Serait-il possible de la connaître à l'avance ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 418. Pascal G Le 24/03/2015
    Bonjour ancienne élève X,

    Le plus simple semble de repartir de l'analyse du terme de "dogmatisme". Ce terme est rarement utilisé par ceux auxquels on l'applique: c'est surtout un terme "critique" dans le domaine philosophique.

    Un dogme, c'est un énoncé que l'on considère comme absolument vrai, qui ne peut donc pas être remise en cause. (Par exemple, l'un des "dogmes" du christianisme est la résurrection de Jésus : vous n'avez pas le droit de la remettre en cause, ou alors vous n'êtes pas chrétien).

    L'attitude dogmatique consiste donc à partir d'énoncés que l'on pose comme absolument vrais. A cette attitude dogmatique s'oppose donc l'attitude "critique" qui consiste à ne considérer aucun vrai sans l'avoir au préalable remis en cause, sans avoir exigé de preuves de sa vérité (ces preuves peuvent être empiriques, tirées de l'expérience, ou de l'ordre de l'évidence, comme le "je pense" de Descartes).

    En ce sens, Descartes s'oppose au dogmatisme, puisque la démarche du "doute hyperbolique" consiste justement à douter de tous les énoncés : le but est de trouver un énoncé dont il est absolument impossible de douter (ce que Descartes va trouver en indiquant un énoncé qui, du fait même que j'en doute, je ne peut être que vrai : c'est le fameux "cogito").
    La doctrine cartésienne fait donc du doute le moment fondamental de la pensée : c'est parce que l'on soumet les énoncés à l'épreuve du doute que l'on va pouvoir discerner ceux qui sont vrais.

    Attention : le fait de commencer par douter (ce qui s'oppose au dogmatisme) ne signifie pas que l'on se maintient définitivement dans le doute absolu. Il ne s'agit pas de dire : je ne tiens aucun énoncé comme certain, je doute de tout. Cela, ce serait la position "sceptique", selon laquelle AUCUN énoncé ne peut être considéré comme absolument vrai. Chez Descartes au contraire, on aboutit bien à un énoncé absolument certain (je pense), et sur la base de cet énoncé Descartes va reconstruire tout un ensemble de connaissances qui, étant déduites rationnellement de ce socle, seront elles aussi absolument certaines. Pour ce faire, Descartes va "remonter" du "je pense" à l'existence de Dieu, puis "redescendre" de l'existence de Dieu vers les énoncés des sciences.

    Mais justement : l'accès à cet énoncé "indubitable" n'a été rendu possible que parce que l'on a commencé par remettre en cause la vérité de tous les énoncés ; et lui-même n'est apparu indubitable que parce que l'on a essayé d'en douter : or dans le cas du "je pense", si je doute que je pense, c'est donc que je pense : le fait de pouvoir douter de l'énoncé est une preuve de la vérité de l'énoncé.

    On a donc bien ici une approche qui fait de la recherche de la vérité une quête, une quête de la certitude dont le doute est le moment initial.

    Contrairement, donc, au dogmatisme, qui affirme que pour connaître la vérité il faut COMMENCER par les énoncés dont on n'a pas le doit de douter, la démarche cartésienne consiste à affirmer que la recherche de la vérité ne peut que commencer que par la remise en cause préalable de toutes les certitudes établies.

    Descartes répond donc à un problème que l'on pourrait formuler comme ceci : le doute s'oppose-t-il à la certitude, ou est-il la condition d'accès à une certitude véritable ?

    Tout ceci fait de Descartes l'un dès pères fondateurs de l'épistémologie moderne. Si l'on prend un épistémologue contemporain comme Karl Popper, Popper nous dit en effet qu'il ne doit pas y avoir de "dogmes" dans le domaine des sciences. Tout énoncé doit pouvoir être remis en cause, questionné.

    Mais chez Popper, cette attitude prend appui sur une idée que n'aurait pas accepté Descartes. Pour Popper en effet, un énoncé scientifique peut être falsifié (on peut être absolument sûr qu'il est faux, s'il est contredit par des tests expérimentaux), mais il ne peut jamais être vérifié (puisque des observations futures peuvent toujours venir le contredire). Pour Popper donc, il n'y a jamais aucun énoncé que l'on puisse considérer comme "définitivement vrai" dans les sciences, contrairement à ce que pense Descartes.
    Cette divergence entre Descartes et Popper vient du fait que, pour Popper, les théories scientifiques reposent sur l'observation des faits, alors que chez Descartes le savoir scientifique doit lui-même partir d'énoncés qui ont été validés par l'évidence, après avoir été soumis au doute. On peut donc dire, en un sens, que Popper reprocherait à Descartes ce que Descartes reprochait au dogmatisme : le fait de fonder le savoir sur des énoncés que l'on considère comme certains.
    Pour Descartes, si l'on a soumis un énoncé au doute et qu'on l'a saisi de façon "claire et distincte" comme une évidence (comme c'est le cas pour le "je pense", et de tous les énoncés que l'on peut en déduire logiquement), on peut le considérer comme définitivement vrai. Pour Popper en revanche, dans la mesure où les sciences reposent sur l'observation des faits, et doivent être soumises à l'épreuve (perpétuelle) des faits, il ne peut jamais y avoir dénoncés absolument certains dans le domaine scientifique. Une hypothèse scientifique est falsifiable, mais elle n'est jamais absolument vérifiable.

    Voilà... tu vois mieux ?
  • Ancienne Elève
    • 419. Ancienne Elève Le 23/03/2015
    Bonsoir,

    Un sujet de dissertation me pose problème : "la pensée et le dogmatisme" (étude du cartésianisme). J'ai seulement défini les termes du sujet mais en matière de problematisation je ne vois pas le problème de ce sujet.

    Le dogmatisme serait la doctrine selon laquelle l'esprit humain serait capable de connaître la vérité et la pensée serait donc une activité psychique dans son ensemble. Ces définitions ne me permette pas de soulever un problème philosophique. J'avais seulement penser à une question : est ce que la vérité est accessible à tous ? Mais ce problème semble m'écarter du sujet.

    Dans l'attente d'une réponse, je vous remercie d'avance.

  • Eleve TL
    • 420. Eleve TL Le 05/03/2015
    Oui, merci beaucoup, c'est bien plus clair !
  • Pascal G
    • 421. Pascal G Le 04/03/2015
    @ élève TL.

    Petite remarque : il s'agit du STURM und Drang
    Je ne me souviens pas avoir dit de ce mouvement qu'il déshumanisait l'homme... ; je crois avoir mobilisé ce mouvement pour illustrer le fait qu'un excès de rationalisme conduisait à une révolte de la sensibilité.

    Le but du jeu (me semble-t-il) était d'expliciter la thèse de Schiller selon laquelle l'éducation morale de l'homme ne devait pas prétendre s'effectuer par la domination absolue de la raison sur la sensibilité (comme on pourrait être tenté de l'envisager suite à la lecture de Kant, par exemple).

    Certes, c'est bien par la raison, l'esprit que nous nous pouvons accéder aux commandements moraux ; et certes, la sensibilité ne tend pas spontanément vers la réalisation de nos devoirs. Mais chercher à instaurer une "dictature" de la raison est périlleux, et peut-être déshumanisant.

    Périlleux, car il y a fort à parier que la sensibilité humaine ne tolérera pas sans se révolter le joug auquel on prétend la soumettre. A vouloir soumettre la sensibilité, on risque fort de la pousser à se révolter contre la raison.

    Et, de ce point de vue, le mouvement du "Sturm und Drang" peut être une illustration, dans la mesure où ce mouvement prône une liberté radicale, opposée à la tutelle exercée par les conventions morales sur le libre épanouissement de la personnalité. Pour les membres de ce mouvement, ce n'est pas par la raison que nous accédons à la nature, c'est par la sensibilité ; et la nature est avant tout spontanéité créatrice, et non raisonnement mathématique...
    De ce point de vue, le "Sturm und Drang" pourrait être vu comme une révolte de la sensibilité contre les prétentions dictatoriales de la raison des Lumières (mais ce n'est qu'une des manières de comprendre ce mouvement, qu'on peut aussi interpréter en l'intégrant davantage au processus global des Lumières).

    Ce n'est donc pas le Sturm und Drang qui risque d'être déshumanisant, mais ce à quoi il s'oppose : s'il est vrai que l'homme tire son humanité du fait qu'il est doté de raison, d'un esprit, il n'en reste pas moins vrai qu'il est AUSSI un être doté de sensibilité. Le danger est ici de proclamer les droits d'une part (certes essentielle) de l'humanité, au détriment d'une autre dimension. L'homme est esprit, certes ; mais il est aussi corps, désir, sensibilité. Et vouloir faire taire les exigences de la sensibilité, prétendre les sacrifier sur l'autel de la rationalité, ce n'est pas réellement respecter l'humanité globale de l'homme.

    Le but fondamental de Schiller, c'est de montrer que l'éducation morale de l'homme doit être une éducation esthétique, car c'est justement l'art qui peut nous aider à mettre fin au CONFLIT qui oppose esprit et sensibilité. Dans la contemplation de la beauté, sensibilité et esprit collaborent, s'entrelacent, s'harmonisent. La sensibilité s'éduque, dans la mesure où la beauté détache la sensibilité de la simple jouissance matérielle pour l'élever à une forme de jouissance qui est aussi d'ordre spirituel ; elle tire la sensibilité du plaisir égoïste vers la contemplation désintéressée.
    On pourrait dire de l'oeuvre d'art qu'elle "spiritualise" la sensibilité. La contemplation est à la fois jouissance et connaissance, réceptivité sensible et activité interprétative, etc. La beauté réconcilie l'âme et le corps, l'intelligence et la sensibilité, elle donne aux contenus de l'âme des images qui la reflètent, elle donne une dimension spirituelle au plaisir sensible.

    Bref, elle nous éduque, en harmonisant les deux dimensions fondamentales de notre humanité...

    C'est plus clair ?
  • Eleve TL
    • 422. Eleve TL Le 04/03/2015
    Bonsoir Monsieur,
    J'ai "une" question sur notre chapitre sur la Culture, concernant le Strum und Drang. Je ne comprends pas comment ce romantisme, en faisant l'apologie de la sensibilité, peut, au final, déshumaniser l'homme. Est-ce parce qu'il se tourne contre le rationalisme ? Et quelle est la "dimension naturelle" ? S'agit-il de la sensibilité ou de la raison ?
    Merci d'avance pour vos réponses car il est vrai que ce point demeure quelque peu obscur...
  • Pascal G
    • 423. Pascal G Le 04/03/2015
    @ eleve TS4 : vous pouvez envoyer vos DM à l'adresse suivante : pgarandel@gmail.com
  • Pascal G
    • 424. Pascal G Le 04/03/2015
    @ élève TS1 : en effet, si vous vous reportez à la fiche méthodologique de l'explication, vous constaterez que l'analyse et la justification sont une seule et même chose : c'est la phase deux de l'explication, qui fait suite à la reformulation (qui intègre les définitions) et qui précède l'illustration (par des exemples).
    Analyser un argument, c'est expliquer POURQUOI il justifie la thèse ; analyser un exemple, c'est expliquer POURQUOI il illustre la thèse ; analyser une affirmation, c'est chercher POURQUOI on peut l'affirmer, etc.

    Donc l'étape "analyse" correspond bien à l'étape de justification... pourquoi vouloir séparer les deux ? (La méthodologie ne le fait pas.)
  • éleve de ts1
    • 425. éleve de ts1 Le 04/03/2015
    Bonjour monsieur pour l explication de texte de François Jacob je voulais vous demandez quel est la différence entre expliquer le passage délimité et l analyser quand on justifie la partie délimiter après l avoir reformuler ? Parce que pour moi quand on explique quelque chose on l analyse et en même temps on le justifie pour pouvoir l expliquer Non? Et quand on analyse on explique ce passage également . Enfin moi je trouve que sa revient au même finalement car vous dites qu'il faut expliquer quand le passage est un argument , le justifier quand c est une affirmation ..mais je ne vois pas vraiment la différence ...
  • eleve TS4
    • 426. eleve TS4 Le 01/03/2015
    Bonjour Monsieur, serait -il possible d'avoir votre adresse mail?
  • Pascal G
    • 427. Pascal G Le 27/02/2015
    @ élève TS4 : le terme d'autorité renvoie ici au droit légitime de dicter une manière de vivre ; le détenteur de l'autorité, c'est celui qui peut légitimement nous dicter des règles auxquelles nous devrions nous conformer.

    Or le texte vise à remettre en cause cette légitimité : en quoi la science serait-elle plus légitime (que la religion, les mythes, etc.) pour nous dicter la manière dont nous devons vivre ? De quel droit pourrait-elle nous dicter ce qui est bien ou mal ? comment il faut s'y prendre pour être heureux ? ce qu'est une société juste, etc. ?
    De quel droit la science pourrait-elle exiger que nous renonçions à nos croyances (en particulier toutes celles qu'elle ne considère pas comme "scientifiquement fondées") ?

    C'est ce genre de pistes qu'il faut explorer ; et vous avez le droit de reprendre l'exemple de l'éducation pour illustrer votre propos... je pense notamment à ce à quoi Feyerabend pense aussi dans son texte : l'enseignement de la biologie (évolution).
    De quel droit l'Etat peut-il nous imposer d'admettre le discours scientifique comme le seul discours "vrai" ? S'il n'a pas le droit de nous imposer d'admettre une croyance religieuse (laïcité), de quel droit nous imposerait-il d'admettre une conception scientifique ?
  • élève TS4
    • 428. élève TS4 Le 24/02/2015
    Bonsoir Monsieur,
    Merci pour votre réponse.
    Quand je parlais de l"autorité" présente vers la fin du texte, je voulais vous demander vers quoi m'orienter quand l'auteur dit que la science n'a pas une plus grande autorité qu'aucune autre forme de vie.
  • Pascal G
    • 429. Pascal G Le 24/02/2015
    Bonjour élève TS4,

    Voulais-tu dire : l'expérience de Milgram ? Si c'est le cas, l'expérience peut en effet servir d'illustration du prestige et de l'autorité dont jouit le scientifique du fait de son statut de scientifique dans le monde occidental contemporain, au sens où si l'on remplaçait le scientifique par un chaman, le taux d'obéissance serait sans doute plus faible... mais il faut se souvenir qu'il reste de 42 % quand il s'agit d'un entrepreneur qui se livre à des expériences pour son propre compte !

    En ce qui concerne la seconde question, il est intéressant d'interroger tous les espaces au sein desquels le discours "scientifique" jouit d'un prestige suffisant pour éliminer tout débat possible avec les tenants d'autres discours. Le but n'est évidemment pas de parcourir tous les champs où c'est le cas (très peu de champs échappent à ce constat dans le monde occidental moderne), mais d'envisager au moins deux champs très différenciés : un champ apparaissant dès l'abord, pour un occidental moderne, comme intrinsèquement scientifique (par exemple : l'astronomie) et un champ où la prédominance du discours scientifique apparaît beaucoup plus discutable. Dans ce dernier registre, on peut distinguer :

    1) les domaines qui se présentent comme scientifiques (régis par des lois, elles-mêmes formulables par des équations mathématiques, etc.) alors même que, portant sur des comportements humains (donc des êtres libres, et souvent irrationnels), leur caractère "scientifique" est discutable : c'est notamment le cas de l'économie.

    2) Les domaines où la légitimité du discours scientifique est d'emblée problématique : religion, morale, bonheur, politique, etc.

    Dans tous les cas, le but est de prendre appui sur des exemples qui montrent que, dans le monde occidental moderne (mais pas seulement), le discours de la science est un discours d'autorité.
  • élève TS4
    • 430. élève TS4 Le 23/02/2015
    Bonsoir Monsieur,
    Pour l'explication de textes qui porte sur la science, peut on utiliser l'expérience de Milza au tout début du texte comme exemple ?
    En ce qui concerne les buts de la science et son influence (question de l'autorité), vers quoi puis je m'orienter pour illustrer ce propos ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 431. Pascal G Le 20/02/2015
    Oui, le programme de révision est global
  • Eleve TL
    • 432. Eleve TL Le 18/02/2015
    Bonjour monsieur,
    pour le bac blanc prévu à la rentrée, doit-on également réviser le chapitre sur la Culture, que nous n'avons pas terminé mais bien avancé ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 433. Pascal G Le 16/02/2015
    L'exemple donné doit être analysé, car il illustre bien ce que peut être un programme génétique ''ouvert'' ; mais vous pouvez en effet vous en servir à titre d'illustration de ce qui l'entoure.

    En règle générale, il ne faut jamais hésiter à se servir d'un exemple pour illustrer ce qui, dans le texte, est de l'ordre de la thèse ou de l'argument. Quand je vous ai indiqué dans la méthodologie qu'il fallait s'efforcer de suivre les 4 étapes pour chaque séquence, cela signifie que, même lorsqu'il s'agit d'un exemple, il faut analyser les termes (clé (par exemple : langage) et prendre le temps d'expliquer en quoi l'exemple illustre le propos du texte, en quoi il se relie donc à la thèse globale.

    Mais la méthodologie ne doit pas devenir un frein dans votre accompagnement du texte : si l'auteur illustre ce qu'il vient de dire par un exemple, le but n'est évidemment pas séparer les deux moments : le fait d'intégrer l'exemple à titre d'illustration est donc légitime.
  • Eleve TS4
    • 434. Eleve TS4 Le 16/02/2015
    Bonjour monsieur,

    Pour l'explication de texte qui porte sur "les enjeux idéologiques de la biologie", dans le troisième paragraphe, l'auteur nous donne un exemple, doit-on également l'analyser ou peut-on s'en servir comme exemple de la phrase qui lui précède?
  • Pascal G
    • 435. Pascal G Le 12/02/2015
    Je ne promets pas de mettre des quiz sur tout le chapitre consacré à la raison et au réel... mais peut-être quelques questions sur la partie strictement épistémologique pourraient en effet être utiles. Je vais essayer de mettre ça en ligne dans les jours qui viennent.
    Bonnes vacances..!
  • Eleve TL
    • 436. Eleve TL Le 11/02/2015
    Bonjour monsieur,
    Je voulais savoir si, dans l'optique du bac blanc de la rentrée, vous comptiez ajouter sur votre site des quizz sur les derniers chapitres que nous avons traités (plusieurs ou juste un quizz pour chaque chapitre). Ils sont bien pratiques pour réviser...

    Merci de votre réponse, qu'elle soit positive ou négative.
    Et bonnes vacances !
  • Pascal G
    • 437. Pascal G Le 07/02/2015
    Pour les élèves de TS1 qui auraient "omis", pour une raison ou une autre (absence comprise) de me remettre leur DM, ils doivent l'envoyer rapidement à l'adresse pgarandel@gmail.com. Sauf motif hautement recevable (et justifiable), la pénalité (-1 point par jour) débute lundi matin.

    Bonnes vacances !
  • Pascal G
    • 438. Pascal G Le 07/02/2015
    @ élève TL2

    Lorsque j'ai dit qu'une oeuvre d'art devait être déstabilisante, je faisais référence au fait que l'oeuvre d'art, qui doit faire signe vers un ailleurs, vers un espace qui n'est pas celui de la simple réalité sensible, doit nécessairement résister à son inscription pure et simple dans cette réalité.

    Une oeuvre "jolie", c'est une oeuvre qui s'inscrit totalement dans la réalité sensible, qu'elle peut enjoliver, rendre plus agréable, etc.
    L'oeuvre d'art doit, au contraire, empêcher notre perception de glisser sur la surface des choses, d'en rester à la simple apparence.
    Elle doit faire apparaître une trans-parence, faire trans-paraître un autre ordre de réalité à travers le sensible, elle doit donc être trans-figurative.

    C'est en ce sens que j'ai indiqué que l'oeuvre devait conserver une dimension déstabilisante : si elle n'est pas surprenante, si elle ne résiste pas d'une manière ou d'une autre à son absorption dans la réalité sensible, si elle ne nous demande pas un effort quelconque, c'est qu'elle nous laisse reposer dans le calme de l'apparence agréable.

    On peut aller un peu plus loin en remarquant que, si l'oeuvre cherche à m'emmener "ailleurs", ou à faire transparaître cet ailleurs, c'est aussi pour me conduire à devenir, moi, autre chose que ce que je suis pour le moment. En changeant d'espace, c'est moi, aussi, qui suis amené à changer. Et, en ce sens, l'oeuvre exige de ma part un effort.

    Cet effort n'est pas nécessairement "désagréable" au sens où il impliquerait que l'on surmonte une répulsion (même si cela peut être le cas, comme devant un tableau d'Egon Schiele, une musique dodécaphonique, certains poèmes de Baudelaire, etc.).
    En revanche cela implique que, même dans le cas où il s'agirait "d'admiration", comme tu le dis, je ne reste pas "tranquille" face à l'oeuvre.

    Admirer, c'est être "saisi", être "transporté", voire être "ravi" par l'oeuvre : autant de termes qui impliquent que je ne reste pas calmement devant l'oeuvre, mais que l'oeuvre vient me chercher pour m'entraîner vers un ailleurs.
    Et dans ce voyage, c'est moi-même qui suis convié à une transformation.
    Ce "transport", comme le transport amoureux, n'est pas nécessairement "désagréable" ; mais on pourrait dire qu'il implique toujours une forme de violence, de déstabilisation, d'effort grâce auquel je dois surmonter une résistance initiale.
    Se laisser emporter vers un ailleurs n'est pas dissociable d'une certaine perte de sécurité, de "bien-être", d'une prise de risque (là encore, le rapport avec le transport amoureux est intéressant) : se laisser transformer par l'oeuvre, c'est accepter de se perdre en partie, c'est accepter de ne pas rester tranquillement où nous sommes, ce que nous sommes, où nous en sommes.

    C'est en ce sens que je disais qu'une oeuvre qui n'implique aucun effort de notre part, le dépassement d'aucune résistance, est probablement davantage "jolie" que belle. Toute transformation de soi implique une forme de violence faite à ce que nous étions jusqu'à présent, il n'y a pas de devenir, d'accouchement, de métamorphose, sans arrachement à l'inertie.
    Comme le remarquait Baudelaire (qui savait bien qu'en allant ailleurs, je cherche toujours à devenir autre... ou plutôt : davantage "moi-même"), tout voyage implique une violence qui s'oppose à l'inertie.

    Si une oeuvre ne vous demande aucun effort, si elle se livre d'emblée comme une évidence agréable, c'est probablement parce qu'elle ne vous transforme pas.

    On retrouve ici Pascal, et son divertissement : divertir, c'est rendre la réalité plus agréable pour nous permettre d'oublier ce que nous sommes vraiment ; pour Pascal, nous nous divertissons pour nous oublier nous-même, pour oublier que nous mourrons un jour. Or il n'y a pas de bonheur véritable dans l'oubli de ce que nous sommes qui est toujours aussi, pour Pascal, un oubli de Dieu. Nous avons vu que "Dieu" était un visage possible de cette trans-réalité à laquelle devait nous convier l'oeuvre d'art. On pourrait donc dire que, en rendant la réalité plus agréable, l'oeuvre jolie contribue à l'occultation de cette transréalité. En décorant les murs des apparences sensibles, on les rend parfois plus opaques... il n'y a pas de prison plus définitive que celle dont les barreaux sont dorés !
  • Pascal G
    • 439. Pascal G Le 07/02/2015
    Pour les élèves de TS1 qui auraient "omis", pour une raison ou une autre (absence comprise) de me remettre leur DM, ils doivent l'envoyer rapidement à l'adresse pgarandel@gmail.com. Sauf motif hautement recevable (et justifiable), la pénalité (-1 point par jour) débute lundi matin.

    Bonnes vacances !
  • Elève TL
    • 440. Elève TL Le 06/02/2015
    Bonjour monsieur,

    je ne comprends pas pourquoi une oeuvre d'art doit être "dérangeante", comme certaines musiques et peintures que nous avons vues en classe aujourd'hui? Pourquoi ne susciterait-elle pas juste notre admiration ? Doit-il forcément y avoir un côté négatif ou une réaction de surprise ? Pourquoi ne pas simplement en admirer la beauté ?
    Merci d'avance
  • DIDION Kilian
    • 441. DIDION Kilian Le 05/02/2015
    Bonsoir monsieur,

    Je voulais vous demander, si vous pouviez me citer le nom, ou me guider vers certains philosophes qui parleraient d'égocentrisme. Surtout en ce qui concerne le bonheur personnel et le fait de créer du malheur chez autrui.

    Cdt,

    Kilian DIDION.
  • Pascal G
    • 442. Pascal G Le 05/02/2015
    Il aurait été gênant de ne jamais prendre acte de la diversité des morales, puisque c'est bien le fait qu'il existe des morales divergentes qui pose le problème du sujet (comment une morale pourrait-elle imposer le respect de ses valeurs par la force sans par là-même reconnaître que son adversaire peut en faire autant ?).
    Mais d'après ce que tu dis, la question du relativisme a bien été posée.

    Le fait de ne pas avoir rattaché le problème de la diversité des morales à la notion de conscience n'a pas vraiment d'importance. La notion de conscience n'est pas réellement impliquée par le sujet : elle pouvait simplement être utile pour poser les bases du culturalisme (comment trancher un conflit de consciences ?)
  • élève10
    • 443. élève10 Le 04/02/2015
    Bonsoir Monsieur,
    ayant relu ma dissertation sur le respect des valeurs morales par la force, je me suis rendue compte que mon introduction ne parlait pas de liberté de conscience, de pensée etc mais plutôt des différents exemples de la vie dans lesquels ont trouve le cas du respect par la force et le cas de passivité. J'ai ensuite apporté deux éléments de réponses contradictoires : ne pas user de la force pour imposer les valeurs morales montre une passivité et donc une tolérance face à ceux qui s'en donnent le droit et deuxieme réponse: l'usage de la force conduit dans certains cas à des conflits.
    Mon problème posé est donc de s'interroger sur le fait que l'usage de la force est en réalité au nom de valeurs autres que celles de la morales puisque aucune morale n'est supérieure, mais lesquelles?

    Je me demandais si je devais donc aborder le sujet de la conscience qui mène à la morale?
    merci d'avance
  • Pascal G
    • 444. Pascal G Le 01/02/2015
    @ élève 1 : ce que tu dis n'est pas hors sujet, mais appelle deux remarques. La première est que "recourir à la force pour imposer" est tout de même plus fort que le simple fait de porter un jugement... Ce que le sujet interroge, c'est le fait de CONTRAINDRE par la force un individu à suivre des règles morales.

    La deuxième remarque concerne la problématisation : pour trouver le problème, appliquez la méthode. Si je cherche à justifier deux réponses opposées à la question posée, la problématique apparaîtra. La progression que tu proposes semble évacuer le fait qu'il n'est pas si facile de penser une société dans laquelle on n'utilise pas la force (police, etc.) pour contraindre les individus à respecter des règles (je n'ai pas le droit de tuer, etc.) Si tout le développement consiste à critiquer l'usage de la force... vous risquez de laisser passer le problème !
    Mais vous avez en revanche le droit de vous demander si les "règles" dont il s'agit alors sont bien des règles "morales".

    @ élève ts1 : la problématique que tu proposes est bien liée à l'enjeu du sujet, mais le fait d'évacuer le "droit" et la "force" risque de te faire perdre de vue les problèmes spécifiques de ce sujet.C'est bien la possibilité de contraindre un individu à respecter des règles morales qui est en jeu. Et ce qui est demandé, c'est si j'en ai le droit. Cette notion de droit est importante, car c'est elle qui vous permet de questionner le domaine de justification (éventuelle) du recours à la contrainte. Est-ce la morale qui me donne le droit de recourir à la violence pour imposer le respect de la morale ? (Dans ce cas, il va être difficile de critiquer les actes de ceux qui, au nom de leur morale, font usage de la violence pour imposer aux autres le respect de cette morale...)
    Mais si ce n'est pas la morale, qu'est-ce qui peut justifier un droit à la contrainte ? Quand le droit interdit une action, est-ce pour des raisons morales ? (Un juge doit-il porter un jugement moral sur l'accusé ?)
  • Ts1
    • 445. Ts1 Le 31/01/2015
    Bonjour monsieur si je pose comme problématique " que doit on faire face à des valeurs morales différentes des nôtres ?" N' est ce pas un peu trop générale ? Est ce que je ne cerne pas assez le sujet ?
  • Elève1
    • 446. Elève1 Le 31/01/2015
    Bonjour, je voudrais savoir en ce qui concerne le sujet "Ai-je le droit de recourir à la force pour imposer le respect des valeurs morales ?" Est-ce que si je parle d'abord qu'il est immorale d'empêcher un individu d'avoir ses propres valeurs, de lui imposer le respect d'une morale par la force.( en parlant de la posture culturaliste...) .Puis de dire que recourir à la force c'est déjà porter un jugement moral sur ceux qui ne sont pas en accord avec ceci, est réellement en accord avec le sujet, ou est-ce que je suis hors sujet ?
  • Pascal G
    • 447. Pascal G Le 30/01/2015
    Complément de réponse à élève TS1 : il y a dans le sujet que vous avez à traiter un problème de fond qu'il ne faudrait pas évacuer. Si l'on se demande si l'on a le droit de recourir à la force pour imposer le respect de normes morales, il faut remarquer deux choses :

    1) une idée de ce genre est totalement contraire à la Déclaration des droits de l'homme, et donc à notre Constitution, puisque l'un des principes clé en est la liberté de conscience. Or ce principe implique que vous n'avez ABSOLUMENT PAS LE DROIT d'IMPOSER UNE MORALE à qui que ce soit, qu'il s'agisse d'une morale "républicaine" ou pas.

    2) Si l'on justifie le droit de recourir à la force pour contraindre au respect d'une morale... on voit mal ce que l'on va pouvoir reprocher aux terroristes de toute obédience, et surtout lorsqu'ils prétendent servir une cause (ce qui est généralement le cas). Parce que, recourir à la violence pour imposer le respect d'une morale... c'est justement ce qu'ils font !

    3) Une solution serait peut-être de dire qu'en fait, leur morale à eux n'est pas "vraiment" une morale, qu'elle n'est pas la "vraie" morale, et que la seule et unique "vraie" morale, c'est la nôtre. Mais le problème est alors qu'il faudra le prouver (ce qui risque d'être difficile...) et que cela entre à nouveau en conflit avec le respect de la liberté de conscience !
  • Pascal G
    • 448. Pascal G Le 29/01/2015
    @ élève 7 : il me semble que le plus clair sera de différencier entre les raisons et les conditions qui peuvent rendre légitime l'usage de la violence (une partie), et une partie qui vient préciser et justifier les limites qu'il s'agit d'imposer à l'usage de cette violence.

    @ élève 2 : le plan reste un peu allusif pour pouvoir me prononcer, mais la structure semble cohérente... ne perdez cependant pas de vue l'intitulé du sujet : revenez-y explicitement dans vos synthèses.

    @ élève TS4 : le paradoxe de la tolérance n'a rien d'ambigu... et il s'agit de l'un des points d'appui assez utiles pour ce sujet. Le point clé est que, une morale qui voudrait affirmer qu'elle ne prétend pas valoir mieux que les autres morales, et qui donnerait le droit à chacun de vivre conformément à sa propre morale... se trouverait manifestement en difficulté. Peut-on dire qu'il faut respecter les doctrines nazies et qu'après tout on n'a pas le droit d'imposer aux nazis nos propres valeurs morales de tolérance à l'égard des autres ?

    @ élève TS1: il me semble que tu points bien le problème de fond. Mais attention à une solution trop "simple" : si on justifie la violence dès que les valeurs de l'autre me semblent "dangereuses", "contraires au bien commun", ou à "l'harmonie sociale"... je risque de me donner le droit de réprimer pas mal de choses ! Il faudra être précis dans les critères que vous mobiliserez pour justifier le droit de recourir à la violence, et dire sur quoi l'on prend appui pour établir ce critère. (Pourquoi ce critère-là ?)

    @ Descartes à jouer : vous pouvez en effet faire une critique... mais vous ne pouvez pas en rester là. Le but d'une dissertation n'est pas de poser un problème... mais de défendre une prise de position !
  • Descartes de Poker
    • 449. Descartes de Poker Le 28/01/2015
    Pour le sujet 1 , peut on faire comme 3 eme partie une critique de la vision naturaliste et culturaliste ?
  • éleve de ts1
    • 450. éleve de ts1 Le 27/01/2015
    Bonsoir monsieur , je voulais vous demander pour le sujet de dissertation " Ai je le droit de recourrir a la force pour imposer le respect de valeurs morales ?" est ce que dans l introduction je peux contredir ça en disant que tout homme est considérer comme libre car il est doté d'une conscience et d'une raison ce qui fait de lui un être intelligent capable de vivre selon ses propres valeurs morales qu'il trouve juste et que reccourir a la force pour lui imposer le respect d'autres valeurs morales c'est s'opposer a son épanouissement et donc a sa liberté .Et soutenir cette thèse en disant que si les valeurs morales en question sont des valeurs morales qui nuisent a autrui ou qui peuvent être dangereuses pour la société ou autre alors pour le bien commun on peut recourrir a la force dans ce cas à afin de protéger autrui et faire en sorte de vivre en harmonie dans une société ?a partir de ça j'ai poser une problématique en me demandant qu'est ce qu'on doit faire face a des valeurs morales respecter par des individus qui peuvent nuire ou être dangereuse pour les autres ?Mais je me demande si ma problématique n'est pas un peut hors sujet et si j'ai bien saisi ce qu'il fallait que je démontre ...
  • élève TS4
    • 451. élève TS4 Le 27/01/2015
    Bonjour Monsieur ,
    Concernant le premier sujet "toutes les morales ont elles la même valeur " quand est ce que nous pouvons parler du paradoxe de la tolérance qui paraît très ambigu ? À t on le droit de parler de la violence ?
    Merci
  • Elève 2
    • 452. Elève 2 Le 26/01/2015
    De ce que vous m'avez conseillé, puis-je dans une première partie dire si oui ou non la violence peut être utilisé pour défendre la morale; Ensuite dans une seconde partie traité de ce qu'il faut savoir de la morale (limites,etc.) pour pouvoir parler en son nom, la défendre. Puis dans une dernière partie de proposer des solutions pour parler au nom de la morale ?
    Merci d'avance
  • élève 7
    • 453. élève 7 Le 25/01/2015
    Bonjour monsieur,
    Dans le sujet sur la violence, j'ai du mal à différencier mes 2 parties, d'un coté je donne les cas légitimes et de l'autre les limites à la violence. Mais chaque cas peut parfois avoir sa propre limite? Donc dois-je généraliser ou spécifier pour chaque cas les limites que doit avoir la violence dans ma deuxième partie?
    Merci.
  • Pascal G
    • 454. Pascal G Le 25/01/2015
    En règle générale, toute amorce de "catalogue" dans un devoir de philo est mauvais signe... Si vous cherchez à passer en revue toutes les morales possibles pour voir si, à la fin, l'une d'entre elles serait meilleure que les autres, il vous faudra.... une bonne dizaine de parties, et encore, en restant assez schématique dans la typologie des morales.
    Il n'y a en fait pas besoin de passer en revue toutes les morales possibles pour savoir si, oui ou non, on dispose d'un critère qui permettrait de les hiérarchiser. La question est,comme toute, assez simple. Soit ce critère est un critère moral (certaines morales sont plus morales que d'autres), et dans ce cas il semble assez difficile de sortir d'un cercle (il vous reste à expliquer pourquoi, évidemment). Soit on reconnaît qu'il y a un cercle, et dans ce cas il devient difficile de chercher à les hiérarchiser. Le but de la troisième partie étant alors de savoir ce que l'on tire de ce constat.

    En revanche, n'hésitez pas à mobiliser des morales spécifiques pour faire fonctionner votre raisonnement. Par exemple, une morale hédoniste fait du bonheur la valeur fondamentale. De son point de vue, elle aura donc plus de valeur que les autres, puisque elle accorde le plus d'importance a ce qui a (selon elle) le plus d'importance: le bonheur.

    Mais de son côté, une morale religieuse, fondée sur une religion déterminée, estimera avoir plus de valeur que la première, puisqu'elle sera fondée sur ce qui, selon elle, a le plus de valeur (l'obéissance à Dieu tel qu'elle le conçoit, par exemple). Et ainsi de suite !
    (Pour ceux qui souhaiteraient reprendre ces exemples, soyez plus précis : prenez appui sur des doctrines particulières, comme Epicure pour l'hédonisme, ou l'un des trois monothéismes pour la morale religieuse).
  • eleve 6
    • 455. eleve 6 Le 25/01/2015
    Bonjour Monsieur. Pour le sujet "toutes les morales ont elles la même valeur?" Je me demande si je developpe chaque morales existantes dans chaque partie (ex: partie I la morale du plaisir, partie II la morale de ...) est ce que je suis en hors sujet?...
  • Pascal G
    • 456. Pascal G Le 24/01/2015
    Pour plus de clarté, j'ai ''rebaptisé'' les questionneurs (élève 1, 2, 3..) pour indiquer à quelle question je réponds.

    @ élève 1 : non, vous n'êtes pas obligé de faire trois parties. Le plan indiqué semble bon à condition d'être PRECIS dans la détermination des "cas" dans lesquels la violence est légitime, et dans celle des limites qu'il faut lui fixer.

    @ élève 2 : il est très dangereux d'évacuer l'un des termes clé du sujet de toute une partie. Mieux vaut, dans ce cas, partir d'une partie qui répond au sujet pour ensuite, éventuellement, élargir la question.

    @ élève 3 : oui, une seule thèse justifiée peut constituer une partie, si la thèse proposée suppose un réel travail d'argumentation (arguments, exemples, synthèse). C'est d'ailleurs ce que nous avions fait pour la seconde partie du sujet sur bonheur et désir (partie sur Epicure)

    @ élève 4 : la question manque un peu de précision... La définition de la valeur doit être la plus neutre possible, pour pouvoir intégrer les différentes formes de valeurs . Mais dans la mesure où la question qui vous est posée est de savoir si certaines morales ont plus de valeur que d'autres, le problème concerne justement le "critère" que l'on doit retenir pour les hiérarchiser. Sachant que s'il s'agit d'un critère moral (certaines morales sont plus morales que d'autres), on tourne dans un cercle !
    Quant à la problématique que tu proposes, j'avoue que je ne la comprends pas bien... ("que faut il faire de l'usage de la morale face à la tolérance ?") Pour ceux qui tenteraient la piste politique que j'ai indiquée, la question sera surtout de savoir si, en admettant qu'il est impossible de déterminer ce que serait la "meilleure" morale, on est conduit à des principes politiques. Si on admet que toutes les morales ont la même valeur, qu'en découle-t-il d'un point de vue politique ? D'un côté, il est clair que le système politique ne pourra pas chercher à imposer le respect de valeurs morales. Mais, d'un autre côté, cela implique-t-il qu'il ne pourra pas imposer le respect de règles "politiques" ? Lesquelles ?

    @ élève 5. L'intolérance peut en effet être corrélée à la violence dans la mesure où il s'agit d'un refus opposé à la reconnaissance du droit d'autrui d'être de ce qu'il est, de penser ce qu'il pense, de croire ce qu'il croit, et de vivre en conséquence. L'intolérance peut par ailleurs difficilement se réduire à une attitude psychologique ; être intolérant, c'est chercher à empêcher autrui d'exprimer, de mettre en oeuvre et de diffuser ses idées. Dans la mesure où celui revient à tenter d'obtenir un effet sur autrui par la contrainte, il s'agit bien d'une forme de violence.
  • élève 1
    • 457. élève 1 Le 24/01/2015
    Bonjour monsieur,
    Pour le sujet "peut on avoir recours à la violence au nom de la morale", peut faire une première partie sur les critères qui font qu'il est parfois légitime de recourir à la violence et une seconde partie sur les limites de cette violence?
    Et sommes nous obliges de faire une troisième partie?
    Merci.
  • Elève 2
    • 458. Elève 2 Le 24/01/2015
    En ce qui concerne le deuxième sujet, peut-on poser,dans une partie, jusqu'où peut-on aller au nom de la morale (les limites) sans forcément faire référence à la violence, et ensuite justifier ou non le recours à la violence dans une autre partie ?
    Merci d'avance.
  • élève 3
    • 459. élève 3 Le 24/01/2015
    Bonjour Monsieur,
    Concernant le premier sujet "Toutes les morales ont-elles la même valeur ?", je voulais savoir si la troisième partie du développement, où nous intégrons notre réflexion personnelle à l'aide de la piste politique, peut être présentée sous forme d'une seule thèse justifiée.
    Merci d'avance.
  • élève 4
    • 460. élève 4 Le 24/01/2015
    Bonjour Monsieur,
    Concernant le premier sujet "toutes les morales ont elles la même valeur ? ", de quelle définition de la valeur doit on partir ?
    Peut on utiliser comme problématique : que faut il faire de l'usage de la morale face à la tolérance ? Je ne vois pas comment on peut raisonner pour trouver des parties.
    Merci d'avance
  • Eleve 5
    • 461. Eleve 5 Le 21/01/2015
    Bonsoir monsieur,
    Peut-on affirmer que toute intolérance est une forme de violence ?
  • Pascal G
    • 462. Pascal G Le 20/01/2015
    Première réponse : en ce qui concerne la problématique, il est en effet pertinent de se demander quelles limites il faut légitimement poser aux luttes effectuées pour des raisons morales. Car ce sont ces limites qui vont déterminer si, oui ou non, le recours à la violence peut être justifié. En ce sens, une bonne problématique peut ne contenir qu'implicitement le concept de violence.
    Attention toutefois à bien rester attaché au concept de violence dans votre développement (revenez explicitement à ce concept dans vos synthèses) pour ne pas dévier du sujet. Le concept de violence est lui-même suffisamment large pour autoriser (voire nécessiter) des distinctions.

    Seconde réponse : en vous indiquant la poste de réflexion politique, je vous orientais vers ce qui, justement, n'a pas (encore) été étudié en cours. Le cours est très utile pour formuler le problème et pour en poser les termes. Mais le cours lui-même nous a davantage confronté à une double aporie qu'il n'a proposé une solution.
    La prise de position (qui implique une forme de ''solution'') est ce qui vous appartient, et c'est la partie du devoir où vous devez construire une réflexion personnelle.

    En indiquant la piste politique, j'indiquais en fait une manière de reposer la question.

    Si l'on n'arrive pas à trouver une solution satisfaisante à la question de savoir si certaines morales sont moralement meilleures que d'autres (puisque chaque morale prétend par nature être la bonne.... et que choisir laquelle est véritablement ''la bonne'', c'est encore se référer à une morale), on peut peut-être se demander si, justement, il ne faudrait pas faire abstraction de cette question dans le domaine politique. En gros, en politique, doit-on se demander si certaines morales sont meilleures que d'autres ? N'est-ce pas justement la question qu'il ne faut pas poser dans un cadre républicain ?
    Mais dans ce cas, qu'est-ce qui justifie les valeurs républicaines (égalité des droits, démocratie, etc.) ? Si les principes républicains ne sont pas des principes moraux, qu'est-ce qui peut les justifier ? Qu'est-ce qui fait que, d'un point de vue politique, la tolérance est une attitude ''meilleure' que les autres ?
  • élève TS4
    • 463. élève TS4 Le 19/01/2015
    Bonjour Monsieur,
    Concernant le deuxième sujet "Peut on recourir à la violence au nom de la morale?", je voudrais savoir si je ne me suis pas trompée de direction.. est-il possible que la violence n'apparaisse pas clairement dans la problématique mais qu'elle en soit induite ? Tel que par exemple "jusqu'où peut on aller pour la morale ?"
    Merci par avance
  • Eleve TL
    • 464. Eleve TL Le 18/01/2015
    Bonjour monsieur,
    En ce qui concerne le sujet "Toutes les morales ont elles la même valeur?" vous évoquez que la réponse peut se trouver dans le domaine politique, mais je ne trouve pas à quel cours me référer pour orienter mon travail dans ce sens. Merci.
  • Pauline C
    • 465. Pauline C Le 18/01/2015
    Bonjour monsieur,
    Y a t'il une synthèse du cours sur la conscience et l'inconscience (Terminal S4) disponible sur votre site ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 466. Pascal G Le 14/01/2015
    Concernant le sujet proposé, la question de la définition de la valeur... est bien l'un des enjeux clé ! Mais le sens que vous donnerez à ce concept doit rester en accord avec le sens "intuitif" : se demander si toutes les morales ont la même valeur que d'autres, c'est se demander si certaines morales sont plus... morales que d'autres ! C'est justement ce cercle qui fait l'intérêt de ce sujet.
    Concernant la mobilisation du cours, le passage le plus directement lié à ce sujet est l'opposition entre naturalisme et culturalisme en morale, et les contradictions à laquelle chacune de ces postures aboutit.
    Le fait de se demander si la résolution du problème ne se trouverait pas dans le domaine politique, plus que dans le domaine moral, est une question pertinente.
  • Pascal G
    • 467. Pascal G Le 14/01/2015
    Bonsoir élève TL,

    ''Héritage'' est un concept intéressant ; mais le danger est néanmoins qu'il restreint la transmission au cadre parents-enfants (donc au cadre d'un groupe apparenté par des liens biologiques). La culture se diffuse par beaucoup de processus de transmission qui échappent largement au cadre familial : dispositifs éducatifs, économiques (publicitaires), etc. Et l'enfant n'imite pas QUE ses parents !
  • Eleve TL
    • 468. Eleve TL Le 14/01/2015
    Bonjour monsieur,
    je voulais savoir si on pouvait parler d'héritage pour les caractères culturels, par opposition à l'hérédité pour les biologiques.
    Merci, bonne soirée !
  • Eleve TL
    • 469. Eleve TL Le 14/01/2015
    Bonjour, suite au sujet "Toutes les morales ont elles la même valeur?" j'ai, d'une part, du mal à définir la "valeur" dans ce contexte. D'autre part, vers quel chapitre du cours puis-je me rapprocher? Merci pour votre réponse.
  • Pascal G
    • 470. Pascal G Le 10/01/2015
    Bonsoir,

    Réponse 1 : il n'y a pas de raison de mettre une majuscule à "vérité"... j'ai parfois une graphie bizarre quand j'écris au tableau !

    Réponse 2 : la vérité, c'est l'ensemble des énoncés vrais (ce n'est pas une définition : il reste à définir ce que signifie "être vrai", ce que vous pouvez faire en utilisant la correspondance avec la réalité).

    La véracité, c'est de façon générale le fait d'être vrai. Si l'on s'exprimait correctement, on ne dirait pas "la vérité de ce discours", mais "la véracité de ce discours" (= le caractère vrai de ce discours).

    La véracité désigne donc aussi le caractère de ce qui dit la vérité : en ce sens, la plus grande véracité est, pour un croyant, celle de Dieu (puisque Dieu ne peut pas vouloir tromper).
  • ELEVE TL
    • 471. ELEVE TL Le 10/01/2015
    Bonjour monsieur, je ne me rappelle plus la différence entre "vérité" et "véracité" et je ne comprends pas les définitions d'internet.
  • Eleve TL
    • 472. Eleve TL Le 09/01/2015
    Bonsoir monsieur,
    Dans notre dissertation, dans quel cas doit-on mettre une majuscule à "Vérité" ? Peut-on choisir de ne jamais en mettre ? Y a-t-il une différence entre la mettre tout le temps et jamais ?
    Merci.
  • Pascal G
    • 473. Pascal G Le 08/01/2015
    Cette fois, non, pour trois raisons.
    La première est que le sujet est loin d'être "dur", il est même très classique. La seconde est qu'un mois pour rendre un devoir, c'est suffisant. La troisième est que j'ai déjà donné un certain nombre d'éléments en cours, que je rappelle brièvement. (La quatrième, surérogatoire, est qu'aucune question relative à ce sujet n'a été posée sur le site, ce qui est une étape préalable à une demande de délai.)

    a) le sujet repose sur l'analyse de la notion de valeur : qu'est-ce qui fait qu'une chose a / est une valeur ? Nous avons procédé à cette analyse ensemble (valeur utile, valeur morale, intérêt pour le bonheur, etc.) Il va donc falloir se demander ce qui peut donner son intérêt à la recherche de la vérité : est-ce une condition de la puissance ? est-ce une condition de la justice ? du bonheur ? etc. Je rappelle que vous devez toujours envisager la possibilité d'une réponse contraire à celles que vous défendez, pour mieux justifier vos prises de position.

    b) La notion de vérité peut / doit être éclairée à l'aide de ses antonymes : quels peuvent être les problèmes ou les dangers de l'erreur ? de l'illusion ? de l'ignorance ? etc. Ne peuvent-elles pas avoir plus de valeur que la vérité ? pourquoi ?

    c) la connaissance de la vérité a plusieurs espaces, qu'il faut mobiliser : la connaissance du monde conduit évidemment à interroger le rôle de la science, la connaissance de soi conduit à mobiliser... le cours !

    Bon courage !
  • Elève TL
    • 474. Elève TL Le 08/01/2015
    Bonjour Monsieur, est-il possible de décaler la dissertation de lundi ? Le sujet est vraiment dur ou du moins très vague, nous aimerions que vous nous aidiez à l'analyser un peu si c'est possible...

    Merci
  • Pascal G
    • 475. Pascal G Le 26/12/2014
    Bonjour élève TL,

    Non... pas du tout ! Une névrose est une maladie psychique due au refoulement d'une pulsion. Les symptômes par lesquels se manifeste la névrose (comportements compulsifs, phobies, angoisse, troubles psychosomatiques) sont les manifestations indirectes de la pulsion refoulée.

    Le Ca, le Moi et le Surmoi sont les trois instances psychiques selon Freud, pour la définition desquelles je vous renvoie au cours.

    Bonne fin d'année !
  • EleveTL
    • 476. EleveTL Le 22/12/2014
    Bonsoir monsieur, je voulais savoir quelle est la definition d'une névrose ? Et concernant les 3 types de névroses.. Ce sont bien "le Moi, le Ça et le Surmoi" ?
  • Pascal G
    • 477. Pascal G Le 14/12/2014
    Bonsoir élève TL,

    Il n'y a pas réellement de ''pièges'' à éviter, mais plutôt des consignes à respecter. Un hors-sujet, c'est soit un devoir qui parle d'un autre sujet, soit un devoir qui ne s'occupe que d'une petite partie du sujet, soit un devoir qui perd peu à peu de vue le sujet. Il y a donc trois consignes clé, qui répondent (dans l'ordre) à chacun de ces trois dangers :

    1) Un sujet de philo ne se résume pas à une notion : c'est une question, dont tous les mots sont importants dans la mesure où ils constituent l'angle de problématisation de la notion. Tous les termes du sujet doivent donc être soigneusement analysés (recherche de définition, recherche des termes opposés, etc.) sans quoi le problème n'est pas saisi.
    On voit également l'importance de la phase de problématisation de l'introduction : si j'oppose deux réponses justifiées à la question posée, je dois aboutir à un problème qui est bien celui du sujet.

    2) Il ne s'agit donc jamais de ''plaquer'' un cours particulier, mais de mobiliser ce qui, dans LES différents cours, est en lien avec le sujet. C'est ce qui permet de mettre en lumière les différentes dimensions du sujet : éventuellement dimension morale, politique, artistique, etc.

    3) La dernière grande règle est celle qui concerne les synthèses : si à la fin de chaque séquence argumentative vous énoncez clairement en quoi ce que vous venez de dire apporte un élément de réponse précis au sujet, c'est que vous pouvez difficilement être hors-sujet... Inversement, si vous êtes incapable de le faire : c'est mauvais signe.

    Voilà...
  • Eleve TL
    • 478. Eleve TL Le 14/12/2014
    Bonjour monsieur,
    je me demandais de quoi l'on devait se méfier pour éviter de faire un hors sujet en dissertation, en DM ou bien le jour du bac. Quelles sont les erreurs à ne pas faire ?
    Merci par avance
  • Pascal G
    • 479. Pascal G Le 11/12/2014
    Bonsoir élève TL,

    Petite remarque : les processus MEUVENT les masses (le verbe est : "se mouvoir").

    Merci pour cette question, qui me permet de repréciser un point délicat. La question est en fait de savoir quelle est la véritable cause d'un mouvement historique. Dans un cas on privilégie l'action du grand homme, dans l'autre des processus et mouvements structurels.
    Le fait que le grand homme s'adresse aux masses ne change pas radicalement l'alternative puisque :

    1) dans un cas (optique ''humaniste'' telle que nous l'avons considérée), on considère que c'est le grand homme qui est la cause du mouvement historique. Par exemple (je caricature volontairement, pour mettre en lumière l'idée): si la révolution française a eu lieu, c'est parce que Rousseau a écrit le Contrat Social, que Robespierre a mené la révolution à bien, etc. Et si elle a échoué, c'est à cause de Napoléon.
    Ici c'est l'action des grands hommes qui apparaît comme décisive, puisque c'est elle qui va mettre en branle et diriger un processus global.

    2) soit je considère que la révolution française a eu lieu (c'est encore caricatural) parce qu'il y avait un désaccord structurel entre la domination économique (exercée par la classe bourgeoise) et la domination politique (exercée par la noblesse). Dans ce cas, la révolution apparaît comme un processus rendu nécessaire par une contradiction structurelle. Les personnages historiques n'ont été que des émanations visibles de ce processus. Mais s'ils ont pensé ce qu'ils ont pensé (Rousseau), et s'ils ont fait ce qu'ils ont fait (Robespierre), c'est que ces pensées et ces comportements étaient rendus nécessaires par le contexte historique. Il s'est trouvé que celui qui a formulé clairement les idées du Contrat Social fut Rousseau ; il s'est trouvé que celui qui a réussi )à prendre le pouvoir fut Robespierre. Mais si Rousseau était mort à 4 ans, et que Robespierre avait été jeté en prison à l'adolescence, la révolution aurait quand même eu lieu. Un autre homme aurait énoncé les pensées qui "exprimaient" la doctrine conforme au mouvement structurel, un autre homme aurait joué le rôle de leader politique.

    On voit que, dans un cas, ce sont des hommes qui créent le mouvement historique, alors que dans l'autre c'est un mouvement structurel, fondé sur des processus économico-politiques qui impliquent la totalité des hommes (émergence d'une économie capitaliste) qui "crée" les hommes dont il a besoin pour réaliser la transformation historique qui lui permet de s'achever.
  • Eleve TL
    • 480. Eleve TL Le 11/12/2014
    Bonsoir monsieur,
    je voudrais revenir sur l'exercice d'application d'aujourd'hui. Par rapport aux processus et mouvements qui mus les masses, que nous avons opposé aux grands hommes. Quelques fois ce sont les décisions des grands hommes qui influencent les masses. De fait, les deux postures se rejoignent... Comment bien marquer la différence ? Un correcteur pourra-t-il nous faire cette remarque si l'on différencie ces deux postures ?
  • Pascal G
    • 481. Pascal G Le 03/12/2014
    Il pourrait être intéressant de s'interroger sur la portée critique du texte. Contrairement à ce que ce texte pourrait laisser penser au premier abord, Bergson ne se livre pas à une apologie de la conscience.

    En effet, si la conscience est toujours focalisée sur des buts à venir, et si elle ne consulte la mémoire que pour déterminer le comportement le plus stratégique en vue de ces objectifs, qu'est-ce alors qui échappe à la conscience ?
    Ne faut-il pas alors dire que la conscience est une faculté par laquelle nous aurions une vision très appauvrie de la réalité ?
    Si la conscience est ce qui fait de l'homme un être intelligent et efficace, quel est le prix de cette efficacité ?
  • élève TS4
    • 482. élève TS4 Le 03/12/2014
    Bonjour Monsieur,
    pourriez-vous me donner des pistes pour la mise en perspective, je ne trouve pas de thèse à confronter à celle de Bergson et je ne vois pas en quoi je pourrai mobiliser l'argumentaire dans un débat contemporain...
  • Pascal G
    • 483. Pascal G Le 03/12/2014
    Le but de l'introduction est d'abord de faire apparaître le but du texte et sa logique interne. Il est donc préférable de laisser pour le développement la définition des termes clé, pour ne pas se retrouver avec une liste de définitions qui ne feront pas apparaître la progression du raisonnement.

    Le mieux est donc de définir les termes clé lors du travail de reformulation des séquences.Lorsque vous rencontrez un terme important, vous le citez entre guillemets (ce qui permet, d'une part, de s'accrocher à un endroit du texte et, d'autre part, de ne pas le remplacer par un "synonyme" qui risque de vous induire en erreur) et vous en expliquez le sens.

    Ce travail d'élucidation du sens des mots du texte est un élément essentiel de l'explication du texte qui est formé avec ces mots. Il est donc périlleux de limiter ce travail d'analyse à deux ou trois mots. Dans la liste que vous indiquez, je ne vois notamment aucun terme qui fasse référence à l'avenir ou au présent...
    ...et en réalité je ne vois aucun mot qui n'appartienne pas au premier paragraphe. Il me semble difficile d'expliquer les deux tiers du texte sans expliquer aucun des concepts qui s'y trouvent !
  • eleve TS4
    • 484. eleve TS4 Le 03/12/2014
    Doit on définir les mots importants dans l'introduction ou dans notre développement quand nous rencontrons le mot ? Et à part mémoire, conscience et esprit y a t-il d'autres mots à définir ?
  • Pascal G
    • 485. Pascal G Le 02/12/2014
    Si ce sont de bons exemples, oui, quand le texte s'articule autour de 4 affirmations-clé (ce qui est le cas ici).
    Et en ce qui concerne la seconde question, sans vous dire quels exemples vous devez mettre dans vos copies (je ne vais pas jusque là...), le but est de trouver une situation qui éclaire à la fois le fait que,
    1) dans votre comportement, vous faites intervenir un projet à venir pour discerner le meilleur comportement à adopter dans le présent, et

    2) que ce projet à venir vous pousse à sélectionner certaines données de votre mémoire, qui éclaireront quel est le comportement le plus approprié dans le présent.

    En gros, le but du jeu est de trouver une situation dans laquelle vos objectifs vous poussent interroger votre mémoire pour déterminer quel est le comportement le plus stratégique dans le présent : ce qui implique que ce que vous avez déjà vécu éclaire quel est le comportement le plus approprié pour atteindre les buts que vous visez dans l'avenir...

    Si la thèse de Bergson est valide, n'importe quelle situation impliquant la conscience devrait faire l'affaire... ce qui n'implique pas que n'importe quelle situation soit un exemple très pertinent, évidemment !
  • élève TS4
    • 486. élève TS4 Le 01/12/2014
    Bonsoir Monsieur,
    Je voulais savoir concernant la méthodologie s'il est possible de mettre 4 exemples en tout dans une copie de commentaire de textes .
    En ce qui concerne la dernière partie du texte c'est à dire que la conscience est un lien entre le passé et l'avenir : comment peut on illustrer ce propos ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 487. Pascal G Le 30/11/2014
    La seule exigence à laquelle doive se soumettre le jury qui choisit les textes de bac, c'est que le texte porte sur l'une des notions du programme... et éventuellement qu'il comporte une thèse !

    En revanche, rien n'oblige le jury à prendre un texte dans lequel la thèse soit justifiée par des arguments (même si on ne voit pas bien pourquoi le jury irait chercher un texte ne comportant aucune justification... ni en quoi pourrait consister un texte de ce genre, sauf s'il s'agit d'une simple liste d'exemples, ce qui à ma connaissance n'est jamais arrivé).

    Rien ne l'oblige non plus à prendre un texte au sein duquel l'auteur expose des exemples qui illustrent sa thèse. C'est souvent ce qu'il se passe dans les textes "courts" : la thèse est indiquée et justifiée, mais aucun exemple n'est donné explicitement.

    Dans le texte de Bergson, il n'y a pas d'exemple précis, même si les points à illustrer sont assez clairement indiqués : pour montrer qu'il ne peut y avoir de conscience sans mémoire, il faut trouver un exemple de situation dans laquelle l'individu perd systématiquement la mémoire du passé : plusieurs pathologies illustrent ce point. Il n'est alors pas très difficile de montrer en quoi ces pathologies entrent en contradiction avec le sens de la "conscience".

    De même, il faut trouver un exemple qui illustre que notre analyse du présent fait toujours intervenir des attentes concernant l'avenir. Ce qui n'est pas très difficile à illustrer : à quoi faites vous "attention" dans le présent ? Pourquoi ? A quoi ne prêtez-vous pas attention ? Pourquoi ?

    La fin du texte est plus ''théorique'' : les exemples devront donc illustrer pourquoi une conception ''mathématique'' de l'instant présent rend toute conscience (du présent) impossible. Mais il est vrai que, concernant ce point, il sera difficile de trouver des exemples dans lesquels j'aurais conscience d'un présent "mathématique"... puisque justement, ce n'est pas possible !
  • élève TS4
    • 488. élève TS4 Le 30/11/2014
    Bonjour Monsieur,
    Dans la méthodologie et sur le texte de Spinoza apparaît un exemple qui illustrerait le propos.. est-il possible que le texte que nous devions étudier il n'y en ai pas où est-ce une obligation qu'il y en ait dans tous les textes ?
    Merci par avance
  • Pascal G
    • 489. Pascal G Le 29/11/2014
    Bonsoir élève TS4,

    Le but du texte est manifestement de caractériser la conscience (et pas seulement comme mémoire...) ; la première phrase du texte ne fait que poser la conscience comme la faculté essentielle de l'esprit humain...

    ...ce qui justifie donc l'entreprise visant à savoir ce qu'est, précisément, la conscience.

    N'hésitez pas dès le départ à inscrire le texte dans un questionnement qui articule la conscience, d'une part, et d'autre part une chose que je ne nommerai pas mais qui manifestement se décline en passé, présent et futur !
    C'est bien le rapport entre ces deux notions qui est en jeu.
  • élève de TS4
    • 490. élève de TS4 Le 29/11/2014
    Bonjour Monsieur,
    Je me demandais si pour l'introduction il faut pour la thèse commencer par dire que l'esprit est avant tout conscience ou dire que la conscience est avant tout mémoire car le but du sujet consiste à définir la conscience mais l'auteur commence par l"esprit".
    Pourriez vous m'expliquer la différence entre la phase 1 et la phase 2 du développement ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 491. Pascal G Le 29/11/2014
    Chic alors.
    Bon week-end à toi.
  • Eleve TL
    • 492. Eleve TL Le 29/11/2014
    Oui, merci monsieur !
    Les liens et connexions du cours sont beaucoup plus clairs !
    Bon week-end !
  • Pascal G
    • 493. Pascal G Le 29/11/2014
    Bonjour élève TS4,

    Une séquence est avant tout un élément logique : c'est l'une des pièces dont on se sert pour construire un raisonnement.

    Dans une démonstration mathématique, il arrive souvent que vous utilisiez, dans le cours du raisonnement, un élément que vous avez déjà démontré auparavant (puisque justement, cette fois, vous l'utilisez comme théorème, pour démontrer un nouvel énoncé). Dans ce cas, vous ne recommencez pas la démonstration, vous montrez simplement en quoi ce théorème peut être utilisé pour démontrer le suivant.

    Il en va de même pour un élément de texte. Une fois que vous aurez expliqué pourquoi la conscience suppose et intègre la mémoire, vous n'aurez plus à le réexpliquer (sauf si le texte apporte un élément nouveau concernant ce rapport). Vous aurez simplement à montrer en quoi ce rapport entre conscience et mémoire peut être utilisé pour justifier un nouvel énoncé (par exemple, en quoi on peut s'en servir pour remettre en cause la conception ''mathématique'' du présent).

    Le but du jeu est qu'aucun des affirmations dont l'auteur se sert pour construire son raisonnement ne reste sans explication : Pourquoi la conscience suppose-t-elle la mémoire ?
    Pourquoi implique-t-elle l'anticipation de l'avenir ?
    Sur quoi repose la conception mathématique du présent ?
    En quoi cette conception s'oppose-t-elle à la ''conscience'' du présent ?
    En quoi le rapport de la conscience à la mémoire et à l'anticipation permet-il de remettre en cause cette conception ?
    A quelle nouvelle conception du présent aboutissons-nous alors ? etc.

    Répondre à ces questions en définissant à chaque fois les termes-clé, et en proposant des exemples précis, tout en montrant en quoi chacune des réponses s'articule à la thèse globale du texte.... c'est expliquer le texte.
  • Pascal G
    • 494. Pascal G Le 29/11/2014
    Bonjour élève TL2,

    La vérité désigne bien un rapport entre ce que l'on pense (par un énoncé) et la réalité. La question est donc d'abord de savoir COMMENT on peut former des jugements vrais, ce qui pose la question de la connaissance.

    La question a d'abord été de savoir si la raison seule nous permettait d'atteindre la vérité : c'est la question de la démonstration.
    Nous avons ensuite montré que, dans les sciences de la nature, la connaissance de la réalité impliquait l'articulation du raisonnement et de l'expérience, dans la méthode expérimentale (sans jamais nous donner accès à une connaissance ''vraie'').

    Nous cherchons maintenant à savoir si notre perception, par les sens, de la réalité peut fonder une connaissance du monde et de nous-mêmes : c'est la partie III.

    Nous avons commencé par montrer que la sensation en elle-même ne pouvait nous induire en erreur, mais que l'interprétation de nos sensations le pouvait (Rousseau).

    Le problème qui est alors apparu est que l'on ne peut pas dissocier perception et interprétation, puisque toute perception de la réalité (extérieure et intérieure) est DEJA une interprétation.

    En effet, notre perception de la réalité est toujours appauvrie par un double ''filtre'', celui de l'utilité et celui du langage (Bergson) : notre perception de la réalité n'est donc pas ''neutre'', nous ne percevons pas le réel tel qu'il est : nous n'en percevons qu'une ''simplification pratique'' et généralisée par le langage.

    La question est alors de savoir s'il est possible de déconstruire ce filtre, de réenrichir notre perception pour intégrer ce qui échappe à notre perception habituelle. Pour Bergson (et nous en sommes là), c'est à l'artiste que revient cette tâche. L'artiste nous réapprend à percevoir dans le réel tout ce que nous évacuons habituellement.

    Voilà... le lien avec la vérité est donc assez clair : il s'agit à chaque fois d'interroger la manière dont nous pouvons produire une connaissance vraie de la réalité : la démonstration nous donne accès à une connaissance vraie ? La méthode expérimentale ? La perception ?

    Ce qui vous intrigue est peut-être le fait de poser l'art comme un moyen d'accès à la réalité (alors qu'on a tendance à le rabattre sur un accès à l'irréel, à l'imaginaire...) Mais cela revient à dire que l'art aussi peut enrichir notre connaissance de la réalité, qu'il peut être un mode d'accès spécifique au réel. Ce qui, somme toute, est plus intéressant que de dire qu'il n'est qu'un simple outil pour représenter des choses qui n'existent pas....

    Ca va mieux ?
  • TS4
    • 495. TS4 Le 28/11/2014
    Bonsoir Monsieur,
    Par rapport à l'explication de texte sur Bergson, doit-on appliquer les quatre phases sur la totalité des séquences si l'un d'elles reprend les mêmes éléments que l'on a déjà expliquer ? Je pense nottament à la première partie sur conscience et mémoire. J'ai peur de me répéter.
  • Eleve TL
    • 496. Eleve TL Le 28/11/2014
    Bonsoir Monsieur,
    Je comprends mal comment notre notion de Vérité peut s'articuler avec la perception, l'interprétation, le langage, les oeuvres d'art... Tout le III) de notre cours en réalité. Je ne comprends pas comment les relier étant donné que les termes que nous utilisons sont réel ou trompeur, et que dans notre introduction nous avons marqué que la seule chose qui peut être vraie ou fausse, c'est un énoncé...
    Comment donc relier tous ces termes à la Vérité que nous étudions ?
    Merci d'avance !
  • Pascal G
    • 497. Pascal G Le 13/11/2014
    Bonsoir ancienne élève,

    C'est le paradoxe classique de la tolérance : si je suis tolérant face aux intolérants, alors je risque fort de faire leur jeu. Si par exemple je me montre "tolérant" à l'égard de ceux qui prônent la xénophobie, l'homophobie, la misogynie, etc., je les laisse exprimer et diffuser leurs idées, et mettre en oeuvre les moyens de les réaliser. En quoi suis-je alors un défenseur de la tolérance, puisque je n'oppose aucune résistance à la réalisation de l'intolérance ?

    Inversement, si je commence à interdire, censurer, réprimer leurs actes et leur propos au nom de la tolérance... cela risque fort d'être contradictoire !

    La solution la plus facile de ce problème est de prôner l'égalité républicaine, celle des droits. Chacun doit avoir le droit de penser ce qu'il veut et de vivre conformément à ce qu'il pense. Mais justement, si CHACUN doit avoir ce droit, alors cela implique que le droit de chacun est limité par celui des autres : personne ne doit empêcher quelqu'un d'autre de penser ce qu'il veut et de vivre conformément à ce qu'il pense.

    Le problème de cette solution, c'est qu'elle ne résout pas grand chose quand l'intolérance accède au pouvoir, ou est en passe d'y accéder.
    Dire à un inquisiteur du XII° siècle ou à un fasciste mussolinien qu'il a le droit de penser ce qu'il veut, mais qu'il ne doit pas empêcher les autres de faire de même... risque fort de n'avoir d'autre effet que celui de m'expédier sur un bûcher ou dans une prison !

    Cette remarque nous oblige à considérer que la question est bel et bien un problème, dont il n'est pas sûr que l'on puisse le résoudre de façon simple.
    L'une des possibilités serait d'affirmer que, face à une intolérance placée en situation dominante, la question n'est pas de savoir si l'on doit être tolérant, mais de savoir si l'on doit résister.
    Et cette fois, c'est le "droit de résistance à l'oppression" qui peut être évoqué. Lorsque le pouvoir politique (le gouvernement) se montre intolérant (il porte atteinte à la liberté de pensée, d'expression ou autre de n'importe quel citoyen), alors non seulement la résistance, "by all means necessary" comme le disait Malcolm X, est un droit, mais c'est aussi un devoir civique, car c'est le seul moyen de vaincre l'oppression. Selon la Déclaration de 1793, la résistance à l'oppression est "le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs"...

    La tolérance se justifie par le caractère sacré de la préservation des libertés. Or ce caractère sacré peut aussi justifier le recours à la violence (à l'insurrection) lorsque le pouvoir politique, au lieu de rester au service de la garantie des libertés, devient oppresseur. Pour la Déclaration de 1793, rester "pacifique et bienveillant" face à un Etat qui porte atteinte aux libertés, cela ne s'appelle pas être un défenseur de la tolérance, cela s'appelle pactiser avec la tyrannie, trahir la République, et donc la liberté.
  • B. Adé
    • 498. B. Adé Le 20/10/2014
    Bonsoir,

    Ancienne élève TL aimerai trouver votre aide pour problématiser puis dégager un plan dans une dissertation ou elle bloque complètement. Le sujet est la suivant : Peut-on tolérer l'intolérant ? Merci d'avance.

    Cordialement,

    B. Adé
  • Pascal G
    • 499. Pascal G Le 12/10/2014
    re-bonsoir élève TS4

    En règle générale, il est toujours dangereux d'attendre la synthèse globale d'une partie pour laisser apparaître le lien avec le sujet... essayez toujours de mobiliser l'ensemble des termes du sujet au cours d'une partie, sans attendre la synthèse globale.

    En ce qui concerne la redéfinition du concept de science, il est souvent intéressant d'approfondir le sens de l'une des notions clé du sujet (c'est effectivement ce que nous avons fait pour le bonheur) ; mais ce n'est pas nécessaire pour l'ensemble des sujets, et, pour ce sujet-là, cela risque de vous éloigner des enjeux du sujet, qui correspondent bien à la définition la plus générale de la ''science''.

    Mais gardez dans votre esprit cette possibilité de redéfinition : c'est souvent une bonne idée !
  • Pascal G
    • 500. Pascal G Le 12/10/2014
    Oui ; ce n'est que le jour du bac (et du bac blanc) qu'il faudra le laisser disparaître.
  • Elève TS4
    • 501. Elève TS4 Le 12/10/2014
    Bonjour Monsieur,
    Peut-on laisser apparaître le plan dans notre développement, comme nous l'avons fait dans la méthodologie ?
  • élève de TS4
    • 502. élève de TS4 Le 11/10/2014
    Bonsoir Monsieur,
    Merci pour votre réponse
    Quand je posais la question :"Sur quoi faut il se baser pour redéfinir la science dans notre 3ème partie ?" c 'est parce que dans la dissertation faite en cour nous avons redéfinis la notion de bonheur dans la 3ème partie ; je pensais qu'en redéfinissant la science/ce qu'elle apporte nous pourrions trouver nos thèses et arguments.
    Quand vous dites :
    "Mais il faut alors revenir au sujet, d'abord en indiquant la réponse qui en découle directement mais aussi, par exemple, en se demandant en quoi la science peut aider l'homme dans ce travail. Par exemple : la science ramène-t-elle l'homme vers ses besoins réels, ou tend-elle à le ''disperser'' dans des désirs artificiels ?" ne serait-ce pas plutôt la synthèse de notre deuxième partie ?
    Merci encore
  • Pascal G
    • 503. Pascal G Le 11/10/2014
    Bonsoir élèves tS4

    Réponse groupée aux deux dernières questions.

    1) Le but de la première partie est de montrer que la science est ambivalente, c'est-à-dire qu'elle peut avoir des effets opposés sur le bonheur humain (et que par conséquent on ne peut pas ''attendre'' d'elle qu'elle nous rende heureux : puisque tout dépend de la manière dont LES HOMMES l'utiliseront).
    Il n'est donc pas nécessaire de se contredire : dans un paragraphe argumentatif, vous pouvez indiquer ce qui, dans la science, PEUT permettre un accroissement du bonheur (par exemple, en montrant qu'elle PEUT accroître la satisfaction des besoins) ; dans un second paragraphe, vous pouvez indiquer en quoi et pourquoi elle PEUT avoir des effets désastreux sur le bonheur des hommes.

    Il n'y a pas de contradiction entre ces deux affirmations, comme il n'y a rien de contradictoire dans le fait d'affirmer que la nourriture est une nécessité pour la santé, mais qu'elle peut aussi avoir des effets néfastes : tout dépend du rapport que l'homme établira avec l'alimentation.

    Ce qui serait contradictoire, ce serait d'affirmer que "oui, la science peut nous rendre plus heureux", mais "non, la science ne peut pas nous rendre plus heureux"... mais justement, ce n'est pas ce que vise la première partie.

    2) ''peut on mettre partiellement dans notre 2ème partie (le bonheur dépend le bonheur) ce qu'on a mis dans la 3ème partie de la dissertation faite en classe (car je ne vois pas la différence)''.
    Quoique la formule entre parenthèses me laisse un peu perplexe, il me semble que la ''différence entre les deux''... c'est que le sujet n'est pas le même !

    Dans un cas, on se demande quel rapport il faut établir à l'égard de nos désirs pour être heureux, dans l'autre c'est un rapport à la science qu'il faut questionner.
    La seconde partie cherche à montrer que ce n'est que de lui-même que l'homme peut ''attendre'' le bonheur : il faut donc rappeler en quoi consiste la recherche du bonheur (et c'est là qu'effectivement, il serait pertinent de se servir, par exemple, d'Epicure), ce qui permet de montrer que c'est bien d'un travail de soi sur soi que dépend le bonheur ; c'est donc bien l'homme lui-même qui doit se donner les moyens d'être (plus) heureux.

    Mais il faut alors revenir au sujet, d'abord en indiquant la réponse qui en découle directement mais aussi, par exemple, en se demandant en quoi la science peut aider l'homme dans ce travail. Par exemple : la science ramène-t-elle l'homme vers ses besoins réels, ou tend-elle à le ''disperser'' dans des désirs artificiels ?

    3) Pourquoi modifier la définition de la science en troisième partie ?
  • élève de TS4
    • 504. élève de TS4 Le 11/10/2014
    Bonjour Monsieur,
    J'avais quelques questions concernant la dissertation et celle que nous avons réalisé en classe sur le bonheur : peut on mettre partiellement dans notre 2ème partie (le bonheur dépend le bonheur) ce qu'on a mis dans la 3ème partie de la dissertation faite en classe (car je ne vois pas la différence) ?
    Sur quoi faut il se baser pour redéfinir la science dans notre 3ème partie ?
    Merci d'avance
  • élève ts4
    • 505. élève ts4 Le 11/10/2014
    Bonjour,
    j'ai une simple question en ce qui concerne le plan, dans votre grand 1, faut-il faire une sous partie sur ce que la science fait pour rendre heureux l'homme et une autre sur ce qu'elle fait de néfaste pour l'homme?
    Mais n'est ca pas une contradiction ?
    Pouvez vous m'éclairer?
  • Pascal G
    • 506. Pascal G Le 10/10/2014
    Bonjour élève TS4,

    Concernant la première question, il n'y a pas réellement de différence : le paragraphe introductif de votre développement, c'est en quelque sorte la ''première sous-partie''...
    Ce qui est important, c'est que l'analyse des termes soit faite avant que ces termes eux-mêmes ne soient mobilisés dans des thèses à démontrer : il faut toujours savoir de quoi l'on parle avant d'en dire quelque chose.

    C'est la démarche fondamentale de tout raisonnement philosophique ; à la question : ''la vertu peut-elle être enseignée ?'', Socrate commençait par répondre : ''qu'est-ce que la vertu ?''. Avant de chercher à savoir si A est B, ou si A implique B, ou s'il faut A pour B, etc., il faut d'abord déterminer ce que signifient précisément A et B.

    Concernant la seconde question, il n'est pas du tout interdit de mobiliser plusieurs exemples. Cela peut même être très intéressant, quand on fait apparaître ce qu'il y a de commun entre les différents exemples : c'est souvent cela qui illustre l'argument.

    La seule chose à éviter est de noyer le correcteur sous une liste d'exemples non analysés, ce qui revient bien souvent à remplacer l'argument par une succession d'exemples qui, en eux-mêmes, ne démontrent rien (un cas particulier ne peut jamais prouver la validité d'une thèse générale : une liste de triangles rectangles ne peut jamais démontrer le théorème de Pythagore).
  • élèveTS4
    • 507. élèveTS4 Le 09/10/2014
    Bonsoir Monsieur,
    J'avais quelques questions à vous poser concernant la méthodologie de la dissertation : nous devons toujours commencer notre développement par l'analyse des termes importants du sujet, mais sommes nous obligés de la faire apparaître dans une première sous-partie (comme nous l'avons fait en I)A- de la méthodologie de dissertation sur le bonheur)ou, au contraire, pouvons nous l' utiliser comme paragraphe introductif de notre développement ?
    Je souhaitais également savoir si nous pouvons mettre plus d'un exemple détaillé pour justifier notre thèse ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 508. Pascal G Le 08/10/2014
    Bonjour,
    Ce qui est le plus important dans la notion de science, c'est le fait qu'elle fonde la connaissance sur une méthode. Chaque type de science a sa méthode propre, le point commun entre toutes ces méthodes étant qu'elles sont rationnelles.

    La méthode des mathématiques est la démonstration et, dans le cas des sciences expérimentales (physique, chimie, biologie, etc.) il s'agit de la méthode expérimentale (selon laquelle on doit tirer de l'observation des faits des hypothèses que l'on doit ensuite tester par des expériences).

    Il me semble donc que ta première définition est correcte (même si elle concerne en fait essentiellement les sciences de la nature).
    Le fait que les phénomènes étudiés soient régis par des lois peut en effet être intégré à la définition de la connaissance scientifique, puisque ce sont précisément ces lois qu'elle cherche à découvrir.

    La seconde en revanche inclut une formule très vague (''de nombreux domaines'') qui n'a rien à faire dans une définition !
  • élève de ts4
    • 509. élève de ts4 Le 05/10/2014
    Bonjour monsieur,
    Je voudrai savoir quelle définition de la sciende on pourrait donner ?
    Je n'ai que quelques pistes :
    La science est la connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et vérifiés par des méthodes expérimentales.
    Ou encore la science est un système de connaissances englobant de nombreux domaines.
    Pouvez vous me donner quelques conseils pour cette définition ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 510. Pascal G Le 30/09/2014
    Pour ceux qui auraient NT1 et qui ne l'auraient pas encore vu, "V pour Vendetta" passe ce soir ; comme c'est un film auquel nous ferons appel en cours, cela peut être intéressant.
  • Pascal G
    • 511. Pascal G Le 29/09/2014
    Merci pour ce sympathique message.

    Il me semble que l'enseignement de la philo en terminale est, somme toute, assez peu orienté vers l'histoire de la philosophie proprement dite, mais beaucoup plus vers des notions.

    Or ces notions sont tout à fait actuelles : liberté, Etat, droit, justice, société, échanges, art et technique, travail, culture, démonstration, le vivant... autant de notions qui, certes, ont déjà été questionnées dans l'Antiquité, mais qui n'ont rien "d'antiquités" !

    De ce fait, même lorsque l'on mobilise un auteur antique, comme Epicure, c'est généralement pour faire apparaître la logique et la cohérence d'une attitude qui n'est pas du tout circonscrite au contexte historique de la vie d'Epicure : au contraire, c'est précisément dans la mesure où elle nous permet d'interroger des enjeux contemporains (comme le rapport entre bonheur et consommation), et où par conséquent elle éclaire des choix opérés aujourd'hui (par exemple ceux des communautés rassemblées autour du concept de simplicité volontaire) que la philosophie d'Epicure est interrogée.

    Je ne suis pas sûr que beaucoup d'enseignants de philo envisagent les philosophes du passé dans leurs cours comme des curiosités à visiter...

    Le but est d'amener les élèves à prendre position face à des problèmes qui ne sont pas conjoncturels (et qui se posaient donc tout autant dans l'Antiquité qu'aujourd'hui, même si les données et les enjeux pouvaient être différents) : le détour par les philosophes sert d'abord et avant tout à leur fournir des arguments pour le faire.
  • Léna
    • 512. Léna Le 29/09/2014
    Bonjour ! Je n'ai pas eu la chance de faire partie de vos élèves, mais j'ai eu votre site et le trouve fort interessant. J'en profite donc pour vous laisser une question que je me pose depuis le début de l'année (ou même plusieurs...) : se pose-t-on les bonnes questions en cours de philo de terminale ? Pourquoi ne réfléchirions-nous pas à des sujets plus contemporains (bien que la liberté, le bonheur ou autre traversent toutes les époques) ? Pourquoi pas plus de philosophie politique au programme ? Parfois les élèves peuvent être un peu déroutés de devoir lier une philosophie antique applicable pendant l'antiquité par exemple à des situations actuelles qui nous concernent, et de ce fait certaines choses peuvent être mal interprétées ou mal comprises...
    Merci bien d'avance !
  • Pascal G
    • 513. Pascal G Le 28/09/2014
    Bonjour élève TS4,

    Dans la mesure où le but de l'introduction n'est pas de démontrer une thèse, mais de faire saisir un problème, vous avez tout à fait le droit de prendre appui sur des exemples.

    C'est même généralement un bon moyen pour faire apparaître le fait qu'une solution simple au sujet n'est pas satisfaisante : le fait d'indiquer une situation dans laquelle une réponse au sujet semble évidente est un bon point d'appui pour une réponse initiale, et inversement le fait de la confronter à une situation dans laquelle cette réponse est manifestement invalide est un bon point d'appui pour l'objection.

    Par ailleurs, les exemples mobilisés pourront tout à fait être réutilisés par la suite dans votre développement. Le seul piège à éviter est de centrer uniquement la réflexion sur les cas envisagés dès le début, ce qui peut conduire à un rétrécissement réel du sujet et de ses enjeux.
  • Élève TS4
    • 514. Élève TS4 Le 28/09/2014
    Bonjour monsieur,
    j'ai une question concernant la méthodologie ... peut-on insérer des exemples dans la réponse initiale et dans l'objection, où vaut-il mieux éviter de le faire ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 515. Pascal G Le 27/09/2014
    Bonsoir élève TS4,

    Il me semble en effet intéressant de commencer par le constat selon lequel la science, par elle-même et livrée à elle-même, est tout aussi capable de contribuer au bonheur humain que de participer à sa détresse (ce qui permet déjà de donner un élément de réponse clair au sujet : comment "attendre de" quelque chose qu'elle nous rende heureux, si sans contrôle elle peut tout aussi bien répondre à mon attente que faire le contraire ?)

    Et effectivement, il est pertinent de demander ensuite ce que l'homme doit faire, quelles règles il doit imposer, pour que la science soit mise au service du bonheur humain (la réponse à la question précédente peut être intéressante).

    En ce sens, ta problématique me semble assez pertinente.

    Le point clé est sans doute que l'homme ne peut ''attendre'' son bonheur que de lui-même. Ce point n'est pas difficile à établir si l'on reprend les éléments du corrigé du sujet-support. Il s'agit donc de savoir quelles règles, quels principes la raison et la conscience humaines nous dictent pour la régulation de la recherche scientifique (ici, le thème de la bioéthique est intéressant à exploiter) et des applications techniques qu'on peut en tirer.
  • élève de TS4
    • 516. élève de TS4 Le 27/09/2014
    Bonjour monsieur,
    Je ne suis pas sûre de mes parties en ce qui concerne le plan : je pensais mettre en première partie l'usage de la science c'est à dire ce que l'homme peut en faire (euthanasie, de nouvelles technologie, armes nucléaires...) qui conduit au bien comme au mal et en deuxième partie : l'homme devrait utiliser la science pour des lois (bioéthique...), ce dont vous m'avez parlé vendredi. ma problématique serait ainsi : que faut il faire de l'usage de la science pour être heureux ?
    Pourriez vous me dire si je suis sur la bonne voie ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 517. Pascal G Le 27/09/2014
    Bonjour ClaraTS4,
    Dans le corrigé du sujet "faut-il chercher à satisfaire...", nous sommes partis d'une définition générale du bonheur, et nous avons abouti à une thèse sur le bonheur, selon laquelle pour être heureux il faut apprendre à se satisfaire de ce dont nous avons réellement besoin.

    Lorsque vous avez à traiter un autre sujet sur le bonheur, il est préférable de repartir de la définition générale, qui exige une satisfaction globale des désirs (et donc des besoins, qui en font partie) pour exclure la frustration et l'angoisse.
    Il sera donc pertinent, dans ton devoir, ce qui, dans la science, peut permettre à l'homme d'accroître la satisfaction de ses désirs (et de ses besoins), notamment du fait des applications techniques de la science.

    Mais cela n'implique pas que la thèse à laquelle nous étions parvenus dans notre corrigé soit inexploitable pour votre sujet. Le fait de dissocier désirs et besoins, et de donner la priorité absolue aux besoins, est sans doute une idée intéressante pour l'attitude que l'homme doit avoir à l'égard de la science pour la mettre au service de son bonheur. En particulier, l'homme ne doit-il pas exiger de la science qu'elle soit mise au service des besoins de tous, plutôt qu'au service des désirs de quelques uns ? Si l'on veut que la science soit mise au service du bonheur ''de l'homme'', cela n'implique-t-il pas que l'on accorde la priorité aux besoins universels sur les désirs particuliers ?
    Ce sont les exemples qui donnent alors au sujet tous ses enjeux : dans le domaine médical, la recherche scientifique ne devrait-elle pas s'orienter vers la satisfaction des besoins de tous (en recherchant par exemple un vaccin contre le paludisme, première cause de mortalité dans le monde, mais qui touche essentiellement les populations défavorisées), avant de s'orienter vers le développement de produits parapharmaceutiques propre à la cosmétique de luxe ?

    Donc si je résume : il faut repartir de la définition générale du bonheur (qui rassemble désirs et besoins), mais ne pas hésiter à mobiliser la thèse que nous avons défendue (il faut accorder une priorité absolue aux besoins sur les désirs) ; sans doute est-ce une bonne piste pour montrer en quoi c'est en rendant la science plus humaine que l'homme pourra la (re)mettre au service du bonheur des hommes...

    Merci pour cette question, qui me permet de préciser un point de méthode.
  • ClaraTS4
    • 518. ClaraTS4 Le 27/09/2014
    Bonjour,
    Je me demandais, la sciences permet de répondre a un grand nombre de nos besoins et désirs grâce à son progrès permanent, mais si on se porte sur le sujet que nous avons traité en classe, nous avons montré que pour être heureux, il ne fallait pas satisfaire tous nos désirs, donc pour ce qui est de la problématisation, faut-il d'une part dire que la sciences permet d'assouvir nos désirs et donc de nous rendre heureux, et ensuite reprendre le sujet sur le bonheur et dire que par conséquent on ne peut pas attendre de la sciences qu'elle nous rende heureux car elle créé chez nous des désirs non nécessaires et non naturels?

    Je ne sais pas si je fais fausse route ou bien si c'est la dessus que se pose la question.
    Merci d'avance!
  • Pascal G
    • 519. Pascal G Le 08/07/2014
    Congratulations à tous les heureux bachelisés 2014 ; mention spéciale pour Anaïs B... enfin ! Bonnes vacances à tous.
  • Pascal G
    • 520. Pascal G Le 13/06/2014
    Ultime mise à jour pour les TL : vous trouverez dans votre espace (synthèses), une liste de toutes les définitions des notions du programme, ainsi qu'une chronologie globale. A utiliser comme dernier support de rérérévision !
  • Pascal G
    • 521. Pascal G Le 13/06/2014
    Les définitions seront sur le site ce soir.
    Quant à la deuxième oeuvre suivie, elle ne traite pas de notion que nous n'ayons pas déjà traitée en cours ; cela dit, étant donné que nous l'avons étudiée en profondeur, il peut être intéressant de chercher à l'utiliser, par exemple pour mobiliser la liberté d'expression (très utile pour des sujets sur la liberté, le langage...), ou pour réfléchir sur le rôle de l'Etat.
  • TL
    • 522. TL Le 11/06/2014
    Bonjour monsieur,
    Je voulais savoir si notre deuxième œuvre suivie "Qu'est ce que les Lumières?" de Kant était à réviser pour l'épreuve écrite du BAC. Merci.
  • TL
    • 523. TL Le 09/06/2014
    Bonjour Monsieur,
    Serait-ce possible que vous nous remettiez sur le site toutes les définitions à savoir pour le BAC svp ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 524. Pascal G Le 22/04/2014
    L'une d'entre vous (que nous appellerons Mlle NC, pour "Non Communiqué") m'ayant fait part de questions fort pertinentes au sujet de Durkheim, je les mentionne ici pour communiquer les réponses, qui sont susceptibles d'éclairer l'enjeu que constitue la dimension contraignante des normes sociales.

    1) Si les gens sont autant conformés par la société, pourquoi voyons-nous malgré tout des personnes qui se différencient ?

    Attention : chez Durkheim, il n'y a jamais de déterminisme social absolu. L'individu n'est jamais SEULEMENT le produit de son environnement social (sans quoi, effectivement, tout écart à l'égard de la norme deviendrait impensable). Nous l'avons vu avec l'exemple de la criminalité : il y a toujours (et il doit toujours pouvoir y avoir) des écarts individuels à l'égard de la norme. Cette singularité de l'individu s'explique par au moins trois raisons :

    a) son corps (son cerveau, etc.) est spécifique ; chez Durkheim, le comportement n'est jamais uniquement déterminé par les propriétés du corps, mais le corps peut tout de même exercer une influence sur le comportement

    b) sa psychologie est spécifique : chaque personnalité est liée à une psychologie particulière qui, si elle ne détermine jamais à elle seule le comportement, peut néanmoins être plus ou moins réceptive aux influences de l'environnement

    c) (le plus important) : chaque individu n'est pas seulement le membre d'UNE communauté : il est situé à l'intersection de plusieurs groupes sociaux, et donc de plusieurs faisceaux de normes. Le jeu et la rencontre de ces faisceaux au sein de l'individu peut le conduire à une manière particulière de les intégrer ; par exemple, un enfant dont la mère est protestante et le père musulman peut être poussé vers un "syncrétisme" assez intéressant en matière religieuse, qui ne sera celui d'aucun de ses deux parents, mais qui lui sera propre. Dans cette optique, même si (ce qui n'est pas le cas chez Durkheim) l'individu était seulement le produit de son environnement, on pourrait expliquer des écarts individuels ; après tout, aujourd'hui, on tente souvent d'expliquer des comportements "marginaux" ou "déviants"... justement par l'influence du milieu social (lien familial perturbé, etc.)

    2) Pouvons-nous également parler de la liberté dans un droit de vote, par exemple, si nous sommes conditionnés par la société, malgré nous qui plus est, de penser de telle ou telle manière ?

    Cette question est évidemment liée à la précédente ; dès que l'on admet que le comportement individuel est influencé de manière contraignante, et sans qu'il en ait nécessairement conscience, par des facteurs extérieurs, on implique une forme de déterminisme. Or le déterminisme s'oppose à la liberté. Mais il faut préciser trois choses : 1) pour Durkheim, le rôle de la société (et notamment de l'éducation) n'est, effectivement, pas de nous conduire à développer librement une personnalité autonome, mais de nous conduire vers l'obéissance aux normes sociales, de nous pousser à adopter un comportement "normal" (cela se voit assez bien dans l'école). 2) le déterminisme social n'est jamais, chez Durkheim, absolu : l'individu garde toujours une marge d'autonomie, notamment dans le fait qu'il possède toujours une manière propre de comprendre et d'appliquer les normes sociales (il y a beaucoup de façons différentes d'être à la mode...) ; 3) pour Durkheim, une liberté conçue comme obéissance à soi-même, indépendamment de toute pression sociale, est un concept vide ; car on ne peut pas séparer personnalité individuelle et environnement social. Pour prendre un exemple parlant : qu'est-ce que serait une langue qui serait la pure expression de mon identité personnelle ? Il ne faut donc pas opposer l'identité personnelle et l'environnement social : la formation de l'identité personnelle se fait toujours dans et par un environnement social : si vous êtes républicaine, nul doute que votre environnement social y soit pour quelque chose ; mais cela n'empêche pas (ou pas nécessairement) que vous soyez REELLEMENT républicaine et que, étant donné l'éducation qui a été la vôtre, votre personnalité se soit construite en accord avec cette manière politique de penser. Donc vous êtes, identitairement, républicaine, (et donc vous agissez librement quand vous suivez les principes républicains), même si on peut admettre que cette personnalité républicaine a été très largement influencée par le contexte socio-culturel qui est le vôtre.
    Concernant la démocratie, il faut cependant noter, comme vous l'indiquez, que, la puissance sociale s'exerçant de manière relativement uniforme sur les individus, un vote majoritaire aura toujours tendance à se rapprocher de la norme sociale ; ce qui fait que la démocratie est un système fondamentalement conservateur... ce qui n'est pas nécessairement un défaut d'un point de vue social, puisque cela fait partie de ce qui donne à une démocratie sa solidité (les suffrages majoritaires ne sont pas capricieux, ils n'évoluent que lentement, en fonction de l'évolution des normes sociales.)

    3) Et enfin, pourquoi les gens sont autant effrayés par la différence ?

    Il y a beaucoup de raisons d'être effrayé. On pourrait approcher les choses dans une perspective biologique ; de ce point de vue, l'homme reste habité par un instinct grégaire qu'il partage avec les animaux, et qui pousse les individus à suivre les autres, ce qui est une bonne chose aussi bien pour sa survie individuelle que pour la survie du groupe : un banc de poisson optimise ses chances de survie justement parce que tous les poissons bougent de concert...

    On pourrait aussi proposer une approche psychologique : l'enfant construit sa personnalité dans un rapport qui, fondamentalement, est un rapport d'obéissance à une autorité : l'enfant construit son Surmoi en intériorisant des figures-modèles extérieures auxquelles il tente de s'identifier. Affirmer une identité personnelle en opposition avec les modèles sociaux n'a donc rien d'une évidence...

    On pourrait encore suggérer (une approche plus "bergsonienne") que, en règle générale, le souci d'efficacité, le souci de vivre nous pousse à agir conformément aux autres : inventer soi-même sa propre voie, s'interroger sur ce qui, dans chaque situation, correspondrait à notre identité profonde, risque fort de nous conduire à une lenteur inefficace et à des frictions avec les autres qui nuiront au succès de nos tentatives.

    Mais ces approches, biologiques ou psychologiques, ne sont pas celle de Durkheim. Pour Durkheim, si l'individu a peur de s'écarter des normes sociales, c'est tout simplement parce que tout écart tend à être sanctionné par le corps social : et c'est justement en cela que consiste le caractère "contraignant" des normes sociales. Si je m'écarte des normes juridiques, je suis réprimé ; si je romps avec les valeurs communes, je suis blâmé ; si je m'écarte des consignes de la mode, je provoque le rire ; si je ne souscris pas aux exigences de la langue commune, personne ne me comprend, etc.
    On voit donc que l'individu ne manque pas de raisons (même si on peut discuter le fait qu'il s'agisse de "bonnes" raisons) pour ne pas s'écarter des normes collectives ; comme le disait Nietzsche, pour s'affranchir des règles suivies par le troupeau, il faut du courage, car devenir qui l'on est est toujours dangereux.
  • Zuraw
    • 525. Zuraw Le 20/04/2014
    Bonjour Monsieur,
    Pouvons-nous dire que l'Inconscient Collectif selon CGJung "se retrouve" dans la théorie innéiste du langage de Noam Chomsky?
    Avec mes remerciements,
    cordialement.
    s. zuraw
  • Chrystelle
    • 526. Chrystelle Le 14/03/2014
    Bonjour Monsieur,
    Pourriez vous me dire quels sont les thèmes entre "la connaissance du réel" et " l'art" afin de tout pouvoir réviser pour le contrôle de mercredi.
    Merci d'avance :)
    • ibahiyya
      • ibahiyyaLe 15/03/2014
      Le chapitre global, qui englobe tout le rapport de l'homme au réel, englobe : la perception, la connaissance scientifique (théorie et expérience), la démonstration, l'histoire et l'interprétation ; viennent ensuite la technique, le travail et l'art. Il s'agit donc de toute la partie dont les synthèses se trouvent dans la partie "la connaissance du réel", "l'homme et la technique" et "l'art et l'oeuvre d'art". Un beau programme !
  • Pascal G
    • 527. Pascal G Le 05/03/2014
    Bonjour Salomé
    Vous n'êtes pas obligés de définir les termes en introduction ; le but de l'introduction est avant tout de cerner la thèse et la structure logique du texte ; cela dit, si vous en éprouvez le besoin, n'hésitez pas à le faire. Attention toutefois au mot d'égalité ; car toute une partie du texte vise justement à cerner le sens de ce terme ; donc il serait un peu dangereux de lui donner un sens trop général en introduction.
    En revanche, il est certain que ces termes devront être analysés dans le travail d'explication ; en ce qui concerne la notion d'égalité, n'hésitez pas à enchâsser le travail de définition dans le travail d'explication. Puisque le but de l'auteur, dans une partie du texte, est précisément d'éclaircir ce qu'est l'égalité qui est le fondement d'une république, n'hésitez pas à présenter votre explication de ce passage comme une recherche de sens : il ne s'agit pas de l'égalité ceci, ni de l'égalité cela, mais bien de l'égalité... de quelque chose qu'il faut trouver !
    Bonnes vacances,
    PG
  • Richonnier Salomé
    • 528. Richonnier Salomé Le 03/03/2014
    Bonjour,
    J'avais une question concernant le DM de philo. Dans l'introduction faut-il définir les termes clés, ici "république" et "égalité"? Ou alors faut-il les définir dans le développement?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 529. Pascal G Le 24/02/2014
    Merci pour cette référence, que je ne connaissais pas ; je vais effectivement tâcher de le voir... ; si j'y parviens sous peu, je verrais si je trouve des références philosophiques qui peuvent être intéressantes.
    A bientôt
  • Gaëlle.L
    • 530. Gaëlle.L Le 20/02/2014
    Bonjour Monsieur,

    Je m'excuse de ma réponse si tardive et vous suis très reconnaissante pour les informations que vous m'avez données. Je ne pourrais malheureusement pas m'en servir car un élève a pris ce film avant moi sans que je le sache, j'ai donc dû changer...
    J'ai choisi de travailler sur le voyage initiatique dans Stalker de Tarkovsky (que je vous conseille vivement si vous ne le connaissez pas).
    Cordialement,
    GL
  • Pascal G
    • 531. Pascal G Le 03/02/2014
    Bonsoir Gaelle,

    2001 est en effet un film qui autorise pas mal d'interprétations...
    Il me semble que l'une des idées clé est celle qui consiste à désigner la naissance de l'intelligence proprement humaine (qui accompagne l'apparition de la fameuse "chose") comme une intelligence essentiellement technique. Ce qu'illustre le fait que la première manifestation de cette intelligence soit l'invention du premier outil, qui n'est d'ailleurs pas un outil ou un ustensile, mais une arme.
    Ce point serait à mettre en rapport avec le texte de Bergson concernant l'homme comme ''homo faber'', plutôt qu'homo sapiens ; pour Bergson, la producytion et l'utilisation d'objets techniques n'est pas seulement l'élément clé du rapport de l'homme à la nature, c'est également l'élément nodal dans le rapport de l'homme à l'homme. La nature de l'homme est donc bien d'être un animal intelligent, mais cette intelligence est toujours d'abord orientée vers la production technique : l'homme est ingénieur avant d'être savant, technicien avant d'être philosophe.
    De même, ce qu'indique la première manifestation de l'intelligence, c'est que celle-ci ne s'oriente pas en elle-même vers la solidarité, la morale, la sympathie. Le premier outil est une arme, la technique ouvre à l'homme la possibilité d'une domination. Le premier geste outillé... c'est un meurtre. Il n'est sans doute pas anodin que, pour illustrer ce premier geste, Kubrick ait choisi la musique de Richard Strauss intitulée : ''Ainsi parlait Zarathoustra". Cette dernière formule est le titre de l'ouvrage le plus célèbre de Nietzsche, qui combat férocement la reconduction kantienne de l'intelligence à la raison, et de la raison à la morale. Pour Nietzsche, le fondement de la vie n'est pas l'amour, et sa manifestation suprême n'est certainement pas la morale. L'essence de la vie, c'est la ''volonté de puissance", comme volonté de déployer ses capacités, affirmation de soi.
    Par ailleurs, Richard Strauss est un compositeur dont les liens avec le nazisme furent ambigus ; sans jamais avoir ouvertement affirmé des idées national-socialistes ou antisémites (pour lui, il n'y avait pas, en art, de juifs et d'aryens : il n'y avait que des bons et des mauvais artistes...), le fait d'avoir poursuivi ses activités sous le III° Reich l'ont poussé à quelques compromissions qui lui ont été reprochées par la suite.
    Rien de tel en ce qui concerne un autre Strauss (sans aucun lien de parenté avec le premier), Johann (fils) qui, lui, est mort en 1899. Contrairement à l'oeuvre du premier, assez tragique dans son esprit, l'oeuvre de Johann Strauss est celle d'un ''roi de la valse''. Et c'est sa musique qui succède immédiatement, dans le film, à celle de Richard Strauss: non plus pour illustrer l'origine de la technique et le premier meurtre, mais bien l'aboutissement de l'histoire technique avec les vaisseaux spatiaux virevoltant dans l'espace... sur un rythme de valse. On voit ici un procédé typique de Kubrick, qui fait des jeux de mots avec le nom des compositeurs qu'il mobilise, jeux de mots qui sont de plus signifiants, c'est-à-dire liés au contenu même des films (le fait d'utiliser ''l'hymne à la joie'' de Beethoven pour illustrer les séquences d'ultraviolence dans Orange Mécanique est une autre forme de jeu de mots.)
    La question est alors de savoir si l'intelligence technique de l'homme le conduit de la barbarie primitive à la civilisation (ce serait alors une optique kantienne, dans laquelle les instincts les plus égoïstes de l'homme le contraignent à exploiter pleinement ses capacités, et donc sa raison, et donc sa moralité...) ; ou si la technique humaine, fondée sur sur une raison disjointe de toute préoccupation d'ordre moral, ne peut toujours que se retourner contre les principes humains, ce qu'illustrerait la rationalité inhumaine de Hal, qui va se transformer en meurtrier pour mieux accomplir la mission qui lui a été confiée.
    Ceci pourrait rejoindre, encore une fois, Bergson, pour qui le "supplément de corps" que confère à l'homme la technique attend de façon urgente un "supplément d'âme" pour remettre la technique au service de la libération du genre humain.
    Je suis en train de terminer une ''synthèse" de cours (de cette année) sur ce dernier point : elle devrait apparaître prochainement sur le site.
    Voilà pour quelques pistes de départ ; si j'ai d'autres idées, je t'en ferai part. Par ailleurs, si tu donnes une forme écrite à ton travail, je serais assez intéressé...
    Cordialement,
    PG
  • Gaëlle.L
    • 532. Gaëlle.L Le 02/02/2014
    Bonjour monsieur,

    Je dois actuellement faire l'analyse du film de Kubrick 2001: L'odyssée de l'espace et j'aurais voulu savoir s'il vous était possible de me donner quelques références philosophiques pour l'approfondir. Bien que cette oeuvre permette un nombre d'interprétations très vaste, auriez-vous des auteurs à me conseiller ?

    Merci d'avance,

    Gaëlle
  • Pascal G
    • 533. Pascal G Le 03/01/2014
    Bonjour Anonymous,

    J'avoue que je ne vois pas bien comment ce petit biais interprétatif pourrait modifier le fond du problème... Cela ne devrait pas vous conduire à un hors-sujet
  • élève
    • 534. élève Le 01/01/2014
    Bonjour, à propos de la dissertation sur le sujet "pourquoi chercher la vérité", j'ai tendance à confondre "chercher" et "rechercher". Est-ce grave pour ma copie ? Merci.
  • Pascal G
    • 535. Pascal G Le 28/12/2013
    Bonjour Chrystelle, bonjour Salomé

    Première réponse : les définitions vont apparaître incessamment sous peu...

    Seconde réponse : ce que l'on appelle la ''vérité-correspondance", c'est la vérité conçue comme accord (correspondance) entre un énoncé (par exemple : ''il pleut'') et un fait (il pleut). L'énoncé est vrai si ce que dit l'énoncé (il pleut) correspond à un fait extérieur (il pleut). C'est l'approche la plus simple de la notion de vérité, qui repose sur une comparaison entre le sens d'un énoncé et la réalité.
    La ''vérité formelle'' repose sur une conception un peu différente ; là, on ne se demande plus si l'énoncé correspond à une réalité extérieure, mais on interroge seulement sa cohérence interne, le fait qu'il ne soit pas contradictoire, qu'il n'implique aucune contradiction. Pour comprendre cette conception, il faut surtout songer aux énoncés mathématiques : l'énoncé (a + b)² = a² + 2 ab + b² n'est pas "vrai" au sens où il 'correspondrait'' à une réalité extérieure, il est vrai parce que l'on peut passer de l'un à l'autre des termes de l'égalité sans aucune contradiction : l'énoncé est totalement ''cohérent'', aussi bien d'un point de vue interne (ce qui ne serait pas le cas, par exemple, de l'énoncé a² = -3, du moins si on raisonne avec des nombres dits ''réels', car le carré d'un nombre réel ne peut pas être négatif) que d'un point de vue externe, c'est-à-dire qu'il ne contredit pas les axiomes de la logique que l'on pose au départ (ce qui ne serait pas le cas, par exemple, de l'énoncé : ''a n'est pas égal à a"). Quand on se demande si un énoncé mathématique est vrai, on ne cherche pas à le "comparer" à une réalité extérieure, on se demande seulement s'il n'est pas contradictoire en lui-même ou avec les axiomes.

    Remarque: on peut tout de même considérer un énoncé mathématique sous l'angle de la vérité correspondance : il suffit de considérer (comme nous l'avons fait en cours) que, à côté des réalités sensibles (constituée de faits comme ''il pleut'', etc.) il y a une autre réalité, intelligible, qui n'est accessible qu'à la raison. Dans ce cas, un énoncé mathématique est vrai s'il ''correspond'' à un fait de la réalité intelligible (2 + 2, ça fait réellement 4, pour Platon.)

    Inversement, on peut approcher des énoncés autres que mathématiques du point de vue formel.
    Par exemple, dans le domaine du droit, se demander si tel ou tel acte est interdit, c'est demander si cet acte contredit (ou non) un des principes du droit, ou une des lois. Un acte n'est pas ''légal'' ou ''illégal'' en lui-même : il est légal s'il est cohérent avec les principes et les lois d'une Constitution, il est illégal s'il contredit l'un de ces principes ou lois.
    Ce qui implique que tout système juridique soit nécessairement cohérent : aucune des lois d'un système de droit ne peut en contredire une autre... ou alors, c'est qu'il y a un problème ! Car dans ce cas une même action pourrait être considérée comme à la fois autorisée et interdite... ce qui est inacceptable !

    Voilà voilà. Les deux approches de la vérité ne sont donc pas, en elle-mêmes, opposées : elles dépendent surtout de la manière dont on cherche à établir la vérité d'un énoncé. Un énoncé est-il vrai ou faux par rapport à une réalité extérieure, à laquelle il devrait correspondre, ou est-il vrai ou faux par rapport à d'autres énoncés, avec lesquels il devrait être cohérent ?

    Le sujet proposé ne vous demande d'ailleurs pas de choisir entre ces deux approches, car il interroge moins la manière dont on cherche la vérité, que les raisons pour lesquelles on devrait (ou non) la chercher.

    Bonne fin de vacances !
  • Monnier Chrystelle
    • 536. Monnier Chrystelle Le 27/12/2013
    Bonjour, est ce que vous allez mettre les définitions ( sur le site) à savoir pour le contrôle de cours ?
  • Richonnier Salomé
    • 537. Richonnier Salomé Le 27/12/2013
    Bonjour,
    J'aurai une question à propos du sujet : "Pourquoi chercher la vérité?'. En cherchant la définition de cette dernière j'ai trouvé qu'on la définissait soit comme "une vérité correspondance"(un jugement conforme à son objet), soit comme 'une vérité formelle" (un jugement non-contradictoire). Je n'ai pas bien compris la différence entre les deux. Pourriez-vous me l'éclairer?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 538. Pascal G Le 12/12/2013
    Bonjour Léa,

    Pour l'approche du sujet, vous êtes très libres : tout ce qui peut amener à poser la question du sujet peut être envisagé.
    En ce qui concerne Mandela, cela semble une approche intéressante, car justement : est-ce que la lutte de Mandela portait sur le BONHEUR des noirs sud africains ? Mandela demandait-il aux autorités de "faire le bonheur" de la communauté noire ? Prétendait-il le faire, lui ?
    Ou son combat portait-il sur un autre type de revendications ? Et dans ce cas, de quel type de revendication s'agissait-il ?
    Ton approche est intéressante dans la mesure où il s'agit ici d'un combat politique ; or c'est bien dans le champ politique que la question du sujet pose le plus problème (attention : cela ne signifie pas que c'est le seul domaine où il faut poser la question) : le rôle de l'Etat est-il de "faire le bonheur" des citoyens ?
    Merci donc pour cette bonne question.
  • Léa.A
    • 539. Léa.A Le 11/12/2013
    Bonjour Monsieur,

    Pour l'introduction de notre sujet sur le bonheur des autres, peut-on partir sur un événement d'actualité, comme l'affaire Mandela ? Dans la question, les "autres" prendraient la tournure des "Noirs" ? Est-ce possible ou est-ce qu'il s'agit d'un cas trop précis qui risquerait de ne pas répondre au problème ?

    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 540. Pascal G Le 10/11/2013
    Bonsoir Adan

    Dans la question 3, le mieux est de procéder en trois phases :

    1) Poser le problème, en montrant que des réponses contraires semblent pouvoir être apportées de façon justifiée.

    2) Rappeler la position de l'auteur : quelle réponse apporte-t-il, et pour quelle raison principale ?

    3) Donner votre prise de position. Que répondez-vous, vous, à la question posée ? Il faut justifier votre réponse (argument(s)) et l'illustrer (exemple(s)). Le but n'est pas de réfuter l'auteur, mais il ne faut pas non plus redire ce qu'il a déjà dit. Défendez votre propre position, en essayant d'être précis. Par exemple, si selon vous on doit (par exemple par respect de la démocratie) obéir à des lois même si elles nous semblent injustes... sauf si elles sont "vraiment trop injustes", dans ce cas il faut donner le critère qui permet de savoir SI on doit désobéir ou non : à partir de quand, précisément, faut-il désobéir à une loi ?

    Voilà...
  • MOINE Adan
    • 541. MOINE Adan Le 10/11/2013
    Bonjour monsieur,
    Je voulais vous posez une question à propos de la question 3 sur le texte de Thoreau.
    Faut-il simplement ennonçer notre thèse en donnant notre avis si oui ou non il faut désobéir à une loi que l'on considère comme injuste ? ( en 1 partie)
    Ou alors faut il émettre un développement en 2 parties où il y aurait:
    1) oui il faut désobéir à une loi injuste car ...
    2) non il ne faut pas désobéir à une loi injuste car ...

    Merci d'avance et passez une bonne journée .

    Adan.
  • Pascal G
    • 542. Pascal G Le 06/11/2013
    Bonsoir Olivier,

    Dans la question 3, une fois que vous avez rappelé la réponse de l'auteur, c'est bien votre position qu'il faut exposer, argumenter et illustrer : vous n'êtes donc pas du tout obligé de respecter la doctrine de Thoreau.

    Quant à l'utilisation de citations, ce n'est pas une obligation... mais en revanche ce n'est pas du tout interdit ! En revanche, il faut toujours expliquer une citation : la reformuler ou dire ce qu'elle apporte à la réflexion, pour éviter les citations "décoratives".
  • TIECHE Olivier TSMG1
    • 543. TIECHE Olivier TSMG1 Le 06/11/2013
    Bonjour,
    Je voulais vous poser une question à propos de la question 3 du texte de Thoreau.
    Dans la troisième partie de la méthodologie, on nous demande d'illustrer notre thèse en donnant des exemples. Mon problème est de savoir si je peux donner un exemple qui va à l'encontre des idées de Thoreau ?
    Par exemple, Thoreau dit qu'il faut désobéir aux lois qui nous semblent injustes mais nous dit également de ne pas utiliser des moyens légaux pour convaincre l'Etat d'abolir une loi que j'estime injuste car c'est une perte de temps. Pour lui, il faut désobéir, point.
    Donc est ce que je peux dire, dans un de mes exemples, que je peux essayer de changer une loi qui me semblent injuste en convaincant la majorité ou comme Spinoza, en continuant à lui obéir mais en faisant part de mes remarques à l'Etat ? Ou faut-il rester en harmonie avec le texte et les idées de Thoreau ?
    Ah aussi, peut-on accepter une citation dans les question 3 du sujet 3 de philosophie ?

    Merci d'avance et passez une bonne journée.

    Olivier
  • Pascal G
    • 544. Pascal G Le 04/11/2013
    L'une d'entre vous m'a posé une question concernant le premier sujet : en supposant que l'on adopte le plan indiqué dans ma précédente réponse (visant à montrer que le bonheur est ce qui donne sa valeur à la liberté, et qu'il n'y a donc pas de sens à sacrifier le bonheur à la liberté; mais que par ailleurs la liberté est une condition nécessaire du bonheur, et que par conséquent il n'y a pas non plus de sens à sacrifier la liberté au bonheur), comment peut-on construire une "troisième" partie ?

    Il y a ici plusieurs pistes à explorer. La première consiste (par exemple) à faire de la "troisième" partie.... la première, c'est-à-dire de prendre le temps d'exposer clairement en quoi le choix entre liberté et bonheur peut s'apparenter, à première vue, à un dilemme : on peut par exemple prendre appui sur la fable du Chien et du Loup, pour montrer comment l'être humain semble placé devant une alternative, qui exige qu'il sacrifie, soit sa liberté, soit son bonheur. Qu'est-ce qui peut nous amener à penser que l'homme doit choisir entre la quête de liberté et celle du bonheur ? En règle générale, il est rarement déplacé de consacrer une partie à construire de façon claire le problème que l'on cherche à résoudre.

    Si l'on envisage en revanche ce que pourraient être des "troisième" parties, il peut être intéressant de chercher à appliquer les conclusions des deux premières face à des situations au sein desquelles, apparemment, nous devons choisir l'une ou l'autre. Par exemple, on peut penser à ce que serait notre choix dans une situation du type de celle que connaît Néo dans Matrix : si j'ai le choix entre entrer dans une "machine à rêves" au sein de laquelle je serai programmé à rêver une vie "de rêve" : une vie dans laquelle je serais parfaitement heureux... mais dans laquelle je ne serais en vérité qu'un être sans liberté, puisque je serais réduit à l'état de chose programmée, que choisir ?
    On sait que Cypher choisit le bonheur et la liberté illusoire, tandis que Néo choisit la liberté. Que choisiriez-vous, vous, et pourquoi ?

    Une autre piste serait d'interroger le lien entre liberté, bonheur et malheur. Si la liberté est bien une condition du bonheur, n'est-elle pas aussi une condition de cette forme particulière de malheur qui surgit de la possibilité même du choix ? Être libre, c'est en effet être confronté à l'angoisse du choix, et à la nécessité de devoir assumer les conséquences de mes choix. En ce sens, choisir la liberté, ce ne serait pas seulement rendre le bonheur humain possible, ce serait aussi rendre possible cette forme particulière de détresse que connaît tout homme du fait de sa liberté...
  • Pascal G
    • 545. Pascal G Le 01/11/2013
    Bonjour Chrystelle,

    Pour une dissertation, il y a rarement de "bon" ou de "mauvais" plan : le bon plan est celui qui vous permet d'organiser les idées que vous voulez exposer.
    Les seuls plans à éviter sont ceux qui ne permettent manifestement pas de résoudre un problème, du type 1) Oui 2) non, ou encore 1) Avantages 2) Inconvénients...

    Le plan thèse / antithèse / synthèse (que l'on appelle plan "dialectique") est souvent intéressant dans la mesure où il oblige à confronter des approches différentes, ce qui rend en général impossible l'évacuation des problèmes posés par le sujet.
    Le plan dialectique bloque tout discours "unilatéral", visant à exposer un point de vue sans le confronter aux objections qu'il peut susciter... et qui sont précisément celles auxquelles il faudrait répondre pour traiter le problème du sujet !

    En revanche, le plan dialectique présente une difficulté à l'égard de laquelle il faut rester vigilant. C'est qu'il repose sur une opposition des deux premières parties qui doit impérativement être surmontée dans la troisième... sans quoi on se retrouve avec une simple contradiction, que la conclusion tentera souvent de "surmonter" (de façon catastrophique) en disant que parfois oui, parfois non, ça dépend... ou alors en allant chercher l'épouvantable "il faut trouver un juste milieu" (qui n'est jamais précisé).

    Donc le but, dans un plan dialectique, est souvent de fixer les limites de validité de chacun des réponses. Par exemple, à quelles conditions oui, à quelles conditions non, et pourquoi ? Quand peut-on répondre oui, mais quand faut-il répondre non, pour quelles raisons, etc. Dans tous les cas, il faut aboutir à une prise de position claire à l'égard de la question posée, ce qui implique, soit que l'une des réponses ait été radicalement réfutée, soit que les limites au sein desquelles chaque réponse est valide aient été clairement déterminées.

    Une autre possibilité de "dépassement" (au sein d'un plan dialectique), souvent difficile, mais intéressante, est de montrer que l'opposition des deux réponses est en réalité une fausse opposition ; par exemple, parce qu'elle suppose de privilégier l'un ou l'autre terme d'un couple de notions dont aucune n'a de sens si on la sépare de l'autre. Dans ce cas, c'est la formulation même du sujet qui est remise en cause.
    Pour le sujet 1, cette approche peut être pertinente (mais elle n'est pas obligatoire) : si l'on montre (par exemple) que c'est le bonheur qui donne sa valeur à la liberté, mais que c'est la liberté qui rend possible le bonheur, le fait de se demander lequel des deux il faut privilégier... apparaît comme une mauvaise façon de poser la question ; puisque dans ce cas, la quête de l'un est toujours aussi quête de l'autre.

    Voilà... bonne fin de vacances,

    PG
  • Monnier Chrystelle
    • 546. Monnier Chrystelle Le 01/11/2013
    Bonjour,
    A propos du plan de la dissertation, est-il possible de faire "thèse, antithèse , synthèse"?
  • Anis ABOU GHANNAM
    Monsieur,
    Je voudrais savoir si vous m'accordez le droit de reproduire et d'exploiter un passage de l'article intitulé " Le progrès technique nous rend-il plus heureux ? " dans un manuel de français destiné à des élèves francophones libanais qui préparent le Brevet. Je vous serais reconnaissant de préciser la référence de cet article (nom de l'auteur, etc.) dans le cas d'une réponse positive.
    Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée.
    Anis Abou Ghannam.
  • Pascal G
    • 548. Pascal G Le 22/10/2013
    Concernant le droit à la mort, deux pages du site pourront peut-être vous être utiles :
    http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/archives-cours/cours-sur-le-bonheur/droit-au-bonheur-1.html
    et (surtout)
    http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/archives-cours/cours-sur-le-bonheur/droit-au-bonheur-2.html
    La question du droit à la mort pose la question centrale liée à la notion de "droit à" : avoir "droit à" peut signifier que "j'ai le droit de" : ce n'est ni interdit, ni obligatoire. Par exemple, les personnes incarcérées en France ont le "droit au travail" : le travail n'est ni interdit, ni obligatoire.
    Mais l'idée de "droit à" peut également renvoyer à une obligation de l'Etat : on rejoint alors l'idée de ce que l'on appelle un "droit opposable". Pour reprendre le cas du droit au travail, c'est ce second sens que ce droit a eu pendant le (bref) intermède juridique de la seconde république : les citoyens avaient le "droit au travail", ce qui impliquait que l'Etat devait leur en garantir un.

    Tout le problème du "droit à la mort" se trouve dans l'écart entre ces deux acceptions ; dans le premier sens, le droit à la mort signifie que mourir n'est ni interdit (mourir n'est ni un crime, ni un délit), ni obligatoire (on n'est par exemple pas obligé légalement de se rendre dans un centre d'euthanasie le jour de ses 80 ans). Ce droit ne pose pas de réels problèmes : j'ai le droit de mourir (par exemple : le suicide n'est pas illégal).
    Dans le second sens, cela implique que je peux exiger de l'Etat qu'il satisfasse mon désir de mourir, notamment en autorisant certaines formes d'homicide. Si je suis dans l'incapacité de me tuer moi-même, le "droit à la mort" renvoie alors en réalité au droit d'être tué, si j'en formule explicitement le désir.
    C'est le problème qui se pose à l'Etat français : s'il reconnaît à chacun le droit de mourir (chacun a le droit de se suicider), peut-il reconnaître en revanche à un individu le droit à être tué, ce qui implique (nécessairement) d'établir, même sous conditions, un droit de tuer ?
  • NANA
    • 549. NANA Le 21/10/2013
    bonjour, pourriez-vous m'aider à bâtir un plan de dissertation juridique sur le sujet suivant: le droit à la mort ?
    Il s'agit du droit à la mort selon le droit positif français. Pouvez-vous m'aider à clarifier la problématique ?
  • Pascal G
    • 550. Pascal G Le 11/10/2013
    En réponse à une question posée en cours, Bataille est mort à l'âge de 65 ans ; il n'est donc mort ni "jeune" ni "vieux", surtout si on le compare à certains intellectuels de son époque qu'il côtoya et qui lui furent proches : Maurice Blanchot et Pierre Klossowski sont morts à 96 ans, André Masson à 91 ans, Michel Leiris et Francis Ponge à 89 ans...
  • Pascal G
    • 551. Pascal G Le 10/10/2013
    Bonsoir Karine,

    La réponse est : bien sûr... c'est même recommandé !
  • Karine C.
    • 552. Karine C. Le 09/10/2013
    Bonjour, j'aurais une question à propos du dm sur "La désobéissance civile" de Thoreau pour la questions numéro deux :
    Pour le petit a "justifiez ce devoir et illustrez-le à l'aide d exemples précis" est-ce que l'ion peut utiliser des exemples de notre société moderne, de nos expériences, de ce qui nous entourent ?

    Merci Beaucoup
  • Pascal G
    • 553. Pascal G Le 30/09/2013
    Bonjour Salomé,

    En ce qui concerne le choix des exemples, il est souvent intéressant de chercher à différencier les exemples ; un exemple que l'auteur a pu connaître permet souvent d'éclairer le sens du texte (le sens qu'il avait pour son auteur), sans risquer des anachronismes qui passeraient à côté des enjeux que l'auteur avait en tête.
    Inversement, le fait de trouver des exemples contemporains permet d'éclairer les enjeux que le texte possède pour nous, ce qui est une partie importante d'un travail d'explication.
    Donc, le but n'est pas de chercher à ne sélectionner qu'un type d'exemples, mais au contraire de voir si l'on peut mobiliser des exemples appartenant à des espaces différents.

    Concernant le travail ''d'illustration'' des exemples, il faut repartir de ce qui constitue l'analyse d'un exemple.
    Comprendre un exemple, c'est déjà expliquer de quel exemple il s'agit, c'est-à-dire indiquer la situation, le contexte ou le comportement dont il est question (par exemple : que fait l'individu dont parle l'auteur, face à quelle situation ?)
    Il faut ensuite expliquer en quoi l'exemple illustre une thèse : pourquoi la thèse fonctionne-t-elle ici ? (Pourquoi l'individu fait-il ce qu'il fait face à cette situation ? en quoi cela illustre-t-il le propos de l'auteur ?)
    Le travail d'illustration (étape 3) consiste surtout, soit à appliquer l'exemple général de l'auteur à des cas précis, soit à le mettre en rapport avec d'autres exemples analogues, pour mettre en lumière l'idée commune.
    Le travail de synthèse consiste à rappeler en quoi cet exemple illustre une thèse ou un argument du texte.
    Merci pour cette nouvelle et pertinente question.
  • Richonnier Salomé
    • 554. Richonnier Salomé Le 28/09/2013
    Bonjour,
    A propos du DM, sur le texte de Spinoza, j'aurai aimé savoir, dans la partie "Exemple":
    Peut-on illustrer avec des exemples contemporains de notre société , ou alors doit-on prendre des exemples qui sont contemporains de l'auteur?
    J'aurai aimé savoir aussi s'il faut illustrer les exemples donnés par l'auteur.
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 555. Pascal G Le 27/09/2013
    Bonjour,

    Etant en déplacement ce week-end, il me sera difficile de répondre à vos questions avant lundi matin. N'hésitez donc pas à poser vos questions, mais n'escomptez pas une réponse immédiate...
  • Pascal G
    • 556. Pascal G Le 26/09/2013
    Bonsoir Meryem,

    La réponse est : Oui.
    Ce qu'il faut expliquer, c'est bien le texte, pas seulement la partie du texte qui correspond à la thèse de l'auteur. Les thèses réfutées par l'auteur, ou encore les objections, doivent être expliquées autant que les affirmations de l'auteur.
    C'est bien la thèse de l'auteur qu'il faut faire comprendre ; mais justement, on ne comprend bien une thèse que si on comprend à quoi elle s'oppose, quelles sont les thèses qu'elle rejette ; ce qui suppose de comprendre ces thèses elles-mêmes.... ce qui suppose de les expliquer.
    Par ailleurs, c'est souvent en expliquant ce à quoi l'auteur s'oppose que l'on met en lumière les enjeux du texte. Comprendre pourquoi on pourrait être tenté de dire autre chose que ce que dit l'auteur, c'est aussi comprendre ce à quoi nous engage le fait d'accepter sa thèse.
    Comprendre pourquoi un énoncé est vrai, c'est aussi comprendre pourquoi les autres sont faux, et ce que change (ou ce qu'implique) le fait qu'ils soient faux.
    Voilà... merci pour cette première question, qui soulève un point de méthode important.
  • Gurbuz Meryem ( TL1 )
    • 557. Gurbuz Meryem ( TL1 ) Le 25/09/2013
    Bonjour,
    J'ai une question à propos du DM de philo sur le texte de Spinoza. Dans la partie "justification", est ce qu'il faut quand même justifier et donner des exemples à l'antithèse, c'est à dire à la phrase qui va à l'encontre de la thèse de l'auteur. Merci.
  • Pascal G
    • 558. Pascal G Le 15/09/2013
    Bonjour Camille,

    Je ne vois pas ce qui pourrait s'y opposer... la dissertation de philosophie ne change pas de nature en passant de l'autre côté du baccalauréat .
    Les changements risquent surtout de se situer au niveau des références (plus approfondies) et des questionnements proposés au cours du développement (qui risquent d'être plus ''théoriques'').
    Donc, sauf méthodologie spécifique du prof de cette année, n'hésite pas à prendre appui sur une méthode que tu maitrisais bien l'année dernière.
    Bonne chance pour cette année, et n'hésite pas à mobiliser ce site en cours d'année si cela peut t'être utile (y compris l'espace questions).
    Pascal G.
  • Théry Camille
    • 559. Théry Camille Le 15/09/2013
    Bonjour Monsieur,
    Désormais en hypokhâgne A/L, j'aimerai savoir une chose : puis-je continuer d'appliquer la méthodologie de la dissertation que vous nous aviez fourni l'an dernier ?
    Merci d'avance et bonne fin de week-end !
  • Pascal G
    • 560. Pascal G Le 06/06/2013
    Merci pour ce commentaire. Apparaîtra dans la journée une synthèse concernant la partie politique consacrée au rapport société-Etat, celle dans laquelle nous avons étudié les principes qui différencient anarchisme, libéralisme, socialisme et communisme. Profitez-bien de vos derniers jours de lycée ...
  • Élèves TL2
    • 561. Élèves TL2 Le 05/06/2013
    Bonjour,
    Nous avons constaté que vous avez rédigé quelques synthèses sur le thème de la culture. Nous voulions donc vous faire part de ce petit commentaire afin de vous remercier d'avoir pris le temps de les faire durant votre congé.
    Maureen et Jessica.
  • Pascal G
    • 562. Pascal G Le 04/06/2013
    Bonjour élève TES

    Question intéressante.
    Si tu lis l'anglais, la page wikipedia consacrée à "cellar door" est assez complète... Cette formule recoupe effectivement quelque chose que nous avons croisé chez Tolkien, et qui concerne le rôle fondamental de la langue.

    L'expression "cellar door" a été citée plusieurs fois (pas seulement par Tolkien, mais il est probablement le plus connu) comme l'expression la plus belle de langue anglaise ; ce qui est intéressant, c'est qu'elle n'est pas jugée belle par sa signification (qui n'a rien d'absolument transcendant), mais par ses caractéristiques phonétiques, lesquelles sont censées (par exemple) évoquer des sonorités celtiques.

    Mais dans Donnie Darko, ce sont bien (je crois) les propriétés sémantiques (i.e. les propriétés liées au sens et aux associations d'idées liées à la signification du mot) qui sont impliquées (on voit d'ailleurs effectivement une "cellar door" un peu plus loin dans le film) : la cellar door peut figurer le passage d'un monde à l'autre, entre la lumière et l'obscurité, entre la vie et la mort, l'apparent et le caché, etc.

    Mais si l'on en revient à Tolkien, c'est bien la sonorité, non le sens, qui est important. On a parfois rapprochée cette expression d'une autre (mais qui est également "chargée" du point de vue du sens), qui a des caractéristiques phonétiques assez semblables : le "nevermore" d'Edgar Allan Poe. Dans le passage auquel tu fais référence, Tolkien dit même que le mot est d'autant plus beau quand on en ignore la signification, et même la manière dont il s'écrit :

    "cellar door is 'beautiful', especially if dissociated from its sense (and from its spelling)"

    L'exemple qu'il prend ensuite est éloquent, puisqu'il dit que "cellar door" est plus beau que "sky" (un mot qui est beau par sa signification) et que "beautiful" un mot qui désigne directement la beauté. Ce n'est donc pas le sens qui importe.

    Mais la suite du texte tempère de façon intéressante : Tolkien utilise en effet l'expression anglaise "cellar door" pour dire que, en gaélique, il y a pour lui beaucoup d'expressions qui ont la même beauté. Or la beauté dont il parle n'est plus, cette fois, une simple beauté phonétique : Tolkien parle de l'articulation, de l'association de la forme et du sens dans les mots gaéliques :

    " in Welsh for me cellar doors are extraordinarily frequent, and moving to the higher dimension, the words in which there is pleasure in the contemplation of the association of form and sense are abundant"

    Donc, si l'on résume, l'expression "cellar door" est belle, mais ce n'est pas son sens qui la rend belle, c'est sa musicalité. Mais néanmoins la musicalité du mot s'associe au sens. Mais du coup, on pourrait se dire que, si ce n'est pas le sens qui génère la beauté, c'est la beauté qui doit générer du sens. Et là, c'est bien ce que dit Tolkien, mais dans une autre interview :

    ""Supposing you say some quite ordinary words to me, 'cellar door', say," he said. "From that, I might think of a name 'Selador', and from that a character, a situation begins to grow.""

    On voit ici comment la musique du mot fait naître du sens qui vient répondre au mot ; ce n'est pas le mot qui vient désigner l'idée, c'est l'idée qui vient répondre à l'appel du mot. Bref, le mot est source d'inspiration : l'expression "cellar door" fait naître dans l'esprit de Tolkien un personnage, Selador, et ce personnage appelle à son tour une situation, et de cette situation naît un récit, etc.

    Du coup, la formule illustre bien les deux points clé du cours dans lequel nous avions mobilisé Tolkien (illustration du texte d'Alain sur la création artistique) :

    a) la création artistique ne part pas de rien, ou de l'imagination pure : elle prend appui sur une matière, et le matériau privilégié dont part l'écrivain, c'est la langue elle-même. C'est de l'écoute et du maniement de la langue, de sa matière (ses sonorités) et de ses règles, que naît l'idée.

    b) chez Tolkien, l'élément premier, c'est la langue. La première chose que Tolkien a constitué dans le SdA, ce n'est pas l'histoire, ce ne sont pas les lieux, ce sont les langues. C'est de la création de la langue que procède le reste de la création littéraire : les mondes naissent de la langue.

    D'où l'importance, pour Tolkien, d'inventer de "vraies" langues, à partir d'un travail (gigantesque) sur les langues existantes. Comme nous l'avons indiqué plusieurs fois cette année, un certain nombre de penseurs (dont Durkheim) pensent que la langue cristallise et exprime l'identité culturelle de la communauté ; elle en véhicule les valeurs, les croyances, les hiérarchies, etc. bref, la "vision du monde" propre à cette communauté.

    En ce sens, apprendre une langue, apprendre à penser dans une langue, c'est aussi apprendre à penser dans un certain cadre culturel : la langue est un facteur clé de l'acculturation.Je ne vous l'ai pas indiqué en cours, mais les linguistes appellent souvent cette thèse "l'hypothèse de Sapir-Whorf », du nom de deux anthropologues qui ont essayé de fonder empiriquement l’idée selon laquelle nos représentations mentales sont déterminées par la structure de la langue.
    En fait, on trouve déjà cette idée chez Durkheim, selon lequel toutes nos catégories logiques sont des constructions culturelles, qui se sédimentent dans le langage.

    Dans la création littéraire, on parcourt chez Tolkien le chemin inverse, mais le rôle nodal de la langue reste inchangé : ce ne sont plus les représentations culturelles qui se « sédimentent » dans la langue, c’est de la langue que naissent les identités culturelles : chaque langue fait naître dans l’esprit de l’écrivain la communauté qui lui correspond. Ce n'est plus la langue qui vient, après coup, verbaliser l'histoire, décrire la vision du monde d'une communauté, c'est l'histoire qui naît de la langue.

    Dans les deux cas (réalité, fiction), la langue reste l’élément clé de l’identité culturelle.

    Voilà voilà. Merci pour cette intéressante question, j'espère que ma réponse te sera utile.
  • Elève TES
    • 563. Elève TES Le 04/06/2013
    Bonjour,

    Je viens de regarder un film du nom de "Donnie Darko", j'essaie de comprendre un maximum de choses sur ce film que je trouve fort intéressant, et dans ce film une expression est marquée "Cellar Door"; j'ai donc cherché sa signification et j'ai trouvé que c'était Tolkien qui avait utilisé cette expression, ainsi me souvenant qu'on avait parlé de cet auteur en cours, je me demandais si vous connaissiez cette expression et si vous pouviez m'apporter des explications sur cette expression. Tolkien avait utilisé cette expression lors d'une conférence à Oxford : "L'anglais et le gaélique" ("English and Welsh").
    Merci
  • Pascal G
    • 564. Pascal G Le 02/05/2013
    Bonsoir élèves TL2,

    Ravi de savoir que mes synthèses vous sont utiles (certaines d'entre vous ont besoin de lire des choses qui sont écrites par un humain... ce qui ne semble pas être le cas de mes synthèses ! )
    Cela dit, je ne suis pas certain de parvenir à "synthétiser" toute la fin du programme.
    Pour vous aider à planifier vos révisions, je peux déjà vous indiquer ce qu'il y aura, ce qu'il y aura peut-être et ce qu'il n'y aura probablement pas.

    Ce qu'il y aura : des Quiz sur la totalité du cours (mais je suis relativement à jour de ce point de vue) ; la page de cours sur les problèmes bioéthiques posés par le vivant, qui finalement n'est jamais apparue sur le site ; une version mise à jour des définitions et de la chronologie globale des auteurs que nous avons croisés cette année ; tout ceci sera mis en ligne avant les écrits du bac. Sera également mise en ligne une synthèse de l'oeuvre suivie de Durkheim (pour Epicure, cela ne me semble pas nécessaire), elle sera disponible avant les oraux.

    Ce qu'il y aura peut-être : une synthèse de cours sur la partie art-technique du cours sur la culture, ainsi que du cours introductif. Le corrigé méthodologique de la dissertation, qui nous servira de support dans le cours que nous allons faire à la rentrée sur les échanges. Une brève présentation (thèse + plan) des derniers textes que nous avons vus ou que vous avez eu à traiter en DM.

    Ce qu'il n'y aura probablement pas : une synthèse sur la partie du cours sur la culture qui suit le texte de Durkheim (ce que nous allons faire dans les trois dernières semaines qui nous restent avant le 29 mai, jour de mon départ.)

    Bonne fin de vacances !
  • Élèves TL2
    • 565. Élèves TL2 Le 26/04/2013
    Bonjour,
    En discutant avec certains d'entre nous, nous avons pu constater que nous sommes plusieurs à beaucoup se servir de vos synthèses qui nous aident beaucoup dans nos révisions. Nous aurions donc voulu savoir s'il était possible de nous faire une synthèse des derniers thèmes étudiés en cours, si vous en avez le temps bien sûr... ?
    Merci d'avance et bonnes fin de vacances.
  • Pascal G
    • 566. Pascal G Le 14/04/2013
    Bonjour Camille,

    En ce qui concerne le "projet que je suis", le texte indique assez clairement que, pour Sartre, ce que je suis, mon identité, ce n'est jamais quelque chose qui s'impose à moi. Je suis libre, c'est-à-dire pour Sartre que je suis d'abord ce que je choisis d'être.
    Et ce choix, comme choix de vie et d'identité, s'adresse toujours à l'avenir, puisque il est "projet". Qui veux-je être ? Qu'est-ce que je choisis d'être ? On voit que ces questions doivent être raccordées à l'idée de projet (au sens ou l'on parle de "projet professionnel", sauf que là il s'agit de façon plus vaste d'un projet identitaire, existentiel.)

    Et en ce qui concerne le "passé que j'ai à être"... il faut l'expliquer à l'aide de la thèse. Il faudrait, par exemple, jouer sur l'ambivalence du "avoir à" en français. J'ai à être mon passé : je ne peux pas le refuser, je dois l'assumer. Mais comme le sens de mon passé, la manière dont il s'articulera à mon avenir, c'est moi qui en décide, il faut se demander quel sens je dois donner à mon passé pour être / devenir celui que "j'ai à être" pour être conforme à mon projet. Mon passé s'impose à moi, mais c'est moi qui décide du sens de mon passé... c'est l'un des enjeux clé du texte.

    Bon courage !
  • Camille TL2
    • 567. Camille TL2 Le 14/04/2013
    Bonjour,
    J'ai un problème concernant le texte de Sartre : je ne comprend pas ce qu'il entend par "le projet fondamental que je suis" et "le passé que j'ai à être"... Cette phrase me porte à croire que, pour Sartre, je suis, je me réalise, dans un projet fondamental qui déterminerait le sens de ce "passé que j'ai à être", mais je n'arrive pas à comprendre le sens de cette dernière citation...
  • Pascal G
    • 568. Pascal G Le 09/04/2013
    Bonjour Jessica,

    Le texte de Sartre a bien cette structure : la deuxième partie est composée d'illustrations qui visent à mettre en oeuvre les idées énoncées dans la première partie.
    Le but est donc de bien discerner l'idée générale du texte, les différents énoncés formulés dans la première partie (rapport passé, présent, avenir), et de passer ensuite aux exemples en montrant, dans chaque cas, en quoi la thèse de l'auteur se trouve illustrée.
    C'est la difficulté des textes de Sartre : le plus souvent soit il n'y a pas d'exemples du tout, soit on en a tout une liste. Le but est alors de bien analyser les exemples, de montrer comment, dans chaque cas, se produit l'articulation passé-présent-avenir ; l'analyse des mots-clé (l'idée de "décision" revient comme un leitmotiv) doit évidemment être impliquée dans le travail d'explicitation, de même que l'articulation décision-Moi.
    L'avantage de ce type de textes, c'est qu'ils se prêtent bien à un travail d'explication, dans la mesure où, en lisant les exemples donnés par l'auteur, on perçoit bien, intuitivement, l'idée générale, mais on ne saisit pas clairement comment, dans chaque exemple, la thèse se trouve effectivement vérifiée : c'est à "l'explicateur" de le faire.
    Attention à ne pas oublier l'idée à laquelle Sartre s'oppose dans ce texte : elle aussi peut aider au travail d'analyse des exemples. Il ne faut pas hésiter à suggérer de "fausses" interprétations d'un exemple, des interprétations qui s'accorderaient avec la thèse que l'auteur rejette, pour mieux montrer comment SON interprétation à lui vient s'y opposer.
    Il y a, dans ce texte, une opposition claire avec l'idée d'un passé qui me détermine sans que je puisse le modifier, un passé "inerte" dont le sens s'imposerait à moi...

    Bon courage !
  • Jessica TL2
    • 569. Jessica TL2 Le 08/04/2013
    Bonsoir,

    J'ai choisi le texte de Sartre pour le DM du 18 avril, mais j'ai du mal à en distinguer les parties.
    J'aurais voulu diviser ce texte de façon à mettre les exemples dans une seule et même partie, mais cela reviendrait à n'en faire que deux du point de vue de la structure du texte (ma première partie irait jusqu'à "l'action de sa signification", puis la suite du texte composerait ma deuxième et dernière partie) ; mais est-il possible de faire seulement deux parties quand la dernière se retrouve seulement consacrée à l'explication des exemples ?
    Merci d'avance et bonne soirée.
  • Pascal G
    • 570. Pascal G Le 21/03/2013
    Bonjour,
    En règne générale, une note isolée n'a pas une grande signification : il faut la comparer aux autres... Ce qu'indique une (vraiment) mauvaise note, c'est que des problèmes méthodologiques ont été rencontrés. Dans ce cas, il faut effectivement veiller à ne pas les reproduire le jour du bac. Une note ne doit donc jamais être considérée comme un "mauvais signe", mais comme un panneau indicateur des choses qu'il faut éviter de faire le jour J.
  • Élève TL2
    • 571. Élève TL2 Le 20/03/2013
    Bonsoir,
    Ayant vu la note que j'ai eu pour le sujet type bac que vous nous aviez donné, je voudrais savoir si avoir une mauvaise note à ce devoir devrait m'inquiéter pour l'épreuve du bac, car ce n'est tout de même pas très rassurant :/
  • Pascal G
    • 572. Pascal G Le 14/03/2013
    Bonjour Flore,

    1) En ce qui concerne la "mutation dans l'écologie de l'espèce humaine", l'écologie a ici son sens large, qui renvoie à l'interaction entre les hommes et leur environnement. Il s'agit donc ici d'une transformation radicale dans le rapport que l'homme entretient avec son environnement (qui se compose dorénavant "d'objets", comme l'indique la phrase suivante.)

    2) Les "objets nocturnes" renvoient à ceux qui viennent coloniser notre espace alors même que le "jour", le moment des interactions et de la vie publique, s'éteint. Ce n'est pas une obligation, mais on pourrait penser aux transformations radicales qu'a entraînées l'électrification de l'espace dans les sociétés modernes, permettant aux objets techniques de briller, scintiller, résonner, fonctionner dans l'espace traditionnellement voué au silence, au sommeil ou au repli dans l'espace de l'intimité.

    3) "une telle vogue" renvoie au fait que ces expressions sont couramment utilisées, mobilisées, elles sont à la mode, même dans le domaine économique ou dans la recherche scientifique (sociologie, etc.) On peut penser ici, à titre d'exemple, à la mode actuelle de la "décoration", qui mobilise ces concepts perpétuellement.

    4) Les objets "obéissants et hallucinants" sont les objets techniques qui nous obéissent (puisqu'ils sont faits pour cela : on les active, on les utilise, on s'en sert, ils font ce qu'on leur dit de faire) ; on peut interpréter l'idée d'hallucination de façons différentes, mais l'une des pistes serait sans doute de dire que ces objets font naître en nous des images, des représentations, des fantasmes, etc.

    5) "puissance médusée" est un oxymore, qui relie deux idées contraires. La puissance renvoie à la capacité d'agir, d'ordonner, de commander ou de contraindre, alors que le fait d'être "médusé" renvoie à l'inaction, à la passivité soumise de celui qui est fasciné par un objet. Le terme renvoie au mythe grec de la Méduse, ce monstre qui transformait en pierre tous ceux qui la regardaient.

    6) Pour la phrase 6-14, le mieux est de la suivre idée par idée, en montrant comment les différentes idées expriment une même idée globale. Vous pouvez donc l'expliquer en la considérant comme une unité (il y a une idée globale de la phrase), mais en explicitant le sens de chaque formule ; vous pouvez privilégier telle ou telle formule dans votre travail d'explication, notamment en ce qui concerne le travail d'illustration (il est possible d'illustrer plusieurs formules avec l'analyse d'un seul exemple.)

    Voilà... cela devrait clarifier un peu les choses.

    PG
  • Flore TES1
    • 573. Flore TES1 Le 14/03/2013
    Bonjour,
    ayant choisi l'explication de texte pour le dm je ne comprends pas certains groupes de mots essentiels à la bonne compréhension des phrases de l'auteur comme "mutations fondamentale dans l’écologie de l’espèce humaine" (l3.4) ; "les objets nocturnes" (l13); "une telle vogue" (l15); "le regard muet d'objets obéissants et hallucinants" (l16.17) = des robots? et "notre puissance médusée).
    Pour la grande phrase de la ligne 6 à 14 il vaut mieux la couper ou tout expliquer d'un coup?
  • Pascal G
    • 574. Pascal G Le 07/03/2013
    Bonjour,

    La formule constitue bien une affirmation ; l'inversion du verbe vient du fait que la phrase commence par "à plus forte raison" ; on aurait procédé à la même version si l'on avait commencé, par exemple, par "aussi" : "aussi faut-il admettre que...".
    La phrase signifie donc que "l'on doit d'autant plus admettre que" dans l'écoute, c'est la parole qui fait naître la pensée, car la parole du locuteur peut faire naître en nous des pensées qui ne s'y trouvaient pas encore.

    Bonne fin de vacances,

    PG
  • Élève TL2
    • 575. Élève TL2 Le 06/03/2013
    Bonjour,
    j'aurais une question portant sur l’explication de texte qui est à rendre pour le 13 mars.
    Je ne parviens pas à saisir le sens de la première phrase du deuxième paragraphe ("A plus forte raison faut-il admettre...") car je vois cette phrase plutôt comme une question, alors qu'apparemment ce serait une affirmation. Le soucis est que le fait de la voir d'une manière ou d'une autre peut changer la suite de l'explication...
    J'espère que ma question est assez "claire".. et merci d'avance !
  • Élève TL2
    • 576. Élève TL2 Le 09/02/2013
    D'accord. Ceci est donc plutôt rassurant car je pensais avoir manqué un passage important en n'ayant pas cité Nietzsche.
    Merci beaucoup !
  • Pascal G
    • 577. Pascal G Le 09/02/2013
    Je ne voyais pas du tout ce texte de Nietzsche comme un "passage obligé" ; en réalité je n'ai pas pensé à lui lorsque j'ai fait mon petit travail de défrichage des problématiques en cherchant mes sujets de bac blanc. Ce n'est qu'en rédigeant le corrigé que je me suis rendu compte qu'il était effectivement mobilisable : d'où le fait que je me sois senti obligé de le distribuer à tous les élèves. Donc : pas d'inquiétude si vous ne vous en êtes pas servis.
    En règle générale, il est rare qu'il y ait des références "obligatoires" face à un sujet de bac ; il serait peut-être un peu surprenant de consacrer toute une copie à l'inconscient sans jamais parler de Freud, et Pascal est presque incontournable quand on parle de démonstration ; quant à Epicure sur le bonheur, il n'est pas du tout indispensable, mais il est souvent très pratique. Mais c'est à peu près tout...
  • Élève TL2
    • 578. Élève TL2 Le 08/02/2013
    Aïe, je n'ai malheureusement pas pensé sur le moment à évoquer cet auteur.. mais d'autres en revanche ! C'est dommage car c'est vrai que cela aurait fait une bonne illustration (ou exemple...).
  • Pascal G
    • 579. Pascal G Le 08/02/2013
    Bonjour élève TL2,

    Merci derechef ; il est réconfortant également de savoir qu'un corrigé a réussi à jouer son rôle, et aidé à la lecture d'un texte ; quand il a également aidé à l'apprécier, c'est encore mieux.
    J'espère que, conformément à ton souhait, tu as pu t'en servir ce matin. Il me semble qu'il était possible de le faire, pour le sujet 1, de la manière suivante : pour Nietzsche, vouloir être heureux implique d'affirmer nos propres valeurs ; ce qui implique, comme j'y étais revenu dans la seconde mise en perspective, d'accepter de passer pour immoral aux yeux des autres.
    Il ne peut donc pas y avoir de véritable opposition entre le bonheur et notre propres valeurs ; mais il existe un conflit entre notre bonheur et la morale commune (surtout lorsque celle-ci s'exprime à travers les représentants du "ressentiment").
    Bon courage pour la suite !
  • Élève TL2
    • 580. Élève TL2 Le 07/02/2013
    Bonsoir Monsieur,

    Après avoir lu votre corrigé de l'explication de texte sur Nietzsche, la compréhension du texte a été beaucoup plus claire qu'en devoir ! Et cela m'a donc permis de partager davantage l'avis d'un de mes camardes qui a affirmé quelques messages plus bas que ce texte est vraiment magnifique. Espérons que lors du bac, nous pourrons profiter d'un aussi beau texte ! Je trouve cela très motivant de travailler sur des textes que nous jugeons intéressants, et dans lesquels nous pouvons aussi parfois nous reconnaître.
    Par ailleurs, j'aime beaucoup la citation de Nietzsche "Faire de sa vie une oeuvre d'art" qui me paraît être une bonne vision des choses.

    Passez une bonne soirée.
  • Pascal G
    • 581. Pascal G Le 07/02/2013
    L'introduction et la conclusion du corrigé d'explication ont été ajoutées.
  • Pascal G
    • 582. Pascal G Le 06/02/2013
    Un corrigé d'explication de texte a été mis en ligne ; il s'agit de l'explication du texte de Nietzsche que j'avais donné (TL + TES) en devoir facultatif.

    Comme vous pouvez vous en servir comme illustration de la méthode de l'explication, je le dépose en ligne dès maintenant... sachant qu'il manque encore l'introduction et la conclusion. Elles ne vont (bien sûr) pas tarder à apparaître, mais le but était d'abord de proposer un support permettant d'indiquer en quoi consiste le travail d'explicitation du sens des termes, de justification des affirmations, d'illustration et de mise en lumière du rapport à la thèse.

    Pour la même raison, ce corrigé est un peu plus long que ce qui serait attendu d'un élève de terminale le jour du bac ; ce corrigé ne correspond donc pas à ce que vous étiez censés faire, mais à ce que l'on pouvait faire comme travail d'explication de chaque séquence du texte.

    Bonne lecture !
  • Pascal G
    • 583. Pascal G Le 06/02/2013
    Des quizs portant sur le thème "raison et réel" sont disponibles dans votre espace. Cependant, comme il s'agit de quizs qui sont repris de l'année dernière, il y a donc certaines questions qui "manquent", et d'autres auxquelles vous aurez sans doute du mal à répondre.
    Je mettrai bientôt en ligne une version "actualisée" ; en attendant, j'ai indiqué en haut de chaque quiz les questions auxquelles vous ne saurez sans doute pas répondre.
    Entraînez-vous bien !
  • Élève TL2
    • 584. Élève TL2 Le 05/02/2013
    Bonsoir,

    Il y a environ une semaine, vous nous aviez dit que vous n'auriez probablement pas le temps de faire "rapidement" les quizzs sur la raison et le réel. J'aurais donc voulu savoir si, finalement, vous pensez pouvoir nous les poster avant l'épreuve de vendredi matin ? Car il est vrai que, en plus du cours qui est relativement dense, les quizzs nous aident beaucoup dans nos révisions...

    Merci d'avance,
    Bonne soirée.
  • Pascal G
    • 585. Pascal G Le 30/01/2013
    Bonsoir élève TL2,

    Merci beaucoup pour ce commentaire ; il est toujours assez magique de savoir qu'un élève a pris plaisir à lire et découvrir un texte.
    Fort malheureusement, le contexte et les raisons qui conduisent à l'approche d'un texte durant l'année tendent bien souvent à en restreindre la "contemplation" ; comme le veut Bergson, les filtres et les perspectives utilitaires sont largement incompatibles avec la beauté d'un texte, que cette beauté soit celle de sa forme, de ses idées, ou des deux.
    Merci donc, et bonne soirée
    Pascal G.
  • Elève TL2
    • 586. Elève TL2 Le 30/01/2013
    Bonjour,
    Le texte de Nietzsche qui était le sujet de l'explication de texte facultative est vraiment un texte magnifique ça a été un plaisir de le lire et le découvrir, bien qu'il soit complexe à expliquer.
    Bonne journée.
  • Pascal G
    • 587. Pascal G Le 24/01/2013
    Les définitions sont en ligne dans l'espace STG (mis à jour mercredi soir). Bonne lecture !
  • Cindy TSTG1
    • 588. Cindy TSTG1 Le 23/01/2013
    Bonjour,
    Aimerai avoir où savoir ou sont les définitions.
    Merci par avance.
  • Pascal G
    • 589. Pascal G Le 20/01/2013
    Bonjour Mikail,

    Sur le polycopié du sujet, je lis : "Pour le 18 janvier : traiter la question 3" ; le 18 janvier étant une journée banalisée, le devoir est donc à rendre pour la séance suivante... c'est-à-dire demain (pour un groupe) ou mardi (pour l'autre groupe.

    Il sera encore possible de me les rendre mercredi matin, avant 09 heures dans mon casier, mais c'est le dernier délai. Vendredi matin aura lieu le DS, et je n'ai aucune envie de recevoir 70 copies en même temps... et je ne voudrais pas vous empêcher de réviser !

    Bon courage !
  • Mikail
    • 590. Mikail Le 20/01/2013
    bonjour monsieur,
    On vient de m'informer que la question 3 du sujet 3 est à rendre pour demain ?
    Bonne journée à vous, Mikail TSTG1
  • Pascal G
    • 591. Pascal G Le 27/12/2012
    Bonsoir Eléonore,

    Le terme d'activité a ici un sens large : c'est... ce que nous faisons, notre rapport au monde. L'homme fait essentiellement deux choses : il pense, et il agit ; d'où l'existence de deux domaines : la pensée et l'action.
    Durkheim cherche à montrer que, dans chacun de ces deux domaines, on retrouve une même dualité.

    Dans le domaine de la pensée, il y a d'un côté tout ce qui est de l'ordre de la sensation (sensation de couleur, de plaisir, etc.), et de l'autre ce qui est de l'ordre de la pensée conceptuelle (raisonnement, etc.)

    Dans le domaine de l'action, il y a ce que nous faisons pour satisfaire un désir ''sensible'', qui est lié au corps (comme la faim, la soif, ou le désir sexuel), et il y a ce que nous faisons pour des raisons morales.

    Il faut donc trouver ce qu'il y a de commun, d'une part, à la sensation et à l'action motivée par un désir sensible (la réponse est dans le texte) et, d'autre part, à la pensée conceptuelle et à l'action morale (idem).

    Ce qui, normalement, doit se trouver lié à l'opposition clé du ''personnel'' et de ''l'impersonnel''.

    Bonne recherche !
  • Eléonore Tes1
    • 592. Eléonore Tes1 Le 27/12/2012
    Bonjour,
    dans l'explication de texte à rendre après les vacances, j'aimerai savoir ce que veut dire exactement le terme "activité" à la ligne 8 du premier texte. Aussi est-ce que quatre séquences conviennent à l'explication de ce texte?
    Merci et bonne vacances
  • Pascal G
    • 593. Pascal G Le 15/12/2012
    Bonjour élève TL2 (l'anonymat n'est pas une obligation...)

    Je reprends la dernière phrase :
    "Mais, outre que la perfection mécanique apporte l'ennui, c'est un grand désordre aussi quand l'ouvrier n'a point de part à l'œuvre, et toujours recommence, sans posséder ce qu'il fait, sans en user pour apprendre encore. »"

    Cette phrase s'inscrit dans le prolongement du reste du texte ; la perfection technique, c'est d'abord ici la conformité absolue à un modèle. Une copie "parfaite", c'est une copie absolument identique à un modèle déjà donné. Ce qui implique qu'il n'y a pas réellement de place pour l'invention, la création, etc. Il ne devrait pas être très difficile de montrer en quoi, dans le cadre de ce texte, cela tend à réduire le bonheur que l'on peut prendre à l'action.

    Par ailleurs, la phrase introduit le concept de compréhension, qui s'oppose ici à celui de répétition. Il y a une grosse différence entre répéter indéfiniment un geste ou une phrase sans comprendre ce que l'on fait, et le fait de produire quelque chose qui a un sens pour nous et dont on participe à l'élaboration, la conception, la création.
    On ne se développe pas réellement soi-même dans le premier cas, l'activité ne nous permet pas d'accroître nos capacités ; en revanche, dans le deuxième cas, cela semble beaucoup plus probable...

    Voilà ; n'hésitez pas à poser des questions un peu plus tôt. J'hésite d'autant moins à vous donner des éléments précis d'explication que cela ne désavantage pas ceux qui s'y prennent à l'avance...

    Bon courage !
  • Elève TL2
    • 594. Elève TL2 Le 15/12/2012
    Bonjour,
    J'ai choisis le texte d'Alain et pense l'avoir compris. Cependant, j'ai beaucoup de mal à comprendre (et donc à interpréter) la dernière phrase du texte, cela me gêne parce qu'elle me paraît hyper importante... J'aimerai un petit éclaircissement si possible.
    Merci d'avance!
  • Pascal G
    • 595. Pascal G Le 09/12/2012
    Bonjour élève TL2,

    Décidément, vous avez tendance à voir des pièges partout.. à croire que vos enseignants sont de machiavéliques personnages.

    Non, il n'y a pas de pièges, même s'il faut se garder de trop "découper" le texte d'Alain. Le texte se présente plutôt comme une variation (au sens musical) autour d'une même idée, qui est reprise plusieurs fois en partant d'un angle un peu différent.

    Le but est donc moins de retrouver des étapes réellement distinctes que de repérer à chaque fois la "modulation" de la thèse envisagée par l'auteur : on peut ainsi voir la thèse s'affirmer et s'affiner peu à peu, en partant du rôle de l'action, qui devient apprentissage, qui devient travail, etc.

    Bon courage !
  • Eleve Tl2
    • 596. Eleve Tl2 Le 09/12/2012
    Bonjour,
    Les parties du texte d'Alain sont-elles démarquées par les paragraphes, ou cela est-il un "piège"?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 597. Pascal G Le 05/12/2012
    Bonsoir Charlène,

    Décidément, cela devient les liaisons dangereuses.

    Je maintiens que le fait de qualifier un acte ne revient pas à qualifier son auteur, pour la bonne et simple raison qu'un sujet ne s'épuise pas dans son action (de même qu'inversement, une oeuvre déborde son auteur de toutes parts).

    A mes yeux, des personnes oxymoriques ("spirituels sous des apparences stupides", si l'on s'en tient à l'étymologie) peuvent donc tout à fait commettre des actes mor(é)oxyques.
    Passer de la qualification de l'acte à celui d'un comportement, et de ce comportement à l'identité d'un sujet, c'est, me semble-t-il, aller fort vite en besogne.

    Par ailleurs, dire que : "L'excentricité ne doit rien à quoi que ce soit, elle n'a ni degré de maturation ni temps pour s'établir" n'a rien d'évident.

    L'excentricité est par essence relative (à un centre), et je ne vois pas pourquoi elle serait nécessairement irréfléchie. Il peut certes y avoir une excentricité spontanée, mais il me semble que l'excentricité peut tout aussi bien être un masque ; dans le pire des cas, une pose, dans le meilleur, un art. On peut cultiver l'excentricité (et la faire accéder, donc à la maturité), selon un mode qui ne déplairait sans doute pas à Oscar Wilde...


    Et pour le "du coup"... c'est dommage !J'avoue que le lien de causalité entre l'introversion de l'individu au sein de son monde, et la nature philosophique de ce monde me paraissait intéressante. Ne serait-ce que pour l'élucidation de ce en quoi consiste un monde philosophique !

    Bonne nuit à toi,

    PG
  • Élève TL2
    • 598. Élève TL2 Le 02/12/2012
    Bonsoir,
    Savez-vous quand est-ce que vous allez faire les quizzs sur le thème de la liberté ?
  • Charlène ROGNARD
    • 599. Charlène ROGNARD Le 02/12/2012
    Bonjour,

    Le "du coup" de ma deuxième ligne se traduit par "en fait", car si nous vous avons demandé des sujets philosophiques c'est dans le but de les assigner à un personnage qui "du coup" serait celui décrit. Il n'y a là aucune signification résignée ou péjorative.

    Pour ce qui concerne la deuxième partie, je n'avais pas en tête le sens "malin" ou "fin" que le mot excentrique fait ressortir. Je visai le sens "égarement" et qui, par extension, selon votre phrase s'apparenterai à de la stupidité. L'excentricité n'est pas un synonyme de stupidité d'après le dictionnaire ni celui d'un mot rafistolé. L'excentricité ne doit rien à quoi que ce soit, elle n'a ni degré de maturation ni temps pour s'établir.

    De plus, la décomposition du "oxymorus" que vous avez transformé en "moroxyque" soulève en moi une question.
    Penser l'acte stupide c'est penser que l'auteur de l'acte l'a stupidement réalisé, stupidement élaboré, c'est donc penser l'auteur de l'acte stupide.
    Dois-je croire ce qui est écrit ou réfléchir ce qui est écrit ?

    Bonne journée, Charlène.
  • Pascal G
    • 600. Pascal G Le 01/12/2012
    Bonsoir Charlène,

    Il faudra un jour que tu m'expliques le "du coup" de ta deuxième ligne.
    Et par ailleurs, la notion d'excentricité confidentielle ressemble fort à un oxymore... Et encore plus quand on donne à ce terme son sens étymologique (''oxus'' signifie certes fin, malin, voire spirituel, mais ''moros'' signifie "niais, stupide, idiot'' ; du coup je proposerais bien, pour qualifier ton excentricité à vocation confidentielle, le néologisme de ''moroxyque", que l'on pourrait définir par ''idiot sous une apparente spiritualité''. Il va de soi que je parle ici du geste, pas de son auteur )
    Bravo pour le nom de la troupe ; c'est nettement mieux que (par exemple) les fous alliés. Et pour ce qui est de la pièce, si vous décidez de venir, n'hésitez évidemment pas à prévenir vos anciens profs ; ils feront circuler l'information (plusieurs enseignants, dont moi-même, avaient reçu l'info lors du dernier conseil de classe, donc trop tard.)

    Bonne chance !
  • Pascal G
    • 601. Pascal G Le 01/12/2012
    Bonsoir Jessica,

    Il me semble que le début du texte correspond déjà à un début d'argumentation, qui démontre qu'effectivement, à un certain problème , on ne peut tout simplement pas apporter de réponse... ou plutôt que la réponse est qu'il n'y a pas de solution.

    Donc il n'y a pas de ''piège'' dans mon texte ; en fait, l'une des seules difficultés en ce qui concerne le contenu du texte, c'est qu'il ne faudrait pas entièrement évacuer ce qu'il contient de "positif". Certes, il n'y a pas de... (etc.), mais l'on peut toutefois proposer... (etc.), ce qui est très différent. Il faut donc aussi expliquer ce que l'on peut proposer, d'où on le tire et pour qui cela vaut.
    Ce n'est pas l'élément principal du texte, mais il ne faudrait pas le court-circuiter. Montrer ce que l'on peut proposer, c'est aussi une manière de montrer ce que, en revanche, on ne peut pas trouver.

    Bon courage !
  • Jessica TL2
    • 602. Jessica TL2 Le 30/11/2012
    Bonsoir,

    J'ai une question qui porte sur l'explication de texte qui est à rendre pour le 17 décembre. Globalement, il me semble que la question à laquelle le texte cherche à répondre est assez implicite, ou cité dans les premières phrases du texte ; mais, est-il possible que cette question se trouve tout à la fin du texte de manière "très explicite" ? Ou est-ce peut-être un piège dans lequel il ne faut justement pas tomber... ? (le texte dont je parle est celui de Kant)

    Merci d'avance !
  • Charlène ROGNARD (et Eva MELINAND)
    • 603. Charlène ROGNARD (et Eva MELINAND) Le 30/11/2012
    Bonjour,
    d'abord merci beaucoup pour tous ces sujets.

    L'un de nos personnages est plutôt atteint (plus que les autres) et est dans son monde (philosophique du coup) et c'est pour cette raison que nous cherchions un thème compliqué. Nous pensions faire intervenir le personnage de manière récurrente sur le même sujet.
    Sinon le sujet principal de la pièce porterait plutôt sur la psychopathie de chacun. Difficile à décrire sans tout dévoiler.
    Je pense être attirée par le sujet "Exégèse et herméneutique dans la scolastique post-augustinienne", il y a un côté très droit et sérieux qui pourrait contraster avec le personnage.

    Ensuite, j'espérais secrètement que mes excentricités au bac resteraient confidentielles ... mais apparemment non. En réalité, si j'avais eu une note comprise entre 5 et 7 au bac en Histoire (notes que je me suis débrouillé pour avoir toute l'année), jamais je n'aurai eu mon bac au rattrapage, j'ai donc choisi de me rétamer pour briller au rattrapage ... de me rétamer de manière joviale bien entendu.

    Pour terminer, Les Alliés Nés (nom de notre troupe) pensent très fort à venir jouer leur pièce au lycée une fois au point. Ce sera l'occasion de jouer, enfin, devant les profs. L'année dernière nous avons mal fait circuler l'information et nous en avons été déçus.

    Sur ce, je vous dit au revoir.
    Bonne continuation, Charlène.
  • Pascal G
    • 604. Pascal G Le 21/11/2012
    Bonjour Charlène, Bonjour Eva,

    Ravi d'avoir de vos nouvelles, surtout pour apprendre que vous vous adonnez à la dramaturgie.

    La dernière fois que j'avais entendu parler de Charlène, c'était au sujet de sa prestation en histoire-géo le jour du bac... décidément, la transgression des règles n'est pas nécessairement un signe de liberté kantienne !

    Si vous cherchez un sujet caricaturalement philosophique, ce n'est pas très difficile à trouver ; mais ce serait mieux si vous me précisiez de quel type de thème il s'agit dans la pièce : thème de débat de café-philo ou sujet de thèse ? Dans les sujets rebutants, on notamment :

    a) les "passages obligés" d'étudiants en philo : par exemple : l'ordre naturel est-il le signe d'une finalité intrinsèque du monde ? Ou (même problème) le concept de nature est-il solidaire d'une téléologie ?

    b) les sujets techniques : la distinction entre Sinn et Bedeutung dans les Philosophische Bemerkungen de Wittgenstein. Ou : la notion d'intuition catégoriale dans les Logische Untersuchungen de Husserl.

    c) les sujets érudits : rôles et enjeux du concept d'arbitrage dans le rationalisme classique. Ou : "Exégèse et herméneutique dans la scolastique post-augustinienne"

    Si vous me donnez quelques indications, je peux peut-être essayer de trouver des sujets de méditation plus appropriés...

    Si vous parvenez à terminer la pièce, je serai bien sûr ravi de la lire

    Bonne continuation à toutes les deux,

    PG
  • Charlène ROGNARD (et Eva MELINAND)
    • 605. Charlène ROGNARD (et Eva MELINAND) Le 20/11/2012
    Bonsoir,
    je suis une ancienne de vos élèves de terminale littéraire (et oui ancienne :) ), je viens vous déranger car je co-écris avec Eva Mélinand une pièce de théâtre et nous aurions besoin d'un thème philosophique bien compliqué à comprendre, du style "quand on le voit on a pas envie d'y réfléchir".
    Bien le bonsoir.

    Charlène Rognard.
  • Pascal G
    • 606. Pascal G Le 19/11/2012
    Pour les TL : information de Madame Ferré à diffuser ; ce soir, sur NRJ 12, passe "Orgueil et préjugés" : à consulter ou enregistrer sans modération, donc !
  • Pascal G
    • 607. Pascal G Le 18/11/2012
    Bonjour Flore,

    Le terme "d'industrie" désigne de façon générale les activités de production de l'homme ; dans le texte, on pourrait le traduire par "les affaires", les occupations auxquelles se livrent les hommes pour s'enrichir.
    L'ambitieux habile est moins un dictateur que celui qui va utiliser les procédures de désignation des représentants politiques (vote, etc.) pour se hisser au sommet de la hiérarchie politique ou il pourra, par la suite, exercer un pouvoir qui s'apparente à du despotisme.
    Le "bruit des passions publiques" renvoie surtout à l'agitation, aux manifestations de mécontentement qui peuvent effrayer ceux qui se soucient avant tout d'ordre et de sécurité.
    La paix publique... c'est la paix publique ! C'est-à-dire principalement ici l'ordre public, l'absence de conflits violents.
    En ce qui concerne tes deux dernières questions, elles engagent la thèse du texte...
    Se jeter hors de la liberté, c'est se placer dans une situation où la liberté n'est plus garantie, où je renonce à mes libertés au profit d'autre chose.
    Quant à la doctrine de l'intérêt, ce sont le règles que l'on doit suivre pour veiller à notre intérêt personnel ; celui qui suit la doctrine de l'intérêt, c'est celui qui fait ce qu'il faut faire pour optimiser ses avantages.
    Mais attention : le texte ne dit pas que les citoyens SUIVENT la doctrine de l'intérêt, mais qu'ils CROIENT la suivre. Il faut donc se demander si, selon Tocqueville, on travaille réellement dans son intérêt en se désintéressant des affaires publiques...
    Est-il réellement dans l'intérêt des citoyens de se consacrer uniquement à leurs affaires sans plus se préoccuper de politique ?
    Bon courage...
  • Flore
    • 608. Flore Le 17/11/2012
    Bonjour, je voulais savoir si (dans l'explication de texte de Tocqueville (TES) )
    - le mot "industrie" signifiait leur vie ou leurs habitudes ?
    -"un ambitieux habile" = "l'homme qui doit l’enchaîner peut paraître " = dictateur ?
    -"moindre bruit des passions publiques" = rumeurs ?
    -"Paix publiques" = paix ?
    et je n'arrive pas à comprendre "suivre la doctrine de l’intérêt" ainsi que " se jeter hors de la liberté" .
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 609. Pascal G Le 10/11/2012
    Bonsoir Laura,

    Tu peux ; la seule condition est de ne pas présenter le propos en question comme un discours d'autorité, c'est-à-dire de ne pas exiger du lecteur qu'il admette comme une évidence que l'auteur du propos a nécessairement raison.
  • Laura TL2
    • 610. Laura TL2 Le 10/11/2012
    Bonsoir,

    Puis-je commencer mon introduction en citant les propos d'un homme politique faisant l'éloge de la transgression pour mieux problématiser mon sujet, même si cet homme n'est pas un philosophe ou particulièrement reconnu pour sa sagesse?

    Merci d'avance!
  • Pascal G
    • 611. Pascal G Le 10/11/2012
    Oui, cela peut être possible !
  • Eleve Tl2
    • 612. Eleve Tl2 Le 10/11/2012
    Bonjour,
    Je voudrais savoir si cela peut-être possible de vous rendre le devoir tapé à l'ordinateur ?
    Je vous en remercie.
  • Pascal G
    • 613. Pascal G Le 09/11/2012
    Bonsoir élève TL2,

    D'après ce que tu dis, il n'est pas sûr qu'il y ait absolument besoin d'une troisième partie, du moins si tu restes dans la même perspective. Si ta partie énonce clairement à quelles conditions oui, et pourquoi, et que la seconde nous explique clairement pourquoi non si ces conditions ne sont pas respectées (cela semble ressembler à ce que tu annonces dans ton message), il est clair qu'une troisième partie consacrée aux conditions risque fort d'être redondante...
    Sauf si tu l'utilises pour ouvrir une autre perspective sur le sujet ; par exemple en demandant si la liberté a besoin de signes (une liberté que rien ne vient manifester est-elle encore une liberté ?), ou s'il peut y avoir des signes de liberté qui soient de réelles preuves de la liberté (quelque chose peut-il prouver l'existence de la liberté ?), ou si la liberté ne consiste pas avant tout à "faire signe" (vers une autre manière de vivre, une autre organisation des rapports humains, une autre manière de voir le monde, etc.), à faire signe vers d'autres "possibles", etc.
    Une troisième partie doit, soit résoudre le problème qui découle des deux premières (mais dans ce cas, il faut que les deux premières aboutissent à un problème), soit opérer un travail de reformulation du sujet qui ouvre de nouvelles perspectives, de nouveaux enjeux.
    Dans tous les cas, elle doit apporter quelque chose, sans quoi il vaut mieux s'en passer : faire une troisième partie pour "faire une troisième partie", ça n'a évidemment pas de sens. certains de mes corrigés cette année n'auront d'ailleurs que deux parties (du moins, c'est probable).
    Bon courage !
  • Eleve TL2
    • 614. Eleve TL2 Le 08/11/2012
    Bonsoir,

    Je suis en TL2 et je souhaitais vous poser une question au sujet de la dissertation, et plus particulièrement pour le brouillon et la recherche des parties. Mes deux premières parties sont bien en place, je ne compte plus les toucher, en revanche, j'ai beaucoup de mal pour ma troisième partie, je pense la faire sur les conditions, mais j'ai l'impression de déja trop en parler lors de mes parties précédentes, ce qui fait que lorsque je veux rédiger mes parties, soit je mets les conditions dans la troisième parties, et je n'ai plus assez de matière pour les deux premières, soit je les laisse et je n'ai plus de troisième partie...
    Un peu d'aide serait la bienvenue... Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 615. Pascal G Le 05/11/2012
    Bonsoir Camille,

    Il me semble, étant donné ce que tu dis, que ton problème vient surtout du fait que tu offres des éléments de solution plutôt que tu ne poses un problème...
    Poser un problème, ce n'est pas dire : à telles conditions oui, mais à telles conditions non. Cela, ce n'est pas un problème, c'est une solution !
    Un problème se présente le plus généralement sous la forme : apparemment oui, parce que..., mais il semble aussi que non, parce que... (= contradiction).
    Et, dans ce cas, la formulation du problème consiste justement à se demander ''à quelles conditions" oui, et pourquoi (et pourquoi non si ces conditions ne sont pas remplies).
    Je pense que cela devrait t'aider à résoudre ton problème... ou plutôt, à le poser.
  • CamilleTL2
    • 616. CamilleTL2 Le 04/11/2012
    Bonjour,
    Pour la dissertation, je n'arrive pas à "dépasser" les 2 réponses au sujet qui s'opposent. Je parviens à trouver à quelles conditions la transgression est le signe de la liberté, à quelles conditions elle ne l'est pas mais ce qui pourrait correspondre à l'étape "On formule clairement le problème qu'il faut résoudre" me pose problème car j'aboutis à une question qui ne mène à rien..
  • Pascal G
    • 617. Pascal G Le 28/10/2012
    Bonsoir élève TL2,

    Il n'y a pas de plan imposé en philosophie : le but du jeu est de parvenir à construire un développement qui débouche sur une prise de position claire à l'égard du sujet (une réponse claire n'est pas nécessairement une réponse unilatérale : elle peut être du type : oui, si telle et telle conditions sont respectées, non dans le cas contraire, et voilà pourquoi), sans pour autant passer sous silence les arguments qui peuvent être proposés pour les autres prises de position.
    Le plan doit donc justifier votre réponse, mais cette justification doit répondre aux objections qui pourraient se présenter.
    L'UNE des manières de le faire et d'exposer à la suite deux réponses opposées (oui / non) pour ensuite tenter de dépasser cette opposition (en posant par exemple les conditions auxquelles on doit apporter l'une ou l'autre réponse).
    Mais il est aussi possible de suivre un raisonnement plus linéaire, qui procède par étapes, en envisageant DANS les parties les arguments, les objections et les réponses.
    Dans le premier cas, les parties se différencient essentiellement par les réponses qu'elles apportent au sujet ; dans le second, elles se différencient surtout du fait des questions différentes qui y sont abordées (les grandes questions du sujet).
    Bon courage !
  • Eleve Tl2
    • 618. Eleve Tl2 Le 26/10/2012
    Pour la dissertation, faut-il faire un plan dialectique ou un plan thématique?
  • Pascal G
    • 619. Pascal G Le 10/10/2012
    Bonjour Almy,

    Ce qui permet de passer du contenu manifeste au contenu latent, c'est tout simplement l'interprétation du rêve, qui suit le chemin inverse du "travail du rêve" : il s'agit principalement de décomposer le rêve en ses éléments, sur lequel on opère un travail de libre associations ; le but étant de faire apparaître, à la lumière des contenus ainsi obtenus, le désir dont le rêve constitue la réalisation.

    Quant à la censure, ta question est justement ce qui pose problème dans le cadre de la "première topique" : on sait qu'elle bloque l'accès à la conscience de certains contenus psychiques, mais on ne sait ni en quoi elle consiste, ni d'où elle vient, ni comment elle procède.
    La seconde topique répond à ces questions en faisant du Surmoi l'instance de censure, instance issue de l'intériorisation des normes morales issues de l'environnement de l'individu, l'action du Surmoi étant le refoulement, lequel porte exclusivement sur le représentant pulsionnel, et non sur le quantum d'affect (pour plus de détails à ce sujet, cf. la fiche de synthèse qui lui est consacré, par exemple dans l'espace "TL", rubrique "synthèses".)

    PS : cette partie du site n'est pas réservée à mes élèves, et j'essaie de répondre aux questions qui sont posées. En revanche, je ne suis pas contre un petit effort dans l'expression... (CET article, je N'AI pas compris, certaineS choseS, pourquoi nous empêche-T-elle...)
  • Almy
    • 620. Almy Le 10/10/2012
    Bonjour je rentre en L1 de psychologie et après avoir lu cette article je n'es pas compris certaine chose.

    La première:est comment passe t-on du contenu manifeste au latent?

    La deuxième: est qu'est ce que la censure et pourquoi nous empêche telle de découvrir le contenu latent?

    Merci par avance.
  • Pascal G
    • 621. Pascal G Le 05/10/2012
    Question un peu tardive...
    La thèse de Hume concerne effectivement l'existence d'un "Moi". Si l'existence de quelque chose ne peut être attestée que si j'en fais l'expérience, si je la saisis par mes sens, ai-je réellement une sensation de "Moi" ? Puis-je expérimenter directement une chose telle que "Moi" ? Et si ce n'est pas le cas, en quoi devrais-je admettre que ce "Moi" existe vraiment ?
    Ce sont les questions qui sont impliquées par le texte ; la thèse... vous devrez la trouver tout seul !
  • Eleve Tl2
    • 622. Eleve Tl2 Le 03/10/2012
    Pour le texte de Hume, la thèse est-elle la non-existence du moi? Ou alors le fait que le moi n'est pas fondé sur des impressions, mais sur des expériences?
  • Eléonore
    • 623. Eléonore Le 01/10/2012
    Merci encore pour vos réponses, elles m'ont été d'une grande aide pour traiter mon sujet.
  • Pascal G
    • 624. Pascal G Le 01/10/2012
    Réponse à une inconnue,

    Le "tétrapharmakon" est une expression tirée de la philosophie d'Epicure, qui signifie "quadruple remède". Elle fait référence au fait que, pour Epicure, il y a quatre causes fondamentales du malheur humain : la peur de la mort, la peur des dieux, la peur de la douleur et ce que l'on pourrait résumer par la "peur de l'avenir".

    A ces quatre causes de troubles, qui s'opposent donc au "bonheur", conçu par Epicure comme absence totale de troubles du corps (aponie) et de l'âme (ataraxie), il faut donc apporter un quadruple remède : ce qui constitue le "tétrapharmakon".

    Pour une présentation plus détaillée du tétrapharmakon épicurien, vous pouvez consulter cette page du site :

    http://ibahiyya.e-monsite.com/pages/archives-cours/cours-sur-le-bonheur/epicure-et-le-tetrapharmakon.html

    Bonne lecture !
  • inconnue
    • 625. inconnue Le 01/10/2012
    que veut dire "Le Tétrapharmakon"
  • Pascal G
    • 626. Pascal G Le 01/10/2012
    En ce qui concerne la conclusion de l''explication de texte, le but est de ménager un espace pour ce qui constituait traditionnellement la partie "commentaire". L'idée est donc de sortir de la simple explication de "ce que dit l'auteur" pour mettre en lumière les enjeux de cette prise de position.

    Quel est le problème qu'il affronte dans ce texte ? A quelles autres prises de position s'oppose-t-il ? En quoi ce problème peut-il nous concerner aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'implique cette prise de position ? etc.

    Telles sont les questions que vous devez vous poser pour montrer au correcteur que vous vous êtes approprié le texte, que vous n'êtes pas seulement un "explicateur passif", mais que vous êtes aussi celui qui parvient à penser à partir du texte, à se nourrir du texte pour construire sa propre réflexion.

    En ce qui concerne le texte de Hume, il faut se demander ce qu'implique l'idée selon laquelle je ne peux jamais percevoir mon "moi" (ce qui nous conduit dans le texte à mettre en doute le fait que ce "moi" existe bien...)

    Par exemple (mais ce n'est qu'un exemple), si le "moi" n'est toujours qu'une hypothèse, une construction de mon esprit, puis-je encore parler d'un "vrai" moi ? Puis-je vraiment constituer un "moi" cohérent à partir de toutes mes sensations, toutes mes impressions, ou ce "moi" n'est-il que le produit d'une "reconstruction", comme on construit un "personnage" en sélectionnant tels ou tels traits de caractère ?

    En d'autres termes : le "moi" existe-t-il indépendamment des images que j'en produis, des représentations que je m'en fais, des personnages en lesquels je l'incarne ?

    Bon courage !
  • Pascal G
    • 627. Pascal G Le 01/10/2012
    Bonjour Eleonore,

    Il me semble que ton idée est très judicieuse : l'histoire est un domaine pertinent pour montrer les limites d'une procédure "inductive", fondée sur des anticipations constituées à partir de régularités observées dans le passé. Toute procédure inductive part de l'hypothèse selon laquelle ce qui s'est produit précédemment se re-produira dans l'avenir. Ce qui revient à nier la dimension proprement "historique" du temps, en l'appréhendant selon le schème de la répétition.

    En ce qui concerne des êtres inanimés ou non conscients (comme des atomes, par exemple), cette procédure a du sens, car il y a de fortes chances pour que le comportement d'un atome au Moyen-Âge et son comportement en 2025 soient à peu près identiques... le comportement de l'atome n'étant pas déterminé par des paramètres culturels (son comportement, pas la représentation que l'on s'en fait, évidemment).

    En revanche, dès qu'il s'agit d'un comportement humain, c'est-à-dire du comportement d'un être doté de raison, de conscience et donc de liberté, du comportement d'un être dont les actes façonnent son environnement et sont influencés par lui, on entre dans un cercle "dialectique" qui empêche de concevoir le temps sur le mode d'une simple répétition.

    Les actes de l'homme (sur la nature et sur les autres hommes) transforment son environnement (naturel et social), et cet environnement à son tour influence le comportement des hommes : d'où une circularité qui débouche sur la dimension proprement "historique" du temps humain, temps du "devenir" et non pas seulement temps immuable de la physique.

    Sans entrer dans les détails de la pensée de Hegel (qu'il faut toujours manier avec précaution), on peut souligner la manière dont Marx "reprend" l'une de ses formules (que je n'arrive malheureusement pas à resituer) selon laquelle les grands événements se produisent toujours deux fois : Marx, dans les premières lignes de son livre "le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte", ajoute : " la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce."

    L'idée de Marx ici rejoint notre interprétation du texte de Hegel : lorsque l'on essaie de "re-produire" à l'identique une séquence passée, le contexte historique étant différent, la seconde version n'est qu'une caricature comique de la première : Napoléon "le petit" (appellation de napoléon III que l'on doit à Victor Hugo) n'est qu'un avatar burlesque du premier, et la révolution de 1848 n'est qu'une réédition caricaturale de la première.

    Cette approche nous conduit sans doute à remettre en cause, dans une perspective plus contemporaine dans ses enjeux, toute velléité de retour à un "âge d'or" (je crois vous en avoir parlé l'année dernière dans un passage du cours sur Nietzsche et l'histoire. Vouloir "reproduire" une époque du passé posée comme situation idéale, c'est nier l'historicité de l'homme, tenter de faire abstraction du devenir historique, ce qui aboutit généralement, soit au désespoir, soit à la tyrannie.

    Et il serait peut-être intéressant ici de mobiliser l'idée d'interprétation, telle que nous l'avions posée (je crois) dans un contexte religieux. Il y a deux façons "d'imiter" les agissements d'un prophète (Moïse, Jésus, Muhammad...) : soit on cherche à reproduire à l'identique des actes qui ont eu lieu dans un autre contexte (et l'on risque alors de tomber dans "l'anachronisme" que nous venons de souligner) ; soit on cherche à retrouver le sens de la règle qu'ils suivaient : la manière dont le Christ, par exemple, a appliqué la Loi juive (face aux Pharisiens, par exemple, lorsqu'il fut confronté à la femme adultère) nous renseigne sur le SENS que lui donnait à cette loi (et qui, pour les chrétiens, est le véritable sens).

    Mais ce prolongement ne doit être choisi que s'il est cohérent avec ton plan, ce qui n'est pas évident.

    Amicalement,

    PG
  • Eléonore
    • 628. Eléonore Le 30/09/2012
    Merci beaucoup ! ,
    je voulais en fait me servit de Hegel pour démontrer que le caractère individuel d'un évènement historique empêchait le fait de pouvoir s'appuyer sur un principe universel pour savoir comment agir (le sujet de ma dissertation étant "Que nous enseigne l'expérience ?") mais j'ai peur de mal interpréter la pensée de Hegel...
  • Elève TL2
    • 629. Elève TL2 Le 30/09/2012
    Bonjour,
    Pour l'explication de texte, je n'ai pas très bien saisi ce que vous attendez que l'on mette dans la conclusion.
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 630. Pascal G Le 30/09/2012
    Bonjour Eléonore,
    J'avoue ne plus savoir dans quelle mesure j'avais mobilisé Hegel pour parler de ce rapport entre histoire et expérience. Si je l'ai fait, je me suis probablement référé (mentalement ou explicitement...) à ce texte assez connu, tiré de "La raison dans l'histoire".

    On recommande aux rois, aux hommes d'État, aux peuples de s'instruire principalement par l'expérience de l'histoire. Mais l'expérience et l'histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n'ont jamais rien appris de l'histoire, qu'ils n'ont jamais agi suivant les maximes qu'on aurait pu en tirer. Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation si particulière, que c'est seulement en fonction de cette situation unique qu'il doit se décider : les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée. Dans le tumulte des événements du monde, une maxime générale est d'aussi peu de secours que le souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent; il n'a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l'actualité. L'élément qui façonne l'histoire est d'une tout autre nature que les réflexions tirées de l'histoire."

    Bien que cette "interprétation" passe sans doute à côté de ce que le texte a de réellement intéressant, on rapporte souvent ce texte à l'idée selon laquelle la seule leçon que l'on peut tirer de l'histoire, c'est qu'il n'y a pas de leçons à en tirer... (ou du moins que ceux qui "font" l'histoire ne la font pas sur la base des enseignements que leur délivre l'étude du passé : il y a hétérogénéité entre les logiques de la connaissance rétrospective et celle de l'action prospective).

    Si c'est bien cet enjeu qui t'intéresse, et que tu souhaites qu'on approfondisse un peu la lecture de ce texte, n'hésite pas à remobiliser cet espace. Je serai ravi si tes cours et ce site peuvent t'être utiles pour ton passage en prépa. Bon courage à toi !

    PG
  • Pascal G
    • 631. Pascal G Le 30/09/2012
    Bonjour,
    En règle générale, rappeler le sens d'un terme important n'est jamais du "temps perdu" dans une explication. Chaque étape a sa fonction : l'introduction présente la thèse et la structure de l'argumentation, le développement élucide le sens du texte en explicitant son contenu.
    Donc : ne jamais s'interdire de revenir sur un point déjà indiqué en intro, si cela vous semble utile pour éclairer le sens du texte.
    Comme je vous l'ai indiqué en cours, faire une explication de texte implique (que vous le vouliez ou non...) de prendre la place d'un enseignant qui devrait faire comprendre un texte à des élèves ; or il est très rare qu'un enseignant s'interdise de rappeler une définition sous prétexte qu'il l'a déjà précisée au début du cours...
    Bon courage !
  • Elève TL2
    • 632. Elève TL2 Le 30/09/2012
    Bonjour,

    Est il nécessaire de définir les notions abordées dans l'étape b) de l'introduction pour l'explication de texte?

    Merci d'avance!
  • Eléonore
    • 633. Eléonore Le 29/09/2012
    Bonjour,
    confrontée à mon premier devoir de philosophie en classe préparatoire, j'en suis venue à rechercher mes cours de l'année dernière sur l'Histoire. Je me rappelle que vous aviez évoqué le problème lié à l'Histoire et l'expérience (l'Histoire n'ayant pas le rôle d’empêcher de "refaire les erreurs du passé") mais je ne trouve aucune trace écrite dans mes cours. Faisiez-vous ici référence à un texte de Hegel ?
    Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 634. Pascal G Le 26/09/2012
    Bonsoir,
    Il n'est pas nécessaire de citer tout le texte : le correcteur l'a sous les yeux, ou alors c'est qu'il le connaît pas coeur. Mais il faut toujours s'y référer, pour que le sens des termes clé soit élucidé, et que l'on sache de quel passage du texte on est en train de faire l'explication.
    Du coup l'une des manières les plus simples de citer le texte, c'est d'intégrer les notions ou les expressions (citées entre guillemets) dans votre travail de reformulation (étape 1).

    Par exemple : "pour Rousseau, privée de la conscience la raison est "sans principe" : c'est-à-dire qu'elle ne dispose d'aucune règle fondamentale lui indiquant la direction qu'elle doit prendre, les buts qu'elle doit poursuivre."

    Quand il s'agit de formules clé, n'hésitez pas à les citer intégralement, pour les décomposer ensuite ; on peut également expliciter le sens de la formule avant de la citer, ce que font souvent les profs (cela évite la confrontation avec une formule qui,; sans préparation, semblerait abstruse, voire absconse .

    Par exemple : "pour Nietzsche, lorsque la libération extérieure d'un instinct se trouve entravée du fait des formes de répression exercées par l'Etat, l'instinct n'est pas détruit : mais c'est à l'intérieur même de l'individu qu'il trouve une forme de décharge, une voie de libération : c'est ce que Nietzsche appelle "l'intériorisation de l'homme"."

    En ce qui concerne la "liaison" des citations, le but est de mettre en lumière la logique du texte, de "suivre" un raisonnement. L'analyse d'une phrase doit donc nous conduire aux suivantes.

    Par exemple, il se peut qu'une phrase du texte soit illustrée par un exemple dans la phrase suivante ; dans ce cas le lien est évident, et il suffit de remarquer que "l'auteur illustre cette affirmation par l'exemple de..." avant d'analyser l'exemple (quel est l'exemple, en quoi vérifie-t-il la thèse, et pourquoi la vérifie-t-il ?)
    Il se peut aussi que la phrase soit suivie d'une objection, ou qu'elle nous conduise à une question à laquelle le reste du texte devra répondre. Dans ce cas, les formules (qui sont, en règle générale, de bons signes dans une copie...) sont du type : "C'est à cette question que l'auteur cherche ensuite à répondre", etc.
    Dans le texte de Nietzsche, par exemple, Nietzsche construit un "monologue à deux voix" : il s'invente un interlocuteur qu'il réfute à chaque fois que ce dernier répond à ses questions. L'explication doit accompagner ce "dialogue" en explicitant, à chaque fois, le sens de la question ou de la réponse.

    N'hésitez pas à "dramatiser" le texte (par exemple, en posant la question ou en formulant vous-même l'objection à laquelle la suite du texte répond, etc.)

    Dans tous les cas, c'est bien la thèse du texte qui doit être votre fil conducteur, car tout ce que dit le texte doit être rapporté à cette thèse.

    Voilà...
  • Eleve, TL2
    • 635. Eleve, TL2 Le 26/09/2012
    Bonjour,
    Pour l'explication de texte, faut-il citer tout le texte (groupe de mots par groupe de mots bien évidemment)? Et comment lier les citations dans une rédaction (éviter l'effet "catalogue" ou "liste de courses", etc..) ?
  • Marie Pe.
    • 636. Marie Pe. Le 06/07/2012
    D'accord ! Encore merci !
  • Pascal G
    • 637. Pascal G Le 23/06/2012
    Bonjour Alexandre,

    J'ai probablement utilisé le terme "aristotélicien" dans le cours... mais bien pour rattacher quelque chose à la pensée d'Aristote !
    Peut-être l'erreur vient-elle du fait que, concernant Aristote, nous avions souligné le fait que chez lui le langage humain, contrairement aux signes mobilisés par les animaux, permettait de distinguer le juste de l'injuste (alors que les cris des animaux ne sont là que pour différencier l'utile du nuisible)... c'est une hypothèse.
    Mais dans tous les cas, il n'y a, effectivement, pas de synonymie ! Le seul synonyme que je connaisse pour "aristotélicien" est "péripatéticien" : en référence aux promenades déambulatoires des disciples d'Aristote. Les péripatéticiens sont donc, en philosophie, ceux qui suivent la doctrine d'Aristote.
    Cela dit, attention, ce terme (notamment féminin) a d'autres sens, très différents, hors du champ philosophique, en référence cette fois à certain métier impliquant aussi une marche de long en large...
  • Alexandre S
    • 638. Alexandre S Le 21/06/2012
    Bonjour,

    Dans ma une copie de Bac, d'histoire précisément, je me suis aperçu avoir une fait une faute (plus ou moins gave je l'espère) : j'ai confondu manichéen et aristotélicéen. J'étais pourtant persuadé que le second était un.. synonyme du premier, mais tout les dictionnaires donnent comme définition : "Qui renvoie à la philosophie d'Aristote..". Je me souviens vous l'avoir entendu dire, et l'avoir compris dans ce sens qu'est "faire la difference entre le bien et le mal".. me suis-je donc trompé ?
  • Pascal G
    • 639. Pascal G Le 16/06/2012
    Bonjour Charline,

    Il ne s'agit pas d'une erreur de ta part : j'avais finalement renoncé à ''relancer'' la machine à distinction en cette fin de parcours, contrairement à ce qui était prévu au départ.
    L'idée que je voulais développer était que l'on pouvait distinguer, dans les registres de l'art "contestataire", ce qui était de l'ordre de la critique satirique (le plus vieux registre de la comédie), ce qui était de l'ordre de la dénonciation violente (on pourrait prendre appui sur Céline, par exemple) et ce qui appartient à un autre registre que je voulais caractériser comme espace de la ''subversion''.
    Le registre subversif pourrait être défini comme ce qui vient mettre en danger des valeurs établies, des normes sociales, des hiérarchies instituées, etc., mais sans les attaquer directement. Il s'agit du type d'oeuvres devant lesquelles le censeur "sent" qu'il y a là quelque chose qu'il faudrait condamner, mais sans que l'oeuvre laisse prise à la censure, soit parce que ce dont il s'agit est transposé dans un autre champ (on peut penser aux Fables de la Fontaine, qui ne sont pas toujours faciles à interpréter, d'ailleurs, même lorsque l'on admet qu'il s'agit bien de critique sociale ), soit parce que l'artiste valorise des idées, des valeurs, des modes de vie qui opèrent une rupture avec les conventions (sans pour autant consacrer son oeuvre à la critique explicite de ces conventions) ; je pensais ici, au départ, à Oscar Wilde.
    Il me semble qu'il n'est pas impossible de situer Rabelais dans ce troisième registre, registre subversif donc, de la critique artistique.
    Voilà...
    Bon week-end !
  • Minot Anne
    • 640. Minot Anne Le 15/06/2012
    Merci Beaucoup pour le quiz!!
  • Charline.B
    • 641. Charline.B Le 15/06/2012
    Bonsoir,
    j'étais en train de réviser le cours sur l'art, plus exactement la fin -> que peut être un engagement proprement artistique ? Or j'ai écrit qu'il y avait 3 possibilités mais le problème c'est que mon cours s'arrête à la première donnée : la critique satirique (erreur ou oubli de ma part) pourriez vous me dire quelles sont les deux autres ?
    Merci d'avance
  • Pascal G
    • 642. Pascal G Le 15/06/2012
    Bonjour Eleonore,
    En ce qui concerne la preuve téléologique, le terme vient de ''telos'', en grec, qui signifie la fin, le but. La preuve téléologique consiste à dire que le monde est semblable à une chose conçue en vue d'une fin, comme l'oeuvre d'un artisan.
    Ce qui distingue un objet artisanal d'une chose qui résulterait d'un simple hasard, c'est que toutes ses parties sont intelligemment agencées pour en faire un tout, plus ou moins systémique, intelligemment conçu en vue d'une fin.
    Or le monde apparaît bien comme un ensemble ordonné, comme un système intelligemment conçu et élaboré : la complexité ordonnée du monde tend donc à le faire apparaître comme l'oeuvre d'un Grand Artisan (Averroës), d'un Grand Horloger (Descartes).
    Il ne faut donc pas se laisser piéger par l'idée de but ; la preuve téléologique ne fait qu'affirmer que le monde fait penser à une chose qui aurait été intelligemment conçue et fabriquée par un Artisan suprême, en vue d'une fin. Il n'est pas nécessaire de savoir en vue DE QUOI le monde a été conçu pour que la preuve soit valable. On peut certes répondre à ces questions de façon générale (le monde a été conçu parce que Dieu a voulu s'incarner, par exemple) ou de façon locale (les êtres vivants sont intelligemment conçus en vue de leur survie et de leur reproduction). mais ce n'est pas essentiel pour la preuve téléologique.
    Pour Kant, par exemple, qui considère que cette preuve de l'existence de Dieu, bien qu'elle ne soit pas absolue (on peut refuser la conclusion), est la seule qui soit rationnellement correcte, la ''finalité'' du monde, c'est bien son organisation rationnelle, qui le fait apparaître ''comme si'' il avait conçu par un être intelligent. Quant à savoir en vue de quoi le monde a été conçu, c'est une autre question.
    Pour bien saisir le principe de la preuve téléologique, il ne faut pas hésiter à repartir de l'illustration vue en cours : si demain des hommes posent le pied sur mars, et y découvrent (comme les hommes du film ''La planète interdite'') une machine extraordinairement complexe, ils en déduiront (probablement) que cette machine ne s'est pas assemblée par un agencement spontané et aléatoire de particules, mais qu'elle a été conçue par un être intelligent. Le fait que ces hommes (c'est d'ailleurs le cas dans le film cité) ne sachent pas A QUOI sert la machine n'a pas beaucoup d'importance.
    Voilà...
  • Pascal G
    • 643. Pascal G Le 15/06/2012
    Il m'est difficile de répondre sans connaître la filière... on ne révise pas exactement la philo de la même façon en TL (8h, coeff 7) et en TST2S (2h, coeff 2).
    Cela dit, les quiz ont pour fonction d'entraîner votre mémoire, c'est-à-dire à sélectionner dans ce que nous avons vu ensemble ce qui permet de répondre à une question. Ce travail de mobilisation du cours est (généralement) très efficace dans l'optique du bac, puisque le but du jeu sera avant tout d'aller chercher, dans le contenu du cours, ce qui est pertinent pour traiter le problème posé.
    L'idée est que lire et relire le cours n'est pas très utile si l'esprit reste ''passif'' : la mémoire n'est pas un disque dur : elle ''n'imprime'' que ce dont on se sert pour résoudre un problème... comme nous l'avons vu avec Bergson.
    Bon courage !
    PG
  • Elève
    • 644. Elève Le 14/06/2012
    Bonsoir
    J'ai relu plusieurs fois mes cours malheureusement j'ai l'impression que je ne vais pas m'en sortir le jour du bac . . Pensez-vous que faire plusieurs fois vos quizz m'aidera lors d'une dissertation?
    Je ne sais plus comment réviser ayant l'impression de rien retenir . . Que me conseillez-vous ? Merci
  • Pascal G
    • 645. Pascal G Le 13/06/2012
    Bonsoir Fiona,
    J'ai mis un lien vers les textes que vous pouviez choisir pour ce DM (dont le texte de Freud, donc) dans votre espace TL / Cous sur le bonheur / Textes sur le bonheur. Bonne lecture !
  • Fiona
    • 646. Fiona Le 13/06/2012
    Bonsoir Monsieur, pourriez-vous mettre un lien pour le texte de Freud sur la technique disant qu'elle permet de résoudre les pb qu'elle a elle-même posés svp. Je le trouvais intéressant et je n'arrive plus à mettre la main dessus. Merci
  • Pascal G
    • 647. Pascal G Le 13/06/2012
    Bonsoir,

    Eleonore et Alexandre : je vous réponds bientôt.
    Anne : le premier quiz vient de sortir...
  • Minot Anne
    • 648. Minot Anne Le 12/06/2012
    Bonsoir Monsieur,
    Pourriez vous mettre un quiz sur le thème "La raison et le Réel"? (Excusez mon acharnement mais vos quiz me sont vraiment pratiques!) Bonne soirée.
    Anne MINOT
  • Eléonore
    • 649. Eléonore Le 09/06/2012
    Bonjour,
    pour le cours sur la religion vous avez parlé de preuve téléologique, j'ai cherché la définition ("étude de la finalité") mais le terme téléologique reste confus pour moi ainsi que son lien avec Averroës et l'existence de Dieu. Pourriez-vous m'éclairer sur ce sujet ? merci
  • Pascal G
    • 650. Pascal G Le 06/06/2012
    Bonsoir Julie,

    Puisque tu le demandes... je promets d'essayer ! Par contre je ne pense pas avoir le temps de le faire d'ici dimanche : ce sera donc plutôt en début de semaine.
  • Julie
    • 651. Julie Le 05/06/2012
    Bonsoir, je voulais savoir si vous allez mettre d'autres quizz avant le bac pour les ST2S ?
  • Pascal G
    • 652. Pascal G Le 03/06/2012
    Bonsoir Alexandre,

    La différence... est celle qui sépare le langage de la rhétorique !

    Comme nous l'avons vu avec L'Apologie, il y a deux usages contradictoires du "logos" : le premier consiste à rechercher la vérité (par la recherche de définition et l'argumentation logique notamment), et l'autre consiste à rechercher l'assentiment de l'auditeur (ce qui signifie : lui faire croire que nous, qui savons, savons que tel énoncé est vrai).

    Le langage politique renvoie donc à tous les espaces de discours au sein desquels l'homme passe par le langage pour entrer dans le champ politique (ce qui ne signifie pas seulement : faire "de" la politique) ; dès qu'il prend part à une discussion politique, dès qu'il lit, écoute ou écrit un texte qui en rapport avec une question politique, dès qu'il assiste / participe à un débat politique, il fait intervenir le langage en tant qu'instrument politique, voie d'accès et de participation au champ politique.

    La rhétorique politique, c'est l'art propre aux politiciens (au sens large, incluant tous ceux qui veulent faire "de" la politique) leur permettant de faire croire à ceux qui les écoutent qu'ils sont compétents dans leur domaine, et que tels et tels énoncés sont vrais. Le but est de persuader (par tous les artifices du langage) l'auditeur de quelque chose, que cela soit vrai ou pas. La rhétorique est une technique : elle a ses règles, son utilité : elle s'apprend.

    On ne peut donc même pas faire de la rhétorique politique une "partie" du langage politique, et ce pour deux raisons.

    La première est que langage politique et rhétorique politique ne renvoient pas à des choses du même genre. Le langage politique n'est pas une technique, un art de parler ou de discourir : c'est l'ensemble des usages du langage au sein d'actes, de comportements, d'interactions politiques. La rhétorique politique est une technique langagière, c'est-à-dire un ensemble de codes et de procédures à suivre dans l'usage du langage pour atteindre une fin.
    La seconde raison est que le champ du "politique", au sens strict, commence là où cessent les rapports de forces. Pour réduire la question au cadre du texte, le cadre démocratique moderne, on peut dire que la politique commence là où le rapport de forces cède la place à une gestion concertée, délibérée et donc négociée des affaires humaines. Or la rhétorique ne facilite en rien la délibération ou la concertation : son but n'est pas de faciliter la communication, mais de permettre à l'un des camps de l'emporter. La rhétorique est une arme, terriblement efficace dans un cadre démocratique. Elle est ce qui permet de persuader, de "faire croire". Or un citoyen se détermine toujours en fonction de ce qu'il croit vrai (comment ferait-il autrement ?)
    Le but, pour celui qui pense les affaires humaines, non en termes de justice, mais de puissance, n'est donc pas de chercher ou de faire comprendre la vérité : le but est de faire croire aux électeurs que telle ou telle thèse (même celle à laquelle on ne croit pas un instant) est vraie.
    Mais justement : il s'agit ici de puissance, non de justice. Et la politique commence là où la force cède la place au droit.
    Accessoirement, c'est cette idée que l'on trouve derrière beaucoup des argumentaires (de Spinoza, de Kant...) en faveur de la liberté d'expression. Ce ne sont certes pas les hommes politiques qui vont utiliser le langage pour éclairer la population ; eux l'utiliseront pour persuader la population, c'est différent.
    Il faut donc que ceux qui sont susceptibles de faire un usage du langage propre à défendre les règles justes et les idées vraies (ou à combattre l'injustice et à défaire les illusions) puissent s'exprimer librement. Promouvoir la liberté d'expression, c'est donc en grande partie défendre les droits du langage politique contre les velléités monopolistiques de la rhétorique politicienne.

    A lundi,

    PG
  • Pascal G
    • 653. Pascal G Le 02/06/2012
    Bonsoir Laurène,

    Je ne pense pas avoir le temps ; en revanche, je vais essayer d'en mettre d'ici le bac concernant le gros chapitre sur raison et réel.

    Pascal G
  • Remuet Laurène
    • 654. Remuet Laurène Le 01/06/2012
    Bonjour!
    Est- ce que vous allez mettre en ligne des quizs sur les derniers chapitres que l'on a fait en cours (le vivant et la religion)?
  • Alexandre S
    • 655. Alexandre S Le 30/05/2012
    Mmh.. quelle est la différence entre langage politique et rhétorique politique ?
  • Pascal G
    • 656. Pascal G Le 22/04/2012
    Bonsoir Charlène,
    La réponse à ta question se trouve en fait dans sa dernière phrase :
    ''Du coup je ne comprends plus comment le communisme et la collectivisation peuvent demeurer s’il y a l’apparition de classes sociales.''
    Mais justement, ils ne le peuvent pas !

    La propriété publique, c'est la propriété d'Etat : une entreprise ''nationalisée'' est une entreprise qui devient la propriété de l'Etat. La propriété collective, ce n'est plus une propriété du tout : plus personne n'a de "droit" de propriété, plus personne ne peut dire ''c'est à moi'' (et par conséquent, plus personne ne peut soumettre l'accès d'une chose à un 'droit' d'utilisation qui devrait lui être versé).

    Pour Marx, l'Etat abolit la propriété des moyens de production en deux temps : il commence par 'nationaliser' les moyens de production (terres, usines, mines, etc.), puis il les collectivise en les confiant à l'autogestion de ceux qui y travaillent.

    Or, il faut se rappeler que, pour Marx, la division de la société en classes REPOSE sur la propriété (des moyens de production) : la classe dominante est la classe qui POSSEDE les moyens de production (esclaves, terres, mines, usines, etc.) Par conséquent, une société SANS PROPRIETE (ni privée, ni publique) des moyens de production (=propriété collective) sera nécessairement une société SANS CLASSES.
    A la rigueur, on pourrait dire qu'il n'y a plus qu'une seule classe (ce qui revient au même) : celle qui possède les moyens de production : c'est-à-dire tout le monde.

    Attention : dans la société sans classe telle que la conçoit le communisme, il faut remarquer deux choses pour bien répondre à ta question :

    1) dans la société sans classe communiste, ceux qui possèdent les moyens de production sont bel et bien ceux qui les utilisent (il n'y a plus, d'un côté, les travailleurs salariés, de l'autre, les patrons, etc.) ; mais ce que tu demandes est (je crois) : ''et que font ceux qui, précisément, ne travaillent pas, ne peuvent pas travailler ? ceux qui ne peuvent pas rejoindre un ''groupe'' de travailleurs ?'' C'est là que la remarque 2 est importante.

    2) dans la société communiste, ce sont bien les travailleurs eux-mêmes qui gèrent les moyens de production : les usines fonctionnent en auto-gestion, etc. mais attention : cela ne signifie pas que l'usine (et ce qui en sort) n'appartient QU'AUX ouvriers, que les terres agricoles n'appartient QU'AUX paysans, les mines aux mineurs, etc. La propriété collective désigne bien la propriété DE TOUS, donc en fait l'absence de ''propriété''. Ce sont bien TOUS LES individus qui bénéficient des produits du travail.

    Le point important ici se trouve dans la formule de Marx : ''de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins''. Dans la société communiste achevée, telle que la pense Marx, TOUS les individus travaillent, SAUF ceux qui ne le peuvent pas (handicapés, enfants, personnes âgées, etc.); et chacun travaille en fonction de ses capacités. En retour, chacun prend dans les fruits du travail ce qui correspond à ses besoins. Une personne malade peut donc travailler moins (moindres capacités) mais prélever plus (besoins accrus).

    On pourrait se demander : mais qu'est-ce qui se passe si certains individus se mettent à prélever beaucoup plus que ce dont ils ont besoin ? Mais on doit tout de suite se rappeler que, dans une société sans propriété (et sans 'argent', puisque l'argent est aboli en même temps que la propriété, ce qui est logique), il est difficile de penser un processus de ''capitalisation'' : ce que je prélève, je ne le prélève que dans la mesure où je l'utilise ou le consomme. Mais je ne le ''possède'' pas...
    Le devoir m'appelle, je reviens terminer cette réponse tout à l'heure.



  • Charlène Rognard
    • 657. Charlène Rognard Le 11/04/2012
    Bonsoir,
    je suis en train de réviser la Politique et en fait il y a plusieurs choses qui me posent problème : dans la partie 4) Le communisme --> f) Critique anarchiste du communisme. Je ne comprends pas quelle est la différence entre propriété collective et publique. Est-ce que la propriété publique qui devient collective devient en fait la propriété d’un groupe, est-ce que la propriété de ‘’tout le monde’’ devient une propriété dont on peut profiter seulement en rejoignant un ‘’groupe’’ ? Mais du coup cela deviendrait une sorte de classe sociale si celle-ci possède la propriété privée des moyens de production et s’en suivrait alors la domination de cette classe et l’état en serait dirigé ? Tout ça en admettant que d’autres individus sont dans l’incapacité de rejoindre ces ‘’groupe’’ et restent des individus ‘’tout le monde’’, parce qu’ils ne peuvent participer au travail ou peut-être parce qu’ils sont refusés. Du coup je ne comprends plus comment le communisme et la collectivisation peuvent demeurer s’il y a l’apparition de classes sociales.

    Merci d'avance, bonne soirée.
  • Pascal G
    • 658. Pascal G Le 24/03/2012
    Bonsoir Laurène, bonsoir Alexandre.
    En ce qui concerne ta question, Laurène, il y aura des quiz sur la notion de sujet, et je suis en train de mettre en ligne les cours qui correspondent. Pour la raison et le réel, j'essaierai de le faire, mais peut-être pas avant la fin de l'année.

    En ce qui concerne la question d'Alexandre... c'est une question délicate, car elle engage le rapport entre normalité et rationalité, entre raison et morale, et plus encore entre intelligibilité et irrationalité ; ce qui est scandaleux est-il nécessairement déraisonnable ? Ce que nous ne pouvons comprendre est-il nécessairement "sans raison" ? Quel rapport peut-on établir entre la notion de "monstruosité morale" et celle de folie ou de démence ?

    J'ai essayé à plusieurs reprises en cours, cette année, de vous faire sentir à quel point le sort du rationalisme occidental dépendait de cette possibilité d'articuler raison et morale, et/ ou déraison et barbarie (et à quel point le troisième Reich avait apporté un démenti traumatisant à la thèse d'une unité fondamentale du progrès des sciences, du progrès technique et du progrès moral en tant que facettes d'un seul et même progrès de la raison.)
    D'où la tentation récurrente de projeter sur la figure du "monstre social" celle du fou, ce qui permet à la fois de "rationaliser l'irrationnel" (diagnostiquer la folie, c'est déjà la domestiquer), et de maintenir une frontière étanche entre raison et sauvagerie.

    On dit que la folie fait peur ; mais ce qui constitue le véritable cauchemar de l'Europe moderne, ce n'est pas l'aliéné : c'est celui qui, étant à la fois doté de raison et de conscience, se livrerait pourtant à des actes de barbarie.

    En ce sens, les deux discours suscités par ce sinistre fait divers se rejoignent : que ce soit celui (rationnel et illégitime) des médecins qui diagnostiquent des troubles psychotiques ou celui (irrationnel et illégitime) de ceux qui cherchent à trouver dans l'islam les racines de la violence, il s'agit dans les deux cas de renvoyer la violence à une forme d'irrationalité ; dans le vocable scientifique, l'irrationalité se nomme psychose ; dans le vocable des agitateurs d'épouvantails, elle se nomme fanatisme.
  • Remuet Laurène
    • 659. Remuet Laurène Le 24/03/2012
    Bonjour! Est-ce que vous allez remettre des quiz sur les derniers chapitres que l'on a fait en cours? (la raison et le réel, et l'inconscient)
  • Alexandre S
    • 660. Alexandre S Le 23/03/2012
    Bonsoir,
    Je regardais tout à l'heure le journal télévisé, parlant bien évidemment de l'affaire du moment, celle de Mohammed Merah. A plusieurs reprises, il est considéré comme un fou, ayant des troubles psychologiques (et fanatique de surcroit).
    Plusieurs interrogations/incompréhensions me viennent. Peut-on faire quelque chose de mal voire d'horrible sans nécessairement être déficient mental ? Pourquoi la plupart des terroristes qui tirent des personnalités par exemple (Gandhi, Lennon, Jean-Paul II) sont nécessairement des déséquilibrés ?
    Est-ce que la société s'oblige à qualifier quelqu'un de déviant de déséquilibré ?
  • Pascal G
    • 661. Pascal G Le 24/02/2012
    Réponse à Clémence :

    Ravi de te revoir dans ces pages... Nous avions effectivement cherché à dégager les liens entre pathologie mentale et responsabilité pénale dans le domaine judiciaire.

    Il y a pas mal de livres sur cette question ; ceux que j'avais utilisés pour construire le cours sont les suivants : ils portent principalement sur le XIX° siècle, car c'est là que se produit la "médicalisation" du judiciaire.

    Approches historiques de la question :

    Laurence Guignard : "Juger la folie : la folie criminelle devant les Assises au XIX° siècle" ; un livre récent, qui fait un peu la synthèse des approches sur la question.

    Marc Reneville "Crime et Folie : deux siècles d'enquêtes médicales et judiciaires" ; un assez gros livre, mais qui se lit tout seul et, la table des matières étant assez bien faite, on parvient à trouver assez rapidement ce que l'on cherche.

    Pierre Darmon : "Médecins et assassins à la belle époque" ; beaucoup d'informations, et un style narratif qui rend la lecture assez aisée. Comme dans le premier livre, beaucoup d'exemples analysés. (Les deux livres sont assez proches dans leur propos).

    Approches philosophiques de la question :

    Thomas Szasz "La loi, la liberté et la psychiatrie" : un livre engagé, qui effectue une critique forte de la notion d'irresponsabilité pénale. Szasz a été l'un des représentants de la critique anti-psychiatrique.

    Michel Foucault "Les anormaux" (doit se trouver sans difficultés dans les BU); le début du livre porte sur la manière dont l'expertise psychiatrique se constitue dans les tribunaux, et ce qu'elle nous enseigne sur la manière de concevoir la criminalité. Foucault est "le" philosophe qui a cherché à comprendre la manière dont les domaines médicaux et judiciaires se sont entremêlés.

    Beaucoup de renseignements aussi dans le livre de Robert Castel (auquel Foucault se réfère) : "L'ordre psychiatrique, L'âge d'or de l'aliénisme" ; c'est un livre un peu difficile parfois, mais qui explique très bien pourquoi le domaine judiciaire a eu "besoin" de la médecine à partir du XVIII° siècle, et comment folie et criminalité se sont entremêlés.

    Approches juridiques de la question :

    L'une des grandes références est le livre de Tarde, "Philosophie pénale" (doit se trouver aussi dans les BU) ; le chapitre étudie la question de l'irresponsabilité, et un sous-chapitre est consacré à la folie. C'est une approche classique du problème, que l'on rencontre régulièrement dans les références.

    Voilà... bonnes lectures !

    Pascal G
  • Pascal G
    • 662. Pascal G Le 24/02/2012
    Réponse à Mandiana :

    Ce qu'il faut éviter, c'est de mélanger les significations : si le sens du terme de justice varie, il faut le préciser explicitement, sinon on risque de "jouer sur les mots". Mais si l'on précise, à chaque exemple, le sens précis du concept de justice, il n'y a pas d'erreur : c'est donc autorisé.
    En règle générale, il n'est pas interdit de faire varier le sens d'un concept en cours de devoir, à partir du moment où les variations sont explicitement formulées.
    Cela dit, il est souvent pertinent de chercher à mettre en lumière ce qu'il y a de commun entre les différentes acceptions d'un mot : c'est souvent comme cela que l'on trouve une bonne définition générale.
    Bon courage !
    Pascal G
  • Mandiana
    • 663. Mandiana Le 22/02/2012
    Bonjour, J'avais juste une petite question a propos de la dissertation "l'échange économique conduit-il à la justice?" à rendre à la rentrée. Dans ma première partie je vais montrer que cette affirmation est vérifiée, avec deux ou trois sous-parties explicitant chacune un exemple concret. Cependant, a t-on le droit de donner deux (ou trois) exemples différents selon une définition différente de "justice" ( et ce dans la même partie ? )

    Merci d'avance, Bonne fin de vacances.
  • clémence
    • 664. clémence Le 18/02/2012
    Bonjour Monsieur,

    je suis une ancienne Tes1 de l'an passé, et j'aimerai avoir quelques unes de vos références bibliographiques.

    D'après mes souvenirs l'an dernier nous avons traité la problématique de la déficience mentale et de la justice. c'est un sujet que je dois traiter pour un exposé. Pouvez-vous me conseiller un livre portant sur ce thème?

    Bonne journée.
  • Pascal G
    • 665. Pascal G Le 19/01/2012
    Bonsoir Julie,
    Le but est bien... de restituer les "étapes de l'argumentation" : le corrigé distribué mercredi peut vous servir de modèle.

    Cela correspond à ce que l'on appelle parfois le "plan" du texte ; mais lorsque l'on dit "le plan", il arrive bien souvent que le texte se retrouve "découpé" en trois ou quatre parties dont on ne voit pas bien, ni le rapport, ni les liens, ni la manière dont ces parties s'articulent dans un raisonnement global.

    La question à se poser pour restituer les "étapes de l'argumentation" est donc la suivante : quel est le raisonnement de l'auteur dans ce texte, comment procède le texte pour démontrer la thèse ?

    Tout texte de philo cherche à démontrer une thèse ; la question est : comment l'auteur s'y prend-il pour démontrer la sienne ?

    Quelques exemples :
    _ le texte peut commencer par formuler une partie de la thèse, puis la justifier et l'illustrer, avant de faire la même chose pour la seconde partie, et conclure.
    _ l'auteur peut également formuler la thèse, puis proposer un argument, puis envisager une objection avant de la réfuter.
    _ Il peut encore formuler la thèse à laquelle il s'oppose, avant de la réfuter, puis proposer sa propre thèse, avant de la justifier ou de l'illustrer par des exemples, etc.

    Tout ceci, ce sont des structures logiques de raisonnement. C'est une logique de ce genre que vous devez mettre en lumière dans le texte qui vous est proposé.
    Pour répondre à ta question, mieux vaut suivre le texte phrase par phrase, sauf lorsque deux phrases disent la même chose, ou quand tout un passage est une liste d'exemples, etc. que de "saucissonner" le texte en trois "morceaux" dont on ne voit pas en quoi il sont des étapes d'UN raisonnement global, au service d'UNE thèse. Suivre le texte pas à pas est souvent le meilleur moyen d'accompagner l'auteur dans son raisonnement, de faire apparaître le lien qu'il y a entre chaque phrase, d'indiquer le mouvement du texte.

    Dernière remarque : attention aux phrase "formelles" du type : "l'auteur énonce sa thèse, puis il donne un argument, puis un exemple..." : ce genre de phrases n'a jamais aidé personne à comprendre un texte. Il faut impérativement dire de QUELS arguments il s'agit, QUELLE objection il envisage (s'il en envisage, évidemment), QUELS exemples il mobilise, etc.

    N'hésitez jamais à être un peu "long" : si on a bien compris la thèse du texte, et qu'on a bien compris comment il "fonctionne", par où il passe et à quoi cela lui sert, le reste de l'explication est assez facile. En revanche, quand on n'a pas bien saisi la thèse, où quand on n'a pas saisi la logique du texte, son enchaînement, il devient plus difficile de l'expliquer.

    Voilà... bon courage !
  • Julie
    • 666. Julie Le 18/01/2012
    Bonsoir, pour le devoir que l'on doit faire pour mercredi prochain, je voulais vous poser une question.
    Je n'ai pas compris exactement qu'est ce qu'il faut faire dans, la deuxième partie de la réponse, de la question 1, du sujet 3.
    Dans la première partie j'ai énoncé la thèse de KANT en la reformulant avec mes mots. Ensuite je dois énoncer point par point le déroulement de son explication?
    Merci, bonne soirée,
    Julie
  • Pascal G
    • 667. Pascal G Le 07/01/2012
    Bonsoir Mégane,

    Vous pouvez choisir l'une des parties à chaque fois que, entre crochets, est indiqué qu'une sélection (ou une fusion) pourrait être effectuée dans un devoir de type bac.
    (Pour info, je rappelle que vous pouvez rendre l'intro jusqu'à mercredi).
    Bon week-end,
    PG
  • Mégane
    • 668. Mégane Le 07/01/2012
    Bonjour,
    Je souhaiterais savoir si, pour la conclusion à rendre pour lundi, il faut utiliser toutes les sous-parties ou sélectionner une sous-partie sur les deux ou trois proposées qui nous semble la plus claire ? Car cela risquerait de faire une conclusion légèrement trop longue. Merci d'avance.
  • Pascal G
    • 669. Pascal G Le 07/01/2012
    Bonjour Charlène,

    Pour un sujet de ce type, on peut admettre (sinon il n'y aurait pas de "problème")que le travail ne s'oppose pas, en tant que tel, au bonheur (c'est ce que pourrait indiquer la réponse initiale, en donnant une illustration du fait que le travail peut même contribuer au bonheur).
    En revanche, on doit aussi admettre (sinon il n'y aurait, cette fois encore, pas de "problème") que le travail peut entrer en conflit avec les exigences du bonheur.
    On peut donc admettre que le bonheur n'est pas, comme tel, contraire au bonheur (on peut demander au correcteur d'admettre cette thèse dès qu'on l'a illustrée en réponse initiale), mais qu'il peut néanmoins le devenir...
    Et la question est alors : à quelles conditions / dans quelles conditions le travail peut-il contribuer au bonheur humain, et à quelles conditions tend-il au contraire à s'y opposer ?
    Si l'on explique en quoi le bonheur peut contribuer au bonheur humain (que faut-il qu'il soit alors pour le faire), et en quoi il peut rendre malheureux (que faut-il alors que soit le travail pour devenir ainsi néfaste ? Quelles sont les caractéristiques d'un travail qui rend malheureux, et pourquoi rend-il l'homme malheureux ?), logiquement à la fin on doit avoir déterminé quand et pourquoi le travail peut contribuer au bonheur, et quand et pourquoi (à quelles conditions, etc.) il s'y opposera.... ce qui est le but de l'exercice !
    Dans cette optique, il peut d'ailleurs être intéressant de mobiliser l'idée de droit du travail... et on peut même l'articuler à l'idée de droit au travail.
    Voilà voilà. J'espère que j'ai répondu à ta question. En gros, tu peux affirmer dès l'intro que le travail n'est pas "en soi" contraire au bonheur humain, mais que le travail que les hommes effectuent peut cependant parfois (à illustrer) contredire les exigences du bonheur : quelles sont donc les conditions qu'il faut imposer au travail pour qu'il contribue au bonheur plutôt que de le détruire ?
    Bon week-end (néanmoins),
    PG
  • Charlène R
    • 670. Charlène R Le 07/01/2012
    Bonjour,

    Je suis en train de travailler sur la dissertation ‘’Le travail s’oppose-t-il au bonheur ?’’, en fait, je me suis rendue compte que ma problématique était peut-être inappropriée. Alors je me posais la question suivante : est-il possible de demander au correcteur d’admettre une idée (ici l’idée serait que le travail ne s’oppose pas au bonheur) mais directement dans la problématique et ensuite avec le plan, démontrer que c’était une bonne idée ? Est-ce que je peux poser une problématique qui commence par ‘’en émettant l’hypothèse que le travail ne s’oppose pas au bonheur …’’ ou ‘’en admettant que le travail n’est pas une opposition au bonheur …’’ ?
    Voilà, il s'agit d'une question tardive, mais il est préférable pour moi d'avoir une réponse claire plutôt que de passer encore une fois à côté du sujet.
  • Pascal G
    • 671. Pascal G Le 09/12/2011
    Bonsoir Maelis,

    En ce qui concerne la première définition, elle vise à montrer qu'un énoncé "vrai", c'est un énoncé qu'on a vérifié : on ne peut pas considérer comme vrai un énoncé que l'on n'a pas vérifié, ou qu'on ne peut pas vérifier.
    C'est en fait une définition assez simple de la vérité, qui consiste à se demander : "que voulez-vous dire quand vous dites de cet énoncé qu'il est vrai ?" Si on pose cette question à un mathématicien (concernant un théorème), il répondra sans aucun doute : je veux dire que cet énoncé est démontré : voici sa démonstration.
    Si on pose cette question à un scientifique (concernant une hypothèse ou une théorie), il dira : je veux dire qu'elle correspond aux observations et qu'elle a été confirmée par les tests expérimentaux, etc.
    Dire qu'un énoncé est vrai, c'est donc dire qu'il a été validé par la méthode de vérification propre au domaine auquel il appartient.
    Cette définition est très pratique quand il s'agit de sujets qui s'interrogent sur la vérité comme telle. Ce n'est pas forcément la plus utile pour ce sujet-là.

    Concernant ta deuxième définition... tu ne me la donnes pas ! Le fait de rapporter la vérité à la connaissance est pertinent, mais ce n'est pas une "définition"... ; la définition qui me semble la plus proche de ce que tu dis est celle que nous avons attribuée à Saint Thomas d'Aquin : un énoncé est vrai lorsqu'il exprime une pensée conforme à la réalité ("adequatio rei et intellectus" : adéquation de la chose pensée et de la chose réelle). Elle semble en effet assez utilisable pour ce sujet.

    En revanche, en ce qui concerne ta dernière définition, elle est dangereuse, même si la question de la sincérité est pertinente pour ce sujet. La vérité n'est pas "synonyme" de sincérité. On peut être sincère et dire quelque chose de faux (cela s'appelle se tromper) ; inversement, on peut ne pas être sincère et dire quelque chose de vrai : vérité et sincérité ne sont donc pas synonymes.
    Il me semble que dans ce cas il vaut mieux parler de "véracité", comme caractéristique de celui qui dit la vérité (et non ce qu'il croit être la vérité). Le discours d'un individu qui se trompe est sincère, mais il n'est pas vérace.

    Dans ce sujet, "doit-on toujours connaître la vérité?", on peut utiliser la définition de Saint Thomas : le sujet nous demande alors s'il faut toujours vouloir avoir une connaissance adéquate de la réalité. Existe-t-il des cas où il ne vaut mieux pas la connaître ? Quels sont les risques de la connaissance ?

    Mais à mon avis, la première définition peut aussi jouer son rôle : car elle nous indique que vouloir la vérité, c'est aussi mettre en oeuvre les procédures qui nous permettraient d'obtenir cette connaissance, de vérifier nos énoncés. Or toute procédure est-elle légitime ? Peut-on chercher la vérité quel que soit le prix à payer pour l'obtenir ?

    En ce qui concerne la question de la sincérité, elle concerne essentiellement la question de la proclamation ("vouloir dire") de la vérité. Le sujet nous demande alors s'il est souhaitable que chacun dise toujours ce qu'il pense être la vérité.

    En règle générale, lorsque plusieurs définitions d'une notion se proposent, il faut 1) vérifier qu'elles ne se contredisent pas (il me semble que ce ne devrait pas être le cas ici), et 2) chercher à les utiliser en trouvant la façon dont chacune d'elle éclaire le sujet sous un jour différent.
    Mais attention : mieux vaut une seule bonne définition que plusieurs approximatives...

    A demain,

    PG
  • Maelis Pendoura
    • 672. Maelis Pendoura Le 09/12/2011
    Bonsoir,

    Je suis en train de travailler sur le sujet "doit-on toujours vouloir la vérité?", et, alors que je rédigeais mon introduction, je me suis rendue compte que j'avais un problème: j'ai donné trois définitions de la vérité; la première, celle qu'on a abordée en cours et qui se retrouve dans tous les écrits de bac qui se trouvent sur internet (définitions que je n'ai d'ailleurs pas très bien comprise...) c'est à dire que la vérité, c'est ce qui est démontrable et conforme au vrai. La deuxième définition explique que la vérité se rapporte au savoir et a la connaissance. Enfin ma dernière définition exprime que la vérité est synonyme de sincérité.

    Dans mon raisonnement (du moins celui qui est prévu), je vais me servir de mes deux dernières définitions mais pas de la première. Or, celle-ci définit la vérité d'un point de vue purement philosophique, je pense donc que ne pas l'exploiter serait une "grave" erreur... Suis-je absolument obligée de l'utiliser dans mon raisonnement? Et, pouvez-vous me la ré-expliquer?

    Je vous souhaite une bonne soirée,
    Maelis Pendoura
  • Alexandre S.
    • 673. Alexandre S. Le 26/11/2011
    Bonjour,

    Concernant notre prochain devoir, il y a un point que je n'ai toujours pas compris, c'est celui de morale. Voici ce que j'en ai compris. Si la conscience, c'est ce qui determine ce qui est bien et mal à l'echelle individuelle, la morale, elle, determine le bien et le mal à l'echelle d'un groupe de personnes, d'une société. On l'entend aussi sous le terme "opinion publique". Jusque là, ca ne me pose pas de problemes particuliers. Autant la loi morale (donc la conscience a plus grande echelle) rejoint la loi de la raison quand il s'agit de tuer par exemple, autant je ne comprends peut etre pas jusqu'ou peut aller cette loi. Un exemple tout bete. Roter à table semble dans les societes occidentales mal élevé (immoral donc ?) alors que dans les societes orientales, ce serait bien vu. Ou, reprenant de mémoire un de vos exemples, les Spartiates qui avaient coutume de jeter des enfants du haut de la falaise. Si l'on considère que la morale, c'est la conscience mais à plus grande echelle, on peut dire que la raison est toujours vraie mais pas la conscience/morale, vu qu'elle évolue en fonction de la société. (Si mes affirmations de depart sont fausses, voila mon discours mal barré). Comment alors peut on legitimer la morale? Dire que quelque chose est immoral peut-il avoir du sens ?
    Ah et du coup, une question surgit : comment faut-il comprendre "la morale" à la quelle vous faites reference dans votre cours ?
      • Le 27/11/2011
      Bonjour Alexandre, Très heureux que tu soulèves cette question... puisque c'est celle que nous allons traiter pour clore la première partie du cours sur "raison et réel", en nous demandant : "y a-t-il une vérité en morale" ? Cela dit, on peut déjà relever une ou deux choses. En fait, le grand problème que pose cette question, tu l'indiques toi-même. Par "morale", on doit entendre un système de normes et de valeurs qui différencient le bien du mal et qui nous commandent de choisir le bien. Cela, c'est valable quelle que soit l'optique retenue ensuite (il s'agit donc bien d'une définition). Il faut maintenant savoir si "la" morale renvoie à la raison et à la conscience de l'individu, ou si elle renvoie à un système de croyances adoptées par une société. Ce qui est amusant, c'est que la première optique est plus universaliste que la deuxième ! En effet, si, avec Kant, on fonde la morale sur la raison (et la conscience ; mais cela, c'est plutôt Rousseau, comme nous le (re)verrons), alors c'est bien la raison de l'individu qu'il faut interroger pour savoir si une chose est bonne ou mauvaise. Mais comme la raison d'un individu dit toujours la même chose que la raison d'un autre individu, la morale à laquelle on aboutit est une morale universelle. Si la morale est rationnelle, être moral, c'est obéir à la loi de "ma" raison, qui est en fait une loi de "la" raison (comme un théorème mathématique), qui est comme nous l'avons vu la "loi morale" (agis toujours...). Donc en faisant de la raison de l'individu le fondement de "la" morale, j'aboutis à une morale universelle. En revanche, si je considère que ce qui est moral, c'est toujours "ce qui est considéré comme moral par une communauté", je suis un parcours inverse. Car dans ce cas, en partant des normes "communes", j'aboutis bien à la morale individuelle : l'individu intériorise les normes collectives du fait de son éducation, de son insertion sociale, etc. Il est en effet difficile de séparer, dans cette optique, ce que dit "ma" conscience morale de ce que ma famille, ma nation, ma culture considèrent comme moral... Même s'il peut y avoir des variations entre les individus, "la" morale renvoie donc d'abord au système de valeurs partagées par une communauté d'individus (ex : interdiction de l'esclavage). Mais dans ce cas, je suis incapable de donner une valeur universelle à cette morale, puisque chaque communauté a "sa" morale. On ne peut donc pas parler de "la" morale, mais seulement d'une morale, ou plutôt de morales, toujours relatives à une communauté située dans le temps et dans l'espace (ex : la morale occidentale moderne). Voilà l'une des trames du cours que nous commencerons mardi... Et pour répondre à ta dernière question : lorsque j'ai parlé de "la" morale jusqu'à présent, c'était presque toujours en référence à une morale qui se considérait comme universelle : soit celle de Kant (fondée sur la raison), soit la morale chrétienne, que j'ai envisagée d'un point de vue chrétien, c'est-à-dire en admettant qu'il ne s'agit pas "d'une" morale, mais de "la" morale qui nous a été communiquée par Dieu, et qui en tant que telle est valable pour tous les hommes. Le seul moment du cours où j'ai adopté une posture "relativiste" (non universaliste), c'est quand j'ai parlé de Freud. Pour Freud, les impératifs moraux déposés dans notre inconscient proviennent bien d'abord de notre environnement social : nous "intériorisons" les normes adoptées par les communautés auxquelles nous appartenons. Il y a donc bien une ambivalence de mon usage du terme de "morale" dans le cours, que j'ai jusqu'à présent passée sous silence (mais qui, à ce qu'il me semble, ne remet pas en cause la validité des thèses que nous avons défendues, puisqu'elles ne présupposent pas une réponse particulière à la question de la valeur universelle de la morale). Nous allons devoir clarifier cette ambivalence en corrélant morale et vérité, puisque dire qu'il existe une morale "vraie", c'est dire qu'il existe une morale universelle, les autres morales (communautaires) ne pouvant être considérées comme valides que dans la mesure où elles s'accordent avec elle. Voilà...
  • Pascal G
    • 674. Pascal G Le 08/10/2011
    Bonsoir Charlène,

    Cette fois encore, tu poses deux questions en une. En ce qui concerne la première, qui demande pourquoi l'adulte invente, à travers la figure de Dieu, le substitut de ce qu'il a perdu en perdant l'image toute puissante de ses parents, je te renvoie d'abord à la dernière page du site que je viens de mettre en ligne : peut-être cela clarifiera-t-il l'approche freudienne. L'idée principale est que l'enfant a d'abord perçu ses parents d'une façon telle qu'il se trouvait à leur égard dans une situation de dépendance extrêmement sécurisante : car quoi de plus sécurisant qu'être dans les mains (ou les bras) d'une entité à la fois toute puissante, bienveillante et qui nous dicte ce que nous avons à faire ? C'est d'abord cette sécurité que l'homme cherche à retrouver en inventant cette figure divine qui est, elle aussi, toute puissante, bienveillante, et qui lui dit ce qu'il doit faire.

    En ce qui concerne la seconde question, qui porte sur le fait que l'individu reste libre dans la mesure où c'est lui qui invente Dieu... le mieux est sans doute de reprendre notre définition de la liberté. Ton raisonnement serait valide si et seulement si l'homme était conscient du fait que c'est bien lui qui a inventé Dieu, et qu'il l'a inventé de telle ou telle manière. Mais en règle générale, le fait même d'être "croyant" implique que nous avons oublié que nous avons nous-même créé l'objet de notre croyance : nous oublions que nous avons créé... le "Créateur".

    Ce que tu dis serait donc intéressant d'un point de vue nietzschéen ; pour Nietzsche, le fait d'affirmer l'existence de Dieu ne poserait pas problème... si nous n'oubliions pas que c'est nous qui avons décidé de le faire exister ! Pour Nietzsche, le problème de l'homme n'est pas qu'il pose des valeurs (ou des dieux) : c'est qu'il oublie qu'il en est l'auteur. Et c'est en obéissant aveuglément à des impératifs dont il ne se considère plus comme l'auteur que l'homme perd sa liberté.
    Le problème, c'est que le seul moyen de se libérer de la tutelle d'un Dieu dont on a longtemps oublié qu'il n'était qu'une création de notre esprit, cela semble être de le tuer. A titre d'illustration, on pourrait penser ici à Fight Club : le seul moyen de se délivrer d'une illusion dont on a longtemps oublié qu'elle n'était qu'une hallucination, c'est de la tuer... mais c'est alors nous-même qu'il faut mettre en danger !
    A lundi !
    PG
  • Pascal G
    • 675. Pascal G Le 08/10/2011
    Bonsoir Jérémy,

    Ton affirmation selon laquelle "en fait si, tu as vu de la violence" dans le film de Ken Loach me rassure un peu. Si tu n'en avais pas vu, je me serais posé des questions !
    Mais tu as raison de souligner qu'il y a plusieurs types de violence dans ce film. En ce qui concerne la violence physique, corporelle, je rappelle tout de même qu'une scène de torture (arrachage d'ongle) n'est pas précisément ce que je conseillerais à un public fragile (et ce n'est pas non plus ce que je me vois projeter à des élèves).

    Mais il y a au moins deux autres types de violence dans ce film. Le premier type est une violence psychologique, qui porte atteinte à l'intégrité psychique des individus à travers les cris, les hurlements, les aboiements qui détruisent toute humanité des rapports au profit d'une simple relation de domination. Le fait de hurler est une technique militaire (on apprenait d'ailleurs aux G.I.'s américains à ne parler qu'en criant à toute force ; j'ignore si c'est encore le cas aujourd'hui). Le hurlement détruit ce qui, dans la voix humaine, est proprement humain. C'est cette déshumanisation du rapport qui constitue une violence, dans la mesure où elle exprime une atteinte à la dignité de l'individu (une négation de son humanité).

    Le troisième type de violence qui marque pour moi ce film est celui que rencontrent les personnages du film lorsqu'ils se heurtent à une situation absurde, ou évidemment illégitime, dans tous les cas inacceptable, et qu'ils ne peuvent rien y faire. C'est cette confrontation avec le pur "c'est ainsi", qui exprime une négation de toute liberté, qui constitue la forme la plus marquante de violence dans ce film. Il y a des choses qu'aucun être humain ne peut accepter : il ne peut ni les justifier, ni les assumer, ni s'y résigner. Ce sont ces choses qui débouchent sur une violence qui, elle-même, dépasse tout questionnement moral.

    Le propre de ce film, et ce qui fait son originalité dans la filmographie de Ken Loach, c'est qu'il tend à évacuer tout discours moral. La question n'est plus de savoir si la branche armée de l'IRA a "raison" ou tort de poser des bombes ; si la négociation politique pourrait être plus efficace que le terrorisme. Ce que le film montre, c'est comment l'action terroriste peut apparaître comme la conséquence logique d'un certain vécu. Celui qui, à la fin du film, sort en disant "oui, certes, mais la violence ne mène à rien" n'a pas vu ce que le film voulait montrer. Ken Loach montre comment même un comportement aussi moralement scandaleux qu'un comportement terroriste peut être compris, apparaître comme la conséquence logique d'un certain traitement préalable (ce qui ne revient en rien, encore une fois, à le justifier: ce n'est tout simplement pas la question).

    Et c'est en cela que ce film a une portée qui dépasse de loin le cadre de l'Irlande, et rejoint des positions comme celles que défendent des organisations comme Amnesty International. Dire que la lutte anti-terroriste justifie des atteintes à la dignité des personnes est une absurdité. La violence inhumaine ne détruit pas le terrorisme : elle le génère.

    Voilà... en espérant avoir répondu à ta question !
  • Pascal G
    • 676. Pascal G Le 08/10/2011
    Bonsoir Nancéa,

    Le but d'une dissertation n'est pas de vous amener à une position radicale et / ou sans nuances... vous avez donc tout à fait le droit de répondre des choses du genre "oui, mais à telles conditions" ou "non, mais uniquement si...".
    Ce que vous n'avez pas le droit de faire en revanche, c'est affirmer des thèses qui se contredisent. "Oui, si telles conditions sont réunies, non si ce n'est pas le cas" : ce n'est pas une contradiction.
    En revanche "la liberté est une illusion, mais par ailleurs elle n'est pas une illusion", c'est bien une contradiction...
    En règle générale, c'est lorsque les thèses manquent de précision qu'on a du mal à les concilier ; lorsque les thèses défendues sont précises, il est rare qu'elles soient réellement contradictoires.
    Bon courage !
  • Nancéa B.
    • 677. Nancéa B. Le 08/10/2011
    Bonsoir,
    Concernant la dissertation, je voulais savoir si l'on peut répondre à la question du sujet par un plan organisé en "oui, mais" ou "non, mais" , ou alors s'il faut-il prendre un parti unique ? Je vous remercie de me répondre.
  • Michaud-Roberts Jeremy
    • 678. Michaud-Roberts Jeremy Le 01/10/2011
    Bonsoir,

    Mercredi, en cours (avec les TL2) vous parliez du film "Le Vent Se lève" de Ken Loach.. Vous disiez qu'il était assez violent voire même "très" violent. Après avoir vu ce film, je n'ai pas vu "où" se trouvait cette violence. En fait... si. J'ai vu de la violence.. Mais de quelle violence parliez vous? La violence humaine ou la violence psychologique et/ou morale? (C'est d'ailleurs un très bon film que je conseille à tous .. Pour ceux qui aime la violence morale, ou qui se disent ou sont "libertaires" ou même les personnes qui sont "fans" des films de Ken Loach).
    Voilà.

    Bonne soirée à vous.
  • Pascal G
    • 679. Pascal G Le 30/09/2011
    Bonjour,
    Cette partie du site rencontre manifestement quelques difficultés... il me semble que l'hébergeur rame un peu. Patience, donc...
    PG
  • Charlene R.
    • 680. Charlene R. Le 29/09/2011
    Bonsoir,
    j'ai une question à propos du cours de Lundi, vous avez assimilé la religion, la croyance en Dieu à un enfant sous la protection de ses parents. La croyance en Dieu (ou plusieurs dieux) se fait-elle parce que, devenu adulte, l'individu ne possède plus cette protection, se fait-elle parce qu'il a besoin d'une nouvelle dépendance sociale ayant perdu celle de ses parents ?
    Est-ce que cet individu se créé une entité toute puissante pour se sentir à nouveau dépendant et soumis à quelque chose, à cette entité supérieure ?
    Et en fin de compte il ne sera jamais libre, il sera soumis à ce qu'il croit exister ... Mais comme c'est lui qu'il se le représente, en réalité il sera libre ...
    Ah ! Le thème de la liberté finira par me perdre !
  • Elisabeth P
    • 681. Elisabeth P Le 29/09/2011
    bonsoir,
    Pour une dissertation, je ne comprend pas comment faire un plan si il faut éviter de faire un plan dialectique?... Mais aussi je voulais savoir quelle est la différence entre la thèse et l'argument?
  • Pascal G
    • 682. Pascal G Le 19/09/2011
    Bonjour Alexandre,

    Pour répondre à ta ô combien pertinente question, il va de soi que vous pouvez utiliser des contenus tirés d'autres sources que le cours.
    Pour tout ce qui ne concerne pas directement l'exposition de doctrines philosophiques, je vous le recommande d'ailleurs (exemples, applications, etc.)
    En ce qui concerne les auteurs philosophiques, cette démarche est évidemment autorisée, mais il faut être précautionneux. Il est parfois un peu risqué de se prononcer sur ou de mobiliser un auteur lorsque la connaissance qu'on en a se limite à une information glanée sur internet...
    Dans le cas d'Epicure, la démarche est assez sécurisée, dans la mesure où la philosophie épicurienne repose sur trois ou quatre affirmations-clé qu'il est difficile de mésinterpréter (cela dit, la façon dont on considère l'adjectif "épicurien" au XVIIIe siècle consiste justement à effectuer un énorme contresens : taxer quelqu'un d'épicurien, c'est l'accuser de multiplier les plaisirs alors qu'Epicure nous convie à limiter au maximum le champ de nos désirs...).

    En revanche, en ce qui concerne des philosophes plus complexes comme Kant ou Nietzsche, il est préférable de me consulter avant de passer à la rédaction. N'hésitez pas à me demander si on peut bien dire (ou non) que "X a dit cela", ou si "d'après X, cela".

    D'ailleurs, ce questionnement peut aussi avoir lieu lorsqu'il s'agit d'un auteur vu en cours. Il n'y a souvent pas grand chose à rectifier ou à préciser pour que la phrase évite une approximation.

    Voilà... à tout à l'heure.

    PG
  • Alexandre S
    • 683. Alexandre S Le 18/09/2011
    Bonsoir,

    Je reflechissais à notre ô combien merveilleux sujet "A-t-on besoin d'être libre pour etre heureux?", et me posais une interrogation quant au moyen de le faire.
    Peut-on citer et parler d'un auteur-philosophe (dans mon cas Epicure), dans le cas ou celui ci ferait partie de ma "culture" (autrement dit de la page web que que je suis en train de visiter et non pas de ses idées expliquées et commentées en cours)?

    Bonne soirée et à demain (où a tout à l'heure si vous répondez tardivement.)
    (Bien sur, on ne fait pas de copier coller de phrases, ni de copie du plan, de toute façon, il se peut très bien que je parte sur un HS)
    Je ne sais si je me suis fait bien comprendre..
  • Pascal G
    • 684. Pascal G Le 15/09/2011
    Bonsoir Charline,
    Le but d'une conclusion est de faire la synthèse du raisonnement ; comme ledit raisonnement visait à résoudre un problème, c'est au problème que l'on répond directement.
    Mais logiquement, si vous avez bien saisi le problème, en conclusion on doit pouvoir faire apparaître une prise de position à l'égard de la question globale du sujet.

    Par exemple ici, à la question "être libre est-ce n'obéir qu'à soi-même", on peut admettre que le fait que 1)la liberté soit obéissance à soi-même (mais pas en n'importe quoi en nous, etc.) et que par ailleurs 2) cette obéissance, loin d'être incompatible avec l'obéissance à la loi morale, l'implique, tandis que 3) cette obéissance est incompatible avec toute forme de soumission à la loi, mais pas à toute forme d'obéissance (à préciser...), ces trois points, donc, apportent une réponse...

    Et pour ce qui est de ta deuxième question, oui, il fait faire apparaître une réponse claire ; mais une réponse claire, c'est une réponse qui n'est pas floue (souvent parfois, il y a des limites, il arrive que, ça dépend...) ; cela n'implique pas qu'elle doive se limiter à un "oui" ou un "non". Le raisonnement que nous avons tenu implique que non, ce n'est pas obéir qu'à soi-même : mais c'est le reste qui est intéressant...
    En espérant que cette réponse ne soit pas trop tardive (mais en espérant aussi qu'elle le soit, vu l'heure qu'il est),
    PG
  • Charline.B
    • 685. Charline.B Le 15/09/2011
    Bonsoir,
    Pour la conclusion devons nous reprendre la question " être libre est ce n'obeir qu'à soi même ?" ou devenons nous partir de la reformulation? Et à la fin de la conclusion devons nous affirmer une réponse claire ?
    Veuillez m'excuser pour l'heure tardive à laquelle je poste cette question.
  • Pascal G
    • 686. Pascal G Le 07/09/2011
    Bonsoir Charlène,

    La question que tu poses est intéressante : le désir de liberté opère en effet un "bouclage" du désir et de la liberté qui pose des problèmes particuliers.

    Il me semble qu'il faut distinguer deux choses. La première est le fait qu'un désir n'est pas choisi (tu écris : "il ne les contrôle pas") ; la seconde est que ce désir ne peut être satisfait ("il ne peut les satisfaire entièrement").

    Pour faire simple, je vais reprendre l'optique que nous avons prise en cours : la liberté est incompatible avec le fait d'être soumis à des désirs que l'on ne contrôle pas.

    Ce n'est donc pas le fait de réaliser un désir qui contredit la liberté, mais le fait d'être incapable de lui résister alors même qu'on veut lui résister.

    Celui qui désire fumer et qui fume alors qu'il n'a aucunement l'intention d'arrêter de fumer, qu'il n'a pas décidé après mûre réflexion de mettre fin à cette détestable habitude, celui-là n'est pas privé de liberté. Ce qu'il veut ne contredit pas ce qu'il désire.

    En revanche, celui qui a décidé après mûre réflexion d'arrêter de fumer, mais qui s'en trouve incapable du fait de la dépendance, celui-là n'est pas libre. Il est incapable de faire ce qu'il veut faire, ce qu'il a décidé de faire, il est vaincu par la force d'un désir qui s'impose à lui.

    Qu'en est-il alors du désir de liberté ? La réalisation de ce désir ne s'oppose à la liberté que SI elle contredit ce que l'individu veut, si elle entre en opposition avec une décision délibérée, un choix volontaire de l'individu. En d'autres termes, le fait de chercher à réaliser son désir de liberté ne contredit la liberté d'un individu que si cet individu a préalablement décidé de renoncer à sa liberté... ce qui semble un peu étrange ! Comment pourrait-on vouloir ne pas être libre ? (On peut éventuellement songer à Cypher, Dans Matrix...)

    Mais il me semble que, dans ta question, tu envisages une conception plus radicale de la liberté. Dans ton optique, il faudrait être délivré de tout désir pour pouvoir accéder à la liberté véritable.

    La liberté serait alors le fait de n'être confronté à aucune force, aucune influence autre que notre seule volonté. Seule la mort de tout désir donnerait alors accès à la liberté, et l'on pourrait pleinement affirmer le paradoxe selon lequel pour être libre, il faut renoncer à désirer la liberté. Seul pourrait être libre celui qui a appris à tuer en lui jusqu'au désir de liberté.

    C'est une idée intéressante, mais il me semble qu'elle est plus parlante si l'on remplace la liberté par le bonheur. Le "cercle vicieux" que tu envisages devient alors le suivant : pour être heureux, il ne faut connaître ni frustration (désir insatisfait), ni angoisse (peur qu'un désir ne puisse être satisfait).
    En ce sens, le meilleur moyen d'être heureux serait de ne rien désirer du tout : celui qui ne connaît aucun désir ne connaît ni frustration, ni angoisse.

    La recherche du bonheur consisterait alors à tuer en nous jusqu'au moindre désir, même le désir de bonheur. Seul pourrait alors être heureux celui qui a su faire taire tout désir en lui.

    Seul pourrait trouver le bonheur celui qui a renoncé à le chercher.

    A la relecture de ta question, il me semble que c'est plutôt cette idée que tu indiquais. Ne plus rien attendre, ni des choses, ni des autres, ni de nous-mêmes, pour éviter toute souffrance, toute frustration et toute angoisse.

    C'est un vieux rêve humain : l'extinction de tout désir. Accéder à la plénitude... par le vide. C'est une idée que l'on retrouve, par exemple, dans le bouddhisme.

    Mais il y a bien sûr beaucoup d'autres façons d'affronter ce paradoxe du désir et du bonheur. Nous en avons déjà indiqué une, qui repose beaucoup moins sur un acte de renonciation : celle d'Epicure.

    Car tout de même, la question se pose : renoncer à tous nos désirs, faire taire en nous tout désir, n'est-ce pas à la fois renoncer à notre identité personnelle... et à notre nature d'être humain ? Pour revenir à notre sujet, être libre, ce serait alors... renoncer à soi-même !

    A demain (j'essaierai de faire un peu plus cours la prochaine fois)

    PG
  • Charlène R
    • 687. Charlène R Le 07/09/2011
    Bonsoir,
    Il se trouve que j'ai une question en tête à laquelle je ne trouve pas d'éclaircissement.
    Un individu est soumit à ses désirs, ils ne les contrôlent pas et ne peux les satisfaire entièrement.
    Si cet individu est désireux de liberté comment fait-il pour justement atteindre cette liberté ?
    Il sera soumit à la liberté puisqu'il en a le désir, s'agit-il d'un cercle vicieux ?
    Être soumit au désir de liberté c'est ne jamais l'atteindre puisqu'il faut être dégagé de toute contrainte pour être libre et satisfaire ses désirs. Mais il est impossible de satisfaire pleinement ses désirs.
    Il serait donc impossible d'atteindre la liberté ?
  • Pascal G
    • 688. Pascal G Le 06/09/2011
    Non, la problématique ne peut pas être identique à la question posée. La problématique, c'est la mise en lumière du problème que pose le sujet. Or un problème, c'est une question à laquelle, apparemment, on peut apporter des réponses justifiées... et contradictoires !

    Le plus simple est donc de montrer que la question supporte deux réponses contradictoires justifiées ; ou d'opposer à une première réponse justifiée, une objection justifiée, etc.

    Là, on voit que la question "pose problème"... il ne reste plus qu'à localiser clairement le problème lui-même, c'est-à-dire à le formuler.
    D'où vient la contradiction ?

    Dans l'exemple vu en cours, la réponse initiale oriente la liberté vers l'obéissance à soi-même, mais l'objection nous interdit de la concevoir comme obéissance à nos désirs. Il faut donc casser la confusion entre "faire ce que l'on veut" et "faire tout ce que l'on désire". Et cette dissociation ouvre le champ de la problématique.

    En effet, tant que l'on conçoit la liberté comme obéissance aux désirs, alors il semble qu'elle ne puisse que s'opposer à l'obéissance à la morale ou aux lois. Les règles morales ou les règles juridiques ne sont pas nécessairement en accord avec les désirs... sans quoi il n'y aurait pas besoin de morale ou de lois ! A quoi servirait un code moral ou des lois juridiques pour un peuple d'anges ?

    En revanche, dès que l'on admet que la liberté repose sur une obéissance à soi qui n'est pas une obéissance aux désirs, la question se repose. Ce à quoi nous devons obéir, en nous-mêmes, pour être libres, s'oppose-t-il à la morale ? à la loi ? Il faudra répondre à ces questions.

    D'où le plan :

    I) en quel sens la liberté est-elle obéissance à soi-même ? A quoi obéissons-nous en nous-mêmes lorsque nous sommes libres ?

    II) Cette obéissance à soi-même s'oppose-t-elle à l'obéissance à la morale ?

    III) Cette obéissance à soi-même s'oppose-t-elle à l'obéissance aux lois ?

    Voilà...

    PG
  • Amandine Z
    • 689. Amandine Z Le 06/09/2011
    Bonjour,
    Se peut-il que la problématique soit identique au sujet ? la question du sujet peut-elle être directement la problématique ?
  • Pascal G
    • 690. Pascal G Le 06/09/2011
    Bonjour,

    Vous pouvez tout à fait donner les définitions dans l'introduction, du moment qu'elles sont correctes et que vous n'oubliez pas de vous en servir par la suite...
    En règle générale, il faut considérer le travail de définition des termes comme une composante nécessaire dans la construction du raisonnement. Par conséquent, même si les définitions ont été indiquées en introduction, il ne faut pas hésiter à revenir sur ces définitions dans le développement.

    P. G.
  • Géraldine P
    • 691. Géraldine P Le 06/09/2011
    Bonjour,
    J'aimerais avoir une petite précision au niveau de la dissertation.
    Est-ce que ça ne serait pas trop maladroit de définir les termes du sujet dans l'introduction plutôt que dans une partie ou sous partie?

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