La catégorie du "sacré" chez Rudolf Otto
La catégorie du "sacré" chez Rudolf Otto
(1923)
Le but de Tillich dans ce texte est d'éclairer le rapport qui peut être établi entre le concept de sacré chez Rudolf Otto et son propre concept d'inconditionné.
Pour Tillich, le danger du concept de sacré est qu'il tend à autonomiser une sphère propre à l'élément religieux, distinct des autres sphères de la culture. Pour Tillich, le risque est alors double : d'une part, on rend insaisissable le lien qui relie le sacré aux formes rationnelles de la culture (texte 1). D'autre part, on tend à poser un "objet" du sacré distinct de tous les autres, le "Tout Autre", qui ne pourrait donc être atteint que par le biais d'une expérience mystique ou sentimentale (texte 2).
Au contraire, concevoir le sacré comme inconditionné, c'est éclairer le rapport qui l'unit à toutes les formes de la culture : c'est le concevoir comme ce qui fonde toute forme culturelle. La forme devient ainsi (qu'elle le revendique ou non) ce par quoi l'inconditionné se manifeste comme réalité, et inversement l'inconditionné n'a pas d'autre forme d'existence réelle que les formes culturelles (texte 3).
Il faut toutefois rappeler que cette articulation est dialectique : l'inconditionné ne se "réalise" dans les formes de la culture que dans la mesure même où il tend à les faire éclater ; toute forme culturelle se nourrit d'un feu qui la consume (texte 4).
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