Révolution géographico 2
Une projection de Mercator "extrême", avec Marseille (à droite) comme point de référence
Nous poursuivons notre analyse de la révolution géographico-cartographique en analysant la pace qu'occupe la géographie dans la vision du mode de l'âge classique. Si la transformation de la géographie de cette époque est ausi importante, c'est parce que les images du monde qu'elle fournit (par l'intermédiaire des cartes, globes, mappemondes, etc). joue un rôle clé dans la représentation du monde (comme c'est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui).
Mais c'est aussi parce que la géographie occupe une place particulière dans l'ensemble des sciences de la Renaissance : à la frontière de tous les savoirs, elle joue le rôle "d'interface dynamique", qui nourrit et transmet d'un domaine à l'autre les ruptures qui se produisent dans chacun d'eux. Ce caractère transdisciplinaire, multidimensionnel de la géographie, aboutit ainsi à l'idée d'un savoir géographique posé comme savoir total, englobant (comme chez Mercator). Mais c'est aussi cette dimension transdisciplinaire de la géographie qui lui permet de jouer un rôle-clé dans le registre des "Humanités", et qui la met en rapport avec ce grand courant fondateur de la Renaissance qu'est l'Humanisme.
1. Dans un premier temps, nous allons donc éclaircir la place et le statut de la géographie dans le savoir de la Renaissance : en quoi la géographie est-elle un domaine "transdisciplinaire" ? En quoi le questionnement géographique introduit-il à des problématiques biologiques, médicales, mais aussi économiques, sociales et politiques ? En quoi le savoir géographique aboutit-il logiquement à l'idée d'un savoir total ? Pour consulter le cours, cliquez sur Mercator.
2. Dans un second temps, nous abordons la question des rapports entre révolution géographique et Humanisme. Il s'agit d'abord de montrer qu'à la Renaissance et à l'âge classique, la géographie, même si elle constitue bien une étude du monde, reste fondamentalement un savoir au service de l'Homme. C'est en tant qu'il a été créé (par Dieu) pour l'homme que le monde est envisagé, et la valeur de la géographie se mesure d'abord à l'utilité qu'elle peut avoir pour l'épanouissement corporel et spirituel de l'homme. Ainsi, l'homme reste au centre du regard géographique, il est bien le "point de vue" à partir duquel il faut envisager et comprendre le monde, conformément au principe-clé de l'Humanisme.
Par ailleurs, l'exploration du globe terrestre, et en particulier la découverte des nouveaux mondes, conduit à une interrogation qui est au coeur de l'Humanisme : pour concilier la reconnaissance de tous les hommes comme semblables, dotés de la même "nature humaine" (universelle), tout en faisant droit à la diversité des cultures, ne faut-il pas mettre en oeuvre un principe de tolérance ? Pour consulter le cours, cliquez sur le portrait (par Christoph Amberger) de l'une des grandes figures de la cartographie humaniste, Sebastian Münster.
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