Révolution géographique et philosophie
Démocrite (philosophe grec) en habits du XVII° siècle (tableau de Velasquez)
Cette page est consacrée aux enjeux philosophiques de la "révolution géographique" amorcée à la Renaissance. Il s'agit de mettre en lumière ce qui, dans les textes des penseurs de la Renaissance et de l'Âge classique, fait apparaître des tendances philosophiques qui se développeront aux siècles suivants, pour trouver, le plus souvent, un aboutissement dans la pensée des Lumières (au 18e siècle).
Ceci nous permettra de poursuivre notre étude du programme de cette année, tout en préparant celui que nous aurons à traiter, en HLP, l'année prochaine. Ceci explique d'ailleurs que les séquences qui seront mises en ligne d'ici la fin de l'année seront, pour la plupart, un peu plus approfondies ; elles visent à se rapprocher du type d'analyse que vous aurez à effectuer en terminale, aussi bien en philosophie qu'en spécialité HLP. Ces séquences sont donc des séquences de transition.
1. La première partie de cette séquence est consacrée au rapport entre révolition géographique et scepticisme. Le scepticisme est une doctrine philosophique qui a émergé dès l'Antiquité grecque (avec des penseurs comme Sextus Empiricus), mais qui a trouvé un nouveau souffle à la Renaissance, notamment du fait de la rencontre avec les autres cultures, qui a confronté les Européens à la diversité effrayante des croyances et des coutumes au sein de l'espèce humaine. Le scepticisme jouera un grand rôle dans l'évolution de la pensée européenne au XVII° siècle et au siècle des Lumières, dans la mesure où tous les grands courants de pensée qui affirmeront que l'homme peut connaître quelque chose avec certitude devront répondre aux objections sceptiques.
Au XVI° siècle, la grande figure de la pensée "sceptique" est Montaigne. C'est donc avec lui que nous débutons cette séquence, en montrant comment la découverte des nouveaux mondes a contraint l'homme à une remise en cause de toutes ses certitudes. face à l'incroyable diversité des idées et des pratiques humaines, face à tant de "vérités" admises et qui se contreidisent entre elles, le plus sage n'est-il pas... de suspendre son jugement ?
Pour consulter la séquence, cliquez sur Montaigne.
2. Dans un deuxième temps, nous cherchons à montrer que la recontre avec d'autres cutures a également conduit les penseurs européens à envisager l'idée de principes et de valeurs universels, liés à la nature même de l'homme. D'un côté, le massacre des amérindiens a conduit des penseurs comme Las Casas à questionner le respect de l'humanité de ces autres hommes qui constituaient les peuples colonisés : outre la violation de principes chrétiens, le massacre des indiens n'entrait-il pas en conflit avec des principes humains, universels ? D'un autre côté, le fait que l'on puisse retrouver certaines valeurs fondamentales, traditionnellement liées au christianisme, au sein de peuples non chrétiens conduisait à envisager ces valeurs comme transculturelles, transreligieuses : universelles. Ainsi, l'observation des comportements oservés aux nouveaux mondes orientait les penseurs européens vers l'idée de principes et de valeurs universels, liés à l'humanité même de l'homme : des principes naturels.
Pour consulter la séquence, clquez sur Las Casas (par un anonyme du XVI° siècle) :
3. Dans un troisième temps, nous cherchons à mettre en lumière la façon dont les deux tendances précédentes, qui semblent s'opposer, peuvent trouver des voies d'articulation. Nous commençons avec Montaigne, qui articule fréquemment les références à la "nature humaine" et les considérations les plus sceptiques. Peut-on dépasser la diversité des cultures, en trouvant une sagesse naturelle ? Ou faut-il au contraire admettre que la seule sagesse prescrite par la nature consiste à assumer, lucidement et tranquillement, le caractère iréductiblement divers et incertain de nos croyances ? Pour le savoir, cliquez sur la "vanité joyeuse" récemment redécouverte au Musée Jeanne d'Aboville (le 1er avril 2020... ; il s'agirait de Vanité au crâne, masque et gel hydroalcoolique, du peintre Jan van Kronaviruck.)
3 bis. Nous tentons ici une autre voie d'articulation, avec la pensée de Pierre Charron. Attention : séquence un peu plus "technique", réservée aux HLPistes confirmés. Si le coeur vous en dit... cliquez sur La Sagesse !
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