Séquence 5 (Kepler)
Vous trouverez ici le nouvel épisode de notre feuilleton consacré à la révolution astronomique, qui se tourne cette fois vers Kepler.
Je me suis étendu plus que je ne l'avais initialement prévu (tant pis, nous passerons plus vite sur la révolution cartographique... dommage pour Ptolémée-géographe) sur la présentation de l'astronomie de Kepler, parce qu'elle constitue un moment-clé dans la mathématisation de l'Univers qu'opère la Révolution astronomique. Or cette mathématisation de l'image de l'Univers est l'un des piliers de la métamorphose de la "vision du monde" qui s'opère à l'âge classique. C'est elle que nous retrouverons dans la peinture en perspective (qui est indissociable d'une géométrisation de l'espace pictural), c'est elle qui opère dans la transformation de l'image de Dieu (qui devient un dieu rationnel, et donc mathématicien), c'est elle qui sous-tend l'idée de l'animal-machine. Dans la mesure où, du fait des circonstances actuelles, vous disposez du temps nécessaire pour suivre ces méandres théoriques à tête reposée, schémas à l'appui, j'en profite pour dérouler les choses...
Car, de fait, ces choses ne sont pas tout à fait simples, pour une raison qui tient à la nature même de la spécialité HLP que vous suivez cette année. Dans la mesure où cette spécialité porte sur l'histoire des Humanités, elle est obligée de faire dialoguer des espaces qui, dans le système scolaire, sont souvent dissociés : les sciences, la littérature, l'histoire. Le propre des "humanités", et plus encore le propre de l'Humanisme, c'est qu'ils ne connaissent pas la séparation que nous opérons aujourd'hui entre le savoir scientifique, la création artistique, et les considérations historiques. Les grands humanistes étaient souvent à la fois des mathématiciens, des artistes, des historiens (mais aussi des théologiens, etc.) ; de ce point de vue, Léonard de Vinci est bien leur "patron".
Ce qui fait l'essence de l'Homme, c'est qu'il est l'animal qui fait des sciences, l'animal qui crée des oeuvres d'art, l'animal qui a une histoire et qui peut la raconter : développer l'humanité de l'homme (et c'est, depuis leur origine, le but des "humanités"), c'est donc participer à l'ensemble de ces espaces.
C'est particulièrement vrai en ce qui concerne l'étude de la mutation culturelle qui s'opère au XVII° siècle : il s'agit d'une mutation qui affecte aussi bien le champ scientifique que le champ artistique et littéraire, le champ théologique, le champ historique. En faire l'histoire, c'est donc croiser les considérations portant sur l'histoire des sciences, l'histoire de l'art, l'histoire religieuse ; ce qu'il est impossible de faire sans donner quelques éléments concrets propres à ces différents champs. On ne peut pas faire l'histoire de la mathématisation du monde au XVII° siècle sans faire (un peu) de mathématiques, pas plus qu'on ne peut faire d'histoire de l'art sans prendre appui sur l'étude d'oeuvres précises.
Il y a donc bien, dans cette séquence, quelques éléments de mathématiques (qui restent cependant très abordables pour un élève de Première) : je vous recommande donc de prendre le temps de suivre attentivement la présentation des "lois" de Kepler. Et si vous avez des questions, l'espace "Posez vos questions" est là pour cela !
Et maintenant... vous pouvez consulter le cours en cliquant, comme il se doit, sur Kepler :
Tout compris ? Alors faites le quiz !
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