Révolution cartographique et religion
Dans les séquences précédentes, nous avons mis en lumière ce qui, dans les grandes découvertes, rejoignait les courants fondamentaux qui animent la pensée de la Renaissance et de l'âge classique, notamment l'humanisme. Or dans la culture européenne de la Renaissance, il existe un champ qui traverse tous les autres et auxquels tous se rattachent : c'est celui de la religion. Comme nous l'avons déjà souligné dans le cas de la révolution astronomique, toute modification de l'image que l'homme se fait du monde, et de lui-même, se répercute dans l'image qu'il se fait de Dieu, et de son rapport à lui.
Il nous faut donc à présent interroger cette articulation entre révolution géographique et sentiment religieux : en quoi les modifications qui affectent la représentation que l'homme se donne du monde et des hommes à travers ses globes, ses cartes, ses récits de voyages (auxquels il faut ajouter cette ressource très importante pour le corpus géographique de la Renaissance et de l'âge classique que sont les Lettres de mission) sont-elles liées à des transformations qui s'opèrent dans l'espace théologique ?
1. Dans un premier temps, nous cherchons à mettre en lumière la manière dont s'articulent, chez les penseurs de la Renaissance, les grandes innovations géographiques et le sentiment religieux ; le globe que les navigateurs et les savants étudient, reste avant tout l'oeuvre d'un Dieu créateur, dont l'image se transforme en même temps que se transforme le regard que les géographes portent sur sa création. Aussi surprenante que soit pour nous cette corrélation, la recherche scientifique reste ici indissociable d'une perspective religieuse, qui fait de la réflexion géographique le support d'une méditation métaphysique.
Pour consulter cette séquence, cliquez sur la "Vanité" (celle-ci, comme la précédente, est de Henrick Andriessen, en 1650) :
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